Eric Puchner reads from "Schemes of My Father"
Eric Puchner reads "Schemes of My Father" at Libros Schmibros, April 2012. "Schemes of My Father" appears in "New California Writing 2012" (Heyday) and originally appeared in "GQ."
… et Josh finit par comprendre pourquoi les mots "all right" revenaient dans le refrain de tant de chansons. L'harmonie du monde était si bien cachée qu'il fallait qu'on vous rappelle son existence.
En tant qu'homme, on vous conditionnait tellement à croire qu'il fallait avoir de l'ambition, que sans elle on était perdu, mais au fond, ça changeait quoi ? En tout cas, rien ou presque, ne prouvait que ça rende heureux.
Recherche serveuses naturellement douées, "nées pour servir".
- On n'a pas de vocation en naissant, déclara Ellory.
- Ah bon ?
- On forge son destin soi-même. Comme Harry Potter.
"Un jour, je me suis produit dans une église évangélique, dit-il enfin. On m'avait engagé pour apparaître pendant le culte du dimanche et aider les fidèles à prier. Un par un, vous savez. Je leur posais la main sur la tête et ils demandaient ce qu'ils voulaient." Il lâcha l'épaule de Warren, écarta ses cheveux de son visage, essuya la sueur qui lui coulait dans les yeux.
"Aimeriez-vous prier pour votre fils ?
- Je ne crois pas en Dieu, répondit Warren.
- Aucun problème. Je travaille à mon compte."
Au pays des oiseaux sous-marins, tout est inversé. Par exemple, les poissons volent dans le ciel et font leur nid dans les arbres. Les sconses sentent aussi bon que les fleurs. Lorsqu'ils se marient, les gens disent : "Je te hais". Le prêtre annonce : Vous pouvez maintenant donner un coup de poing à la mariée. Les filles font pipi debout. Au pays des oiseaux sous-marins, c'est en courant le plus lentement qu'on gagne aux jeux olympiques. L'enfance est le pire moment de la vie ; plus on vieillit, plus on devient heureux. Et puis c'est avant la naissance qu'on va au paradis. Quand quelqu'un meurt, on distribue des cigares. Au pays des oiseaux sous-marins, il y a un proverbe qui dit : "Des chez-soi, on en a par millions". (p. 479)
On les prenait souvent pour des handicapées, à cause de l'insistance de sa mère à mettre le clignotant avant de se garer sur un parking.
Toute la famille semblait au bord de l'implosion. Dustin espérait se faire dévorer par un puma ; son père s'était fait arrêter pour une raison mystérieuse dont personne ne voulait parler ; sa soeur, toujours couverte de cloques, ne quitterait pas sa tente pour éviter le soleil brûlant ; et malgré ça, ils partaient quand même passer le week-end dans le désert, parce qu'ils le faisaient chaque année. Sa mère le lui avait expliqué plusieurs fois, comme pour se convaincre elle-même que c'était une bonne idée. Il se demanda si sa famille n'était pas un organisme moribond. A l'image de ces mantes religieuses qui se font manger par leur partenaire, mais continuent de s'accoupler malgré leur tête manquante. (p.233/234)
Sur l'échelle des événements humiliants, ça aurait pu être pire. Il y aurait pu y avoir des larmes, des armes, des menottes. Cela dit, l'humiliation faisait partie de ces choses qui, comme les cercueils, se suffisent à elles-mêmes.
Il avait les lèvres tellement gercées qu'elles ressemblaient à du steak haché.