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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Billy Graves dirige une équipe de nuit de la police de New York. À ses débuts dans le Bronx, il a eu la chance de faire ses armes au sein d'une équipe soudée au travail comme en dehors, du genre à se serrer les coudes même lorsque Billy, défoncé à la coke, a accidentellement blessé un enfant lors d'une intervention. Comme tous les flics qui ont fini par devenir enquêteurs, les membres de la bande, les Wild Geese, ont tous dans le placard un vieux dossier qui les hante, un « white » dans lequel le coupable, malgré les preuves, a réussi à se tirer d'affaire.
Quand un type se fait poignarder en pleine nuit à Penn Station et que Billy Graves reconnaît en lui Jeffrey Bannion, le « white » d'un de ses anciens coéquipiers, il mène l'enquête non sans éprouver une pointe de satisfaction. Car son ami John Pavlicek rêvait depuis longtemps d'annoncer aux parents de l'enfant tué par Bannion la mort du bourreau de leur fils.
Bien sûr, lorsqu'un deuxième white lié aux Wild Geese disparaît sans laisser de traces, Billy commence à se demander jusqu'où ses amis seraient prêts à aller pour que la justice dont ils estiment avoir été floués soit rendue. L'affaire va alors virer à l'obsession en même temps qu'à la paranoïa lorsque Milton Ramos, flic violent et haineux, commence à menacer la famille Graves.
Joseph Wambaugh. C'est à lui que l'on pense quand on lit les premières pages de The Whites et lorsque Richard Price s'attache à suivre Billy Graves dans ses sorties nocturnes sur des scènes de crimes tour à tour cocasses ou désespérantes. Et puis il y a aussi le sens des dialogues de Richard Price et sa capacité à installer ses personnages dans leur environnement : on plonge avec lui dans l'appartement en sous-sol de Jimmy Wheelan ou dans le salon funéraire de Redman Brown, deux anciens équipiers de Graves, tout comme on saisit l'atmosphère et les odeurs de la cuisine où le héros se retrouve quand il le peut avec son père et ses enfants. Autant de questions de forme qui viennent soutenir et même transcender une intrigue somme toute classique et à laquelle Price rajoute encore du fond.
Il y a certes, au centre du roman, une réflexion forte sur la justice et la vengeance ; d'autant plus forte à partir du moment où Billy Graves est certain que ses amis éliminent leurs « whites » (ceci n'est pas vraiment un spoiler, on s'en doute très vite). Mais il y a aussi, omniprésent, un questionnement sur l'héritage. Celui que l'on reçoit comme c'est le cas pour Ramos, héritier d'une vengeance qui dirige sa vie entière, pour Billy qui accueille son père atteint d'Alzheimer mais qui lui lègue aussi, par petites touches, toute son expérience, pour Carmen, la femme de Billy, porteuse d'une vieille et destructrice culpabilité et, bien entendu, pour tous les membres des Wild Geese avec leurs « whites » respectifs. L'héritage que l'on lègue aussi, bien entendu, d'autant plus fort pour Billy qu'il est ici représenté par un profond dilemme moral.
Écrivain de plus en plus rare (son roman précédent, Souvenez-vous de moi, date de 2008), Richard Price ne déçoit pas avec ce livre fort, moins pour son intrigue, on l'a dit, que pour la vigueur des sentiments qu'il y décrit, le questionnement moral qu'il pose sans pour autant imposer une réponse définitive et la force de ses descriptions du New York nocturne et des quartiers aux marges et enfin ses personnages fouillés et ambivalents.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Avis de Grybouille [Chroniqueur sur le blog Léa Touch Book] :

Nuits poisseuses, personnages en juste équilibre, désabusés, qui trainent leurs névroses de l'ombre vers la lumière, un seul but l'oubli. Dans leur quotidien des jeunes qui règlent leurs comptes, des parents paumés, des fantômes omniprésents, le tout dans une mégalopole qui ne dort jamais.

Des flics à l'image de cette société violente, qui trainent cette lourde crasse d'erreurs qui se répètent de génération en génération, de bloc en bloc, la triste réalité du rêve Américain…
Rêve qui est 50 ans en avance sur le notre, un seul avantage ils vivent de l'autre coté de l'atlantique.

Ci-après deux poèmes qui sont cités dans ce thriller. En les lisant vous rentrerez dans l'ambiance avant de vous y noyer avec volupté. Surprise, on se cultive avec Richard Price :

« Ces coeurs sont tissés de joies et de soucis, merveilleusement baignés de peines, prompt à l'allégresse.
Les années leur ont donné de la tendresse. L'aube était leur, ainsi que le crépuscule, et les couleurs de la terre.
…Il laisse une blanche. Gloire continue, un rayonnement rassemblé, une ampleur, une paix étincelante sous la nuit. » Rupert Brooke

« Tournant, tournant dans la gyre toujours plus large,
Le faucon ne peut plus entendre le fauconnier.
Tout se disloque. le centre ne peut tenir.
L'anarchie se déchaîne sur le monde
Comme une mer noircie de sang : partout
On noie les saints élans de l'innocence.
Les meilleurs ne croient plus à rien, les pires
Se gonflent de l'ardeur des passions mauvaises. » W.B Yeats

L'écriture, je la qualifierais de « double couche ». Un thriller qui combine l'histoire « principale » : La limite ténue entre le respect des lois et l'envie de (se) faire justice ; Et en surimpression à travers le vécu des personnages : Les erreurs de jeunesse qui vous pourrissent la vie.

Une intrigue et une comptine, cette dernière qui prend de plus en plus de résonnance jusqu'à impacter l'intrigue elle-même.

Le style, vous savez que le p'tit Duc adore être « payé » en retour par ses lectures, dans ce roman vous serez pris par l'histoire et invité à suivre les petits cailloux laissés par l'auteur, donc le contrat est rempli de fort belle manière.

L'histoire, les mésaventures de la famille Graves, des parents qui ont des professions très prenantes, un père chef d'unité dans la brigade de nuit du NYPD et la mère infirmière, autant vous dire que dans le monde des horaires décalés vous êtes les bienvenus…
Non content de gérer des situations de crises dans leur temps professionnel, de s'impliquer dans l'éducation de leurs deux fils plein de vie, d'avoir en charge le père de Billy Graves ancien flic vieillissant qui perd la mémoire, le couple va avoir à solutionner la malveillance d'un inconnu qui tourne autour de leur famille… Mais ce n'est pas tout… Bah, non, trop simple…

Les personnages,
· Carmen Graves, l'épouse de Billy, « Tu ne crois pas qu'il faudrait prévenir la Police ? » ;
· Billy Graves, il tient les murs et croyez moi ce n'est pas tous les jours facile, « C'est moi la Police » ;
· Yasmeen Assaf-Doyle, ancienne flic, mariée à Denis Doyle un flic, « …y a des jours où je regrette d'avoir eu des gosses, il peut leur arriver tant de trucs. » ;
· Whelan, ancien flic devenu concierge, jalousement il veille sur ses ouailles ;
· Brown « Redman », ancien flic qui tient des pompes funèbres, « …tu sais en quoi je crois ? En la terre. Ce qu'on a sous les pieds. Tout le reste, c'est du pipeau.» ;
· Pavlicek, flic, force de la nature, riche (gère des immeubles), « …mais quand la justice, la vraie justice, est faite, c'est comme recevoir la grâce. Ce qu'il y a de plus proche de la paix sur terre.» ;
· Milton Ramos, violent agressif, médiocre, « Au nom de ses morts » ;

Et les « Whites », des criminels qui s'en sortent sans condamnation ;

Mais aussi l'intérieur du domicile de la famille Graves : Embouteillé par les affaires des enfants, enlaidi par les décors de Carmen, entretenu par la femme de ménage Millie Singh et rendu incertain par Billy Sénior atteint de démence dégénérative.

Richard Price, à toi je peux le dire, j'ai aimé ton livre qui trône maintenant dans le nid du p‘tit Duc, Hou HOU.. .

@ Bientôt chers(es) lecteurs et lectrices du Léa Touch Book,
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Un Whites c'est cette crapule (voir pire) qui passe toujours entre les mailles du filet de la loi et qui hante le flic qui lui court après.
Certain flic se lasse et détruit par l'inutilité de leur quête s'en retourne à une vie civile sans saveur mais aussi moins cauchemardesque.
D'autres poursuivent leur métier avec l'espoir qu'un jour ils seront là pour voir la chute de leur démon.
Mais quand une équipe a couvert le petit jeune un peu trop défoncé qui a tiré sur un gosse c'est une autre histoire qui s'écrit.
Chacun fait son chemin, tous sont restés unis prêts à enfreindre la ligne ténue qui les séparent de ceux qu'ils vomissent.
Mais le passé revient parfois sous une forme inattendue tandis que les withes tombent les uns après les autres.
Avec un sens du rythme et du dialogue impeccables c'est aussi un livre qui fait de NYC un personnage nocturne plus repoussant qu'attirant.
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Étrangement, voici une lecture qui m'a donné du fil à retordre… Un thriller américain typique, excessivement sombre, comme je les aime d'habitude. Cependant, cette lecture me laisse un léger sentiment d'incertitude quant à mon ressenti. Oui j'ai aimé cette atmosphère moite new yorkaise, cette odeur de moisi qui émane de tous les personnages, qu'ils soient flics, journalistes, drogués ou meurtriers. Malgré cela, Richard Price n'a pas totalement réussi à m'emporter dans ce tourbillon de rage et de vengeance.

Ce roman tourne autour du personnage de Billy Graves, inspecteur de l'équipe de nuit du NYPD qui se retrouve à enquêter sur le meurtre de Bannion, un « white » d'un de ses anciens coéquipiers. Ce premier meurtre va l'emmener bien au-delà de ce qu'il pouvait imaginer, jusqu'à de sombres secrets familiaux. L'auteur intercale avec merveille et violence, l'histoire de Milton Ramos, flic lui aussi, porteur d'un poids que seule la folie de la vengeance pourrait alléger.

Du sombre, de la brutalité, de l'épuisement et de la trahison dans les sinueuses ruelles de New York. Voilà la recette de nombreux polars américains et Richard Price en tire un très bon thriller. Cependant, il nous présente pratiquement l'intégralité des personnages du roman dans les trois premiers chapitres. Une avalanche de protagonistes ad nauseam qui peut se traduire par une légère confusion pour le lecteur. C'est le seul reproche que j'aurais à faire à ce roman, car cela m'a perturbée au début de ma lecture.

Je vous souhaite cependant, de belles découvertes livresques !
Lien : https://avoslivreschroniques..
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NYPD

Pour l'ambiance, on se croirait dans le générique de New York police judiciaire (NYPD) avec ces photos des événements des nuit newyorkaises qui se succèdent rapidement sur une musique retentissante.

Ainsi vont les rondes des flics de nuit à New York au milieu d'une faune de paumés, camés, suicidés, assassinés… Une violence banalisée, une justice impuissante, un climat anxiogène, là- bas quelque part entre purgatoire et enfer.

La majorité des personnages sont des flics : de bons flics, de mauvais flics paresseux et incapables, flics hantés par un dossier, obsédés par la vengeance, flics sur le terrain, flics retraités, flics démissionnaires mais tous ambivalents, capables d'effacer la frontière entre le bien et le mal, de cultiver la confusion des genres, de préférer, parfois, la justice, leur justice à la légalité.

Richard PRICE les présente dans leur quotidien : nuits harassantes, fatigue permanente, un métier qui vous habite, vous possède, un métier comme une famille, toujours prête à vous couvrir.
Il nous offre un roman réaliste en forme de mosaïque, chaque pièce étant constituée par un personnage lui-même morcelé, émietté. Son héros (très attachant), Billy Graves, malgré son expérience, ses erreurs, ses échecs passés ira de désenchantement en désenchantement : ses anciens collègues qui ont franchi la ligne rouge en toute bonne conscience, son père vieillissant qui a fait de même, son épouse écrasée par une culpabilité qu'il a toujours ignorée.

Pour la partie romanesque, deux fils rouges à suivre en parallèle : qui assassine des voyous « blanchis » liés à la première brigade dissoute de Billy? Et qui est Milton Ramos obsédé par la famille de Billy ? Tension assurée.

L'écriture est belle, nerveuse avec des dialogues percutants. Elle sait rendre le côté brouillon et sans grande perspective de ces existences qui se côtoient dans les nuits newyorkaises. La chronique sociale n'est jamais loin.
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Un roman noir qui dresse le portrait de personnages qui ont des comptes à régler avec la vie et les voyous, chacun à sa manière, certains ne sont pas au bout de leur peine et le quotidien leur réserve quelques belles surprises.
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Bill Graves est chef de section de nuit à la NYPD new-yorkaise. Pas un boulot très facile, ni très intéressant mais qu'il semble apprécier. Lorsqu'un soir, sur une scène de crime, il découvre Jeffrey Bannion, le « white » d'un de ses vieux amis. Les « whites » ? Les monstres qui ont échappés au jugement malgré les preuves et qui obsèdent les anciens policiers.
Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais j'ai été agréablement surprise par cette lecture. Peu d'action mais une mise en bouche très intéressante. On se pose énormément de questions dès les premières pages et ça ne fait qu'aller crescendo. On ne sait pas trop où l'auteur veut nous amener lors de l'apparition d'un second locuteur.
A partir de ce moment-là, deux locuteurs se font face, sans lien apparent au début. Qui est cet homme ? Que veut-il à Graves et sa famille ? Les réponses mettent du temps à arriver et je me suis un peu lassée de ces mystères bien trop mystérieux (haha). Il a fallu plusieurs dizaines de pages avant que les choses bougent et ce fut un peu long.
Lien : http://thegingersreading.blo..
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Ils sont cinq : Pavlicek, Jimmy Whelan, Redman Brown, Yasmeen Assaf-Doyle et Billy, le personnage principal du dernier roman de Richard Price.
Ce quintette d'amis, flics ou anciens flics, a un point commun. Chacun d'entre eux à un White, un assassin qui, faute de preuves, n'a jamais été condamné. Et cette absence de sanction va tourner à l'obsession... Une hantise ravivée lorsqu'on découvre le cadavre d'un White puis d'un deuxième.
Pendant ce temps, Billy poursuit sa petite vie de policier de nuit pour le NYPD. Ce poste ressemble à un placard, lui qui a été sanctionné pour avoir tiré accidentellement sur un gamin. On le suit pas à pas au coeur de la violence urbaine. Si Big Apple a vu son nombre d'homicides considérablement chuter ces dernières années, l'insécurité est toujours manifeste et la présence des caméras de surveillance n'est pas un obstacle pour les délinquants.
Après son travail où il a vu le pire, Billy rentre chez lui pour y croiser son père atteint de la maladie d'Alzheimer, ses deux enfants turbulents et Carmen, son épouse qui reste une énigme pour lui.
Alors que Billy tente de trouver les coupables de l'assassinat des Whites, sa famille est menacée par un homme mystérieux...
Roman noir aux dialogues savoureux, « The Whites » est une plongée vertigineuse dans les bas-fonds d'une ville qui vit 24 heures sur 24 avec son lot de marginaux, de drogués et de flics aux méthodes border line. C'est aussi une histoire de vengeance et d'amitié et une réflexion sur le sens de la justice et la transmission.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Certains criminels passent à travers les mailles du filet et voient leurs crimes impunis car ils ne sont jamais appréhendés par les policiers qui les traquent pourtant sans relâche, on les appelle les “Whites”, les blancs comme neige. Chaque flic a le sien , qui l'obsède au point de lui faires parfois franchir la ligne rouge. Billy Graves a fait partie 20 ans auparavant d'un groupe de policiers du Bronx, Les Wild Geese, soudés comme les doigts de la main. le meurtre accidentel d'un jeune a valu à Billy d'être mis sur la touche. Devenu chef d'une brigade de nuit au NYPD, Billy est un flic intègre. La mort successive de deux Whites de ses anciens acolytes le poussent à s'interroger sur une possible vengeance. Et lorsqu'il voit sa famille menacée, tout s'accélère. Qui est à l'origine de ces meurtres ? Qui en veut à sa femme Carmen ? Richard Price a le sens du rythme et du dialogue. Originaire du Bronx, il a passé toute sa jeunesse dans ces quartiers chauds, qu'il dépeint de l'intérieur sans concession et avec la justesse de celui qui connaît parfaitement ces territoires où la violence s'exprime sous toutes ses formes : drogues, meurtres, viols, règlements de comptes... Il révèle une société new-yorkaise très noire qu'il décrit presque de façon journalistique. Encensé par les critiques et présenté comme un phénomène littéraire, Richard Price a mis quatre ans pour construire ce nouveau roman qui place au second plan l'intrigue au profit d'une analyse des communautés américaines urbaines, du rôle de la police et de la justice . Il est aussi très connu pour les scénarios qu'il a écrits pour le cinéma et pour la télévision. Un grand roman à déguster sans modération.
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