Vivre n'est pas un art, mais mettre la vie par écrit en est un.
La mémoire est un véhicule défectueux, et les souvenirs d'enfance sont souvent faussés par des influences qui ne peuvent être perçues sur le moment.
Mon imagination m'avait installé dans l'existence. J'écrivais sous l'emprise d'une nécessité intérieure, et cette nécessité me commandait de créer une vision plus claire de moi-même. Ecrire, c'était devenir ce que j'écrivais.
L'esprit retrouve le passé par effacement, recréant la réalité du souvenir.
Je songeai à d'autres personnes revues au bout d'un long intervalle de temps. Il y avait toujours un premier effet de surprise, un choc interne : il a changé, elle a pris un coup de vieux. Et puis, en quelques secondes, la perception change et l'on ne voit plus que les similitudes. L'esprit corrige, l'oeil accepte ; les progrès de l'âge, les différences de vêtements, de coiffure et d'allure sont refondues par la volonté de discerner une continuité.
Il y a plus de vérité dans la fiction, parce que la mémoire est fautive.
dans ce roman après une rupture amoureuse le narrateur traverse une crise et se décide à écrire son autobiographie.
Peu satisfait des premiers jets il décide de romancer le récit de sa vie, pour mieux dire sa vérité par la fiction. Dans une mise en abyme, le roman alterne le récit du narrateur initial et celui du narrateur autofictif puis tout se complique comme deux miroirs mis face à face.
Malgré de grandes qualités de construction du récit et un questionnement intéressant sur le pouvoir de la littérature, je ne suis pas arrivé à bien apprécier ce livre, peut-être la raison en est le style très introspectif faisant la part belle aux états d'âme et donne un rythme très lent.
Nous primes place sur un des bancs, à l'écoute des bruits du soir. Les cigales stridulèrent quelque temps, puis les oiseaux nous offrirent un bref mais délicieux
concert, transposition tropicale de ce que l'on pouvait entendre au lever du jour dans la campagne de Faiandland. Nous entendîmes de la musique monter du village, le tout accompagné par le murmure de la rivière.
Quand l'obscurité fut totale, la tension physique que nous nous efforcions tous deux de dissimuler se relâcha brusquement. Sans qu'aucun de nous deux n'ait eu besoin de faire le premier geste, du moins en apparence, nous nous embrassions passionnément, en dehors de toute équivoque.
We sat down on one of the benches and listened to the evening sounds. Cicadas scraped for a while, but then there was a brief and lovely burst of birdsong, like the dawn chorus in the Faiandland countryside, transformed in the tropics. Below us, we heard music from the village, and the shallow river.
As the dark became absolute, the physical tension we had both been suppressing suddenly was released. Without either of us initiating it, or so it seemed, we were kissing passionately, leaving no doubts.
Vivre n'est pas un art, mais mettre la vie par écrit en est un. La vie est une série d'accidents et de revers mal enregistrés et mal compris, n'apportant que des leçons mal assimilées.
A mesure que les jours passaient mon humeur s'assombrit. Je devins moins soucieux de mon environnement. Je restais des jours sans changer de vêtements, je cessais de me laver et de me raser et je ne me nourrissais que des aliments les plus simples et les plus pratiques. Je me réveillais tard et j'étais presque toute la journée en proie à d'atroces migraines et à des raideurs dans tout le corps. Je me sentais malade et avais l'air malade, bien que j'eusse la certitude que rien n'allait de travers sur le plan physique.