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4,01

sur 794 notes
Devant le lire dans un cadre scolaire, j'ai d'abord renaclé à simplement ouvrir ce livre. Pourtant, je m'y suis mise et petit à petit, sans trop m'en rendre compte, j'ai fini par me plonger dans ce texte.
Il est vrai que le début m'a paru lourd, lent, difficile à intégrer et à apprécier, mais une fois que le lecteur a persévérer et a donc toutes les clés, l'histoire se révèle et se développe. Les liens, les conséquences se tissent sous nos yeux, on participe et on s'interroge. On s'intéresse et on prédit.
La fin parait alors presque brutale et on a cette sensation de trop peu, d'être coupé au milieu de l'action.
J'ignore si j'aurai la force de le relire, mais je suis heureuse de l'avoir initialement fait et cela me conforte dans mon désir de continuer ma découverte des "classiques" français.
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Un amour de Swann est la deuxième partie du roman du côté de chez Swann, le premier tome d'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Se détachant de la narration à la première personne et de l'intrigue principale car ayant pour personnage principal Charles Swann, Un amour de Swann est aussi publié comme un roman qui peut être lu indépendamment du reste de l'oeuvre. En 1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand Prix des meilleurs romans du demi-siècle.
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J'ai du m'y reprendre à plusieurs fois pour dépasser le stade des premières pages, tant le style est lourd, lourd. mais passé cet obstacle j'ai fini par me laisser bercer par cette écriture, cet intime. C'est tout de même colossal rien n'estlaissé au hasard, rien n'est oublié, le plus petit souvenir, le moindre frémissement, une prose envoutante. Ne pas se laisser décourager, j'ai fini par regretter d'avoir fini ma lecture, je pense qu'il faut une certaine maturité pour se laisser glisser dans cet univers cotonneux, aux doux relents nostaligiques.
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Quand Proust nous entraîne dans son univers c'est pour mieux nous dire la fragilité de chaque instant. Tout le génie de ce maître de la prose poétique est alors de noyer le lecteur dans un doux flot de mots. On pourra dire que ses phrases sont longues, on pourra dire que son style est lourdement fanfreluchard, pourtant, on ne pourra, non, on ne pourra pas dire que Proust est ennuyeusement narcissique. Proust est plus qu'une vague réminiscence de madeleine trempée quand on voit que de ses mots naquit la plus belle image de la philosophie de la perception.
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Plus que l'intrigue chez Proust, je retiens plutôt la portée réflexive de l'oeuvre. Car, l'intrigue était un peu longue à commencer. Puis, elle envoûte comme le coeur d'une symphonie qui s'emballe. Ensuite... c'est la même répétition de note de piano, assez plate et redondante jusqu'à ce qu'arrive la note finale.

C'est ainsi que j'ai pu voir Un Amour de Swann. Tout commence par les rendez-vous chez les Verdurin entre Swann et Odette, femme qu'il trouvait laide. Seule la jalousie et la souffrance de Swann, de ne plus revoir Odette chez les Verdurin lui fait prendre conscience de cet « autre être » qui l'habite. Dès lors, vient un amour esthétique : le visage fait chair dans une oeuvre d'art Zephora de Botticelli. Par là, commence un amour idéalisé qui n'a sa vérité que dans l'imagination. Après un amour idéalisé, la maladie déclarée ; les symptômes s'amplifient ; les Verdurin n'aiment pas Swann ; Odette est moins présente pour Swann ; c'est une éternelle symphonie de jalousie qui le trouble … C'est là, le passage plus ennuyeux ; plus itératif. Peut-être était-ce là, l'intention poétique de l'auteur, à savoir cet ennui où les mêmes événements se répètent. Peut-être voulait-il montrer le caractère lassant de cet amour sur le point de faner ; une symphonie qui perd de son élan…

Mais je tiens à souligner les réflexions profondes qui se dégagent de l'oeuvre ; c'est pourquoi j'ai pu tout de même apprécier cette lecture malgré le rythme du piano fatigué au fil de l'intrigue.

Les réflexions portent essentiellement sur ces « différentes gammes » :

La cristallisation amoureuse : Swann n'était pas séduit par la physionomie d'Odette ; lui qui comme un esthète contemplait d'autres tableaux ; d'autres femmes avec leurs différents charmes. Vient la ressemblance avec une oeuvre d'art de Botticelli ; Swann voit en Odette un être esthétique. Peu à peu ; l'Odette qu'il a connu devient une autre Odette ; ou la reprise idéalisée d'un ancien tableau. On remarque dans l'oeuvre qu'il y a ensuite plusieurs Odette : l'une réelle et celle qu'il imagine qu'elle est. Swann excusera tous ses défauts ; s'aveuglera ; il créera une oeuvre aussi ; l'Odette qu'il aime ou qu'il voudrait qu'elle soit comme telle. A force de doutes quant à sa fidélité ; à mesure de l'éloignement du tableau ; Swann se détache. Quand il revoit ce « tableau » qu'il n'a pas vu depuis longtemps ; il n'en revoit plus les mêmes charmes ; comme un esthète qui ne voit plus son coup de coeur originel ; il a changé ; il s'est distancié. Car l'amour se nourrit d'imagination.

L'imagination : Elle est la ressource de la jalousie ; d'abord. La douleur de Swann tient plus à ce qu'il imagine ce qu'Odette fait quand il n'est pas là. Il imagine une autre vie dans son esprit ; Odette qui fréquente d'autres hommes ; Odette qui rit sans lui. Par conséquent ; la jalousie se développe dans l'imagination et s'alimente de cette dernière.
L'imagination participe aussi à l'amour. En fait, l'amour n'est là qu'une construction fantaisiste. On peut très bien ne pas aimer tout en s'imaginant aimer. Est-ce que cela signifie que l'amour n'est qu'une fiction ? Si elle est une construction ; elle est artificielle…

L'amour- maladie : Swann est amoureux à en être malade ; il souffre ; il doute, il se tourmente. Il ne veut vivre que par Odette, devenir un seul être à eux deux. Il devient dès lors étranger à lui-même ; comme si le moi s'était dépersonnalisé ; est-ce là un signe de démence, de folie ? Non, on dira que c'est l'amour. Mais, cela peut tout de même de nous questionner ; l'amour est-il vraiment sain ? Dans un Amour de Swann, ce n'est pas tout à fait le cas. L'auteur fait des analogies entre l'amour et la maladie, ou la chirurgie. Swann finira par guérir de sa maladie ; le remède étant la sortie de ce « corps étranger » de lui même. Odette l'a trompée ; elle est de mauvaises moeurs ; il avait imaginé une autre Odette.

Le passé / le souvenir : Enfin, quand l'amour n'est plus, ou que les heures de bonheur sont loin de nous ; il nous reste le souvenir, le passé. Un Amour de Swann, c'est aussi une création par rétrospection dans la mémoire ; on entre dans un monde dans lequel on ne peut plus agir, qu'on voit en spectateur. Tout est là, mais sans nous ; tout est là ; mais dans une autre temporalité ; tout est là, comme l'image du défunt ; mais on ne le reverra plus jamais en réalité. Dès lors, s'ouvre une vaste réflexion sur le bonheur et le passé : l'homme n'est heureux qu'au passé.

Le sentiment esthétique :
La peinture, qui crée un être imaginaire, pictural, prend des analogies dans le réel de Swann. C'est ainsi qu'il voit dans les traits d'Odette fatigués et tombants ; le visage de Zephora de Botticelli. L'art, est par là, comme une rencontre inattendue entre la subjectivité et lui-même ; il nous parle et on le rencontre.
La musique est ce monde secret et mystérieux qui unit les amants : la sonate de Vinteuil sera le « mémorial » originel de leur amour ainsi que la tombe où cet « autre être » demeurera défunt. Plus encore, l'émotion esthétique est décuplée dans l'oeuvre. La musique est un monde invisible, dont les correspondances mystérieuses, « divines » nous parlent en langage irrationnel. Elles viennent toucher le coeur ; lui est séduit ; et il se met à parler lui-même ce langage qu'il ne sait justifier à la raison. C'est que les notes deviennent vivantes, comme des petits êtres qui se logent en nous pour un instant ; la musique a ce pouvoir d'enchantement. Chaque note qui nous rencontre s'accorde à notre subjectivité comme chaque moment de notre histoire personnelle ; elle nous rappelle ; nous projette ; nous émeut ; nous indiffère.

Un Amour de Swann ; c'est toutes ces gammes de notes. La note finale sonne la fin de cet amour ; comme si l'amour n'était qu'une symphonie ; instant qui semble éternel ; mais quand sonne la fin ; tout disparaît, tout se tait.
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Savez-vous quel est le problème majeur avec l'oeuvre de Proust ? Ouvrir le livre ! Si, comme moi, vous avez été étudiante en lettres, vous avez peut-être croisé des professeurs qui vous ont dit que vous aurez du mal à comprendre Proust, voire même que cela vous arrivera que bien plus tard. Soit. Cependant, même si des milliers de livres d'analyse existent, voici mon avis personnel sur cette deuxième partie de « du côté de chez Swann », partie qui, comme dans cette édition, peut être lu indépendamment des autres parties.
Nous avons donc Swann qui est un personnage plutôt insupportable. Oui, il va souffrir à cause de son amour pour Odette, à croire que le véritable amour ne peut que faire souffrir, mais son amour pour elle n'est qu'une de ses histoires parmi tant d'autres. Assouvir ses désirs amoureux est le passe-temps préféré de Swann, qui n'a aucun préjugé en matière d'amours, toutes les femmes peuvent le séduire, toutes les femmes peuvent se retrouver ensuite négligées, abandonnées par lui. Il en est de même pour ses amitiés, qu'il n'hésite pas à faire jouer pour parvenir à ses fins. Amour et jalousie, parce que l'amour de Swann est aussi volonté de possession, d'emprisonnement, jalousie d'autant plus grande que certains lieux où se rend Odette deviennent inaccessibles pour Swann – les disgrâces existent pour lui également.

Un amour de Swann est aussi une histoire de mondanité et de mondains, ou qui se veulent tels, ridicules. le narrateur éprouve-t-il de la tendresse pour madame Verdurin, pour les membres de son salon bourgeois dont il montre l'étroitesse d'esprit, le manque de culture, les obsessions, les manies et les préventions (pour ne pas dire les préjugés) ? Je n'en suis pas sûre. du coup, je n'ai pas éprouvé de tendresse non plus pour eux, dont la moindre pensée est aussitôt analysée et commentée. Je n'ai garde bien sûr de parler des très longues phrases, remplies de subordonnées de toute sorte qui les expriment, ces périodes que l'on relit pour être sûr de ne rien avoir laissé de côté. Pourtant, il est aussi question d'art, du bonheur que la musique peut procurer, la musique qui se retrouve associée, de façon indélébile, à l'amour ressenti, vécu. Amour qui peut d'autant plus s'épanouir que les personnages vivent en dehors des aléas et des bouleversements de la société.
Un amour de Swann est un roman qui permet de découvrir un pan de la recherche du temps perdu, sans pour autant tout lire de cette somme littéraire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Un Amour de Swann est terriblement beau. L'expérience du personnage en dit long sur le sentiment amoureux. On aime, on aime, on désire et quand on a enfin l'autre dans ses bras, on se dessille les yeux... Et l'on voit sur ce visage les imperfections que la passion avait gommées.
"Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre !" eh oui, on se trompe parfois...
Un constat somme toute décevant. et amer. J'y vois un peu la réflexion du Don Juan de Molière. Et la phrase Proustienne ! A-t-on fait mieux ?
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"Un amour de Swann" (2e partie du roman "Du côté de chez Swann," lui-même 1er tome d'"À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust) a pour personnage principal Charles Swann. En 1950, le roman est inclus dans la liste du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle.
N.B."À la recherche du temps perdu", couramment évoqué sous le titre "La Recherche", est un roman de Marcel Proust, écrit de 1906 à 1922 et publié de 1913 à 1927 en sept tomes, dont les trois derniers sont parus à titre posthume.
Mais revenons à nos moutons, c'est-à-dire à "Un amour de Swann". [/L'intrigue se déroule entre Paris et la région du narrateur (qui n'est pas né au moment de cette histoire) : la Normandie, ou plutôt, Combray.
C'est donc l'histoire de Charles Swann (dont on parle également dans Combray comme d'un ami de la famille), un mondain aux goûts littéraires et artistiques très sûrs. Il est présenté un soir à Odette de Crécy, une cocotte demi-mondaine, qui l'introduit bientôt dans le salon des Verdurin. En dépit de la mesquinerie de ce salon bourgeois où Mme Verdurin règne en tyran, Swann se montre fort agréable, et apprécie avec un air amusé les plaisanteries calamiteuses du doc­teur Cottard, la vantardise des maîtres de maison et l'admiration ridicule presque narcissique du peintre Biche ; c'est là que, pour la première fois, il entend jouer la sonate de Vinteuil, et plus particulièrement la petite phrase qui le plonge dans une sorte d'extase.
Cependant, il préfère encore une jeune ouvrière à Odette, dont il remarque néanmoins la ressemblance avec la Zéphora de Botticelli. Cette analogie flatteuse allume son désir qui s'exaspère un soir où, arrivé en retard chez les Verdurin, il n'y retrouve pas Odette ; l'ayant cherchée dans plusieurs restaurants, il la ren­contre enfin et passe la nuit chez elle. À partir de ce moment, Swann se rend tous les soirs chez sa maîtresse et éprouve pour elle une passion soutenue par la phrase de Vinteuil, se pliant à ses caprices et laissant même son jugement de côté pour se conformer à ses goûts vulgaires.
Mais, depuis qu'elle a introduit le commun marquis de Forcheville chez les Verdurin, Swann est peu à peu tombé en dis­grâce, supportant de moins en moins l'ambiance de la maisonnée. D'autant qu'il est peut-être un tantinet jaloux. Prisonnier de sa passion (tel Emma Bovary ou les femmes sous l'emprise de Bel Ami), il entretient sa maîtresse et cède à tous ses désirs, se tenant à l'écart sous prétexte qu'Odette ne tient pas à ce qu'ils soient vus ensemble. Livré à lui-même, il cherche alors à connaître son emploi du temps et encourage pour ce faire son ami le baron de Charlus à sortir avec elle. Lors d'une soirée chez Mme de Saint-Euverte, il entend une nouvelle fois la sonate de Vinteuil qui le replonge dans le souvenir cruel des tendres débuts de sa liaison.
C'est alors qu'il reçoit une lettre anonyme qui lui expose la vie dissolue de sa maîtresse, qu'elle finit elle-même par lui avouer sous le feu de ses questions ; il découvre alors progressivement son vrai visage qui détruit rétrospectivement son amour initial. Odette étant partie en voyage avec les Verdurin, Swann retrouve le repos et se rend à Combray dans le but d'y retrouver Mme de Cambremer, aperçue lors de la soirée de Mme de Saint-Euverte, et revoit alors Odette comme au début, en rêve.]
Proust évoque, dans ce roman, je pense, l'amour-passion, qui, emporté dans son élan, peut ravager un coeur. La mélancolie, l'art et l'homosexualité sont des thèmes également abordés dans l'oeuvre.
L'écriture de Proust est, pour ainsi dire, à rallonge. Il peut d'ailleurs rédiger parfois des phrases de 15 km et je n'exagère pas, je crois ! Je n'aimerais pas me plonger dans ses cahiers de brouillon ! Enfin... ma note de 2.5/5 est peut-être injustifiée puisque je suis jeune et n'ai peut-être pas encore saisi tout le message de l'auteur. Qui sait? En prépa, aurais-je plus de chance ?
Il faut toutefois admettre que les mots sont compréhensibles et que la réflexion de Proust est juste et profonde si l'on prête un tant soit peu attention à ce qu'il raconte :)
Ce roman va être abordé sous la forme littéraire du récit : j'espère le comprendre mieux alors !
Bonne soirée cher lectorat babelionesque et à bientôt pour d'autres critiques de classiques en classe préparatoire B/L....
Lien : https://fr.wikipedia.org/wik..
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comment , quoi dire ! sur un chef d'oeuvre sans être ridicule ou bien inintéressant ? Je peux toutefois comparer mes deux lectures de cet amour dont la première remonte à il y a trente ans à cette époque ou l'amour ne m'avait pas encore visité et la vie ne m'avait pas encore gratifié de ses bonheurs et de ses profondes peines ...j'avais 20 ans et je découvrais cet auteur en lecteur boulimique à me faire la recherche lors d'un stage en entreprise ou j e m'ennuyais ferme à observer ! observer ce petit monde de Swann était plus passionnant dans le s vestiaires même si je n'y comprenais pas grand chose ...et puis ce mois ci passé mes 50 ans je redécouvrais le chef d'oeuvre et là miracle : tout était clair, limpide implacable , moderne ...durant ces trente ans d'écart j'avais vécu , comme Swann , plutôt trois fois qu'une même quatre , l'amour .seulement un s'apparentait à ce que le héros vivait de doutes , de jalousies de contradictions , de tourments , de bêtise ! c'est décidé : je vais reprendre ma recherche !
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Oh je suis tombé sous le charme de cette écriture . les mots s'élancent dans des phrases sans fin au saveur diverses ou se mêlent toutes les couleurs . les parfums . les odeurs d'un paysage d'un sentiment d'une envie d'un plaisir ....une exhalation
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