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EAN : 9782742788491
349 pages
Actes Sud (06/01/2010)
3.83/5   136 notes
Résumé :
C'est en 1956, à Cambridge, que Sylvia Plath fait la connaissance du jeune Ted Hughes, poète prometteur, homme d'une force et d'une séduction puissantes. Très vite, les deux écrivains entament une vie conjugale où vont se mêler création, passion, voyages, enfantements. Mais l'ardente Sylvia semble peu à peu reprise par sa part nocturne, alors que le "braconnier " Ted dévore la vie et apprivoise le monde sauvage qu'il affectionne et porte en lui. Bientôt ses amours a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Dans une langue merveilleusement poétique, à l'aide de métaphores animalières, et bien d'autres procédés, madame Claude - Pujade Renaud que je connais , ayant lu Belle Mère et d'autres oeuvres notamment des nouvelles et des romans pour la jeunesse retrace les destins croisés de deux femmes proches du poète Anglais Ted Hugues, son épouse Sylvia Plath poétesse ,écrivaine Américaine et sa maitresse Assia Wewill à travers une pluralité de points de vue, de voix , de personnages.....

En 1956, Ted et Sylvia tombent amoureux, suivent création.... passion....voyages...naissance de Frieda et Nicholas, mais Ted passionné par le langage animal,épris de nature sauvage, d'animalité qu'il porte puissamment en lui se prend de passion pour Assia l'épouse de David....
Sylvia se suicide et Assia tente, en vain, de prendre sa place...elle aura une fille avec Ted...
Le braconnier c'est Ted, ses proies :Sylvia, Assia et d'autres et ses filles...
Ce très beau roman émouvant et attachant est écrit par séquences évoquant les points de vue de personnages proches des trois héros comme Warren, frère de Sylvia, qu'il a sauvée d'une première tentative de suicide,Célia,soeur d'Assia,Aurélia, la maman de Sylvia....
Une vie comme une histoire arrachée à la force d'une femme, la carrière et la vie de cette romancière nous entraîne tout au long de ce bel ouvrage entre les joies, les peines, les incompréhensions, "Une vie qui bouillonne en elle, qui écume..."
Une vie liée à de grandes périodes d'exaltation suivies de grosses périodes d'épisodes dépressifs....
Des chapitres très courts s'enchaînent avec fluidité portés par l'intensité de l'écriture, une écriture traversée par de nombreuses figures animales, que l'on trouve chez Sylvia ( les abeilles liées à son pére), la chatte Sappho d Aurélia, sa mère, d'autres animaux interviennent liés à Ted et son magnétisme animal, les chevaux, les ours, les cerfs, les loups, les oiseaux....
En outre deux scénes, une d'harmonie totale entre les amants et la Nature,l'autre très violente, Sylvia assoiffée, alourdie par ses maternités, détruisant les collets des braconniers, le sang, celui de la morsure initiale qu'inflige Sylvia à Ted, celui des régles qu'elle refuse avec horreur, la couleur vermillon qu'elle emploie beaucoup....le rouge courant dans ce roman de chair, marqué par les odeurs fortes liées à l'animalité et à la puissance, le sucre et les desserts très présents aussi.....


Une oeuvre très riche, puissante, magnifique montrant les ravages et les bonheurs liés à l'écriture:"S'ajoutait le cauchemar de ne pas dormir ou si peu?
Je me réveillais malaxée concassée par les rêves."
"La sensation d'avoir été lapidée par une grêle de météorites oniriques."
"Peut- être n'avais - je pas droit à un sommeil réparateur puisque je n'avais rien produit? Ou mal.. Ou pas assez. La perfection ou rien!"
Une oeuvre traversée par la densité , la complexité des poèmes et des créations de ces deux artistes.....
Comment deux écrivains peuvent - ils vivre ensemble et à quel prix?
Il y aurait encore beaucoup de choses à écrire à propos de cette oeuvre magistrale mais ce n'est que mon tout petit avis.
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Un écheveau de vies humaines traversées par les passions, les suicides, la poésie. Des destins fascinants qui portent en eux simultanément la vie intense et la mort. Avec une écriture chargée, pour l'occasion sans doute, de poésie, d'une forte évocation de la nature sauvage et indomptable, Claude Pujade-Renaud revient sur les femmes de Ted Hugues célèbre poète anglais. Faut dire que le nombre de suicides autour de cet homme provoque un trouble profond. D'abord il y aura la non moins célèbre poétesse Sylvia Plath, première femme de Ted Hugues, ils partagent l'un pour l'autre un amour dévorant, une passion commune pour la poésie et deux enfants. Mais cet homme magnétique et sensuel ne saura pas vivre avec une seule femme et succombe (entre autre) aux charmes de la brune Assia Gutman journaliste, juive, hantée par les camps de concentration dans lesquels une partie de sa famille a péri. Sylvia se suicidera au gaz le 11 février 1963, après leur séparation, en prenant soin d'isoler les portes pour protéger ses enfants, quelques années après Assia se suicidera au gaz avec l'unique fille qu'elle aura eu avec Ted Hugues. En 2007, c'est le fils de Sylvia et de Ted, Nicholas qui se suicidera. La contamination de la mort semble hanter cette famille un peu comme chez les Hemingway. Il est difficile de ne pas s'abandonner à l'attraction de ce mélange de talents et de mort. L'écriture poétique et métaphorique du roman donne la parole aux amis, à la famille, aux infirmières et autres voisins des protagonistes. Chacun raconte sa vision de la vie de ces trois personnages et progressivement se construit le puzzle sans pathos, ni interprétations douteuses, de l'existence du braconnier - Ted Hugues chasseur adorait être dans la nature, ses poèmes reflètent son bestiaire personnel – et de ses femmes. le récit donne la part belle à la poésie de Sylvia Plath et aux mots qui allègent le poids des tragédies. Malgré ces vies fracassées et parce que les suicides ne sont jamais commentés , il émane de ce livre une force de vie qui s'enracine peut-être dans la poésie.
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Les hasards de l'édition font qu'en peu de temps deux livres d'un même auteur m'ont comblés.
Deux poètes majeurs du siècle, un couple, deux créateurs exaltés et avides de vivre : Sylvia Plath et Ted Hughes liés par leur amour commun de la poésie "Nous étions en écriture comme on est en prière " *, par un amour charnel puissant " fils de fer tirés entre nous " vont s'affronter, se détruire l'un l'autre mais c'est elle qui en paiera le prix. Car comment avoir tout ? comment conjuguer une vie de poète et la vie tout court, comment assumer grossesses, naissances, comment supporter d'être une femme trompée ? La violence, la colère permettent un temps béni de création poétique mais ne suffisent pas pour résister au désespoir et la folie guette.
Ted Hugues est avide des mots, avide de poésie, avide de femmes. Amoureux de la nature, des animaux qui tiennent la première place dans sa poésie, il est le " braconnier ", le prédateur qui aime la chasse et en jouit.
Assia Wevill, la deuxième femme du braconnier, poète elle aussi, deuxième proie consentante, le suicide de Sylvia Plath et les déchirements du couple l'entraîneront elle aussi vers la mort.

L'auteure a fait le choix d'un roman polyphonique pour tracer le portraits de deux femmes, les deux épouses de Ted Hughes et son portrait à lui en filigrane, lui le braconnier. Claude Pujade-Renaud n'accable pas, ne cherche pas de coupable. A travers des chapitres courts et très rythmés elle fait entendre les voix des poètes mais aussi des amis, frère, soeur, mère. Par les voix alternées des acteurs et des témoins elle multiplies les points de vue sur les trois personnages, elle les enrichit, les comprends. Elle étudie d'une plume élégante les passions sauvages, les interprète, et fait naître un récit d'une grande intensité.
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Ted Hughes et Sylvia Plath, couple mythique de la poésie anglo-saxonne, ont déjà fait couler beaucoup d'encre. En effet, la production littéraire concernant leur tumultueuse relation est probablement plus abondante que leurs écrits à tous deux réunis. de ce fait, lorsque j'ai eu entre les mains le livre de Claude Pujade-Renaud, Les femmes du braconnier, ma première réaction a été de me dire mais que pourrait-elle nous apprendre de plus, que ce qui a déjà été écrit ?
Et pourtant…
L'originalité de ce roman, puisque de roman il s'agit, a été de prendre de la distance par rapport au quatuor maléfique : Ted et Sylvia, David et Assia.
Claude Pujade-Renaud a, certes, choisi de donner la parole aux quatre protagonistes mais pas uniquement. Elle laisse la part belle à d'autres personnages ayant côtoyés les amants maudits. L'exemple le plus marquant est, il me semble, la mère de Sylvia, qui, jusque du fond de son établissement pour personnes dépendantes et engluée dans son Alzheimer, parvient à donner à Warren une ultime explication au sujet du suicide de sa soeur. le plus bref, mais pas le moins intéressant, est peut-être le témoignage d'Else, la jeune fille au pair, qui commente et éclaire la double mort d'Assia et de Shura au soir du dramatique 25 mars 1969. L'auteur ne donne pas de réponses définitives mais des pistes possibles permettant, au néophyte que nous sommes, de trouver notre vérité subjective à propos de ces destinées tragiques.
Claude Pujade-Renaud a écrit un très beau livre, le thème était ardu à traiter et les difficultés qu'il présentait ont été contournées de façon magistrale. Ce n'est pas un énième livre sur le sujet mais bien un autre regard, porté avec délicatesse, sur des souvenirs s'inscrivant dans l'histoire de la poésie du XX° siècle.
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Avec ce roman polyphonique, Claude Pujade-Renaud invite le lecteur à (re)découvrir la vie du trio amoureux et artistique anglo-américain Ted Hughes/ Sylvia Plath/ Assia Wevill.

Dès le début, leur vie est placée sous le signe de la tragédie, que Sylvia est venue étudier à Cambridge grâce à une bourse d'études . Celle-ci est passionnée par Racine et par le rouge. En effet c'est sous le signe du sang, de l'amour, de la mort et de la passion que s'ancre le roman.
Julia est maniaco-dépressive, a fait un "grave épisode psychiatrique" et a déjà tenté de mettre fin à ses jours trois années auparavant. Elle traîne derrière elle un héritage familial lourd à porter, celui de l'Holocauste et de la mort du père. C'est une femme mordue et qui mord au propre comme au figuré : Elle est écorchée vive et elle aime passionnément son "mordu" qui se trouve être le poète "braconnier" Ted Hughes rencontré lors d'une soirée. de plus, l'ombre de Phèdre planant sur ce début de roman, avec comme écho La Tempête de Shakespare et comme toile de fond La mort de Procris, le lecteur se dit d'emblée qu'il ne va pas vraiment rire et se demande s'il va assister à un remake de racinien, puis un peu plus tard au "désastre vaudevillesque tragi-comique d'un couple usé" puisque Ted et Julia se marie le jour du Bloomsday un 15 juin 1956, en référence à l'Ulysse de James Joyce. D'autant que Ted se révèle rapidement être un chasseur de femmes. C'est le braconnier qui croise un jour la belle Assia, sa panthère.

Chaque personnage du roman (parents, amis, amants, frère ou soeur) intervient à plusieurs reprises pour évoquer le trio d'artistes. Une naration distancée très souvent. Chaque personnage s'exprime de la même manière en dévoilant au fur et à mesure les facettes de la personnalité de Julia, Hugues et Assia.

Ce roman est très touffu, bourré de références littéraires et psychanalytiques. Trop. Cela en devient lassant et brouille la lecture. C'est ce qui m'a gênée pour apprécier pleinement cette oeuvre et aboutir à une conclusion claire et simple sur ce qui m'était donné à voir. Si ce n'est que ces artistes ont dûrement payé le prix de leur folie passionnelle, dépressive et de leur héritage familial (suicide au monoxyde de carbone pour Julia et Assia, meurtre de la fille par la mère, suicide par pendaison pour Ted). Autrement dit, impossible d'échapper à son destin. Et je ne suis pas d'accord avec l'idée d'une destinée toute tracée dont l'issue serait incontournable.

Je n'ai jamais lu les oeuvres de Ted Hugues et de Julia Plath et je me suis demandée si ce livre me donnait envie de les découvrir. La réponse est non, pas vraiment.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
La blancheur en mouvement. En quelque heures, j’ai ébauché un poème : » De la blancheur je me souviens ». Cet oisillon , si léger à nos paumes, si lourd à nos coeurs, avait par sa disparition, convoqué, mis en branle la masse énorme de Sam, la pulsation si vivante du galop, cette alliance de staccato crépitant et de houle fluide, puissante – badaboum, badaboum, cascade de triolets. Cette houle revenant irriguait mes muscles, mes neurones, les mots que je traçais. Sam, le premier cheval que j’enfourchais, et j’avais bien failli être précipitée à terre. J’avais tenu bon, à ma façon, quasiment folle, mais j’avais tenu. Ce 9 juillet 1958, nous avons achevé l’oiseau et j’ai mis en place ce poème. Me fallait -il l’atrocité de la perte pour écrire ? Bien sûr, ce n’était pas le premier poème que je rédigeais depuis notre installation à Boston, mais quel étrange jaillissement au beau milieu des larmes….Et avec ce retour de Sam, enfin une blancheur dynamique ! Si souvent j’associais le blanc à la pétrification ou à la glaciation, marbres des statues, ivoire des os, pâleur stérile ou cancéreuse de la lune, plâtres chirurgicaux, blouses et draps d’hôpital…Le blanc pommelé de mon brave étalon dansait, j’entendais le martèlement allègre de ses sabots, je maîtrisais les décasyllabes du poème tout en me laissant emporter.
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Un braconnier ? Dans mon poème, encore pataud et mal léché (il me fallait le travailler, aiguiser ses griffes), je désignais ce fauve qui me traquait par les termes de noir maraudeur. Chasseur animal ? Chasseur humain ? Je les mettais dans le même sac, ils m’angoissaient et m’attiraient. Mais je ne voulais pas être un trophée supplémentaire dans le tableau de chasse de ce Ted Hughes. Si nous devions nous rejoindre, je souhaitais que ce fût par la poésie.
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Un bébé renard pour le bébé Frieda ? Et plus tard, lorsqu'il aurait besoin de courir, mordre, chasser ? Il avait renoncé. Là résidait l'erreur première. Sans doute était-ce cette jolie bête rousse que Sylvia transportait dans son cabas, il aurait fallu les suivre toutes deux, partager avec elle la poésie et le renardeau et les enfants. Messager venu d'ailleurs, le renard était porteur de poésie. La faute originelle avait été de renoncer à l'animalité, de devenir un couple banalement conjugal. Etranglé par le quotidien. Par la jalousie carcérale de Sylvia. Par cette maison, objet de tant de soins, proche de la nature mais non de la sauvagerie, cocon et non bauge ou terrier. Privé de la chaleur maternelle, le bébé renard avait dû périr très vite. Sylvia était morte si jeune. Ils avaient échoué.
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"Je ne peux comprendre ta mort à Londres
Dans le brouillard
De même que je ne peux comprendre
Ma vie, ici, dans la lumière."

"La mort de A.G." Yehuda Amichaï
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Le cauchemar de ne pas écrire!
Naïve, j'avais cru.que, une fois débarrassée des cours à préparer et des copies à corriger, poèmes et nouvelles, refoulés depuis des mois ,jailliraient.
Plus ce roman dans lequel je voulais mettre en scène ma rencontre et mon existence avec Ted,
Était- ce folie de prétendre vivre et raconter en même temps notre histoire commune?
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Videos de Claude Pujade-Renaud (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Pujade-Renaud
Le 7 mars 2013, François Busnel reçoit :
Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges Alix de Saint-André, Garde tes larmes pour plus tard, à propos de Françoise Giroud, Histoire d'une femme libre : un manuscrit retrouvé par Alix de Saint-André à l'IMEC et publié par cet écrivaine à titre posthume. Andreï Makine, Une femme aimée Claude Pujade-Renaud, Dans l'ombre de la lumière
La Grande Librairie

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