Il est inutile d'insister sur les services que la Photographie a déjà rendus et qu'elle rendra encore aux Sciences naturelles par la reproduction fidèle des objets qui sont de leur domaine : animaux et plantes, tout ce qui frappe le regard peut être instantanément inventorié et catalogué avec tous ces détails infimes que le dessinateur le plus exercé oublie si facilement. Le microscope lui-même confie ses révélations à la plaque sensible, et la photomicrographie est devenue une branche importante de la science des infiniment petits.
Si l'on a pu avec quelque raison reprocher à la Photographie de rabaisser l'art parce qu'elle ne peut donner, « au lieu d'une image du vrai, qu'une effigie brute de la réalité », cette fidélité de la reproduction est précisément son mérite principal dès qu'il s'agit d'une application scientifique. Le peintre, et même le graveur, doivent traduire et commenter; mais la Science préfère le mot à mot.