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Bonne nouvelle ,ce livre de Pynchon est lisible !
Au vu des innombrables références d'époque et de l'âge avancé de l'écrivain, il a du se plonger avec délectation dans l'époque du 11 septembre 2001, traumatisme profond non encore traité par lui. C'était un exercice obligé, tous les grands écrivains US contemporains s'y sont collés. Rien de tel qu'une bonne ambiance parano dans un milieu dont l'ADN est nourri de ladite paranoïa. Les geeks de toutes sortes s'y croisent et l'on se prend à penser que l'énergie paranoïde ainsi dégagée a pu provoquer la catastrophe annoncée. Quelques signes troublants indiquent l'imminence d'un drame, au cas où nous aurions oublié. New-York est le personnage principal, protéiforme. Des mondes s'y croisent, s'entrechoquent, à mi-chemin entre le réel et le virtuel. Démêler les deux univers dépassent parfois l'entendement des protagonistes et pas sûr que Pynchon ait une envie folle de nous donner les clés.
Chaque lecteur y trouvera son chemin, entre humour et addictions diverses.
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Pour savoir de quoi ça parle, ma foi, vous avez l'excellente quatrième de couverture ou une récapitulation page 280 sur 440 de Maxine l'héroïne à destination de Horst, dont j'ignore si à ce moment il s'agit de son ex ou futur ex ("pur produit du Midwest, quatrième génération, sentimental comme un silo à grains") mais ne m'embrouillez pas, là.
"Le documentariste Reg Despard- son génie de l'informatique encore deux fois plus parano, Eric - ils repèrent des drôles de trucs dans la comptabilité de hashslingrz, OK, Reg m'en fait part, pense que c'est de mauvais augure, à un échelon global, peut-être lié au Moyen-Orient, mais ça ferait trop X-Files ou je ne sais quoi." "Maintenant il semble que Reg ait disparu, mystérieusement, mais peut être juste parti à Seattle." "Maintenant les Fédéraux en ont aussi après moi, soi-disant à cause de Brooke, de son mari et d'une supposée connexion avec les Mossad, qui pourrait très bien être de la pure, comment disent-ils là-bas, foutaise."

Vous n'avez pas tout compris? Ce n'est pas grave! Cela se passe à New York (ville parcourue au fil du roman, somptueusement décrite, merveilleusement évoquée) en 2001, après l'éclatement de la bulle Internet (oui, le 11 septembre, a-t-il été "senti" avant, et quid de la parano de certains? le lecteur s'interroge). Nerd, geeks, hackers, ce petit monde se croise, pas toujours IRL, Maxine plonge dans DeepArcher, monde d'avatars (qui m'a fait vérifier fébrilement si Second Life existe encore; réponse : oui).

Si vous voulez une lecture plan plan avec neurones préservés, n'insistez pas. Si vous préférez du costaud, si vous adorez les personnages un peu décalés (et il y en a des dizaines, je vous passe les deux russes (euh, trois Russes), le gourou, la secrétaire, les parents de Maxine, sa soeur, le "Nez", un chauffeur de taxi, etc...), l'impression de toujours marcher un poil à côté de vos pantoufles, les dialogues au scalpel, les néologismes qui rendent chauves les traducteurs (chapeau à Nicolas Richard, tiens; j'ai repéré un joli inatthackable page 132), un poil de nostalgie et de tendresse (oui quand même), une histoire vraiment speed où l'on hésite entre virtuel et réel parfois, alors ce roman est pour vous!

Page 279, un réjouissant passage destiné aux clients IKEA (je laisse ce qui précède, sur le montage, se rendre au magasin et s'y perdre)
"Regarde ça. Un tabouret de bar, qui s'appelle Sven...? Une vieille tradition suédoise, l'hiver s'installe, la météo devient rude, au bout d'un certain temps, on se retrouve à sympathiser avec le mobilier d'une manière à laquelle on ne se serait pas attendu...?"

"Vous savez, ils existent vraiment, ces minuscules personnages qui sortent de sous le radiateur avec... avec des petits balais, et des pelles à poussière, et-
- Eric, non. Je ne veux pas en entendre parler."

"Ernie maintenant avec un regard rusé qu'elle connaît bien, 'si tu ne veux pas de ce bout de gâteau, là-'
'Du moment que tu expliques à Lennox Hill les blessures par fourchette' "
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Thomas Pynchon est considéré comme un écrivain majeur de la littérature US de la deuxième moitié du XXème siècle. Mais ce roman là, n'est certainement pas significatif.

New-York printemps 2001, Maxine Tarnow, ex-inspectrice des fraudes sans licence (sorte d'expert-comptable), se retrouve à enquêter sur une société informatique qui a étrangement survécu à l'éclatement de la bulle Internet. Pour découvrir comment et pourquoi des flux occultes d'argent circulent à partir et vers cette société, elle va devoir plonger dans le Web profond.

Lecteurs paranoïaques vous allez vous régaler !

L'enquête nous mène, à travers une galerie de personnages farfelus et complètement déjantés, dans le grand complot. Comme si un lien évident existait entre l'achat de kilomètres de fibres optiques et l'attentat du 11 septembre. Toute une toile qui se tisse autour de cette fameuse société et le pouvoir se joue au fin fond du Web, dans cet espace médian, ni blanc ni noir ni gris, où le réel et le virtuel se côtoient et se mélangent.

Non sans humour et truculence, l'auteur décortique aussi New-York, son paysage, sa population, son rythme, sa pulsation.

Mais le récit n'est pas fluide. le style, recherché certes, accroche. La lecture est difficile, hachée, voire fastidieuse par moments. C'est dommage, car la matière est là.

Il faudra que je tente autre chose de Pynchon, pour me forger une opinion. Peut-être "L'arc en ciel de la gravité".
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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L'internet, le 11 septembre 2001, la finance : miroirs, écrans et leurres du formidable rire politique et métaphysique de Pynchon.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/08/note-de-lecture-fonds-perdus-thomas-pynchon/
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Premier Pychon fini avec soulagement.
À fonds perdus n'est pas désagréable à lire. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on poursuit sa lecture jusqu'à son achèvement. Mais le résumer n'est pas une tâche facile.
Maxine, inspectrice antifraude ayant perdu sa licence, enquête sur la start-up du mystérieux et dangereux Gabriel Ice. L'action se déroule au début de la massification de l'Internet, avant le 11 septembre. Les acteurs du net changent, la sphère marchande gagne le web. Les créateurs de jeux hésitent entre l'open source et la vente du code. Maxine plonge dans le deep web. Maxine croit entrevoir des circuits de financement occultes, des barbus armés.
Le lecteur essaie de dénouer les fils, de mémoriser les personnages, fait des suppositions. Sans succès. Mais il met au crédit de sa lecture le bénéfice de sa compréhension de la distinction entre entre un nerd et un geek, l'assurance que l'auteur s'est documenté (l'exposé de la loi de Benford en témoigne) et la remise en mémoire du moment lointain où il a branché son modem pour se connecter pour la première fois et découvrir un monde en construction. Je ferme ce livre avec une seule assurance : celle de n'avoir pas saisi ce dont il était question tout en n'étant pas certaine qu'il ait été question de donner à saisir quoi que soit.
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Un Pynchon contemporain, ou presque, c'est comme un rayon de soleil dans la cornée.

Imaginez: éternel déconstructiviste de l'Histoire avec un grand H comme dans la Bombe du même nom, apôtre de l'entropie comme moteur explosif à la dispersion du (des?) sens, Pynchon a toujours été le Grand Frère de la pensée complotiste, celui qui comprend son existence tout en la raillant depuis le premier jour où son stylo s'est posé sur un papier. Selon Pynchon, "l'Histoire, c'est du Complot" et il le dit en sachant pertinemment l'énormité et le comique d'une telle assertion. Car le moteur comique est central chez l'auteur de "V.". Il naît du mouvement perpétuel qui lie Pouvoir et Fantasmes, Ordres et Révoltes, Réalités Imposées et Chimères Volontaires. Autrement dit, le Pouvoir est inséparable du Complot, qui lui-même est indissociable du Complotisme, le tout accouchant d'une dissolution absolue du signifiant. C'est dire si le voir ausculter le 9/11 au travers de l'émergence du Ouèbe était aussi excitant qu'inquiétant : qu'allait-il rester de Pynchon dans la convergence historique d'éléments totalement pynchonesque? Pynchon est-il diluable dans Pynchon ?

Bref, c'est avec précaution et expectatives qu'un lecteur assidu ouvre "Fonds Perdus". Et, comme d'habitude, Pynchon n'est jamais totalement là où on l'attend, tout en usant précisément des ingrédients attendus. Créateur d'Entropie, il part de la Réalité-Fantasme du 9/11, qu'il agrémente de toute une série d'éléments plus pynchonesques les uns que les autres, pour lancer son personnage central, Maxine - alter-ego contemporain d'Oedipa de "Vente à la Criée du Lot 49" et sans conteste l'un de ses plus beaux personnages - dans la Grande Essoreuse platonicienne d'une enquête destinée à échouer. On y retrouve les grandes figures propres à l'auteur, mais cette fois plus fébriles, fragiles et touchantes qu'à l'accoutumée, comme sensibilisées par la proximité d'une Réalité qui s'est acoquinée avec le Fantasme pour marquer le XXIè siècle au fer rouge sang. C'est flagrant dans la relation amour-haine que se lient Maxine et Nicholas Windust (éternel porte-étendard et bras armé de la Pensée Américaine d'Extrême-Droite étatique dans ce qu'elle a de plus funeste, comme l'était Bigfoot dans Vice Caché). - soudain, c'est comme si tous les antagonistes du pynchunivers trouvaient leur rédemption en une seule séquence magnifique, véritable Oeil du Cyclone de son oeuvre, où idéologies de droite et de gauche perdaient tout sens face à l'absurdité d'une Nation en perdition (et, par extension, de l'Humanité toute entière).

Sachant à quel symbole il s'attaque, Pynchon prend tout le monde au tournant et prolonge le Fantasme 9/11 d'une image totalement inédite, à base de lance-roquette sur un toit d'hôtel. Quel était son rôle dans le drame du 11 septembre ? Nul ne le saura, mais la moulinette à complots de Fonds Perdus s'activera autour de cette image et non l'une de celles, véritables, que la date a laissé sans réponse depuis. Ainsi, Pynchon enfonce le clou et brouille les pistes dans la plus pure tradition que son oeuvre a laissé : ne l'intéresse que la Fiction, comme révélateur de la Réalité. Car ni l'une, ni l'autre, n'ont plus de sens dans le monde d'aujourd'hui.
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Je ne suis pas rentrée dans l'univers de Pynchon.
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Fonds perdus, est à la fois un roman contemporain ET un roman historique. Si l'univers du Web et son langage ressemble à notre quotidien, la période choisie (2001), est un moment historique avec l'éclatement de la bulle internet doublé d'un évènement majeur dans les relations inter-états où la guerre non frontale (terrorisme) s'ajoute à celle traditionnelle. Sur fond de paranoïa, Thomas Pynchon parvient à tisser une histoire complexe et légère à la fois.

Le personnage principal de Fonds perdus, Maxine, nous ballade dans un NewYork ultra présent, rencontre une faune de personnages assez originaux. J'avoue ne pas avoir réussi à situer tous les personnages dans la hiérarchie de l'intrigue mais ce n'est pas tant le sujet de ce roman. C'est d'ailleurs une légère déception, car la quatrième de couverture laisse présager une sorte de polar mais la fin n'est pas la grande révélation attendue. Cependant, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les pérégrinations de l'héroïne. La forme des dialogues nécessite un temps d'adaptation. le ton est savoureux, marrant, très second degrés due au caractère attachant de la « voix » du roman, Maxine.
Suivre le lien pour en lire plus…
Lien : http://livrepoche.fr/fonds-p..
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Il ne m'arrive que très rarement de poser un livre en cours de route : celui-là en fait partie.

Après avoir lu 200 pages, je m'arrête dans cette lecture au rythme haché où, dans une même phrase, le flashback prend régulièrement le pas sur le présent.

Difficile de suivre cette lecture dans une continuité lisible.

Dommage car le sujet me semblait intéressant.




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Un moment de lecture tout à fait particulier. Une galerie de personnages très généreuse. Une plongée dans le mode de pensée de l'élite de New-York en matière d'informatique.
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