Citations sur La chronique des Bridgerton, tome 1 : Daphné et le duc (47)
Ce que je vis aujourd'hui n'arrive pas à la hauteur de ce que je vivrai demain, et demain n'aura rien à voir avec ce qui viendra ensuite. Aussi parfait que soit l'instant présent, il est sans commune mesure avec ce que sera l'avenir.
Les gens du coin savaient reconnaître plus fort qu'eux - mais surtout, ils savaient reconnaître plus fou qu'eux. Et ils n'ignoraient pas que cette seconde éventualité était de loin la plus à craindre.
- Je ne saurais dire si elle se montre horriblement affable ou délicieusement mal élevée.
- A moins qu'elle ne soit délicieusement affable? Suggéra Simon, sans conviction.
Elle secoua la tête.
- En aucun cas.
- L'autre alternative, bien entendu, est...
- Horriblement mal élevée, conclut la jeune femme en suivant sa mère d'un regard pétillant de joie.
- Ce monsieur n'est pas une fréquentation convenable pour une jeune fille de votre âge.
- C'est drôle comme "mon âge" peut varier de bien trop jeune pour rencontrer les amis d'Anthony, à bien trop vieux pour espérer un bon mariage.
- Daphné Bridgerton je n'aime pas du tout votre...
- ...ton, je sais, mais vous m'aimez tout de même.
- Pourquoi ne pas vous marier ? Cela mettrait un terme à votre calvaire.
Elle lui décocha un regard acéré.
- C’est une proposition ?
Simon crut que son cœur allait s’arrêter.
- Tout compte fait, on ne dirait pas, commenta -t-elle.
Elle laissa échapper un soupir impatient.
- Je vous en prie, monsieur, vous pouvez respirer. Je plaisantais !
Après sa cinquième grossesse, laquelle s'était conclue au cinquième mois par une fausse couche suivie d'une grave hémorragie, chirurgiens et médecins avaient averti Leurs Seigneuries : elles ne devaient sous aucun prétexte tenter une nouvelle fois d'avoir un enfant. Il y allait de la vie de la duchesse. Celle-ci était de constitution trop fragile et, avaient-ils ajouté avec prudence, plus toute jeune. Le duc devait se faire une raison : son titre ne resterait pas dans la famille Basset.
Cependant, la duchesse - Dieu la bénisse ! - connaissait ses devoirs. Après six mois de convalescence, elle avait rouvert la porte qui séparait sa chambre de celle de son époux, et le duc avait repris ses tentatives pour concevoir un héritier.
Cinq mois plus tard, son épouse l'avait informé qu'elle portait le fruit de leurs amours. L'explosion de joie du duc avait été immédiatement tempérée par une inflexible résolution : rien, absolument rien ne ferait échouer cette grossesse. La duchesse fut consignée au lit à la minute même où son état fut connu. Un médecin fut convoqué pour une visite journalière, et vers le second trimestre, le duc choisit le meilleur praticien de Londres et lui proposa une véritable fortune pour abandonner sa clientèle et s'établir provisoirement à Clyvedon Castle.
Cette fois, il ne prendrait aucun risque ! Il aurait son fils ; le duché demeurerait entre les mains de la famille Basset.
Affirmer que les hommes sont des têtes de mules serait insultant. Pour les mules.
J'ai toujours su que je n'étais pas le genre de femme dont rêvent les hommes, mais jamais je n'aurais imaginé que l'on préfère mourir plutôt que de m'épouser.
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Il cueillit son visage entre ses paumes pour mieux s’imprégner des traits de son visage. Il faisait trop sombre pour distinguer les couleurs, mais il connaissait les nuances de coquillage de sa bouche, ce rose si doux qui se teintait de pêche près des commissures des lèvres, et la subtile palette d'automne de ses iris, avec ce délicat cercle vert tendre à la lisière des pupilles, qui semblait n’être là que pour l’inciter à la regarder de plus près afin de s'assurer qu’il n'avait pas rêvé.
Affirmer que les hommes sont des têtes de mule serait insultant. Pour les mules.
La Chronique mondaine de Lady Whistledown, 2 juin 1813