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À treize ans, Peter Els n'a plus d'oreille que pour Mozart alors que son frère Paul et ses copains veulent l'obliger à aimer les musiques à la mode. Son père lui a déniché une clarinette dans un vide-grenier dès lors, sa clarinette devient l'unique objet qu'il emporterait sur la Lune, sur une île déserte ou en prison. Très vite, il compose sa musique, il possède l'oreille absolue, tous les sons se transforment en notes. Un jour, sa fille lui offre une Golden retriever qu'il nomme Fidelio. À la retraite, il aménage un petit laboratoire, sa chambre des nuages, dans lequel il effectue des recherches sur l'ADN et les bactéries. Son rêve avant de mourir : s'affranchir du temps et entendre la musique du futur. Fidelio a quatorze ans, elle meurt d'une hémorragie, affolé Peter compose le 911. Deux agents accourent et comprenant qu'ils ont été appelés pour un chien mort conseillent à Peter d'appeler les services vétérinaires, il est interdit, pour raison sanitaire, d'enterrer un chien dans le jardin. Lors de leur visite, ils aperçoivent le laboratoire et là c'est la machine antiterroriste qui va se mettre en branle. C'est le début du livre ensuite Richard Powers raconte diverses périodes de la vie de Peters Els où bien sûr la musique est toujours le point d'orgue.
Après le temps où nous chantions Richard Powers m'a, à nouveau, séduite avec ce magnifique roman sur la musique.

Challenge Atout prix 2017 - Prix Maurice-Edgar Coindreau 2016
pour la traduction.
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Quand le bon vieux professeur Els compose le 911 parce que sa chienne vient de mourir, il ne se doute pas qu'il vient de déclencher une machine infernale qui va le pousser à fuir, car soupçonné de Bioterrorisme.
Le sujet est attrayant ?
Mais le vrai sujet du livre n'est pas là. L'héroïne du livre, en effet est : la Musique avec un grand M.
Sous toutes ses formes.
Powers raconte ce road movie dans une narration pour le moins complexe où alterne le présent du fuyard et son passé de musicologue.
Je pourrai dire que tout est musique dans ce livre. Les voix des différents protagonistes, les sons et bruits du quotidien et les chants d'oiseaux sont systématiquement comparés, par Powers, à des instruments, des airs d'opéra, ou des morceaux de musique.
Par la voix de son professeur, l'auteur raconte également quelques histoires de la Musique et de musiciens célèbres.

Quant à la trame autour d'un éventuel acte terroriste, et la traque organisée pour retrouver son auteur, tout ça est très vite relégué au second, voir troisième, plan, à mon grand désarroi.

J'avoue que ce fut une lecture difficile. La complexité des termes employés, parfois trop « techniques» m'a gêné. J'ai également été dérouté par le style, la chronologie et l'histoire elle-même, déstructurés.
Peut-être ce roman chantera-t-il aux oreilles des spécialistes de l'art musical, mais moi, je n'y ai pas été sensible et j'ose dire que parfois… je n'ai pas tout compris.

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Pour Peter Els, tout bruit est un son, c'est ce que l'on appelle l'oreille absolue, ce pourrait être une bénédiction. Pour le vieux monsieur qu'il est maintenant cela ressemble plus à une malédiction. Une vie de création et une impossibilité à se livrer à un public qu'il a toujours imaginé hostile, et pourtant Peter est un génie de la musique.Il peut être aussi un bon ami, un bon amant, un bon mari et un bon père mais jamais en même temps et jamais longtemps.

Alors, à soixante-dix ans passés, lorsqu'il est pris pour un terroriste, à la suite d'un malentendu, par Dupond et Dupont de la CIA, il devient l'ennemi public numéro un d'une Amérique offerte à la paranoïa télévisuelle. Peter va faire ce qu'il a toujours fait dans la vie : « un zig quand le public attend un zag ». Peter fuit sans but et là c'est son passé qui lui fait un zag alors qu'il attend un zig.

Ouf ! Depuis son beau roman « le temps où nous chantions » on sait que Richard Powers connait la musique, qu'il l'aime et la partage. Dans « Orfeo » nous ne sommes pas dans la chanson mais dans le monde de la recherche musicale pure : Chostakovitch, Bartók, Stravinsky avec un détour par John Cage, Pierre Boulez, le tout saupoudré d'un petit peu de Beatles.

Powers est généreux, dans sa trame romantique à la « Jules et Jim et l'Opéra Dodécaphonique » il inclut une histoire de la musique contemporaine et des micro-biographies de Mahler, Messiaen ou Harry Partch. le romancier nous bouleverse, nous émeut et nous instruit, le lecteur ravi n'en demande pas plus.

Et pour le Tintinophile que je suis, citer Dupond et Dupont dans un roman rend son auteur attachant, forcément attachant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Première incursion dans l'univers littéraire de Richard Power - que je ne connaissais même pas de nom il y a moins d'une semaine - avec Orfeo.

Voici un roman pour le moins singulier. Tant dans sa construction que dans son sujet. Voire ses sujets. Peter Els, soixante-dix ans, retraité, appelle le 911 pour sa chienne Fidelio agonisante. Point de départ de l'intrusion dans sa vie des autorités qui le soupçonne de bioterrorisme pour cause de marotte génético-chimique dans un laboratoire "do it yourself". Présenté ainsi, ça a tout d'une farce. Sauf qu'on est aux États-Unis post-11 septembre.

Comme un balancier, le roman oscille entre passé et présent. On découvre en Els, en plus d'un adepte de la génétique maison, un être qui a voué sa vie à la recherche musicale, voulant la pousser à son absolu. La personnalité de Els est de prime abord difficile à cerner tant les allers-retours chronologiques sont rapides. L'auteur complique encore la donne avec un champ lexical musicographique dense et pointu. La néophyte que je suis en la matière est passée largement à côté de plein de notions. Mais on finit par y retrouver son petit Peter et à se prendre d'amitié pour lui et sa quête quasi mystique du mystère de l'émotion musicale.

Orfeo n'est pas un simple roman ni un roman simple. Il tient en grande partie de l'essai musicologique et des arcanes de la composition d'oeuvres. Je reste complètement effarée de la capacité des compositeurs de "penser" en solfège et de retranscrire sur portée la musique qui se déroule dans leur tête. Els, d'ailleurs, vit en musique car tout dans sa vie relève du rythme et des accords. Impressionnant tour de force de Richard Power de donner vie à ces visions sonores.

Le livre traite aussi des secrets de la vie via la génétique. Et, dans la foulée, des angoisses et paranoïas virales que l'idée de manipulation de bactéries ou autres micro-organismes peut répandre au sein d'une population. Je me suis rappelée, en lisant, les terreurs provoquées par des envois postaux contenant ce qu'on pensait être des souches d'anthrax il y a quelques années.

Ce livre m'a ébranlée par son fond et sa forme en me renvoyant à mon manque de connaissances musicales - un sentiment déjà ressenti avec le superbe Corps et âmes de Franck Conroy, quoique avec moins d'acuité. Mais il est toujours intéressant d'aller au-delà de sa zone de confort. Une chose est certaine, j'ai grande envie de découvrir d'autres titres du sieur Power.
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Il y a toujours quelque chose à apprendre dans les romans de Richard Powers, ce grand curieux de tout pour qui la science est poésie. Non seulement à apprendre, mais à voir et appréhender autrement.

Ici, c'est du puissant pouvoir révolutionnaire de la musique qu'il est question, de sa capacité à engendrer de la vie, de la recomposer et la multiplier de manière inédite. de la puissance intrinsèque de la note à celle de la cellule, il n'y a qu'un pas que Powers franchit avec ce culot jubilatoire d'écrivain qui se permet tout, quitte à perdre en route quelques lecteurs perdus dans les méandres technico-métaphysiques de sa pensée.

L'intrigue, ponctuée d'aphorismes, de multiples retours en arrière sur la vie du musicien Peter Els et entrecoupée de longues analyses de morceaux de musique étranges et fascinants que l'on ne peut s'empêcher d'écouter en lisant, l'intrigue donc est limpide au final, même si le pitch est fou : Peter Els est poursuivi par la sécurité intérieure pour terrorisme pour avoir cherché à encoder sa musique dans une séquence d'ADN. Ouh la!

Dans le sens linéaire de la narration, le roman demande un réel effort par moment car le propos sur la musique, sur la biotechnologie, sur la sociologie est à la limite de l'ésotérique; mais en parallèle, sur l'autre échelle de temps du roman qui remonte le parcours de vie de ce musicien trop intransigeant pour le succès et qui voit la musique en couleur, c'est une véritable symphonie de voir l'histoire de l'Amérique depuis les années soixante se dessiner à travers la focale de la musique expérimentale, de ruptures en explosions fractales.

Un roman étrange, irritant, génial, abscons, pénétrant, qui m'aura au final subjuguée et au passage fait découvrir quelques pièces de musique envoutantes, comme:

Kindertotenlieder de Mahler https://www.youtube.com/watch?v=9edKNmyiLBc&t=1270s

Proverb de Steve Riech
https://www.youtube.com/watch?v=I5lgAUHVFC4


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Curieux que ce roman avec ce héros obsédé par la musique ! A chaque son d'un élément moderne ou un bruit de la nature, il ne peut s'empêcher de le traduire en note.
D'une approche laborieuse, parce du présent au passé et vice versa sans vraiment de transition et sans chapitre. Néanmoins, c'est un bel hommage à la musique, surtout classique. L'histoire d'un homme de 70 ans, ancien musicien, qui voit sa vie basculer brusquement le jour où sa chienne aimée meurt et que paniqué il appelle la police. Ces derniers sont intrigués par le passe-temps du vieil homme : la chimie. Dès lors, on le soupçonne de terrorisme… En serait-il autrement si l'époque actuelle, veut que ce soit les internautes qui font l'actualité, car en chaque humain, il y a un média ? Des termes techniques en musique et chimie qui tour à tour rebutent ou alimentent nos méconnaissances. de belles phrases m'ont interpellée. Lu dans le cadre du partenariat masse critique.
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L'auteur raconte la vie de Peter Els, compositeur septuagénaire, passionné de chimie.
Le récit se déroule dans deux époques entre lesquelles le lecteur évolue d'un chapitre à l'autre. Dans le présent, l'action se situe dans les années suivant le 11 septembre 2001. Un soir alors que son chien fait une hémorragie, Peter Els appelle les services d'urgence, des policiers arrivent chez lui et découvrent alors un laboratoire dans lequel il manipule de l'ADN. Soupçonné de terrorisme par les services de la Sécurité intérieure, il prend la fuite. Dans le passé, grâce à de multiples flashbacks, l'auteur retrace l'histoire du héros à travers ses souvenirs. Les chapitres sont entrecoupés d'épigraphes dont l'origine nous sera révélée à la fin du roman.
Les plus beaux passages sont ceux consacrés à la véritable raison de vivre de Peter Els : la musique. La description musicale du « Quatuor pour la fin du temps » d'Olivier Messiaen est l'un des summums du livre et mérite à lui seul sa lecture. Naturellement, le lecteur éprouve le besoin d'entendre ces morceaux si magnifiquement détaillés par Richard Powers.
Cependant, même si les passages concernant la musique sont brillants, l'alchimie entre les deux thèmes évoqués ne prend pas. L'intrigue autour du bioterrorisme semble finalement un prétexte et nuit au véritable intérêt du livre à savoir le récit de vie de Peter Els, sa quête d'un absolu musical, la rédemption qu'il cherche à travers cette fugue.
« Orfeo » est au final un livre beau et émouvant par moments mais qui manque d'équilibre et de cohérence. C'est pourquoi, je ne saurai trop conseiller à ceux qui veulent découvrir Richard Powers de se tourner plutôt vers l'exceptionnel « le temps où nous chantions ».
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Peter Els, compositeur à la retraite et chimiste à ses heures, vient de perdre sa chienne. Il décide de l'enterrer dans le jardin, malgré l'interdiction qui lui en a été faite.

Orfeo est un roman qui aborde beaucoup de sujets indéniablement intéressants, et propose en filigrane une réflexion plutôt fine sur ce qu'est la musique. Mais tout cela est porté par un personnage principal assez terne. Un compositeur qui a dédié sa vie à l'art, quitte à sacrifier sa famille au passage, mais n'a jamais percé. La narration alterne platement, de manière souvent allusive, son présent et son passé, si bien que l'intrigue manque de souffle et comporte beaucoup trop de longueurs (notamment au début).

C'est dommage car l'auteur de la magnifique fresque le Temps où nous chantions a un vrai style, qui fait souvent mouche. Mais dans cet ouvrage, cela tombe à plat.

Un roman complexe, où il est très facile de se perdre.
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Peter Els est un compositeur de musique à la retraite. Son passe-temps favori est désormais de s'adonner à quelques inoffensives expériences scientifiques dans un laboratoire de fortune. Sa vie tranquille bascule quand une infection bactériologique dans son quartier déclenche une enquête suivie d'une perquisition dans sa maison. Paniqué, alors qu'il n'a rien à se reprocher, il prend la poudre d'escampette. Commence alors pour lui une sorte de parenthèse sociale, qu'il met à profit pour se replonger dans sa passion de toujours, la musique.
"Orféo" aurait dû me plaire, je voulais l'aimer et j'étais décidée à m'accrocher car je savais que c'était un livre difficile. Je parfais confiante car j'aime les romans où la musique tient un rôle important. Hélas, les passages trop techniques sur création musicale ont démoli peu à peu ma motivation et j'ai déclaré forfait à la moitié du livre. L'effort demandé était supérieur au plaisir retiré et je savais que, même en allant au bout, une partie du roman m'échapperait.
Je ne garderai pas un mauvais souvenir de ce livre car j'ai beaucoup apprécié certains passages comme celui qui raconte de façon très émouvante la création et la première représentation du Quatuor pour la fin des temps d'Olivier Messiaen, au stalag VIII A de Görlitz, en 1941. Par ailleurs, le personnage de Peter Els est assez attachant et j'ai pris plaisir à plonger dans ses souvenirs mais cela n'a pas suffi à me donner envie d'aller jusqu'au bout de son aventure.
Un livre à réserver, me semble-t'il aux lecteurs dotés d'une solide culture musicale;
Lien : http://www.sylire.com/2015/1..
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Complexe et puissant, sont les deux qualificatifs que j'attribuerais à ce livre.

Complexe de par la forme d'écriture de l'auteur où les métaphores se succèdent les unes aux autres, au point de se demander, lors de la lecture d'une phrase "simple", où se trouve l'image...

Complexe, car il s'agit d'une lecture exigeante autant par le fond que par la forme. La fin du récit m'a permis de comprendre ce que signifiait ces minis paragraphes intercalés dans l'histoire, incursions qui m'ont pourtant dérangée pendant ma lecture, car je n'arrivais pas à comprendre leur présence, en dehors du fait qu'il correspondait au ressenti de Peter Els. Au vu des domaines auxquels s'intéresse Richard Powers, j'aurais dû me douter de leur signification.

Complexe, car il fait appel à une culture musicale et à des connaissances musicologiques que je ne possède malheureusement pas.

Complexe au vu des sentiments ressentis par Peter Els qui aspire à des choses simples, comme la profondeur et la puissance de la musique, la magie de la science, et le bonheur de vivre avec sa fille et sa femme.

Un génie qui n'a malheureusement pas la possibilité de vivre ses passions comme il l'entendrait. A la science, il a préféré la musique comme fil conducteur de son existence. Celle là même qui se retrouve gâchée par l'abandon de cette femme qui a su pourtant lui témoigner tant de patience, et l'éloignement de sa fille si chère à son coeur quand il fait de la musique son choix de vie.

Musique qui n'aurait dû être qu'un passe-temps au profit d'une carrière scientifique à laquelle il aspirait au fond de lui.

Musique qui l'a pourtant dévoré, le prenant aux tripes, l'enveloppant complètement là où même le silence est porteur de sensations uniques.

Musique à laquelle il s'est entièrement donné afin qu'elle puisse l'assaillir et lui restituer cette indescriptible beauté qu'il ne trouvera nulle part ailleurs.

Musique qui l'amène à des extrémités comportementales qu'il n'aurait jamais imaginé. Car au fond de lui , tous ses actes ne sont que le reflet de sa recherche ininterrompue et infinie de la sublimation musicale, alliée à une soif de connaissance insatiable dans ses domaines de prédilection que sont la science et les nouvelles technologies.

Cette puissance destructrice de la musique va l'amener sur des territoires dangereux qu'il n'a pas su contourner, car il n'en n'avait plus la possibilité. Cette passion ravageuse, qui est ancrée au plus profond de lui est à la fois sa félicité et sa perte.

Puissance que l'on retrouve dans l'écriture de Richard Powers qui, malgré les difficultés rencontrées quant à la compréhension du texte, a su réveiller en moi la petite corde musicale qui vibre et transforme la musique en sensations physiques, au rythme des notes égrenées.

La description de la création du "Quatuor pour la fin du temps" d'Olivier Messiaen et de sa représentation donnée au stalag en 1941, est tout simplement remarquable et émouvante. Au coeur de la détresse des prisonniers, des conditions de vie terribles qu'ils doivent affronter, cet épisode décrit à quel point la musique peut magnifier des émotions et créer un espace temps qui permet d'exclure toute l'horreur du présent vécu.


Au delà des mots, il ressort de cette histoire des sensations fortes et intenses, que seule, peut-être, la musique peut offrir et que Richard Powers à su faire partager.


Livre lu dans le cadre de Masse Critique.
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