Un roman policier, certes, mais avec plus de matière à réflexion que d'hémoglobine. Question police
Claire Raphael connaît bien son sujet puisqu'elle est ingénieure de la police scientifique, tout comme son personnage principal Alice Yekavian, experte en balistique. Inutile de dire que l'enquête sur les trois meurtres perpétrés sur des femmes sera menée avec justesse, rigueur, précision.
Le professionnalisme d'Alice, son amour du métier, sa simplicité, son humilité, offrent un autre regard sur la police, plus authentique et plus fiable que ce que les médias nous montrent de façon provocante et polémique.
Et puis il y a Béatrice, la première victime, ancienne femme battue et militante, au sein d'une association, contre les violences faites aux femmes. Par elle ce sujet prend un visage et même plusieurs et est traité avec clairvoyance et délicatesse.
D'autres personnages touchent par leur humanité : Toufik et son amitié indéfectible; Grégoire, journaliste et extrémiste désenchanté qui noie ses échecs dans l'alcool; Eleana la petite voleuse au coeur sensible; Rosemarie à l'oreille attentive et de bon conseil; Mielic le collègue sûr et responsable. Sans parler de celui dont je tairai le nom que l'humiliation et la rancoeur ont poussé à commettre l'irréparable de façon méthodique et déterminée, allant jusqu'à graver les initiales de ses victimes sur les étuis des balles.
Claire Raphael nous mène vers la résolution de l'enquête de main de maître, avec réalisme et humanité et, il est important de le signaler, avec une réelle qualité d'écriture. Elle accorde à l'évidence le même soin et la même minutie dans son travail d'écrivain que dans celui de la police scientifique.
Ce premier roman est sans conteste réussi. En attendant le prochain, il vous reste à découvrir une autre facette de
Claire Raphael en allant butiner quelques-uns de ses poèmes sur son site.