5 novembre 2018, ces premiers jours de novembre ruisselaient le long des rues de Noailles.
Le ventre de la ville, malade, a flanché.
Deux immeubles effondrés et huit morts, au matin, comme dans une cité abandonnée.
Voilà comment débute le roman de
Pierre Pujol, ancien journaliste au journal local "la Marseillaise".
Triste constat d'une ville qui se paupérise et où la mauvaise gestion et toutes les malversations du maire, en place depuis presque un quart de siècle, sont mises en exergue.
Je n'ai pas oublié ce 5 novembre et ce triste drame avec ces pauvres victimes: vendeurs à la sauvette, étudiants fauchés, mères seules et mémés isolées, commerçants de galère, artistes sans le sou, intellos précaires, blédards, sans papiers, travailleurs pauvres, sans activité fixe, sans domicile fixe, sans idées fixes...
Comment au XXIème siècle on a pu en arriver là ? Comment dans la deuxième plus grande ville de France, en plein coeur de la ville, à deux pas des touristes et des hôtels de luxe on a pu laisser crever la misère ?
Ceux qui se font déjà exploiter par des marchands de sommeil mais pas que...
Aux yeux de tous !
Pierre PUJOL nous fait faire un tour de ces arrondissements au coeur de l'actualité: le 3ème, quartier de la Belle de mai, arrondissement le plus pauvre d'Europe, la Plaine, à la limite des 1er, 5ème et 6ème et son mur de la honte, le 2ème, Joliette et rue de la République "Rép" pour faire plus fun et attirer le chaland dans cette artère désertée.
Entre journalisme d'investigation et critique d'un système bien huilé qui a laissé la ville en état de léthargie avancée depuis 30 ans.
Ca grince, ça coince, mais ça dénonce et pas qu'un peu.
J'ai aimé aller à la rencontre de ces habitants, de cette mixité sociale et culturelle qui fait la richesse de cette ville ouverte sur la Méditerranée.
Derrière les résilles de béton, il y a les fissures qui lézardent les murs des logements menacés de péril.
Depuis, les effondrements se ramassent à la pelle.
Marseille la mal aimée, Marseille la maltraitée.