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Alice Yekavian tome 1 sur 3
EAN : 978B085J1V9H9
224 pages
Editions du Rouergue (18/03/2020)
3.32/5   47 notes
Résumé :
Ce n'est pas tous les jours qu'on assassine une femme en pleine rue par arme à feu. Ni qu'on trouve une signature sur des étuis percutés. Alice Yekavian est experte en balistique. Béatrice Chabaud avait été capable de quitter un mari qui la battait, de retourner son destin, assez peut-être pour irriter ceux qui aimeraient que les victimes restent dans leur rôle. Qui s'est attaqué à cette militante contre les violences faites aux femmes, liée à un journaliste ayant a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Béatrice, une militante féministe, est assassinée de neuf balles gravées à ses initiales, « B.C. ». Experte à la police scientifique, et plus précisément en balistique, Alice est associée à l'enquête qui s'intéresse d'abord à un journaliste d'extrême-gauche, lorsqu'une deuxième victime est assassinée exactement de la même manière. Les enquêteurs craignent alors d'avoir affaire à un tueur en série. ● de Claire Raphaël j'avais lu La Jeune fille et le feu, qui m'avait beaucoup plu. ● On trouve dans ce roman-ci, qui est son premier, les mêmes caractéristiques : une enquête menée sans rebondissements inutiles, au rythme de la procédure policière, de ce que les policiers trouvent et des impasses qu'ils sont obligés de parcourir, avec des réflexions sur le métier de policier et sur le crime lui-même. ● C'est très intéressant, plein d'humanité, mais sans doute un peu trop bavard, travers que l'autrice parviendra à corriger dans La Jeune fille et le feu. le style est cependant remarquable. Une autrice à lire et à suivre !
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Un roman policier, certes, mais avec plus de matière à réflexion que d'hémoglobine. Question police Claire Raphael connaît bien son sujet puisqu'elle est ingénieure de la police scientifique, tout comme son personnage principal Alice Yekavian, experte en balistique. Inutile de dire que l'enquête sur les trois meurtres perpétrés sur des femmes sera menée avec justesse, rigueur, précision.
Le professionnalisme d'Alice, son amour du métier, sa simplicité, son humilité, offrent un autre regard sur la police, plus authentique et plus fiable que ce que les médias nous montrent de façon provocante et polémique.
Et puis il y a Béatrice, la première victime, ancienne femme battue et militante, au sein d'une association, contre les violences faites aux femmes. Par elle ce sujet prend un visage et même plusieurs et est traité avec clairvoyance et délicatesse.
D'autres personnages touchent par leur humanité : Toufik et son amitié indéfectible; Grégoire, journaliste et extrémiste désenchanté qui noie ses échecs dans l'alcool; Eleana la petite voleuse au coeur sensible; Rosemarie à l'oreille attentive et de bon conseil; Mielic le collègue sûr et responsable. Sans parler de celui dont je tairai le nom que l'humiliation et la rancoeur ont poussé à commettre l'irréparable de façon méthodique et déterminée, allant jusqu'à graver les initiales de ses victimes sur les étuis des balles.
Claire Raphael nous mène vers la résolution de l'enquête de main de maître, avec réalisme et humanité et, il est important de le signaler, avec une réelle qualité d'écriture. Elle accorde à l'évidence le même soin et la même minutie dans son travail d'écrivain que dans celui de la police scientifique.
Ce premier roman est sans conteste réussi. En attendant le prochain, il vous reste à découvrir une autre facette de Claire Raphael en allant butiner quelques-uns de ses poèmes sur son site.
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J'ai découvert Claire Raphaël un peu par hasard, à travers son quatrième roman, La Jeune Fille et le Feu, en me fiant au flair des équipes des éditions du Rouergue chez qui j'avais trouvé une forme de résonance avec mes attentes de lecteurs. Les qualités du récit, l'approche de l'auteur, sa plume, ont fait que je me suis promis d'y retourner. Et pourquoi pas commencer par le « début » : Les Militantes ?
Dès les premières pages, avant même d'entrer dans l'intrigue et de découvrir les personnages qui la composent, j'ai retrouvé cette écriture empreinte de poésie, tout le soin apporté au choix des mots, à leur assemblage, à leur précision, qui m'avaient séduit la première fois que je les avais croisés.

La narratrice, qu'on découvre dans l'entame du récit sans qu'elle soit nommée (serait-ce une marque de fabrique ?), est enquêtrice au sein de la police scientifique, spécialisée dans la balistique. Quant à l'affaire à laquelle elle est confrontée, il s'agit du meurtre d'une femme, abattue de plusieurs balles dont on a retrouvé les douilles autour du cadavre, toutes signées de deux initiales : BC. Une bizarrerie bientôt expliquée lorsqu'on apprend le nom de la victime : Béatrice Chabaud…
Béatrice a eu un passé de femme battue avant d'intégrer une association luttant contre ce fléau et venant en aide à celles qui en sont victimes. Elle y est devenue active, militante, et sans autre alternative l'enquête policière se dirige sur cette piste éventuelle avant qu'une seconde femme soit abattue dans les mêmes conditions et qu'Alice (on connaît désormais son prénom au tiers du récit) soit intégrée directement à l'équipe d'enquête…

L'écriture est clinique, épurée, et vise à l'essentiel avec sérieux. Pourtant, rien de froid dans l'approche, plutôt une précision chirurgicale, une attention, une concentration. La procédure, les métiers de la police scientifique sont décrits méticuleusement, de l'intérieur, ponctués de réflexions sociologiques sur le rôle des forces de l'ordre, leurs pratiques, leurs engagements, le tout avec une grande fluidité, sans aucun accroc. Claire Raphaël sait aussi donner corps à ses personnages en quelques mots soigneusement agencés, dressant des portraits aussi succincts que précis :

Il me semblait un peu maigre, et ses cheveux coupés en brosse courte, sa peau blanche et ses manières courtoises faisaient penser à un militaire qui n'aurait pas connu le front mais aurait aimé l'ordre.


Quant à la volonté de ne pas nommer la narratrice, elle aide à porter l'éclairage sur son métier, le crime qu'elle tente d'élucider, son environnement, et leur apporte une dimension universelle.

On est donc plongé au coeur de l'enquête et de la procédure, décrites avec un réalisme confondant et montrant le cheminement de la réflexion des policiers de terrain ou de l'équipe technique, les tentatives d'éclaircissement et les impasses. Entre police scientifique, psychologue, profiler, enquêteurs, les approches sont différentes, toujours extrêmement détaillées, analysées, et le travail, minutieux, disséqué jusqu'à en montrer l'os, la substantifique moelle. On pressent aussi, entre les lignes, comme une forme de tentative de réhabilitation du travail de police, voire des policiers eux-mêmes, hommes ou femmes de devoir, au service des victimes.
Mais Claire Raphaël ne se contente pas d'une « simple » intrigue, ou d'une narratrice spécialisée dans la balistique. Son récit est aussi l'occasion de proposer un regard sur le monde, notre monde, notre société, dans le sens « faire société ». La vision est lucide, factuelle, sensible et intelligente, sans manichéisme, et s'attache plus particulièrement au sort réservé aux femmes dans notre système patriarcal, là encore avec des mots qui sonnent juste :

Notre but principal est de restaurer l'image que ces femmes devraient avoir d'elles-mêmes. de restaurer leur fierté et leur désir. Leur ambition peut-être aussi. Elles ont fini par croire qu'elles méritaient ce qui leur arrive, elles s'inventent toutes sortes de raisons pour tenir, elles s'inventent des obligations, vous n'imaginez pas à quel point ces femmes peuvent s'inventer des devoirs jusqu'à tout accepter, tout, absolument tout, des coups terribles, des humiliations, des viols… elles résistent, elles développent un mélange de courage et de lâcheté, qui ensemble leur donnent une force extraordinaire, vraiment extraordinaire, et c'est ce qu'il faut comprendre si on veut commencer à entendre leur histoire. Il faut comprendre qu'elles sont fortes mais qu'elles utilisent mal cette force. Il faut leur réapprendre à aimer la vie, à aimer ce qu'elles sont, à aimer ce que la vie peut leur donner. Il faut leur réapprendre à sourire et à rire. À être fières sans arrogance. À être modestes sans être faibles.


Les Militantes, premier roman réussi, propose un ton nouveau, mélange étonnant d'austérité et de sensibilité, de force et de sagesse, d'intelligence et de gravité. On pourrait lui reprocher un manque de légèreté ou d'humour, mais l'ensemble est si bien pensé, pesé, appliqué, qu'il serait dommage de vouloir en perturber le subtil agencement.
Le monde n'est ni noir ni blanc, et Claire Raphaël le montre très bien.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Une militante contre les violences faites aux femmes est froidement assassinée de neuf balles dans le dos. Seul indice : les étuis de balles sont gravés aux initiales de la victime. Experte en balistique, Alice est associée à l'enquête qui vise d'abord les proches de la victime, comme ce journaliste lié à l'extrême-gauche et autrefois coupable de violences. L'affaire rebondit brutalement avec un second assassinat de femme selon le même modus operandi. Dès lors le temps presse pour les policiers qui redoutent l'action d'un tueur en série. Alice préfère compter sur les nouvelles technologies de la police scientifiques et sur un instinct qui lui permet de s'assurer l'aide de jeunes voleuses. Ce premier roman de Claire Raphaël est une vraie réussite tant du point de vue de l'intrigue que du personnage principal (original et instructif) et du sujet traité. Mais le plus remarquable dans ce roman noir de pure procédure policière, ce sont les aptitudes littéraires de cette ingénieure de la police scientifique : écriture limpide au lyrisme contenu, ton toujours juste et rythme soutenu. Enfin, Claire Raphaël nous livre un point de vue inhabituel d'enquêtrice officielle et de sociologue sur une enquête criminelle. Une nouvelle romancière promise à un très bel avenir littéraire !
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La lecture de la jeune fille et le feu m'a donné envie de m'intéresser à la trilogie policière du même auteur, écrite autour du personnage d'Alice Yekavan.
Mutatis mutandis, ce que j'ai dit de la jeune fille et le feu peut s'appliquer aux Militantes, ce dernier ouvrage étant moins abouti
Les héroïnes se ressemblent. Si Alice, comme sa créatrice, travaille à la police scientifique, elle.est cependant la jumelle de la Jasmin de la jeune fille et le feu, policière de terrain
Même caractère indépendant, même tristesse discrète, même empathie pour les humbles et les fragiles, même sensibilité politique, qui n'est pas la mienne, ce qui ne m'empêchera pas de les aimer, même d'en être un peu amoureux
Cette sensibilité elles la partage sans doute avec l'auteur
Autre point commun qui n'a peut-être pas d'importance ; toutes deux sont d'origine arménienne: est-ce le cas de l'auteur ?
Et il y a l'ambiance, la tendresse de l'auteur pour les personnages.
Il règne sur tout cela une petite musique. Ce n'est pas gai, mais ont se sent bien quand on le lit.
Et l'intrigue ? Elle est bien, l'intrigue
Il y a même du suspense, pour ceux qui y tiennent.
Mais c'est presque accessoire
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les meurtres des femmes tuées sur la voie publique font généralement la une des journaux. Ils dérogent au rituel de la violence acceptable ; et ils repoussent les discours politiques à la deuxième place qui est sans doute la plus mauvaise. Les meurtres des femmes tuées dans la rue font cesser tous les discours, pour laisser la place à une plainte lancinante, comme le cri de loup de ceux qui ne supportent pas la vue du sang des innocentes… car les femmes sont forcément innocentes.
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Nous étions là pour rassurer ceux qui se demandent s'ils peuvent compter sur la police. Et c'est une question légitime. Ils sont nombreux à se la poser. Ils doutent de nous. Ils ont tellement de mal à croire que nous sommes sérieux, réfléchis, modestes et honnêtes. Ils ont tellement de mal à croire qu'on peut avoir choisi ce métier pour de bonnes raisons. Et qu'on peut avoir du pouvoir sans en abuser. Ils se méfient de nous sans même savoir pourquoi. Ils aimeraient nous aimer mais ils n'y arrivent pas. Il faut leur prouver que nous sommes des personnes de bonne volonté; et nous n'en démordrons pas.
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« J'ai senti mon cœur devenir plus dur qu'un os tremblant de fièvre. »


? ? ? ?
Nous étions là pour panser les douleurs modernes, nées dans l'angoisse face à l'actualité d'un monde menaçant. Un monde qui remue trop vite pour ne pas faire régulièrement craquer son squelette.
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J'ai cessé d'avoir peur le jour où j'ai vraiment eu peur; et j'ai découvert que la peur ne tue pas, elle ne fait que mouiller la chemise, et la chemise finit par sécher.
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