20 % des terres dans le monde sont déjà détériorées...
Aujourd’hui, 8 personnes possèdent autant de richesses que la moitié de la population mondiale.
Une personne sur cinq dans le monde a payé un pot-de-vin pour des services fonciers en 2012.
2,8 milliards d’enfants, de femmes et d’hommes souffrent d’un manque de nourriture ou de micronutriments, soit près de 40 % de la population mondiale.
Les multinationales redoutent les plaintes comme celle dont Nestlé fait l’objet aux États-Unis. L’entreprise est en effet accusée de complicité d’esclavage en Thaïlande. Afin de fabriquer des aliments pour chats à base de fruits de mer, un de ses sous-traitants aurait fait travailler des enfants et des hommes, sans salaire et dans des conditions de travail épouvantables.
Insister lourdement sur ces évidences est loin d'être inutile, surtout auprès de ceux qui, éloignés de la "terre glèbe" comme magnifique et seule pourvoyeuse de nourriture, n'en connaissent plus la valeur suprême. Ainsi le principe de la terre nourricière, parmi les plus tangibles, est-il devenue l'une des caractéristiques du siècle avec la stérilisation à tout crin pour conjurer les maléfices d'un monde microbien menaçant nos vies, alors qu'il en est en grande partie le support, le gardien et une sorte d'intendant. La terre est une galaxie animée par des microorganismes que l'agroécologie entretient et même intensifie.
Malgré une meilleure connaissance de la planète-oasis qui nous héberge au cœur d'un désert sidéral infini, celle-ci est toujours ravalée à un gisement de ressources à épuiser sans modération, avec des iniquités et des disparités abyssales antre super-repus et affamés chroniques.
Demeure ce chiffre : six secondes. Comptez jusqu’à six : un enfant noir, blanc, jaune, gris ou sans couleur vient de mourir de faim. Comptez encore jusqu’à six. Cela ira vite, très vite. Un mort de plus...
C'est simpliste, mais c'est comme ça : si on n'a pas d'argent aujourd'hui, on meurt de faim, s'indigne Jean Ziegler, Aujourd'hui, un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné. La faim tient du crime organisé.
La faim dans le monde est la cruelle des problématiques affectant l'espèce humaine. Elle fait partie des innombrables informations que les citoyens ingurgitent pour se tenir à jour de l'état du monde et de la société. Après les apitoiements et les déplorations de circonstance, entre la poire et le fromage, tout reprend son cours dit "normal". Le fleuve des futilités et des vanités ensevelit la tragédie. Les soporifiques divertissements industrialisés parachèvent le travail pour instaurer l'indifférence universelle de la confrérie des repus.