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sur 394 notes
J'ai grandement apprécié l'univers d'A la croisée des mondes, j'ai été ravie de re-découvrir Lyra bébé accompagnée de Malcom dans La belle sauvage, je suis naturellement attachée aux mondes de l'héroïne et de son créateur Philip Pullman, mais La communauté des esprits, par son manque de cohérence m'a laissée sur le quai de la gare.

Le style d'abord, nous sommes passés d'un livre tout public voire enfantin dans le premier volet à un style plus adulte dans ce deuxième tome. Quelle est la cible ?

L'histoire ensuite, j'ai eu l'impression de faire du sur-place, aucun voile ou presque n'est levé à la fin du livre. Les éléments semblent décousus, je ne retrouve pas de progression logique. J'ai bien compris les mystères mais les situations ne sont pas assez développées et tout élément ne trouvera son dénouement que dans le troisième tome. Bref, un second opus qui ne pose pas les bases, il sert juste de rafistolage d'appoint entre le premier et dernier livre de la trilogie.


Ce que j'ai trouvé de moins agréable, ce sont les sujets dont on pourrait parler aujourd'hui qui ont été inclus dans l'ouvrage : Par exemple, les couples avec une différence d'âge de plus de 10 ans ou la condition de la femme dans certaine partie du monde. Dans ce livre, j'ai eu l'impression que ces sujets ont été posés là comme ça parce que l'auteur en avait envie, mais sans créer de lien avec le reste, les sujets sortent de nulle part et les remarques et attitudes des personnages secondaires sont incongrus, impertinents. du genre : "Vous travaillez pour Oakley Street, oh vous êtes amoureux ! oups pardon, je n'aurais pas dû dire ça". "Tu t"es fait violée, ben fallait pas être là toute seule". Point on passe à autre chose.

Pour terminer sur une note plus positive, partager quelques moments avec des protagonistes de la croisée des mondes, c'est nostalgique et agréable. le sujet du corps séparé de l'esprit est lui aussi intéressant, j'ai tout de même hâte de découvrir la suite pour comprendre la structure de l'intrigue à qui il manque le ciment logique. Des pronostics sur la date de sortie ?

Je termine cette critique par les remerciements, toute ma gratitude à Babelio et Folio Junior pour m'avoir offert ce livre grâce à Masse Critique Privilégiée. Chouette cadeau, d'autant plus que j'avais acheté le premier il y a quelques mois.
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J'attendais avec beaucoup d'impatience ce tome 2 car il fait suite à la trilogie A la croisée des mondes (que j'adore !) autant qu'au tome 1 de cette nouvelle saga !

On retrouve donc Lyra, 20 ans, étudiante, qui a énormément changé. Sa relation avec son daemon, Pantalaimon, n'est pas au beau fixe puisqu'ils ne cessent de se quereller jusqu'au départ définitif de celui-ci ! de plus, le Magisterium semble également en avoir à nouveau après elle !

J'avais oublié à quel point Lyra pouvait être pénible ! Son aventure dans le monde des morts l'avait changé en bien mais ici, elle semble avoir perdu son imagination comme ne cesse de lui reprocher Pan. Effectivement, cette nouvelle Lyra est plus terre à terre suite à certaines de ses lectures et c'est très perturbant ! Je ne comprenais pas qu'après tout ce qu'elle avait vu et vécu, elle ne croit plus au surnaturel ! Sa quête pour trouver Pan va l'emmener dans différents pays et lui faire côtoyer des personnes très différentes qui vont la faire réfléchir !

L'univers que nous dévoile Pullman semble n'avoir de limite que son imagination et quel bonheur ! Honnêtement, je ne pensais pas qu'on pouvait aller encore plus loin après la première trilogie et l'auteur nous prouve, une nouvelle fois, qu'il en est capable !

Néanmoins, certaines scènes comme celle du chapitre 31, ou le soudain intérêt que semblent se porter Lyra et Malcolm, m'ont laissé perplexe ! La première n'apporte rien tandis que ce second aspect ne me semble pas spécialement cohérent !

Pour conclure, je ne sais pas quoi penser de ce second opus ! Je suis à la fois ravie de retrouver l'univers mais aussi mitigée. Les différents points de vue permettent d'avoir un avis d'ensemble passionnant tandis que d'autres éléments sont inattendus... Je lirai donc probablement la suite pour savoir quelle sera la finalité de cette saga !
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Lyra est devenue une jeune étudiante de 20 ans. Mais alors qu'une crise mondiale et politique est en train de se préparer, elle se retrouve prise au milieu de ses troubles. Pourtant, ses propres conflits avec Pantalaimon lui laissaient peu de temps pour ces nouveaux ennuis.

Merci à Babelio et aux éditions folio pour m'avoir permis de lire enfin la suite de ce roman !

Dans le 1er tome de la Trilogie de Poussière, on suivait les aventures de Malcolm et d'Anna qui aidaient Lyra, encore bébé. Ici, même si on retrouve de loin ces deux personnages, on est de nouveau centré sur Lyra. Jeune adulte, elle est devenue une étudiante sérieuse et complexe.

Le roman alterne à la fois de grandes considérations philosophiques et psychologiques avec des scènes d'action. Un peu comme les divergences d'avis entre Lyra et son daemon, j'ai été en tant que lectrice un peu partagée entre justement les scènes d'actions assez prenantes (même si certains épisodes semblent n'avoir qu'un intérêt limité) et les passages plus longs qui préparent la suite, mais ne facilitent pas la lecture.

Je lirai certainement le 3eme tome histoire de finir la trilogie, mais je suis contente qu'il ne soit pas encore sorti, parce que je n'aurais pas pu enchaîner les deux.

Ce roman est donc vraiment moins dynamique et plus complexe, sans être inintéressant, mais il risque de rebuter les lecteurs, notamment les plus jeunes qui enchaîneraient les deux trilogies.
A voir ce que cela donnera dans le 3eme tome !
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J'ai été tellement déçue par ce livre !

Je garde un excellent souvenir de À la Croisée des Mondes, j'avais été dans un état de mélancolie profond pendant plusieurs jours quand j'avais terminé le dernier tome et j'appréhendais beaucoup de lire une suite sans Will.

La Belle Sauvage m'avait plu, La Communauté des Esprits ne m'a pas convaincu.

Lyra n'a pas très bien vieilli, cela arrive c'est vrai, mais sa relation avec Pan m'a brisée le coeur et je n'ai pas été satisfaite par son évolution et l'absence de résolution.

Malcolm était un personnage très appréciable dans le premier tome, mais ses sentiments vis à vis de Lyra dans le second sont dérangeants et surtout d'où viennent-ils ? On dirait qu'ils apparaissent d'un paragraphe à l'autre sans transition.

L'intrigue politique était à mes yeux barbante, le mystère qui plane autour des roses ne m'a pas du tout tenu en haleine.

Et surtout il y a des passages complètement inappropriés pour des enfants de 10 ans ? Je ne ferai jamais lire ça à ma cousine de cet âge qui, je pense, malgré son amour des livres, serait ennuyée par la moitié des enjeux.
( Et excusez moi mais spoiler et TW, la tentative de viol ?)

Il y a aussi toute cette partie qui tourne autour du Moyen-Orient qui m'a mise extrêmement mal à l'aise, j'hésite à utiliser le terme raciste parce qu'il me paraît violent. Mais franchement je l'ai vécu comme ça.

La seule partie qui m'a vraiment intéressé c'était la complexité des relations entre humains et daemons qui est bcp plus développée que dans la première trilogie. Malgré ça, je ne pense pas lire la suite, qui ne m'intéresse pas et au vu des petits indices disséminés ici et là, risque fort bien de me décevoir.

Je remercie tout de même Babelio de m'avoir envoyé le livre dans le cadre d'une opération Masse Critique, j'étais très contente d'être sélectionnée.
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A la la, moi qui voue un culte à la première trilogie qui fait partie pour moi du chef d'oeuvre, j'avoue qu'avec ce deuxième tome, je suis un peu refroidie (et ça m'agace !). J'aurais tellement aimé être à fond dedans. J'ai trouvé l'histoire très très très compliquée, par moment j'étais vraiment perdue ; je n'ai pas su voir où Philip Pullman voulait nous emmener. Pour le coup, on s'éloigne aussi du public visé, je ne suis pas sûre que ce soit adapté à un public jeunesse. Et que dire des sentiments de Malcolm ! Je n'ai même pas réussi à aller jusqu'au bout, mais je ne compte pas baisser les bras et je vais essayer de le finir quand même, quitte à reprendre cette lecture plus tard. Ma motivation : savoir comment la relation entre Pantalaimon et Lyra va évoluer et surtout, Lyra réussira t-elle à revoir Will ? Je me dit que si l'auteur y a fait allusion, il doit y avoir une raison (ou alors c'est mon côté romantique qui prend le dessus ^^). Et pour la forme, y comprendre quelque chose à cette histoire de roseraie...
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--- Tous mes voeux exaucés ---

Si vous avez lu ma chronique de la Belle Sauvage, publiée la semaine dernière, alors vous savez qu'il m'avait laissée sur ma faim. Philip Pullman dessinait en effet les contours d'une affaire d'espionnage qui me passionnait grandement, sans toutefois rentrer dans les détails. Bref, j'avais hâte d'en apprendre plus !

Eh bien, toutes mes attentes ont été comblées. Bien évidemment, ce deuxième volet n'offre pas toutes les réponses, puisqu'une suite est prévue, mais rentre incontestablement dans le vif du sujet. L'auteur nous dévoile alors de nouveaux pans de son univers, remet même en question les fondements de ce dernier, au point de nous ôter toute certitude. C'est tout simplement magistral !

--- Sept ans de changements ---

Dans leurs chroniques, nombre de lecteurs affirment ne pas avoir retrouvé la Lyra qu'ils avaient tant aimée dans la trilogie initiale. Ce ne fut pas mon cas ! En effet, même si j'apprécie notre héroïne, elle n'est pas exempte de défauts. Bornée, insolente et même vaniteuse, elle met parfois à rude épreuve les nerfs du lecteur. Et pourtant, on ne peut s'empêcher de l'apprécier et de la soutenir dans ses combats. Ce sont ses imperfections qui la rendent attachante, en fin de compte.

Bien sûr, le temps a passé, Lyra a grandi. Elle n'est donc plus aussi intrépide qu'auparavant. Plus réfléchie, elle prend davantage le temps de réfléchir aux conséquences de ses actes. Cela ne l'empêche pas de se tromper, certes, mais son intelligence et sa détermination lui permettent toujours de rebondir. Voilà donc une héroïne peu banale dont j'ai apprécié l'évolution !

En revanche, j'admets avoir été déstabilisée par les relations des personnages. Beaucoup de choses ont changé, c'est certain. L'auteur rappelle toutefois que certaines amitiés résistent au temps, et d'autres non… Je ne vous en dirai pas plus, mais sachez que Malcolm est un personnage clef de ce deuxième opus. Or, j'ai eu du mal à reconnaître le petit garçon en l'adulte qu'il est devenu. Autrefois innocent, il est aujourd'hui un espion pleinement actif, et ses actes m'ont parfois perturbée !

--- Quelle richesse scénaristique ! ---

Plus encore que pour La Belle Sauvage, je trouve l'histoire relativement complexe pour de jeunes lecteurs. Mais qu'importe, en tant qu'adulte, je me suis régalée ! L'intrigue est d'une richesse incroyable, mêlant jeux de pouvoir, quête identitaire et recherches à mi-chemin entre la science et l'ésotérisme. Je suis bluffée par l'imagination dont fait preuve Philip Pullman, et plus encore par la cohérence qu'il est capable d'offrir aux deux sagas !

D'ailleurs, ce deuxième volume s'achève sur un cliffhanger qui ne m'a donné qu'une seule envie : me plonger dans la suite dont j'ignore malheureusement la date de sortie…
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Comme je l'ai attendu ce livre, comme je l'ai espéré. Depuis la découverte il y a des années de la Croisée des mondes, et le nombre incalculable de fois où j'ai relu les 3 tomes avec le même émerveillement, enfin ,une nouvelle trilogie. J'ai accueilli avec plaisir la Belle Sauvage, trouvant que c'était une bonne idée de revenir à l'origine, là où tout a commencé. J'ai aimé ce livre, il m'a embarquée (sans mauvais jeu de mots) et j'ai abordé le 2 ème avec confiance et un plaisir anticipé. Je viens de le terminer . Et le mot "déception " suffit à peine. J'ai lu les commentaires des autres lecteurs et je les approuve tous. Ils expriment ce que j'éprouve. Confus, bavard, incohérent, ennuyeux par moments... Oui, j'ai éprouvé tout ça. Dominé par un sentiment de malaise. Où Philip Pullman veut il nous amener ? Qu'est-ce que c'est que ce Moyen Orient ravagé par la misère, la guerre, la violence, le terrorisme ? J'ai pris la phrase prononcée par l'officier dans le train " Mettez un hijab, vous serez plus en sécurité" comme une gifle. Un hijab ? Cet univers n'est il pas censé être dominé par une religion unique clairement chrétienne ? Et ce n'est qu'un élément parmi d'autres. J'ai fermé le livre avec un profond sentiment de malaise. Il n'y a aucune chance pour que je le relise. Je lirai le 3 ème tome, Parce que je veux savoir . Pas la réponse au mystère des roses, ni même celui de la Communauté des esprits. Mais pour comprendre ce qui se passe dans la tête de Philip Pullman.
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J'ai du mal à être objective avec ce roman, la Trilogie de la Poussière avec Lyra, Pantalaimon, Will ou Iofur, a été une oeuvre très marquante pour moi dans ma jeunesse de lectrice.
D'abord, désorientée. Car le monde de Lyra, si étrange, si médiéval par certains côtés et par d'autres modernes, si fantastique aussi, ressemble de plus en plus au notre avec toutes ses horreurs : ses crises économiques - l'essence de rose remplaçant le pétrole, ses crises migratoires et ses réfugiés qui se noient en mer, ses fanatiques religieux qui tuent au nom d'un dieu tous ceux qui ne croient pas comme eux. Oui, on est loin des sorcières qui volent sur un balais, des ours qui parlent et qui combattent...
Désorientée aussi par cette rupture entre Lyra et Pan, avec une Lyra assez violente dans ses propos, et surtout si malheureuse, elle qu'on a connue si optimiste, fascinée et fascinante. Elle a grandi aussi, peut faire preuve de désir, peut séduire, ce qui désoriente moi qui l'ai connue si jeune - la scène du train est d'ailleurs assez éprouvante. Enfin au niveau des critique, quelques raccordements un peu faciles entre tous les tomes, certaines allusions qui peuvent paraître artificielles, mais comme si Lyra elle-même avait oublié une partie de ses propres aventures. Et le début semble être un roman d'aventure voire d'espionnage, avec des amis et des ennemis partout, des noms de code et des cachettes secrètes.
Mais le charme a opéré peu à peu. D'abord parce que je souhaite plus que tout que Lyra et Pan soient réunis, que chaque allusion à Will me fait fondre - l'amour est toujours présent. Et progressivement, l'atmosphère si particulière de Pullman revient. le fantastique est présent, par petites touches, mais cela permet bien de savoir que l'on est dans un autre monde, avec quelque images fortes - l'homme-chaudière, le conte de la lune morte. L'auteur s'attaque encore plus directement aux religions, mais surtout aux religieux, à l'hypocrisie et au fanatisme.
Il faut finalement le voir et le lire comme un tome de transition, les personnages ont tous avancé vers l'Est, vers cet endroit mystérieux sur les routes de la Soie, et vont se réunir, pour des réponses et des résolutions, mais aussi semble-t-il de nouveaux déchirements.
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Une étoile pour les heures passées à rédiger le récit... mais c'est tout. Bon sang que cette lecture fut laborieuse et frustrante !

D'entrée de jeu, on a l'impression tenace d'avoir appuyé sur un bouton « reset » : pratiquement aucun des aboutissements de la trilogie originale n'est pris en compte ou n'a une importance (la mort de l'Autorité, la promesse de la République des Cieux, la réalisation de la prophétie des sorcières...) alors qu'ils étaient présentés comme un changement de paradigme au sein de la diégèse. Certains enjeux de la première trilogie sont à peine mentionnés (le sujet de l'aléthiomètre est tout simplement inexistant pendant une centaine de pages, alors même que la perte de son « don » de déchiffrage par Lyra était un point crucial du Miroir d'Ambre). le nombre de similitudes avec le début des Royaumes du Nord (cadre oxfordien de départ ; Lyra qui n'est toujours véritablement intégrée nulle part ; intrigue lancée uniquement par le fait qu'un protagoniste assiste par hasard à l'élément déclencheur ; voyage de Lyra planquée sur un bateau gitan ; révélation d'un lien familial aux alentours du premier tiers ; séjour de Lyra dans les Fens avec Farder Coram ; voyage dépaysant dans les pays voisins ; etc) provoque vite un côté rébarbatif dans la première moitié du roman tant l'aspect bis repetita est présent : manque d'inventivité de l'auteur ? Pullman avait pourtant proposé quelque chose de (non sans failles mais) différent avec La Belle Sauvage, mais il faut croire que concernant Lyra, il est de ceux qui suivent trop scrupuleusement ses bibles de narratologie.

Le pitch était pourtant prometteur : avec une Lyra adulte dix ans après les évènements de la trilogie d'origine, on pouvait s'attendre à de nouvelles dynamiques. Hélas, les choses n'ont pas franchement changé du côté de la protagoniste non plus... Quelle déception de ne pas retrouver dix ans plus tard une Lyra étudiante dont la spécialisation est l'alethiomètre (et pas crédible pour un sou qu'elle ne consacre qu'une séance hebdomadaire à cette étude vu sa détresse intense à la perte de son don). Quelle déception de voir que son autonomie et sa marge de manoeuvre sont à peine meilleures que dans la première trilogie (le passage expliquant qu'elle n'a jamais pensé à jeter un oeil à ses finances même à l'approche de sa majorité est idiot). Quelle déception de voir que ce personnage n'a toujours pas gagné sa légitimité dans son cadre de vie, et surtout, évolue toujours seule sur la scène ! Il est difficile à avaler que Lyra ne se soit fait aucune amie après deux ans d'études dans un collège féminin, surtout quand le Miroir d'Ambre se terminait sur une promesse d'amitiés futures. La seule camarade qu'on lui verra n'aura de présence que le temps d'un chapitre, et les autres femmes de son âge en présence desquelles elle se retrouvera ne seront prétexte qu'à une relation de rivalité, uniquement le temps d'une ou deux scènes. Comme trop souvent dans la fiction, les personnages féminins ne sont pas placés dans un cadre d'amitié (et les femmes adultes de ce roman sont généralement seules dans un monde d'hommes).

Le reste du roman ne fournira pas de quoi surmonter les faiblesses du début. La nouvelle méthode d'interprétation de l'aléthiomètre flirte avec le pouvoir magique, alors que toute la première trilogie nous a vendu l'interprétation comme une science. La révélation sur les motivations de Delamare paraît au mieux superflue : pourquoi avoir fait de cela une affaire personnelle puisque les mobiles du Magisterium contre Lyra tiennent très bien debout tout seuls ? (Les implications de la trilogie de base ont en effet tellement été occultées que le Magisterium n'a eu entretemps aucune raison de s'abstenir de continuer à cibler Lyra).
Certains passages sont simplement absurdes, comme Lyra qui semble ingénument ignorer que le Magisterium a une dent contre elle (a-t-elle vraiment vécu les évènements de la première trilogie ?). Ou encore ces scènes (récurrentes au point de donner une impression de running gag) où les personnages adultes d'Oxford évoquent systématiquement l'usage de l'aléthiomètre pour connaître la traduction d'un mot étranger : l'auteur n'a visiblement pas pensé que le réflexe d'un Érudit dans une université serait de consulter un dictionnaire...

Il faut passer outre ces éléments si l'on veut venir à bout du livre, car le roman est beaucoup trop long pour ce qu'il a à raconter - et aurait pu être aisément réduit de moitié pour garder un rythme plus dynamique et des péripéties intéressantes. Cela aurait été moins dérangeant s'il n'y n'avait pas déjà eu dans la Belle Sauvage cette impression d'un texte destiné originellement à n'être qu'une nouvelle, mais qu'un éditeur aurait souhaité voir étiré en roman pour alimenter la machine à fric. Dans la Communauté des Esprits, récit s'étale sans fin dans une succession de boucles narratives, et à partir du deuxième tiers, c'est presque la mort cérébrale tant la structure se répète à l'identique à chaque chapitre : Malcolm et Lyra passent de tableau en tableau avec toujours le même schéma : arrivée dans un nouveau lieu, constatation que la situation est au bord de l'explosion, rencontre du contact sur place (ou rencontre fortuite), une ou deux péripéties, la situation dégénère, le protagoniste fuit vers le tableau suivant. Cette redondance systématique, portée sur un nombre interminable de pages, est épuisante, si bien qu'on se surprend à souhaiter les interruptions pourtant intempestives des POV secondaires.
Le tout pour aboutir à un final qui donne envie de hurler par sa non conclusivité et par le découpage qu'il opère. Si jusqu'ici il était encore crédible que Pullman produise une histoire médiocre en toute bonne foi, il est difficile de croire qu'il (ou son éditeur) ne s'est pas ouvertement moqué de son lectorat tant cette fin est insultante. Au final, la Communauté des Esprits ne sert que d'interminable prélude au 3e tome à venir.

D'ailleurs, à partir d'environ 40% du roman, Lyra (qui l'était déjà assez peu, ou laborieusement, dans le premier tiers) ne sera tout bonnement plus du tout actrice de sa propre trajectoire. Les seuls moteurs de l'intrigue la concernant seront soit des rencontres fortuites, soit des gens qui la trouvent ou la sauvent, et l'on devra se contenter de la regarder se mouvoir au rythme du hasard en se retenant de s'exclamer à chaque fois « ça alors, quelles étaient les chances ? ». Elle ne devient qu'un personnage parmi d'autres, partageant un temps d'écran quasi-équivalent avec Malcolm, Delamare, Pantalaimon et Bonneville (ainsi que, plus marginalement, une pluralité de personnages adultes), au point qu'on se demande parfois quelle est encore l'opportunité de conserver Lyra en tant que protagoniste. (L'exemple le plus représentatif est sans doute ces deux chapitres où le récit est carrément davantage intéressé par nous donner le POV (surprenant) du patriarche de Constantinople, dont l'utilité est difficilement cernable (surtout considérant son sort qui nous est spoilé par.... un intitulé de chapitre ! Il fallait le faire...) puisqu'il enfonce surtout des portes ouvertes et donne une tenace impression que le texte cherche à faire du remplissage). Puisque l'auteur aime tellement Malcolm, pourquoi ne pas l'avoir choisi comme protagoniste de ce tome au lieu de Lyra, prolongeant ainsi la focalisation entamée dans la Belle Sauvage ?

Aussi logique qu'aurait pu être ce choix, je suis au final contente que l'auteur ne l'ait pas opéré, tant le personnage de Malcolm est une épine dans le pied de cette lecture. Bedonnant mais agile et rapide, d'origine modeste mais Érudit, costaud mais discret, pas bagarreur mais ceinture noire, multi-talents mais humble, simple mais redoutablement intelligent, etc : Malcolm est, tout simplement, un Gary Sue, qui porte vite sur les nerfs (écriture déjà en germe dans la Belle Sauvage où, malgré ses onze ans, ce personnage d'enfant n'était pas du tout écrit comme un enfant, avec une maturité et une capacité réflexive d'adulte, assurant la sécurité et la direction du duo, rôle dénié à Alice pourtant plus âgée que lui). La révélation de l'amour de Malcolm pour Lyra est un malaise total, surtout devant l'insistance avec laquelle la narration tente de nous convaincre que ce volet est naturel et valide, alors que Malcolm a vu grandir Lyra, qu'il a été son professeur, et qu'elle est mineure. Pour celles ou ceux tentés de me rétorquer que Lyra a vingt ans, il faut rappeler que de l'aveu du texte lui-même, elle était âgée de 14 ou 15 ans lorsque Malcolm, alors son professeur, a commencé à être attiré par elle (vous reprendrez bien un peu de vomi ?). Par ailleurs Bonneville, dont on nous dit qu'il est d'un âge similaire à Lyra, est qualifié par Malcolm de « vraiment très jeune » alors que Lyra est qualifiée par Malcolm de « une adulte » (on voit ici le double-standard qui s'opère selon le genre).

Il faut enfin parler de l'éléphant au milieu du couloir : le débat surnaturel vs raison qui infusera tout le récit, tentative maladroite où surnagent les amalgames (notamment : surnaturel = imagination), les incohérences (Lyra dans le camp des sceptiques après avoir voyagé entre les mondes... vraiment ?) et le manque de nuances (Église catholique très très méchante). La forme (manière dont ce débat est restitué) est tout aussi pénible que le fond : chaque itération de la boucle narrative (même schéma se répétant à chaque chapitre, dont je parlais plus haut) est saupoudrée d'un passage sur ce débat mais, plutôt que de progresser à chaque fois enrichi des enseignements du chapitre passé, le débat ne fait que ressasser sans cesse les mêmes arguments, chacun livré en plusieurs exemplaires de lui-même (et déguisé de paraphrase), sans aucun ordre logique apparemment, sinon parfois une régression visible.

Pour finir, les lecteurs de la traduction en français pâtiront de cette version, entre erreurs fréquentes de concordance des temps, maladresses grammaticales (il est fréquent de tomber sur des phrases dont le sujet est celui mentionné deux ou trois phrases avant, sans le rappeler, alors qu'il y a eu un autre (ou plusieurs) sujets entretemps, ce qui anéantit la fluidité de lecture), et surtout, dans la tradition des titres nuls de fantasy français, le raté total de ce titre, « la communauté des esprits », qui perd le mystère et le soupçon d'élégance de son original, « the secret commonwealth ».

En point positif, on notera quand même la mise en discussion des conflits entre humains et daemons ; il était temps, car le concept des daemons a été largement sous-exploité dans la trilogie de base, et il me tardait de voir la diégèse éprouver et approfondir quelque peu son concept.

Avec le 2e tome de cette nouvelle trilogie, Philip Pullman aura, à mes yeux, succombé à la tentation malheureuse de ces artistes qui ont tenté en vain de ressusciter leur oeuvre à succès (conclusive) des années plus tard. La suite, ce sera sans moi.
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Quelle déception ! Cela résume ma lecture laborieuse du second tome de la trilogie de la poussière. le premier volume n'était pas aussi bon que la saga originale, mais il m'avait fait passer un très bon moment, l'univers était crédible, les nouveaux personnages intéressants, l'intrigue plutôt bien menée. Je ne comprend pas ce qu'il s'est passé avec ce volume. L'intrigue était très difficile à suivre et répétitive (un nouveau personnage, une nouvelle mission, dénouement, disparition du personnage et on recommence), il y avait de terribles longueurs qui m'ont fait lire en diagonale certains passages. D'anciens personnages font une apparition totalement gratuite, n'apportant pas grand chose à l'histoire. Lyra est bien moins affirmée et passionnante que dans le passé, son évolution psychologique était parfois peu crédible. L'auteur amène de nouvelles intrigues géopolitiques qui n'arrivent pas à convaincre le lecteur et retombent comme un soufflé à la fin du tome. J'ai terminé le livre avec beaucoup de frustration en me demandant : tant d'efforts pour ça !? Je lirais sans doute le dernier tome par curiosité mais ce volume m'a donné l'impression de lire une mauvaise fan fiction, je regrette sa lecture.
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