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4,01

sur 794 notes
Il m'est très difficile d'émettre une quelconque critique de l'ouvrage d'un grand artiste. On ne peut qu'être très humble devant le succès qu'a eu et qu'a encore Proust. Cela fait sans doute partie de ce qu'il faut avoir lu et les étudiants connaissent les analyses faites sur ces oeuvres. Bref, je suis subjugué par l'imagination débordante de ce livre qui tourne autour des Salons mondains et des amours passionnels d'un autre temps. Je me suis tout de même ennuyé à force de tourner en rond des tergiversations de Swann, sans doute parce-que je ne vis pas au début du vingtième siècle.
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Si Odette de Crécy ne séduit pas Swann au premier abord, le regard qu'il lui porte change complètement lorsqu'il lui voit une ressemblance avec une oeuvre d'art. Au travers d'Odette et Swann, Proust revient sur le sentiment amoureux à savoir, le passage de l'indifférence au désir, du désir à l'amour et de l'amour à la jalousie, à la souffrance.

Ce roman, que j'ai lu indépendamment du reste de son oeuvre, m'a totalement embarquée. L'écriture est agréable et envoûtante. On y décèle également une grande réflexion sur l'art, qu'il soit pictural ou musical.
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Avant tout, je tiens à préciser que la caricature sera de mise pour la suite.

Je suppose que vous avez tous une idée du cycle de romans de Proust dont Charles Swann est le héros. Ici on le suit dans son amour pour Odette, une « demi mondaine » : une femme « entretenue » par ses amants. Celui-ci est le deuxième mais se lit indépendamment sans problème.

On le suit dans ses résistances pour ne pas l'aimer puis pour s'en détacher. Rien de bien original, jusque-là. On le voit conscient qu'elle « n'est pas son genre », qu'elle n'est pas « une intelligence » (soyons honnêtes, elle est même plutôt cruche)… et pourtant !

Si je trouve l'historiette choupinette, après tout on ne peut pas s'expliquer pourquoi on aime ni qui ni… mais tout de même ! Charles enfin !

Proust nous décrit tout une époque par ces salons et ces habitudes sociales. S'il se limite aux plus hautes strates de cette société, le tableau reste plaisant et dépaysant. Ce n'est pas le propos de ce texte pourtant on y plonge avec plaisir comme dans un monde vieillot et charmant, ça sent le vin blanc en bord de Seine et les salons enfumés où l'on goûte les mariages arrangés, les prise d'amants entre nobles dames engoncées dans des jupes bouffantes et les chinoiseries.

Je suis assez partagée au sujet d'Odette : elle est certes jolie et désirée mais assez stupide. Elle ne réussit que parce qu'elle sait jouer de ses charmes pour extorquer à ces messieurs de quoi vivre richement. C'est admirable d'être indépendante ainsi et de savoir retourner la bêtise dominatrice des hommes contre eux mais elle ne se sert pas de ce pouvoir pour « monter » dans l'échelle sociale, pour se cultiver mais pour des caprices m'as-tu-vu. Elle se complaît dans des cercles petits bourgeois ne se passionnant que pour des médisances jalouses… C'est dommage, elle aurait pu faire tellement plus ! Je l'aurais voulue suffragette cette petite poule. Dommage.

J'aime particulièrement l'importance de la sonate de Vinteuil : elle rythme le roman accompagnant les élans du coeur de Swann, se développant au fil de sa relation, jusqu'à l'enterrer. Ce lien est presque tangible et finalement c'est par l'art qu'il ouvre son coeur : il n'aime en Odette que sa ressemblance avec les tableaux de la renaissance. Ce roman pourrait être une bonne introduction à des études sur les goûts esthétiques de l'époque, des considérations classiques à quelques clins d'oeil pompiers, sans oublier des incursions impressionnistes. le panorama (pour ne pas dire « tableau ») me semble assez global (à défaut d'être exhaustif).

De manière plus prosaïque, j'ai aimé cette lecture : le roman en lui-même est passionnant et nous évite les longueurs de beaucoup d'oeuvres de l'époque. On est pris dans les élans contraires de notre héros, qui nous résume assez bien l'ensemble : l'amour n'est que l'enchaînement de l'extase, de la jalousie, se muant en oubli quand la crise est passée. Si cela ne respire pas l'espoir, au moins cela a le mérite d'être honnête.
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La suite de du cote de chez Swann les amours de l'auteurs avancent et son recit avec : voici le troisieme tome de son oeuvre on est toujours transporté par le style de cet auteur qui compense son rythme relativement lent mais c'est un regal de lecture une madeleine comme le disait l'auteur ! Bravo l'artiste !
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Le dandy Charles Swann entretient une relation amoureuse avec Odette de Crécy. Tous deux, ils ont pris un rythme de visites quasi quotidiennes à l'occasion des dîners chez les Verdurin, après lesquelles Swann raccompagne souvent Odette chez elle. Dans une vie bourgeoise parisienne, ils s'entretiennent de peinture et de musique, ainsi qu'autour des personnages qui les entourent. Peu à peu, Swann va commencer à sentir s'effriter cet amour, qu'à une harmonie sentimentale, les moments passés loin d'elle laissaient place à l'angoisse et la jalousie. Il faut dire aussi qu'Odette est une cocotte, à l'éducation éloignée de celle de Swann, et aux moeurs légères et parfois tarifées.


Les éditeurs ont extrait de la grande oeuvre les parties et chapitres pour les rassembler en un volume toute l'histoire relative à la relation amoureuse entretenue entre Swann et Odette. D'aucuns disent que cela est une formidable porte d'entrée (car assez abordable, et avec un seul focus) dans La recherche, d'autres y voient une lucarne trop étriquée par rapport à la vue d'ensemble et la complexité globale de l'oeuvre.

(.......)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Pas de transition entre la fin de Combray et le début de cette seconde partie.

On devine, au fil de récit, que Swann est un aristocrate coureur de jupons, qui s'éprend d'une demi-mondaine.

Elle le fait inviter chez des bourgeois qui se piquent d'être des intellectuels à la mode. On sent de l'humour de la part du narrateur lorsqu'il fait parler un certain docteur.

Tout au long du récit, j'ai eu envie de crier à Swann : « Mais ouvre les yeux sur cette femme, bon sang ! Dés le premier abord, tu ne l'as pas trouvé jolie, ni même charmante. Elle te cache des choses, attention ! » Mais non, l'amour de Swann était aveugle. Et nous de deviner que M. de Charlus est tombé lui aussi sous le charme d'Odette.

J'ai aimé les pages sur la musique de Vinteuil, qui rappelle à Swann les premiers temps de son amour.

Moins de couleurs, moins de nature dans cette seconde partie. Plus de rapports sociaux sous la Troisième République.

L'image que je retiendrai :

Celle de Swann à la recherche d'Odette dans tous les restaurants de Paris encore ouvert tard le soir.

Quelques citations :

« Il se plongeait dans le plus enivrant des romans d'amour, l'indicateur des chemins de fer, qui lui apprenait les moyens de la rejoindre, l'après-midi, le soir, ce matin même ! »

« Ces images étaient fausses pour une autre raison encore : c'est qu'elles étaient forcément simplifiées. »
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2398
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Cette partie de la Recherche est un roman dans le roman : le « je » laisse place au « il », et le Narrateur s'efface pour raconter une histoire qui se passe avant sa naissance, au temps de la jeunesse de Charles Swann, lorsque celui-ci devient l'amant d'Odette, une “cocotte” (comme on disait alors pour désigner les femmes entretenues, vivant de leurs charmes) qui lui fait vivre tous les tourments de l'amour, le rend malade de jalousie, et qu'il finira par épouser.
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Bonsoir mes amis, mes fans,
Après avoir lu le roman de monsieur M. de P. , j'ai mis ma foi beaucoup de temps à me réadapter à la longueur des phrases normales. Voici ci joint un lien menant à une dissertion rédigée de ma main propre main traitant le sujet suivant : "Peut on dire que monsieur M. de P. applique-t-il son homosexualité à travers la longueur de ses romans".
Voici le lien :
http://www.us-japan.org/www.ita.doc.gov
Voila, sinon je souhaite une bonne continuation à monsieur Proust qui approche, m'a-t-on dit, la cinquantaine.
Monsieur R. de S.
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le livre que j'ai le plus détesté...rien ne m'a intéressée,ni l'intrigue ni les personnages...quand j'entends des écrivains dire que Proust est un génie,je me demande si nous vivons bien sur la même planète et si nous parlons bien du même écrivain!
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(Swann partie 2, donc pris en "cours de route")
Une écriture éblouissante au service d'une démonstration d'un abîme narcissique.
Peut-on aimer Proust sans être snob ?
Et que dire de Proust qui n'ait déjà été dit ?
Que dire de nouveau sur ces phrases qui ne sont, quand on vient de quitter des ouvrages instantanément accessibles, pas prêtent à se laisser apprivoiser sans un minimum de concentration, d'effort, d'immersion, qui n'admettent pas qu'on ne leur soit pas totalement dédiées, si jalouses et excessives, comme seules savent l'être les adolescentes, qu'on se doive d'être entièrement à elles, ces phrases langoureuses, qui parfois minaudent, font semblant de se refuser, reviennent vers vous, certaines tellement farouches qu'il faut les relire pour pouvoir les tenir pleinement dans les bras, ces longues phrases qui parfois vous laissent à bout de souffle mais jamais rassasié, qu'il me soit difficilement envisageable de lire avec des gens autour, d'ombres qui se déplacent, osent parler, vivre ?
Elles me sont d'autant plus attendues ces phrases qui surgissent ça et là dans le roman, ces longues phrases qui n'en finissent pas, traversées de voies parallèles multiples, parfois inattendues désorientant le lecteur qui s'abandonne alors plus à leur musicalité qu'à leur sens, avant d'aboutir au point final et de retomber avec l'auteur "sur ses pattes", que je reviens en arrière pour refaire une deuxième fois le parcours de ces chemins en fait si parfaitement cartographiés.
Parfois, ce sont des paragraphes entiers qui tiennent du grandiose, comme quand Proust décrit une galerie de grands valets de pieds. "L'un d'eux (...)" jusqu'à "les premières heures de sa domesticité." Sublime passage, se suffisant à lui-même, comme une courte nouvelle.
Très certainement que cela a déjà été maintes fois remarqué : quand l'auteur parle des phrases de Chopin ("Elle avait appris de sa jeunesse...") on croirait que tout en parlant de phrases musicales Proust explique justement la construction particulière de ses phrases à lui, avec toutes ces vagues "parallèles" dont parfois on n'aperçoit pas tout de suite le lien, mais qui au final nous amène toujours logiquement au bout du chemin.
Mais...
Ces phrases ont sur moi un effet surprenant : elles se suffisent à elles-mêmes. En dehors de ce goût pour les mots de Proust ,les personnages n'indiffèrent pleinement. Quand l'auteur nous présente le docteur Cottard, je lis la virtuosité, mais je me contrefous du portraituré. Ce qui peut bien lui arriver. Je me contrefous des amours ridicules de Swann (déjà je me fous de pratiquement de toutes histoires d'amour en littérature, en fiction, car non universelles, ne concernent que des êtres qui me sont étrangers) de ses jalousies médiocres chez cet être insignifiant, ces mésaventures sans intérêt d'une tête à claque. Quand l'histoire entière pourrait se résumer en une phrase : "Mais qu'est-ce qu'on peut être con quand on est amoureux."
Un Swann, que Proust "ne gâte pas", avec son longue tête un peu chauve, une tête de cocu, que l'on trouve ridicule, qui "avait l'esprit paresseux et manquait d'invention", immensément dédaigneux, qui ressent de l'abjection pour les gens modestes (ceux vivants dans des quartiers presque populaires par exemple, mais en fait tout ce qui n'est pas lui)
C'est quelqu'un qui se contente d'observer (Swann-le narrateur-Proust), avec snobisme (ce même snobisme d'ailleurs que l'on retrouve chez ses aficionados, ceux qui disent adorer Proust, mais pour expliquer cet amour, sont obligés d'aller piocher chez les autres lecteurs ce qu'ils ont vénéré)
Je me contrefous de cette si ennuyeuse deuxième partie, où tout tourne autour de l'amour blessé de ce Swann… Quel ennui que cette façon d'être au monde... Chez chacun de ces personnages détestables, tous plus petits les uns que les autres, qui n'ont d'intérêt pour l'autre que si il peut être utile d'une façon ou d'une autre à leur égo, par exemple en servant leurs sarcasmes, et bien sûr tous entièrement dépourvus de second degré s'agissant de leur petite personne.
Car Proust est un écrivain, pas un conteur. S'il avait été peindre, il n'aurait réalisé que des natures mortes. Sans feu ni passion.
Odette est une nature morte : alors que le livre ne parle pratiquement que d'elle, elle semble absente. Swann nous dit ce que sans doute elle pense, ce que sans doute elle fait, ce que sans doute elle ressent (ou plutôt le narrateur nous dit ce que Swann sans doute pense) Sans doute Odette fait-elle ceci à tel endroit, sans doute dit-elle cela à telle personne ; mais finalement elle n'est jamais réellement là : ce n'est qu'un fantôme dans la tête de Swann.
Et je me fous de cette époque pourrie d'un paradigme obscène : "ou supérieurs ou inférieurs", un Paris de totale pourriture, suintant de vanité, de dédain et de faux semblants, où tous s'estiment "gens d'esprit", de la frivolité de ces courses d'une soirée à l'autre où le but est juste d'être vu, un monde de futilité, d'ennui, un monde factice.
Et puis... et puis j'ai commencé à regarder ce personnage de Swann. Comprendre pourquoi il m'est si exaspérant, comprendre qu'en fait Swann est une femme, plus précisément une adolescente. Et que toute cette description d'un amour transis est celle d'une ado (forcément énervante) ; quand elle entre dans une pièce, elle n'a pas encore ouvert la bouche qu'elle vous horripile déjà, cette tête à claque maniérée. Avec son côté totalement exagéré, outrancier, sans recul aucun, façon fan dérangé qui dormirait sur le palier de son idole ou entrerait chez elle pour y voler un objet.
D'où ce que ces femmes aiment chez Swann : sa façon d'aimer comme une femme.

Jusqu'à … jusqu'à cette cassure inattendue dans ce monde sclérosé , cette dernière partie du roman où le narrateur reprend la main. Dans un premier temps, je constate avec dépits que Proust a donné au narrateur la même façon de penser que Swann, que Gilberte, elle, n'est qu'une resucée d'Odette ! me mettant à deux doigts de faire le procès en fainéantise du grand écrivain...
Et puis, on a l'impression que, dans notre dos, quelqu'un vient d'ouvrir une fenêtre et que l'odeur de renfermé peu à peu se dissipe, que l'espace se déplie enfin ; on se rend compte que ce narrateur a une vie aussi (bon, tout ça provient certainement du fait que j'entre dans la série des romans "en marche") ce narrateur a donc une vie lui aussi, où lui aussi est amoureux, et où cette amoureuse n'est autre que... la fille de Swann ! Mais alors ? On change d'époque ? Swann est donc marié ? Avec... avec Odette ! Comment est-ce possible ?
Ce monde commence à prendre corps, les longues descriptions de paysages deviennent les décors où enfin les personnages commencent à se mouvoir, à vivre, à jouer... Et voilà même brusquement que le narrateur devient vieillard, en peine avec son époque incomprise (soit encore un saut dans le temps ! )
Ne voilà t-il pas que, pourtant bien décidé à ne pas aimer Proust, je commence à me demander ce qu'il pourrait survenir, à envisager la suite, les romans précédents...
Je commence à doucement entrer (enfin !) dans l'histoire, à me prêter au jeu : de par cette entrée timide dans le monde de l'enfance, d'un récit qui devient plus coloré il me semble, Je me surprend même à sourire quand Gilberte appelle le narrateur "Bel Ami". (N'exagérons rien quand même : le narrateur, torturé lui aussi ,se retrouve dans les mêmes tourments amoureux que celui qu'il admire)
Et au final, je me dis qu'on pardonne tout l'homme qui écrit :
"Peut-être est-ce le néant qui est le vrai et tout notre rêve est-il inexistant, mais alors nous sentons qu'il faudra que ces phrases musicales, ces notions qui existent par rapport à lui, ne soient rien non plus. Nous périrons, mais nous avons pour otages ces captives divines qui suivront notre chance. Et la mort avec elles à quelque chose de moins amer, de moins inglorieux, peut être de moins probable."
et je me dis que je vais les retrouver un jour ces phrases musicales...



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