Nous étions assis dans le bureau d’Alan, qui, à l’arrière de la maison, était ensoleillé. S’il avait prévu de prendre l’apéritif dans cette pièce, ce n’était pas nécessairement, d’après moi, parce qu’elle était la plus chaude et la plus claire de la maison, mais plutôt pour se présenter dans son cadre naturel, cadre qui lui convenait aussi bien qu’un décor de jungle convenait à un oiseau exotique ou à un agile animal à fourrure. Au lieu d’un bureau, il avait une lourde table sur laquelle étaient disposés corbeilles de classement métalliques, carnets et fichiers ; un paquet d’épreuves bien rangées avait été corrigé – ou était en passe de l’être -, tandis qu’une feuille de papier engagée dans la machine à écrire laissait supposer qu’il avait un travail en cours.
En pensant à la vie que je menais, je réalisai qu'en ce moment, elle me plaisait bien.
A strictement parler, Crispin avait pris sa retraite à la fin du troisième trimestre, mais il avait tenu à reporter la cérémonie à l'automne, sous prétexte que cette saison paraissait mieux correspondre à un homme qui, selon sa propre expression, avait atteint l'automne de sa vie.