Je ne partais pas spécialement gagnant avec cet ouvrage. le choix de la deuxième personne du singulier est toujours à double tranchant pour moi et comme vous pouvez le constater, ici ça a plus que marché ! Ce récit, aussi court qu'abrupte, m'a bouleversé. Notre attache pour les personnages est tel que oui, j'ai pleuré. Je ne peux vous en dire plus, c'est avant tout une expérience à vivre. Je vous souhaite bien du courage.
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Livre sur l'invasion russe dans le début des années 80 de Kaboul et de l'Afghanistan. Que des massacre, les années passe et malheureusement c'est toujours pareil.
J'ai adoré l'écriture de l'auteur et son style.
Un livre que je recommande.
Un auteur que j'ai eu la chance de rencontrer l'année dernière dans un festival du livre dans le sud.
Une personne sympathique, humble, et gentille.
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Afghanistan, quand cette terre était sous le joug de l'occupation russe...
Au milieu de nulle part, un désert, deux êtres en errance, et isolés de tout et tous... Un homme âgé, Dastaguir, et son petit fils, Yassin, qui ont marché pour parvenir à cette baraque dans laquelle officie un préposé rugueux dont la rudesse n'a d'égale que son silence...
C'est la porte d'entrée du territoire minier, de cette mine dans laquelle le fils de l'homme et le père de l'enfant travaille, s'escrime... loin de chez lui, seul, pour faire vivre les siens.
Pour tout bagage, l'homme âgé ne traîne qu'un baluchon : un ancien foulard de son épouse, noué, d'où il extrait des pommes pour sustenter le petit ou du pain, encore celui-ci n'est-il que le souvenir de cette denrée précieuse tant il s'est desséché et est devenu immangeable : un pain comme le devenir du coeur des hommes...
L'homme espère, patiente fougueusement, attend l'apparition d'un véhicule qui, au lieu des cinq heures de marche qu'il ne veut plus imposer à son petit fils, les mènera vers son fils à qui il doit se confier…
Son attente est si impatiente, si pleine de crainte, qu'il ne goutte l'empathie du marchand qui offre thé et fruits, et surtout l'écoute attentive de celui qui a déjà tout perdu et qui connaît la terreur de l'abîme qui s'ouvre soudain. Alors, il est celui qui offre humanité et bonté pour panser les plaies de l'esprit de celui qu'il accueille...
Ce que l'homme âgé a à annoncer, il ne parvient pas à le formuler, il dénoue et remue cet écheveau de détresse dans son âme, il ne parvient pas à s'en saisir et à dompter les effrayantes paroles pour relater, pour dire l'atrocité, à trouver ces mots qui devront être siens...
Lui, les songes l'engloutissent, quand le naswar le fait passer dans un autre monde, quand l'imagination devient une porte vers un ailleurs parfois encore plus terrifiant, parfois encore plus incompréhensible, lui faisant revivre la folie des hommes. Son petit-fils, lui, vit désormais dans un monde en retrait, ne percevant plus les bruits, le chant des derniers oiseaux, les voix dont il imagine que leur don est la rançon exigée pour échapper à la mort, les mots contre la vie… Une culture qui se tait, qu'on bâillonne, pour un territoire qu'un autre s'approprie...
Tous les personnages de ce récit souffrent, tous ont les larmes qui brillent au bord des yeux... Parfois ils choisissent la bienveillance pour écraser ce chagrin et s'en détourner, parfois, ils sont devenus comme le pain dans le foulard aimé et les toucher, les côtoyer fait mal, bouscule, ils sont désormais trop raides, trop résistants pour accorder un regard, une écoute, un geste de compassion envers celui qui souffre comme eux…
La détresse habite chaque fibre de ces êtres, celle de la perte, celle de l'absence désormais compagne, celle des décisions trop lourdes, celle des mots qui manquent, celle des valeurs qu'on croyait inébranlables et qui ont été mises à terre.
C'est un tout petit livre mais qui pèse si lourd d'émotion, de larmes, de chagrin, de colère amère parfois quand l'incompréhension se mêle aux sentiments. Un petit livre duquel, à l'image de l'univers de Yassin, aucun pépiement d'oiseau, aucune parole inutile ne surgiront, tout est dans l'esprit, à refouler sans cesse à l'image du style de l'écrivain dont on ressent intensément la houle et le fracas proche : que faire, que dire quand la peine et la barbarie sont trop lourdes pour être traduites.
Un tout petit livre à lire doucement, la main glissée dans celle de Yassin, l'écoute attentionnée vers Dastaguir, et les larmes partagées avec ces deux êtres, tout au long de ces phrases.
Ce texte est un hurlement silencieux… le drame d'un peuple qui se dit à à travers deux êtres...
Une écriture qui bouleverse, une écriture qui fait chanceler…
Comment se tenir debout quand on ne possède plus rien, quand toutes les certitudes ont été détruites, quand l'humanité disparaît peu à peu ?
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Un village a été complètement saccagé en Afghanistan. Seuls survivants : un vieil homme et son petit-fils, celui-ci devenu sourd suite aux explosions. Ils ont connu le pire, ont vu la mort en face. le vieil homme décide de prendre la route pour rejoindre son fils embauché dans les mines, afin de le prévenir. Que pourra-t-il lui dire ? Doit-il lui raconter ? Sur le chemin, il rencontre de bonnes âmes à qui il peut confier sa tristesse, ce qui lui permet aussi d'aller jusqu'au bout.
Un texte magnifique.
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il est court ce livre, cependant l auteur y a condensé la durereté la poésie la tristesse la joie la pauvreté la guerre au travers du personnage central, un grand père accompagné de son petit fils, rendu sourd par les bombes et la destruction du village. Par petites touches, comme un peintre travaille sa toile, l auteur, inconnu de moi malgré un Goncourt, distille son récit avec économie et précision des mots qui font mouches. on ressent le passage du temps, lourd, la méfiance qui se transforme, la vie simple, l amour filial. Quelques pages de beauté dans ce contexte de guerre.
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Un livre différent des autres, parce qu'il se passe dans un pays différent, dans une civilisation différente, dans des circonstances différentes. un livre court, bien écrit, avec ce qu'il faut de part de rêve et de poésie et ce qu'il faut de part de concret.
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C'est un texte qui nous plonge dans les pensées d'un vieille homme dont les sentiments ne sont plus que la peur, la tristesse et la colère. On ressent ces émotions comme si c'était les nôtres. C'est un texte émouvant, passionnant qui nous ouvre les yeux sur l'horreur de notre monde.
Je recommande 100%
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Cet ouvrage est une petite merveille. Petite, car ce bouquin est très court... Et merveilleux car l'histoire qui y est dépeinte est bouleversante et très humaine. Celle-ci nous raconte l'amour d'un vieil homme pour sa famille et la dureté de la guerre en Afghanistan d'une manière sensible et très poétique. Un réel coup de coeur !
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Un pur Joyau.
Une prose aussi fine, profonde et puissante qu' une coupure de Katana.
Un coup de coeur.
Lisez le !
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