Cela faisait longtemps que je n'avais pas remis le nez dans les Annales du Disque-Monde de Sir Terry
Pratchett. Si j'en ai déjà lu plusieurs, il m'en reste encore beaucoup à découvrir. Et, en ce début d'année, j'ai jeté mon dévolu sur Procrastination !
Un choix qui n'a pas été une bonne idée ! Janvier fut en effet un mois chargé sur le plan professionnel dans sa première moitié, puis j'ai eu le Covid dans la seconde et ça a été assez costaud pour me mettre HS plusieurs jours. Résultat, j'ai eu du mal à rentrer dans le récit, qui fourmille de personnages, comme dans son concept. Procrastination parle en effet du Temps ainsi que du rapport au Temps.
Nous suivons ainsi Jérémie, un horloger littéralement obsédé par les horloges, qui se voit contacté par une mystérieuse Dame Ligion. Celle-ci lui commande un horloge précise – précise, c'est-à-dire qu'elle donnerait l'heure véritable. Or, la seule fois dans l'Histoire où cela a pu être possible n'est resté gravé que dans les contes de fées. Car une telle horloge causerait la destruction de l'Univers… Nous suivons aussi Lobsang, ancien voleur devenu moine du temps, nouvel apprenti de Lou-Tsé, le balayeur que tout le monde paraît craindre et respecter. Mais aussi Suzanne, petite-fille de la Mort et institutrice aux méthodes peu conventionnelles mais efficaces. Ajoutez-y aussi l'apparition des Cavaliers de l'Apocalypse – dont un oublié – et de Nounou Ogg (j'étais contente de la recroiser !), d'un Igor, des Contrôleurs…
On saute de l'un à l'autre, puis, petit à petit, les fils d'intrigues prennent sens, se croisent, se nouent, et quand tout ce petit monde aboutit au même endroit, c'est pour le grand final qui est aussi explosif que sucré !
Procrastination est un opus plutôt dense et philosophique, et je n'avais clairement ni les neurones ni l'énergie pour en savourer toutes les subtilités. Pourtant, quand les événements se précipitent, j'étais bien accrochée, et cela reste du
Terry Pratchett, donc du génie, avec des réflexions savoureuses, de l'humour, un récit à plusieurs couches. Que ce soit la thématique du Temps, de l'usage qu'on en fait, mais aussi la spiritualité, la façon dont les contes peuvent receler une part d'Histoire, ou encore le fait que l'Histoire peut varier selon qui la rapporte, et bien d'autres sujets, abordés plus ou moins frontalement ! Mais la fatigue m'a empêchée d'en apprécier pleinement tout le potentiel.
Si vous n'avez encore jamais lu les Annales du Disque-Monde, ce n'est donc pas le volume par lequel je vous conseillerai de commencer. Il garde pourtant les qualités intrinsèques à la série – une réflexion sous-jacente sur des thèmes modernes et/ou universels, sous couvert d'un univers absurde – j'ai quand même bien ri, surtout vers la fin, avec cette déchéance chocolatée ! Et j'ai bien aimé le concept de ces moines du Temps, armés de leurs procrastinateurs !
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