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sur 665 notes
En 1964, Elsa est une professeure et pédopsychiatre de grande renommée. Son métier l'oblige à beaucoup voyager, de congrès en conférences. Son mari, Marrti, est lui un peintre reconnu, très pris par sa peinture. Pour pallier leurs fréquentes absences, ils engagent Eeva, jeune campagnarde étudiante à Helsinki, pour s'occuper de leur fille Ella.
En 2010, Elsa est atteinte d'un cancer incurable. Pour profiter encore un peu de sa maison et de sa famille, elle choisit de quitter l'hôpital et de mourir près des siens. Ainsi, Marrti, Ella et ses deux filles Anna et Maria se relaient auprès d'elle pour veiller sur son bien-être et partager des souvenirs.
Au cours d'une belle journée où Elsa se sent bien, elle décide avec Anna de faire renaître un de leurs jeux d'autrefois: elles vont se déguiser et prendre le thé dans le jardin. D'une vieille armoire, Anna sort une robe qu'elle ne connait pas. Sa grand-mère lui confie que cette robe appartenait à Eeva et lui raconte cette jeune fille qui, un temps, a fait partie de leur famille et dont plus personne ne parle aujourd'hui.


Malgré la maladie, les secrets, les drames, les chagrins, c'est surtout l'amour qui transparaît dans chaque ligne de ce magnifique roman. Celui d'une mère pour sa fille, celui d'une femme pour son amant, celui d'une fillette pour sa nourrice, celui qui lie entre eux les membres de la famille d'Elsa.
Dans une langue tout en poésie et en douceur, Rikka PULKKINEN nous mène, au gré de son récit, dans le coeur de ses héroïnes, celles de 1964 et celles de 2010. Elle dévoile leurs peurs, leurs peines, leurs passions, leurs élans, leurs culpabilités, leurs tristesses, toute la gamme des sentiments de ces femmes faibles et fortes à la fois. C'est sensible, touchant, nostalgique et cela sonne toujours juste.
Il faut se laisse bercer et emporter par l'écriture de cette toute jeune auteure finlandaise qui sait parler de choses graves et légères, sans pathos, mais avec finesse et générosité. Un grand moment de lecture.
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« J'ai un mémoire à faire. Je traque dans les replis du passé la femme ancienne, tout en essayant de rester sur les talons de la femme moderne. » Voilà ce que déclare Anna, la deuxième fille d'Eleonoora, elle-même fille d'Elsa.
Oui, vous l'avez compris : ce roman parle essentiellement de femmes, de mères, de filles et ça me plait.

Différents points de vue nous mènent dans ces replis du passé mêlés obligatoirement à l'actualité, car Elsa va mourir, et quand une maman, une grand-mère meurt, une infinité de sentiments, de non-dits, de recoins cachés se dévoilent, éclatent en plein jour. C'est difficile, c'est angoissant de perdre l'attache maternelle.
Et le pauvre mari, là-dedans, peintre célèbre sur le retour, se fraye tant bien que mal un passage dans cet étalage féminin. Car il l'aime, sa femme, même si, il y a plusieurs dizaines d'années, il a vécu une passion clandestine avec Eeva, la jeune fille qui s'occupait de sa petite Eleonoora durant les nombreuses absences de son épouse, psychologue réputée.
Anna va être le dépositaire de cette passion secrète ; Anna qui elle-même a vécu très récemment une histoire quasi identique, et qui mélange « la femme ancienne » et « la femme moderne », consciemment ou non ?

Un bel imbroglio donc, mais agréable à dénouer, très agréable, grâce au vocabulaire imagé de l'auteure, qui mêle le ciel, le merle noir, les sapins et le sauna, qui explore avec finesse l'univers amoureux et tempétueux, qui unit avec tendresse la mère et la fille. Mais quelle mère et quelle fille ? C'est là tout le génie de ce roman de tordre dans tous les sens l'âme féminine sous le joug de l'amour et de la mort.
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Je n'avais jamais entendu parler de cette auteure avant de recevoir ce livre il y a quelques mois en cadeau d'anniversaire.
Je ne pense pas que, de moi-même, j'aurais acheté ce roman. Certes la littérature nordique réserve de bonnes surprises, mais la 4ème de couverture et le titre ne m'auraient pas attirée.

Le roman commence par un verdict : Elsa est atteinte d'un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. Refusant de terminer ses jours à l'hôpital, elle choisit d'être soignée à domicile. La famille s'organise pour l'accompagner et l'entourer au mieux pour la fin du voyage. Il y a Martii, son mari, peintre renommé ; Ella (Eleonoora), sa fille médecin ; Anna et Maria, les deux filles d'Ella.
La fin de vie d'Elsa ne sera pas des plus paisibles, puisque le passé ressurgit, non pas comme le diable d'une boîte, mais comme une robe oubliée du fond d'une armoire. C'est Anna, jeune femme mal dans sa peau, qui fait cette découverte et pousse sa grand-mère à la confidence.
Commence alors une alternance entre les flash-backs remontant aux années 60, et le temps présent, où on observe chaque protagoniste se débattre tant bien que mal avec souvenirs et révélations.

La « mise en place » de la narration et des personnages est bien écrite, tout en tendresse et nostalgie, carrément poignante par moments. Mais ce début prometteur n'est pas confirmé par la suite. Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage d'Eeva, l'étudiante engagée comme nounou pour Ella, et qui vivra avec Martii une relation si intense qu'elle sèmera la confusion dans l'esprit de la petite fille.
Cette trame de base est somme toute très banale. Au fil des pages j'ai espéré qu'elle aurait été relevée par la technique de narration, alternant les époques et les narrateurs, ou par le style, poétique et aérien. Mais au contraire, il m'est resté une impression de confusion et d'inconsistance. Pourtant, ça parle d'amour, de mort, de tromperie, de culpabilité, de remords, de pardon et de sacrifice (celui de la vie de famille au profit de la profession, ou l'inverse), il y a donc de la matière. Mais c'est très mélancolique, pour ne pas dire oppressant, et je n'ai pas compris ce que l'auteure a voulu dire. Elle n'a pas réussi à m'intéresser à cette histoire, qui laisse des questions en suspens, et une sensation d'ennui et d'inaboutissement.
Je reste sur ma faim.
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Entre Elsa, Eleonoora, Eva, Ella,... je me suis perdue et être obligée de faire retour en arrière pour bien comprendre, pour vérifier de qui il s'agit m'a profondément agacée et cet agacement a été renforcé par les flash-back, les souvenirs, les interprétations à tel point que j'ai eu à plusieurs reprises envie de mettre fin à ma lecture.
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Certes il y a beaucoup d'amour entre le père et la mère, entre les parents et les enfants, entre le père et sa maîtresse, mais je n'ai pas su me faire une place dans cette famille et je n'ai pas apprécié toutes ces relations qui m'ont complètement laissée à distance.
Ce livre a été couronné par de nombreux prix et les critiques lues parlent de poésie, de douceur, de finesse. Je viens donc à contre-courant poser mes quelques mots pour dire que ce livre ne m'a pas touchée.
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Encore un livre négligé, acheté en poche en 2014, que je me suis décidée à lire enfin, tout a été dit déjà et pourtant !

Un très beau texte éclairé de l'intérieur par l'amour sous toutes ses formes sur trois générations de femmes avec leurs secrets oubliés , les replis de leurs âmes, leurs tranches de vie , ponctué d'allers et retours entre 1964 et 2010.

Inutile d'en dévoiler plus !...
L'amour transparaît au détour de chaque ligne, l'amour d'une mère pour sa fille, celui d'une femme pour son amant, celui d'une fille pour sa nourrice, celui d'une femme à l'enfant de l'homme dont elle tombe amoureuse .......
Las! L'auteur évoque et dévoile avec légéreté et gravité à la fois, sans sentimentalisme excessif, sans pathos ni sécheresse , avec finesse, générosité, inventivité : amours secrètes et passsionnées, dévastatrices , non- dits, maladie et fin de vie, souffrance, joie et complicité , fêlures anciennes, élans et culpabilité, peurs et peines, réminiscences et douleurs intimes..

Un roman délicat et singulier , au style fluide , doux et parfois poétique, sensible et profond, au vocabulaire imagé qui mêle le chant du merle noir et les sapins, le rituel du sauna Finlandais , la tarte aux myrtilles et l'univers amoureux dévoilé au grand jour lorsque la maladie et l'approche de la mort obligeront chacune de ces femmes à affronter les ombres du passé et à se retourner sur le déroulement de leur vie !
Une belle histoire d'amour et de femmes pétrie d'émotions, prenante, légère et fraîche, profonde et puissante, universelle et intemporelle , touchante et nostalgique que l'on va garder en soi mais qui peut ne pas plaire à tout le monde .
Ce n'est que mon avis , bien sûr .
Ah! Attention aux vieilles robes oubliées !
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Très beau roman sur l'histoire d'un secret de famille, l'amour caché d'un père pour son employée. Elsa, dans ses derniers jours, révèle à Lucie ce secret si bien dissimulé quand cette dernière découvre une robe appartenant à une certaine Eeva .
Ce fut une lecture pleine de saveur, de lenteur voulue, la rondeur des mots, le contour des phrases qui nous entraîne dans une histoire familiale, d'amour, de mère, de fille... Beaucoup de chagrin mais l'auteur a su le décrire avec sagesse et humilité. Une double et très jolie histoire qui se délie en parallèle à deux époques différentes et qui doucement se rapproche pour s'unir.
J'ai apprécié cette plume pleine de poésie comme il se doit, de la délicatesse et de la sagesse. Merveilleux roman à découvrir.
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Il y a de ces romans dont on repousse la lecture. Il y a de ces romans qui nous font peur, sans trop que l'on sache pourquoi. Pour moi, ce premier roman de Pulkkinen en était un. Je ne me l'explique pas. Peut-être est-ce du à cette couverture que ne me plait pas du tout sur sa fiche Babelio. Peut-être est-ce du aux étiquettes collées sur ce livre. Peut-être est-ce du au 4e couverture de couverture qui m'en donnait l'impression d'être un livre dur à lire à cause de la maladie. Pourtant, pourtant...

J'ai vraiment appréciée ma lecture... Je l'ai trouvé vraiment très belle. La maladie est certes présente, mais n'est qu'un prétexte à entrer dans l'histoire de cette famille qui ne s'est pas tout dit. Ce livre est plutôt l'histoire de deux femmes, à travers celle d'un homme déchiré par l'amour pour l'une et l'autre... deux amours, tellement beaux, l'un comme l'autre... Deux passions, l'une qui dure toute une vie, et l'autre, que quelques années, mais si intense et si transcendante, fusionnelle et émouvante. Mais c'est également l'histoire d'Anna, petite-fille de cet homme, dont la vie ressemble étrangement à cette de cette deuxième femme.

À aucun moment ce livre ne m'a paru lourd ou trop long, malgré les idées que je m'en étais faites. Toutes les pages sont justifiées, chaque phrase est bien placée. Je ressors de ma lecture complétement sous le charme de cette histoire, de ces personnages, tous autant attendrissant les uns que les autres... Et je ressors également en admiration face au talent de Pulkkinen, dont j'ai peine à me dire que c'est le premier roman traduit en français. C'est tellement mature et abouti que ça augure très bien pour le reste de son oeuvre. Une autrice à surveiller.
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C'est un vrai soulagement d'avoir terminé ce livre, non pas qu'il soit mauvais, l'écriture est bien maîtrisée, l'histoire ne manque pas de fil conducteur pourtant, pourtant....
J'ai avancé dans la lecture avec une enclume accrochée au pied tant l'atmosphère du livre me semblait lourde et pesante. Les personnages ne manquent pas de profondeur mais ils émanent d'eux une mélancolie qui s'ajoute au sujet déjà triste de ce livre.
Je n'ai apprécié que la fin car c'est la seule note d'espoir du livre !
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J'ai fini le roman hier soir. Je viens de lire les 39 critiques à son sujet. Et je dois avouer que je cale un peu au moment d'écrire la mienne... Déjà parce que c'est difficile de parler de l'intrigue sans répéter. Alors je dirais juste que c'est une grande histoire d'amour, de famille, de secrets, de femmes (un peu d'hommes aussi), de souffrances, de joie et de complicité.

Ça ressemble à la vie, en fait, en un peu plus romanesque et plus abouti, peut-être. C'est juste. C'est tendre, doux et poignant. À mes yeux, c'est fondamentalement optimiste, aussi, malgré certaines apparences. Optimiste parce que la vie continue, parce qu'il reste des joies, parce que les enfants jouent et grandissent...

J'ai été touchée par la pureté et la générosité d'Eeva, mais aussi par la froideur et la dureté d'Ella, fragiles remparts contre son angoisse et son chagrin. J'ai admiré la construction morcelée du roman et les différents points de vues proposés. J'ai été amusée par les jeux secrets d'Anna et ses grands-parents, leurs drôles de rituels légers et un peu moqueurs. J'ai voyagé en Finlande et découvert ses saunas, ses tartes aux myrtilles et sa campagne. J'ai été attendrie par la façon courageuse, joyeuse et légèrement décalée que choisit Elsa pour vivre en attendant sa mort. J'ai aimé leur famille, pleine de fêlures et de non-dits, mais aussi, et surtout, d'amour, de souvenirs et de bonheurs.

Bref, ce livre me parle, vraiment, c'est certainement pour ça que je parle plus ici de mon ressenti que de l'intrigue elle-même. Pour ne rien gâcher, le style est très fluide et un peu poétique. Tout ce qu'il faut pour me conforter dans l'idée que la littérature nordique recèle de nombreuses petites... et pour vous conseiller de découvrir cette petite pépite.
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Riikka Pulkkinen est une jeune auteur de 30 ans qui écrit une magnifique histoire d'amour intemporelle et universelle .
Nous sommes en Finlande en alternance dans les années 60 puis 2010 , au pays des saunas et des tartes aux myrtilles mais l'histoire pourrait se passer aussi bien chez nous .
L'auteur décrit le commencement d'une histoire d'amour , au moment où la personne aimée prend une place de plus en plus importante jusqu'au moment où sa présence devient indispensable comme une drogue dont on ne sait plus se passer .
L'auteur fait un portrait de famille très sensible et nuancé , la fille est médecin , pour elle c'est plus facile de jouer son rôle de médecin que celui de la fille dont la mère va mourir , c'est sa façon à elle de se protéger de la douleur même si aux yeux des autres , elle paraît froide ' Il lui était plus facile de palper un ventre que de supporter la douleur d'une inquiétude sourde ' .
Les relations filles - mères sont nuancées , j'ai épinglé l'histoire des biscuits dans le four où la petite fille se brûle et où la mère se sent coupable de ne pas avoir su protéger sa fille , c'est la première fois qu'elle se rend compte qu'on ne peut pas protéger ses enfants de tout ;.
On se place du côté ' des coupables ' ceux qui trahissent l'autre mais qui ressentent de la culpabilité .
L'auteur évoque le chagrin d ' Eeva qui ne verra plus la petite fille dont elle s'est occupée pendant quelques années et à laquelle elle s'est attachée , elle met en parallèle l'histoire d' Anna qui a souffert de ne plus voir la petite fille de son ex - compagnon , c'est un sujet qui est rarement évoqué dans un roman .
Les relations pleines de tendresse entre le grand père et sa petite fille sont bien décrites , on envie les moments de complicité qu'ils passent à essayer d'inventer la vie des personne's qu'ils croisent .
Un beau roman dont je ne vais pas trop dévoiler l'intrigue car ceci fait partie du plaisir de la lecture , ce n'est pas un livre inoubliable mais il sort du lot par sa sensibilité .
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