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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
(Ni défloration, ni commentaire à rallonge)

Un jeune bourgeois, oisif et aspirant mondain, explore les salons du Tout-Paris au tournant du vingtième siècle. Son éveil progressif à la réalité de ce monde en pleine mutation, le conduira d'une relecture de son propre parcours, à la découverte de sa vocation véritable.

Il y a des oeuvres, et il y a des livres. La différence tient en ce qu'une oeuvre est un auteur et donc, en tant que tel, unique. Les repères ordinaires n'y fonctionnent pas. Quand d'aucun évoque sa difficulté, c'est en fait à son originalité qu'il pense.

A la recherche du temps perdu n'est pas une oeuvre difficile ; c'est une oeuvre unique. Ce n'est pas son ampleur qui constitue un défi, c'est son caractère original. Et quand bien même « La Recherche » serait réduite des trois-quarts, il n'en irait pas autrement.

C'est aussi un récit « partagé » sur le ton de la confidence. le narrateur pourrait être l'ami plus vieux qui, par affection et avec humour, cherche à vous faire profiter de son savoir et de son expérience : de l'art à la politique, de la guerre aux moeurs sociales, de l'amour à l'amitié, Marcel Proust croque un univers de personnages, de formes et de codes, qu'il décryptent en alternant psychologie et véritables pièces de boulevards.
Présents partout dans ses pages, son oeil et sa voix si vivants expliquent qu'on lit moins Proust qu'on le rencontre, et qu'on se souvient moins de lui qu'on garde à terme l'impression de l'avoir toujours connu.

Rangez votre téléphone et votre ordinateur, préparez-vous à passer un moment avec Proust comme vous le feriez pour un rendez-vous. Eliminez pour un instant toutes les distractions, et entamez avec lui le plus grand des voyages d'une vie : le voyage intérieur.
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La première impression que j'ai eu en lisant cette oeuvre a été : « cela va être comme cela jusqu'à la fin ? Ce n'est pas possible, il ne va pas tenir le coup » . Je pensais qu'il n'allait pas pouvoir tenir une telle beauté d'écriture pendant sept volumes.

Par la suite, je n'ai pas modifié mon opinion, mais j'ai tout même trouvé des passages à l'écriture alambiquée.


Les souvenirs
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L'évocation des souvenirs est l'aspect le plus connu de l'écriture de Proust. L'anecdote de la madeleine nous est relatée dès le premier volume, « du coté de chez Swann ». D'autres arriveront rapidement, et Proust s'y référera tout au long de l'oeuvre. Ce sera la façon dont une église apparaît au détour d'un chemin, d'abord cachée puis dévoilée par la pente d'une colline. Ou encore un bateau au loin qui vogue sur le rebord de la fenêtre et en traverse le montant. Des détails observés dans l'oisiveté d'une enfance ou d'une adolescente et qui prennent une importance démesurée au cours de la vie.

Dans ce même ordre d'idée, la progression des souvenirs, leur transformation, lorsqu'il fait la connaissance de Albertine sont décrites avec détails. Lors de la deuxième rencontre, la personne à qui il a à faire n'a plus rien à voir avec celle qu'il a connue lors de la première rencontre, qui n'existe plus que dans ses souvenirs.


L'aristocratie
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Il dépeint ce milieu, ou plutôt le « grand monde », en feignant un certain mépris, alors qu'il est fasciné et attiré par lui. Les seules personnes intéressantes, les « êtres supérieurs », appartiennent à ce milieu, dont il n'est pas, mais dont il rêve et aspire à être.

Il y a des longueurs sur ce thème, qu'on arrive à supporter grâce à la beauté de l'écriture.

Suite : le personnage du narrateur, conclusion, notes : cliquez sur le lien :
Lien : https://perso.cm63.fr/node/214
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J'ai lu tout le cycle en néerlandais et en partie en français. Les premières parties contiennent des scènes merveilleuses (le réveil, l'expérience de la madeleine, etc.). Les phrases sont très lentes, en spirale, mais on s'y habitue. Tout cela semble un peu trivial, non spectaculaire, mais après un certain temps, Proust continue de vous enchanter en permanance.
Les dernières parties sont plus difficiles, mais le septième et dernier livre est certainement le meilleur. Vous y pouvez trouver la clé de tous les autres livres.
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5 étoiles n'y suffisent pas.....
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Il est très délicat de donner son avis devant un tel monument, on se sent trop petit. En quelques mots Proust analyse la vie et en relève la beauté. Proche de l'art musical il transcende le temps, fondant imaginaire et réel dans une même couleur. Son oeuvre est une symphonie.
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le narrateur de la Recherche est et n'est pas l'auteur. En effet, ce personnage nous partage sa vie, ses rencontres, ses voyages, ses amours (ou plutôt son amour, toujours le même, se répétant de façon différente), ses opinions, sa perception du réel, son parcours pour enfin devenir un écrivain, tout en étant imaginaire, sans prénom, ce qu'il nous prouve à quelques reprises : « Dès qu'elle retrouvait la parole elle disait : « Mon » ou « Mon chéri » suivis l'un ou l'autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même nom qu'à l'auteur de ce livre, eût fait : « Mon Marcel », « Mon chéri Marcel ». » et « Dans ce livre où il n'y a pas un seul fait fictif, où il n'y a pas un seul personnage « à clefs », où tout a été inventé par moi selon les besoins de ma démonstration, je dois dire à la louange de mon pays que seuls les parents millionnaires de Françoise ayant quitté leur retraite pour aider leur nièce sans appui, que seuls ceux -là sont des gens réels, qui existent. ».
​Comme vous l'avez remarqué, les phrases de la Recherche ont la particularité d'être longues, de telle façon que relire une phrase parce que nous avons pris conscience en la finissant que nous avions oublié son début est très fréquent.
Si à la lenteur à laquelle nous avançons dans les pages nous rajoutons le nombre de tomes (7), nous obtenons une lecture longue, qui dans mon cas m'a pris deux mois. Deux mois pendant lesquels j'ai tour à tour ressenti, envers ce livre, de l'amour et de l'agacement, car il y a quelques longueurs, peu nombreuses heureusement. de ce fait, certains passages m'ont occupés pendant plusieurs semaines, tandis que d'autres ont été engloutis en quelques heures.
Ces heures frénétiques où j'oubliais le temps qui passait et les pages qui se tournaient, où j'espérais que je ne finisse jamais la Recherche, font partie des plus marquantes de mon expérience littéraire.
Ces phrases donnent une atmosphère étrange, décalée, qui attire l'attention du lecteur sur les choses les plus futiles, comme la vue d'un clocher, le parfum des aubépines, le gout d'une madeleine.
Cette atmosphère est accentuée par le charme des personnages, due leur manière unique de parler. Ils appartiennent à la bourgeoisie ou à la haute noblesse du début 20e, et la description de leurs milieux accompagne celle de leurs qualités et défauts, ainsi que celle de l'évolution de ceux-ci. Hypocrisie, snobisme, familiarité, conversations, art, rencontres, jeux, tout y passe pour nous représenter au mieux ce que furent les salons de cette époque.
L'évolution des personnages, et donc de leurs milieux, s'installe lentement mais cause quelques surprises : un homme médiocre qui s'avère être un écrivain de talent, des mariages inattendus, et j'en passe.
Je n'ai pas éprouvé que de l'étonnement, mais aussi les émotions du narrateur (à plus petite échelle que lui évidemment). Par exemple, j'ai également ressenti de la tristesse, au moment où il comprend qu'il a perdu sa grand-mère.
Cependant, il m'a aussi rendu très mal à l'aise lorsqu'il surveille étroitement sa maitresse. J'ai eu du mal à finir cette partie car c'est la seule où je me suis sentie détachée du narrateur.
Durant le reste du roman, je me suis sentie très proche de sa pensée et de son raisonnement. Cette presque totale empathie s'explique par le fait que le narrateur décrit des choses que nous avons tous vécues, sans savoir parfois les expliquer, comme l'état étrange qui suit le sommeil et précède le réveil, ou encore fournit des vérités inconnues, entre autres sur notre rapport à la lecture : «Car ils ne seraient pas, selon moi, mes lecteurs, mais les propres lecteurs d'eux-mêmes, mon livre n'étant qu'une sorte de ces verres grossissants comme ceux que tendait à un acheteur l'opticien de Combray : mon livre, grâce auquel je leur fournirais le moyen de lire en eux-mêmes. ».
Ainsi, la Recherche se situe entre essai et roman, et les passages argumentatifs et narratifs se suivent naturellement. le narrateur nous emmène d'un événement à une idée, d'une idée à un évènement, pour arriver à quelque chose d'entièrement différent, sans que nous puissions nous rappeler tous les enchaînements logiques qui nous ont amené là. Et parfois il lui arrive de revenir en arrière afin de poursuivre une explication entamée plusieurs dizaines de pages auparavant.
En conclusion, je ne dirai pas : ‘‘Il faut lire La Recherche à tout prix !''. Parce que ce roman est long, et que ceux qui n'aiment pas lire verraient leur dégoût se transformer en haine. Mais pour ceux qui aiment lire, ils ne perdent rien à essayer. Car la Recherche est unique.
Rapha

Lien : https://elise-et-rapha.weebl..
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Formidable
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on en est addict ou on n'y entre pas.
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Lu Re-lu et toujours en cours comme toute la bibliothèque que j'ai constitué "Espace Proust"
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Un petit succédané de relecture sur mon blog :
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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