Histoire de robes, histoires de femmes. Elles sont finlandaises et issues de trois générations.
Le lecteur apprend dès la première page qu'Elsa est atteinte d'un cancer et que son dernier souhait est de vivre ses derniers instants chez elle. Toute la famille s'agite pour que tout se passe au mieux : son mari, Martti, sa fille Eleoonora, surnommée Ella, et ses petites filles Maria et Anna.
Anna, qui sort d'une histoire difficile dont on ne sait pas grand-chose, s'occupe beaucoup de sa grand-mère. Elles prennent le thé ensemble, discutent de tout et de rien, et un jour, elles ouvrent ensemble
l'armoire des robes oubliées. Des robes poussiéreuses, cachées mais toujours présentes.
Une des robes appartient à une certaine Eva, révèle Elsa, sans en dire plus.
Le récit, à partir de cette révélation, alterne deux époques : l'actuelle avec le cancer d'Elsa et les années soixante où apparaît Eva dans la vie d'Elsa.
Anna se pose des questions sur cette Eva dont le souvenir laisse un malaise certain et elle décide d'en savoir plus.
Une recherche qui la mène elle, mais aussi le lecteur, à comprendre l'influence des secrets de famille dans l'inconscient.
La narration est très particulière, l'auteur enchaîne le « il » et les « je » mais finalement ce procédé, quoi que curieux, ne gêne en rien la lecture. le style est joli et coulant. Un grain de sensualité se distille dans les pages et jamais, je n'ai trouvé ce livre triste et sombre malgré le sujet.
Il se lit avec beaucoup de facilité et offre un regard sur la société finlandaise des années soixante, de belles réflexions sur l'amour et sur l'enfance aussi, sur l'importance de ce qui nous construit. Et enfin, c'est une magnifique histoire de femmes.
Le titre original est « Totta » : un mot qui renvoie à la vérité mais j'ai beaucoup apprécié celui choisi par l'éditeur français, il est si révélateur et romanesque. Au final, un très beau roman, léger mais profond, agréable à lire et très féminin.