A Bergheim on appelait les vêtements qui étaient en contact avec les parties sexuelles les Unaussprechlichen (Les "inexprimables".)
Pierre Nicole a écrit : Un pécheur est un homme réduit à une honteuse nudité parce qu'il a perdu la robe de l'innocence.
La robe animale était et n'était pas nudité.
La robe, le pelage, les plumes, la fourrure furent volés aux animaux. C'est ce qui fut volé aux animaux qui déclencha la nudité.
Comme la chasse, prédation acquise, fut dérobée aux fauves, comme la carnivorie.
Saint-Augustin a écrit : Tous les vêtements que portent les femmes et les hommes ne sont rien que panni diaboli - haillons du diable.
Lorsque nous passons le temps en faisant de la musique quelque chose dans le temps cesse de passer. Une joie revient sur nos visages au-delà de l'arthrose des doigts, au-delà du Dupuytren de la paume, au-delà du souffle qui défaille au fond de la gorge, au-delà du sang qui monte sur les lèvres.
Qu'est-ce que manger? Détruire l'objet.
Après la tétée le petit prédateur cesse d'être dangereux pour le sein qui ne l'attire plus. Le sein devient "objectif" pendant quelques heures aux yeux du nourrisson.
Même chose pour la période d'inexcitabilité après le coït chez les hommes. Durant un moment la femme devient "objective" aux yeux des hommes mûrs. Elle n'attire plus; elle se tient "devant" le corps qui la considère.
Qu'est-ce qu'une liste d'adieux? C'est l'envers d'une liste de courses.
Qu'est-ce que l'envers d'une liste de courses? Un roman.
Le bonheur laisse des traces dans ce monde.
Eau glacée mêlée de glace carbonique, les comètes sont les objets les plus anciens du système solaire. Ce sont de véritables icebergs avançant dans le ciel. Leurs longues chevelures sont de la glace qui se sublime dans l'espace en s'approchant du soleil. Dix à quinze pour cent de l'eau qui est sur la terre provient des comètes. Nous buvons dans nos verres du "jadis désagrégé errant" de l'espace.
Tout être vit à partir d'un petit signal fascinant trouvé dans un autre être et comme sans cesse perdu pour lui-même. Tout homme passe sa vie à le rechercher pour le prendre pour lui. Il est sans cesse comme un éveillé au sortir de son rêve. Ce que l'autre a emporté dans la tombe avec son corps, plutôt que ce qu'il était, ce qui manque le plus avec lui, plus encore que son corps, plus encore que son identité, plus encore que son nom, plus encore que son lien (son cordon ombilical lui aussi jadis inhumé), plus encore que derrière sa maison sa poche (son vieux sac, sa secondine, son délivre), c'est ce qui le poussait à être.
Car l'année est un animal qui peut mourir.
L'expérience, c'est être exposé au périr.
Il faut aimer les hommes ou les femmes comme un précipice.