AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B001BTWUNO
66 pages
A. Schelte (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après AmalasonteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Philippe Quinault, bien oublié aujourd'hui en tant que dramaturge, connu actuellement surtout comme l'auteur des livrets des opéras (tragédies en musique) de Lully, a été un auteur à succès au XVIIe siècle, ses ouvrages pour le théâtre sans musique, ont connu souvent un fort engouement du public. Cela a été le cas de cette Amalasonte, tragi-comédie, donnée pour la première fois le 9 novembre 1657 sur la scène de l'Hôtel de Bourgogne, au point que le roi en personne vient dans la salle le 19, avant de la faire jouer au Louvre. Philippe Quinault est le dernier dramaturge important à écrire des tragi-comédies, genre qui a connu son heure de gloire à la fin du XVIe et dans la première moitié du XVIIe siècle, mais qui a été progressivement abandonné. Il s'agit d'un genre particulièrement riche en rebondissements, romanesque, dans lequel les enjeux amoureux ont la première place, et la fin est heureuse (mariage), tout en mettant en scène des personnages nobles, de rang royal ou princier.

Quinault, qui se rangera de façon clairement affichée dans le rang des Modernes, dans la fameuse Querelle, a utilisé un sujet non pas mythologique, mais historique. D'une histoire très ancienne et très transformée, mais Amalasonte (et d'autres personnages de la pièce) a bien existée. Il s'agit de la fille de Théodoric le Grand, qui a mit fin à l'Empire romain d'Occident en déposant Romulus Augustule et d'une soeur de Clovis. A défaut de descendant mâle , elle a dirigé l'empire de son père, au nom de son propre fils. A la mort de celui-ci, elle a dû épouser un Théodat, mais celui-ci finira par la faire assassiner. C'est un personnage étonnant, très moderne d'une certaine façon, femme instruite, intelligente et volontaire, visiblement possédant toutes les qualités d'un grand souverain, mais dans l'impossibilité de donner sa pleine mesure dans un monde très masculin, où les femmes ne pouvaient prétendre à la première place. En 1652, Madeleine de Scudéry l'inclut dans ses Portraits de femmes célèbres. D'une façon assez étonnante, Quinault va reprendre un certains nombre d'éléments de l'histoire, mais en leur donnant un sens très différent.

Amalasonte, aime Théodat, et veut l'épouser, et donc le faire accéder au trône. Mais Clodésile, un seigneur goth, veut venger son père qu'Amalsante a fait exécuter. Il a des accointances avec Justinien, l'empereur byzantin, et fait parvenir à Amalasonte une lettre qui fait état d'un complot entre Théodat et lui-même pour déposer Amalasonte. Elle fait arrêter Théodat, qui en parfait amant galant se défend mal, car il ne veut pas contredire celle qu'il aime. Mais Amalasonte fléchit et s'apprête à quand même l'épouser. Intervient la soeur de Clodésile, Amalfrède, qui fait croire à la reine que Théodat l'aime elle, et que s'il complote avec Justinien, c'est pour pouvoir l'épouser et la faire reine à la place d'Amalasonte. En fait, Amalfrède est elle-même amoureuse de Théodat, et elle oscille entre désir de l'éloigner de la reine, quitte à le faire mourir, mais dès que le risque se précise, à vouloir le sauver. de nouveau la reine emprisonne Théodat, qui est en plus accusé d'un assassinat, commis par Clodésile, qui voulait tuer Théodat, mais qui dans le noir a poignardé quelqu'un d'autre. Néanmoins, la reine s'apprête à encore recevoir Théodat. Amalfrède fait croire, en prenant son épée, qu'il voulait tuer la reine. Amalsonte fait parvenir à Théodat une lettre avec du poison pour le tuer, mais Clodésile qui a ouvert la lettre à sa place, succombe, mais en ayant le temps d'expliciter ses complots au père de Théodat. de même, Amalfrède, persuadée de la mort de Théodat, avoue à la reine ses sombres manoeuvres, et dit l'innocence de Théodat. Amalasonte est désespérée, mais Théodat arrive, il n'est pas mort et pourra enfin épouser sa bien-aimée.

L'intrigue, pleine de rebondissements, est indéniablement très efficace, les péripéties et retournements s'enchaînent sans que le lecteur (et le spectateur) n'ait le temps de s'ennuyer. Quinault trousse fort bien le vers galant, qu'il maîtrise à merveille, les déclarations amoureuses sont très réussies. Mais évidemment, les personnages sont très édulcorés par rapport à leurs modèles historiques, et ne semblent connaître qu'une seule préoccupation : l'amour. Théodat préfère mourir plutôt que de contredire la femme qu'il aime, il est le parfait chevalier servant, prêt à tout pour sa maîtresse. Les personnages sont tout d'une pièces, les amoureux comme les méchants (très méchants). Toute dimension politique ou morale est évacuée de la pièce, tout autre soucis que l'amour en est banni.

Une petite sucrerie donc plutôt qu'une oeuvre consistante.
Commenter  J’apprécie          140

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
CLODÉSILE.
C'est un mal bien plus grand que je lui dois causer
Et pour la mieux punir je la veux épouser :
Oui, pour venger mon Père il n'est point d'artifice
Qui puisse m'inspirer un plus cruel supplice,
Que d'obliger la Reine en me donnant sa foi,
D'être femme d'un homme aussi méchant que moi,
Je serai son Tyran, et je rendrai pour elle
Chaque instant de sa vie une peine nouvelle,
Ses moments les plus doux seront ceux de sa mort.
Mais le Cabinet s'ouvre, et Théodat en sort.
Commenter  J’apprécie          43
AMALASONTE.
Hélas ! Que tu vois clair dans le fond de mon âme !
Oui, ma colère encor cachait toute ma flamme,
Et le feu dont l'amour a mon coeur embrasé,
Lorsqu'il semblait éteint, n'était que déguisé,
J'estime encor l'ingrat de tout crime incapable,
Ma raison en effet m'apprend qu'il est coupable,
Mais mon coeur qui l'excuse après sa trahison,
Sent quelque chose en moi plus fort que ma raison.
Commenter  J’apprécie          30
AMALASONTE.
Hélas ! Je me flattais quand j'ai cru le haïr,
Quand j'ai dit que pour lui ma haine était extrême,
Je vous trompais tous deux, et me trompais moi-même.
Je parlais de sa mort, mais sans y consentir,
Mon coeur ne souhaitait de lui qu'un repentir,
Sa mort impunément ne sera pas soufferte,
Et si je vis encor, c'est pour venger sa perte.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : tragi-comiqueVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1564 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}