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EAN : 9782226238405
300 pages
Albin Michel (04/01/2012)
3.21/5   664 notes
Résumé :
Alors que sa grand-mère Elsa se meurt d'un cancer foudroyant et que tous ses proches se rassemblent pour adoucir ses derniers jours, Anna découvre que, derrière le mariage apparemment heureux de ses grands-parents, se cache un drame qui a marqué à jamais tous les membres de sa famille.
Une vieille robe trouvée par hasard, et dont elle apprend qu'elle aurait appartenu à une certaine Eeva, va réveiller le passé. Cette Eeva, dont on ne lui a jamais parlé, aurai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (173) Voir plus Ajouter une critique
3,21

sur 664 notes
En 1964, Elsa est une professeure et pédopsychiatre de grande renommée. Son métier l'oblige à beaucoup voyager, de congrès en conférences. Son mari, Marrti, est lui un peintre reconnu, très pris par sa peinture. Pour pallier leurs fréquentes absences, ils engagent Eeva, jeune campagnarde étudiante à Helsinki, pour s'occuper de leur fille Ella.
En 2010, Elsa est atteinte d'un cancer incurable. Pour profiter encore un peu de sa maison et de sa famille, elle choisit de quitter l'hôpital et de mourir près des siens. Ainsi, Marrti, Ella et ses deux filles Anna et Maria se relaient auprès d'elle pour veiller sur son bien-être et partager des souvenirs.
Au cours d'une belle journée où Elsa se sent bien, elle décide avec Anna de faire renaître un de leurs jeux d'autrefois: elles vont se déguiser et prendre le thé dans le jardin. D'une vieille armoire, Anna sort une robe qu'elle ne connait pas. Sa grand-mère lui confie que cette robe appartenait à Eeva et lui raconte cette jeune fille qui, un temps, a fait partie de leur famille et dont plus personne ne parle aujourd'hui.


Malgré la maladie, les secrets, les drames, les chagrins, c'est surtout l'amour qui transparaît dans chaque ligne de ce magnifique roman. Celui d'une mère pour sa fille, celui d'une femme pour son amant, celui d'une fillette pour sa nourrice, celui qui lie entre eux les membres de la famille d'Elsa.
Dans une langue tout en poésie et en douceur, Rikka PULKKINEN nous mène, au gré de son récit, dans le coeur de ses héroïnes, celles de 1964 et celles de 2010. Elle dévoile leurs peurs, leurs peines, leurs passions, leurs élans, leurs culpabilités, leurs tristesses, toute la gamme des sentiments de ces femmes faibles et fortes à la fois. C'est sensible, touchant, nostalgique et cela sonne toujours juste.
Il faut se laisse bercer et emporter par l'écriture de cette toute jeune auteure finlandaise qui sait parler de choses graves et légères, sans pathos, mais avec finesse et générosité. Un grand moment de lecture.
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« J'ai un mémoire à faire. Je traque dans les replis du passé la femme ancienne, tout en essayant de rester sur les talons de la femme moderne. » Voilà ce que déclare Anna, la deuxième fille d'Eleonoora, elle-même fille d'Elsa.
Oui, vous l'avez compris : ce roman parle essentiellement de femmes, de mères, de filles et ça me plait.

Différents points de vue nous mènent dans ces replis du passé mêlés obligatoirement à l'actualité, car Elsa va mourir, et quand une maman, une grand-mère meurt, une infinité de sentiments, de non-dits, de recoins cachés se dévoilent, éclatent en plein jour. C'est difficile, c'est angoissant de perdre l'attache maternelle.
Et le pauvre mari, là-dedans, peintre célèbre sur le retour, se fraye tant bien que mal un passage dans cet étalage féminin. Car il l'aime, sa femme, même si, il y a plusieurs dizaines d'années, il a vécu une passion clandestine avec Eeva, la jeune fille qui s'occupait de sa petite Eleonoora durant les nombreuses absences de son épouse, psychologue réputée.
Anna va être le dépositaire de cette passion secrète ; Anna qui elle-même a vécu très récemment une histoire quasi identique, et qui mélange « la femme ancienne » et « la femme moderne », consciemment ou non ?

Un bel imbroglio donc, mais agréable à dénouer, très agréable, grâce au vocabulaire imagé de l'auteure, qui mêle le ciel, le merle noir, les sapins et le sauna, qui explore avec finesse l'univers amoureux et tempétueux, qui unit avec tendresse la mère et la fille. Mais quelle mère et quelle fille ? C'est là tout le génie de ce roman de tordre dans tous les sens l'âme féminine sous le joug de l'amour et de la mort.
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Je n'avais jamais entendu parler de cette auteure avant de recevoir ce livre il y a quelques mois en cadeau d'anniversaire.
Je ne pense pas que, de moi-même, j'aurais acheté ce roman. Certes la littérature nordique réserve de bonnes surprises, mais la 4ème de couverture et le titre ne m'auraient pas attirée.

Le roman commence par un verdict : Elsa est atteinte d'un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. Refusant de terminer ses jours à l'hôpital, elle choisit d'être soignée à domicile. La famille s'organise pour l'accompagner et l'entourer au mieux pour la fin du voyage. Il y a Martii, son mari, peintre renommé ; Ella (Eleonoora), sa fille médecin ; Anna et Maria, les deux filles d'Ella.
La fin de vie d'Elsa ne sera pas des plus paisibles, puisque le passé ressurgit, non pas comme le diable d'une boîte, mais comme une robe oubliée du fond d'une armoire. C'est Anna, jeune femme mal dans sa peau, qui fait cette découverte et pousse sa grand-mère à la confidence.
Commence alors une alternance entre les flash-backs remontant aux années 60, et le temps présent, où on observe chaque protagoniste se débattre tant bien que mal avec souvenirs et révélations.

La « mise en place » de la narration et des personnages est bien écrite, tout en tendresse et nostalgie, carrément poignante par moments. Mais ce début prometteur n'est pas confirmé par la suite. Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage d'Eeva, l'étudiante engagée comme nounou pour Ella, et qui vivra avec Martii une relation si intense qu'elle sèmera la confusion dans l'esprit de la petite fille.
Cette trame de base est somme toute très banale. Au fil des pages j'ai espéré qu'elle aurait été relevée par la technique de narration, alternant les époques et les narrateurs, ou par le style, poétique et aérien. Mais au contraire, il m'est resté une impression de confusion et d'inconsistance. Pourtant, ça parle d'amour, de mort, de tromperie, de culpabilité, de remords, de pardon et de sacrifice (celui de la vie de famille au profit de la profession, ou l'inverse), il y a donc de la matière. Mais c'est très mélancolique, pour ne pas dire oppressant, et je n'ai pas compris ce que l'auteure a voulu dire. Elle n'a pas réussi à m'intéresser à cette histoire, qui laisse des questions en suspens, et une sensation d'ennui et d'inaboutissement.
Je reste sur ma faim.
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Encore un livre négligé, acheté en poche en 2014, que je me suis décidée à lire enfin, tout a été dit déjà et pourtant !

Un très beau texte éclairé de l'intérieur par l'amour sous toutes ses formes sur trois générations de femmes avec leurs secrets oubliés , les replis de leurs âmes, leurs tranches de vie , ponctué d'allers et retours entre 1964 et 2010.

Inutile d'en dévoiler plus !...
L'amour transparaît au détour de chaque ligne, l'amour d'une mère pour sa fille, celui d'une femme pour son amant, celui d'une fille pour sa nourrice, celui d'une femme à l'enfant de l'homme dont elle tombe amoureuse .......
Las! L'auteur évoque et dévoile avec légéreté et gravité à la fois, sans sentimentalisme excessif, sans pathos ni sécheresse , avec finesse, générosité, inventivité : amours secrètes et passsionnées, dévastatrices , non- dits, maladie et fin de vie, souffrance, joie et complicité , fêlures anciennes, élans et culpabilité, peurs et peines, réminiscences et douleurs intimes..

Un roman délicat et singulier , au style fluide , doux et parfois poétique, sensible et profond, au vocabulaire imagé qui mêle le chant du merle noir et les sapins, le rituel du sauna Finlandais , la tarte aux myrtilles et l'univers amoureux dévoilé au grand jour lorsque la maladie et l'approche de la mort obligeront chacune de ces femmes à affronter les ombres du passé et à se retourner sur le déroulement de leur vie !
Une belle histoire d'amour et de femmes pétrie d'émotions, prenante, légère et fraîche, profonde et puissante, universelle et intemporelle , touchante et nostalgique que l'on va garder en soi mais qui peut ne pas plaire à tout le monde .
Ce n'est que mon avis , bien sûr .
Ah! Attention aux vieilles robes oubliées !
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Entre Elsa, Eleonoora, Eva, Ella,... je me suis perdue et être obligée de faire retour en arrière pour bien comprendre, pour vérifier de qui il s'agit m'a profondément agacée et cet agacement a été renforcé par les flash-back, les souvenirs, les interprétations à tel point que j'ai eu à plusieurs reprises envie de mettre fin à ma lecture.
l
Certes il y a beaucoup d'amour entre le père et la mère, entre les parents et les enfants, entre le père et sa maîtresse, mais je n'ai pas su me faire une place dans cette famille et je n'ai pas apprécié toutes ces relations qui m'ont complètement laissée à distance.
Ce livre a été couronné par de nombreux prix et les critiques lues parlent de poésie, de douceur, de finesse. Je viens donc à contre-courant poser mes quelques mots pour dire que ce livre ne m'a pas touchée.
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Citations et extraits (208) Voir plus Ajouter une citation
-Qui es-tu? Ma petite fille à disparu et à sa place,c'est cette parisienne qui nous revient! avait-il dit à Anna.
Elle avait trouvé le plaisir à Paris,il en était certain.Au restaurant elle avait commandé du vin et lorsque la jeune fille avait pris une gorgée de son verre,Martti avait songé :c'est un éternel recommencement. À chaque époque il y a des gens ,jeunes,qui se convainquent que ce qu'ils vivent n'est jamais arrivé à personne d'autre avant eux.Ils croient que leur vie ,leurs joies et leurs chagrins mêmes sont exceptionnels. Que leurs amours à eux sont plus fortes que celle des autres.Ils croient que jamais ne leur ėchoira de sentir le poids des jours.Et peut-être est-ce le cas.Les jeunes possèdent le monde entier et le dilapident sans tristesse,parce qu'ils sont impatients de gagner d'autres mondes toujours nouveaux.
Il aurait voulu dire à Anna :installe ta demeure dans les jours d'insouciance.Ils sont un rêve,mais tu n'as pas encore besoin de te réveiller. Dix ans ,puis tu te réveilleras, cinq années de plus et tu lutteras contre l'éveil une dizaine encore et tu te contenteras de ce que tu as.Ce n'est pas une mauvaise chose,c'est loin d'être le malheur. En fait c'est une nouvelle forme du bonheur,et tu la respecteras comme tous les sentiments heureux que tu auras connus auparavant.Tu auras toujours davantage de ces moments où il te semblera que le monde se donne à toi comme une offrande.Mais ce ne seront pas les mêmes. Tu observeras le monde à la manière d'un tableau ,le temps,l'experience du temps lui dessineront un cadre et tu en jouiras d'une autre manière qu'auparavant.
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A chaque époque il y a des gens, jeunes, qui se convainquent que ce qu'ils vivent n'est jamais arrivé à personne d'autres avant eux. Ils croient que leur vie, leurs joies et leurs chagrins mêmes sont exceptionnels. Que leurs amours à eux sont plus fortes que celles des autres. Ils croient que jamais ne leur échoira de sentir le poids des jours. Et peut-être est-ce le cas. Les jeunes possèdent le monde entier et le dilapident sans tristesse, parce qu'ils sont impatients de gagner d'autres mondes, toujours nouveaux. (p.46)
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Je ne sais pas si je saurai exister sans mère, je ne sais pas si j'aurai le temps d'apprendre pendant ces quelques semaines qui nous restent, j'ai l'impression
que ça me prendra le restant de mes jours.

- On n'a plus beaucoup de temps
- C'est toujours comme ça. Parle avec ta mère, évoque avec elle ce qui a été. Et quand l'heure viendra, lâche prise.

C'était ça : lâcher prise. Elle n'avait jamais lâché, pas un instant, personne. Elle s'était toujours cramponnée à tout, avait toujours essayé de tenir tout ensemble. D'où lui venait cette inquiétude? Pourquoi pensait-elle qu'il lui fallait porter le monde entier sur ses épaules?
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J'avais déjà oublié la confiance que les enfants reçoivent en partage parce qu'ils ne connaissent rien d'autre: la foi, reçue en naissant, que tout ira bien. A une période de sa vie, on la perd un instant, inévitablement. Si l'on a de la chance, elle revient. Viennent des gens pour vous prendre dans leurs bras sous la couverture, dans des chambres à coucher, pour vous tendre la main par-dessus des tables, et avec eux vous réapprenez ce qu'il vous avait fallu perdre en même temps que l'enfance.
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personne ne peut nier son origine, ses conditions premières. Chacun doit se débrouiller avec son enfance pour mettre quelque chose d'autre à la place. Et ce n'est que comme ça que les gens s'en sortent, qu'ils accèdent au bonheur.
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