La démesure

Lu en 2015 (à la sortie du livre). J'avais été glacée par ce témoignage, qui jamais ne verse dans l'apitoiement ou le pathos. C'est un livre de résilience par excellence, celle de l'auteure.
Nous devenons la petite Céline, subissons avec elle cette inexorable descente aux enfers, la progressive horreur de l'humiliation, la peur tenace envers le bourreau. Puis enfin, l'on reprenons souffle, un peu d'espoir, en souhaitant la délivrance, mais surtout la justice ! Chaque jour, nous sommes aveugles et sourds. Chaque jour, nous ignorons ou ne voyons pas que cela peut se passer à côté de chez nous, et aussi chez des "gens bien"...

Céline Raphaël à commencé à jouer du piano à l'âge de 2 ans et demi à l'aide de la méthode des couleurs. Elle ne savait pas que bientôt, sa vie deviendrait un enfer. À l'âge de cinq ans, on lui trouve une professeure qui est surprise de sa dextérité à un si jeune âge. À l'extérieur des cours, son père décide de devenir son répétiteur … et il demande la perfection de Céline. Commence alors la violence psychologique et physique …

Une autobiographie dont le titre est très bien choisi … La Démesure. La démesure des exigences, des punitions, des coups donnés à une enfant jusqu'à l'adolescence. Une enfant qui aimait le piano et qui peu à peu le haïra.

Une bien triste histoire qui nous fait réaliser que nos rêves ne sont pas nécessairement ceux de nos enfants. Qu'il faut les accepter tel qu'ils sont avec leur qualité et leur défaut. Il faut également savoir leur demander pardon lorsque nous sommes en faute.

Qu'il est toujours pénible de lire ce genre de témoignages, avec ses "comment est-ce possible" et ses "mais pourquoi" ?

L'auteure nous raconte son calvaire, coincée entre un père tyrannique et une mère... comment la qualifier ? de soumise ? de démissionnaire ? D'aveugle ? de passive ? Difficile à dire, si ce n'est peut-être un peu de tout cela.

Le père au statut social élevé et reconnu est évidemment au dessus de tout soupçon. Pensez donc ! Lui, le notable, maltraitant sa fille physiquement et psychologiquement pour en faire une virtuose du piano ? Impensable, dirons les bonnes gens. Un milieu privilégié et une fille virtuose du piano : c'est l'image même de la famille parfaite admirée de tous. Circulez, il n'y a rien à voir...
Et pourtant, pendant ce temps-là, la petite Céline souffre en silence de ces longues heures passées courbée sur son piano, avec les coups qui pleuvent à la moindre fausse note, les diverses privations en guise de punition. Et une mère qui nous joue sa partition des trois petits singes : je n'entends rien, je ne vois rien, je ne dis rien... C'est terrifiant !

L'amour de la musique, le plaisir de jouer, le voyage intérieur, l'évasion vers un ailleurs doivent être au coeur de toutes les pratiques musicales. Comment de si beaux et précieux instants peuvent-ils être pervertis à ce point par de tels monstres parentaux ? Inconcevable !

A sa naissance, Céline avait pourtant de sérieux atouts en sa possession : une famille privilégiée, la possibilité de recevoir une bonne éducation, des capacités intellectuelles très développées, tout ceci gâché par des géniteurs (et non des parents) incapables de réfréner leurs propres névroses. Quel gâchis !

Ce témoignage est bouleversant, de par les souffrances endurées, l'immense solitude subie et de par le courage nécessaire pour briser ce silence assourdissant.

Initialement, je pensais qu'il s'agissait d'un roman, très vite je me suis aperçue qu'il n'en était rien. Il s'agit d'un récit, celui poignant, violent de ce que Céline Raphaël a vécu étant enfant. Son bourreau n'est autre que son père qui veut, de façon obsessionnelle, que Céline, sa fille, assouvisse son désir, elle doit devenir une pianiste virtuose.
Il est normal que tout parent puisse souhaiter le mieux pour son enfant mais ce dernier ne doit pas avoir une fonction réparatrice . Je cite Daniel Rousseau, pédopsychiatre :" À partir de quelle limite ce désir-là, conçu pour le bien de l'enfant, devient tyrannique et aboutit au contraire à flétrir la jeune pousse ?"
Ce témoignage n'est malheureusement pas un cas isolé, mais ce livre montre qu'une enfance meurtrie peut toutefois laisser place à une vie d'adulte heureuse. Même si rien ne s'oublie, le poids du passé peut s'attenuer.

C'est un livre autobiographique poignant, sur un sujet terrible : l'enfance maltraitée.

J'ai lu ce livre quasiment d'une traite. Bien sûr je suis choquée par la cruauté de ce père qui place l'excellence au dessus de tout, qui est dans le déni de ce qu'il a lui même subit et de ce qu'il a fait subir à son propre enfant. J'ai été révoltée en en colère devant le jugement et les à-priori portés par des personnes supposées aidantes (certains éducateurs). le problème de l'anorexie et soulevé ici également , et là aussi c'est l'incompréhension : comment ne pas voir, comment ne pas essayer de réagir ?

Très beau livre,qui montre bien la violence de maltraitance subie par une jeune fille que lui inflige son père. C'est une histoire vraie que raconte l'auteur,Céline, l'histoire de son enfance; où le piano n'est plus un simple plaisir à jouer, mais devient une tyrannie (je ne sais pas si ce mot colle vraiment). Cela se rapproche du récit autobiographique d'une femme, qui au cours de l'histoire je trouve est, très courageuse.Je trouve le livre assez émouvant et profond. A lire.

Très beau livre sur la maltraitance entre père et fille. Tous les parents devraient lire ce livre, tous les gens qui placent les enfants n'importe où n'importe comment devraient lire ce livre. On a l'impression que cette fillette qui a subi des violences durant son enfance purge une double peine : celle de sa position de victime, et celle d'une fillette qu'on prive de sa maman! Chapeau à Céline Raphaël et à son combat permanent aujourd'hui!
Céline est une petite fille, qui pour ses 4 ans, reçoit en cadeau un piano. Son père se met en tête d'en faire une virtuose. Mais dès qu'elle se trompe au piano, elle est battue, humiliée, privée de repas...Comment une petite fille peut-elle réagir face à ce père bourreau à la maison, mais charmant au dehors?

Un livre çhoc. À découvrir!

Mon mari me demande souvent pourquoi je m'obstine à lire ce genre de choses, si cela me révolte tant. Mais parce que voilà la réalité ! La triste réalité pour quelques uns seulement, mais quelques uns quand même, ce qui est déjà beaucoup trop, et parce que oui : on doit savoir cela.

Et puis aussi, cela m'a confortée dans ma décision : me séparer de mon piano... L'étude du piano n'aura pas été une partie de plaisir pour ma fille, mais elle a "malgré tout" rempli son engagement : aller au bout de son premier cycle. A la prof de piano, je lui disais "oui-oui, elle travaille un peu", alors qu'en réalité, les quasi-seuls moments passés devant son clavier étaient ceux qu'elle passait en sa compagnie : à l'école de musique. Si elle révisait une fois dans la semaine ses partitions, j'étais contente, mais je ne la forçais pas beaucoup. Et pour le solfège ...c'était pire ! Pourtant, elle a progressé, mais le piano, à la maison, n'a pas souvent été ouvert (et d'ailleurs plus une fois depuis qu'elle a arrêté, c'est à dire voilà maintenant 5 ans !).
Aucune culpabilité de part et d'autre : c'était un loisir, avec un objectif qu'elle avait à atteindre quand bon lui semblerait. Contrat rempli : elle est vite passée à autre chose...

C'est drôle... on croit toujours que chez les autres, les choses se passent de la même façon que chez soi.
Et bien, il faut croire que non !

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"J'espère que ce livre aura fait comprendre que le mal n'est pas toujours criant ou manifeste pour des regards étrangers ; Souvent les bourreaux paraissent respectables et les victimes se taisent ; à présent ,vous saurez mieux entendre la petite voix qui appelle au secours , la petite musique de la souffrance cachée "
C'est une des phrases du livre autobiographique de Céline Raphael ...qui le résume terriblement bien.