Elle aurait sacrément préféré l'histoire de la petite graine, des choux et des cigognes dans le jardin enchanté par une belle journée de printemps.
(page 15 ligne 22)
Martine Pichon habille sa solitude d'un manteau élimé de petits riens dérobés aux autres, comme on raccomode à l'infini des bouts de sa vie.
J'ai vécu de lui. Sans lui. Je l'ai aimé à la hauteur des rêves fous que l'on peut faire pour deux. J'ai aimé toute ma vie quelqu'un qui n'existait que dans mes souvenirs.
Le corps peut se flétrir, se rabougrir jusqu'à n'être une brindille, les yeux ne mentent pas. Ils entretiennent à eux seuls toute une vie écoulée.
Le corps peut se flétrir, se rabougrir jusqu'à n'être qu'une brindille, les yeux ne mentent pas. Ils contiennent à eux seuls toute une vie écoulée.
La vie est un poème. Un poème noir, dramatique, incompréhensible écrit par un fou. Un poème que l'on voudrait déchirer et ne jamais avoir lu. Un poème qu'on se récite par coeur dans les méandres de nos coeurs abîmés.
Si la vie est un poème comme il aime à le rappeler, elle ne s'apparente pas qu'à du Prévert. Elle prend parfois les allures d'un texte de Beaudelaire et oscille entre désespoir et fin du monde.
Les livres sont des messagers. Ils sont porteurs de ce qu’on n’ose pas dire. Ils te parlent de ce que tu ignores de toi-même, et mettent en lumière ces sentiments que tu n’oses avouer à personne. C’est comme ça qu’ils te soulagent. Parce qu’ils viennent te parler de toi, cet illustre inconnu. C’est pour ça que parfois, un livre nous transperce et que jamais, jamais, on ne l’oubliera. Quoi qu’on lise après.
La plupart des grands hommes n'ont pas de statues d'eux dans les parcs. On ne parlera jamais d'eux dans les journaux, et pourtant ils ont changé des vies. Les vrais héros restent anonymes.
Tout le monde ne sait pas aller contre son époque. Je me dis souvent qu’aujourd’hui, les choses auraient peut-être été différentes. Ou pas. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille, et la capitale est bien trop grande pour être enfermée.