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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec La mémoire des mers, l'autrice finlandaise, Petra Rautiainen nous emmène dans les contrées nordiques pour une enquête intime dans laquelle la mer occupe une place centrale.
Aapa, une jeune femme de quarante ans, travaille pour le compte d'une compagnie pétrolière, la Sté G. Oil à Miami, et plus spécialement dans la production de films publicitaires.
Aussi, lors du début de la conception d'un documentaire pétrolier, quand la direction a opté pour l'histoire du pétrole norvégien et a proposé comme témoin à interviewer Henrik Larsson, l'un des premiers foreurs du pays, l'un des plus doués, celui qui a trouvé le premier gisement près de Stavanger, Aava y voit là une chance de promotion. Étant du coin, elle connaît cet homme respecté partout et ne voit aucune raison qu'il n'accepte pas de coopérer.
Et donc presque vingt ans après avoir quitté les membres de la communauté kvène, une minorité en Norvège, Aava revient au Finnmark dans son village natal en 1980.
Mais, ce retour va être perturbé par une découverte essentielle sur un évènement qui l'a traumatisée quand elle était enfant, la mort de sa mère, une biologiste de renom, dans la collision d'un navire avec une baleine et dont le souvenir est encore très présent chez tous les habitants de la région.
En parallèle est dévoilé un journal de voyage en décalé tenu à bord d'un brise-glace transformé en vaste laboratoire de recherche, navigant dans les eaux norvégiennes avec pour objectif l'océan Glacial arctique.
La mémoire des mers de Petra Rautiainen est un retour aux sources à plusieurs niveaux. Il l'est pour Aapa, la mer en kvène, qui revient dans son ancienne maison, dans ce lieu où la mer est partout, où elle est vitale.

Retour aux sources aussi dans son esprit, qui, progressivement, va s'ouvrir pour démêler cet enchevêtrement d'informations plus ou moins vraies et enfin faire jaillir la lumière.
Cela a été aussi pour moi la découverte de ces populations minoritaires avec ce dialecte finnois qu'est le kvène, parlé uniquement dans le nord de la Norvège ou encore cette branche religieuse des laestadiens de Finlande encore présente.
Un univers particulier où la vie est rude et sobre, d'où sans doute l'explication de ces personnages avares de paroles et à la psychologie un peu difficile à cerner...
Mais avant tout, ce qui m'a le plus captivée, ce sont les réflexions sur le réchauffement climatique qui privera les eaux marines de leur oxygène entraînant donc la disparition de nombreuses espèces animales au cours des cent prochaines années, mais aussi les recherches montrant que les baleines souffrent des forages pétroliers à grande échelle. Petra Rautiainen sait parfaitement insérer dans son roman ces enjeux climatiques au coeur de l'océan arctique.
Mais n'y a-t-il pas lieu d'être découragé de savoir que déjà en 1930 les professeurs Alister Hardy et Cyril Lucas alertaient sur la quantité de plastique ramassé dans les mers qui augmentait au fil des ans, bien avant leur progression fulgurante, ou encore que, dès 1959, Edward Teller, un des développeurs de la bombe H, avait mis en garde les dirigeants du secteur pétrolier contre l'augmentation des niveaux de dioxyde de carbone et alertait de la probabilité d'un réchauffement climatique et d'une élévation du niveau de la mer d'ici la fin du XXe siècle…
La mémoire des mers de Petra Rautiainen, traduit du finnois par Sébastien Cagnoli, à la couverture superbe, se révèle comme un bel hymne à la mer, et à la nature en général, dans toute sa beauté et sa complexité et un roman profondément humaniste et écologiste.
Je remercie les éditions du Seuil et Babelio pour cet envoi.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Voici un livre que je ne conseillerais pas à ceux dont la PAL déborde. Non que je ne l'ai pas aimé, mais il est de ceux que, à peine la dernière page lue et le livre refermé, je ne pensais qu'à ré-ouvrir pour mieux comprendre certains passages et les aborder avec toute la connaissance acquise au fur et à mesure de la lecture.

Aapa vit au États-Unis, mais elle vient de Norvège, pas vraiment norvégienne mais kvène, communauté de Laponie, tout au Nord du pays. Cela fait vingt ans qu'elle n'est pas revenue. Elle arrivera à temps pour revoir sa grand-mère, avant la mort de celle-ci, même si ce n'est pas l'annonce de son hospitalisation qui est à l'origine de sa venue. Elle va se trouver confrontée aux souvenirs du drame qui a marqué sa jeunesse et tout le village.
En parallèle avec le récit du retour d'Aapa, sont relatés des extraits d'un journal de bord. Une femme, sur un navire de recherche scientifique, dans l'océan glacial Arctique . On ne sait pas qui elle est, ni à quelle époque a lieu cette expédition ...

Un livre un peu étrange, à l'écriture particulière, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement. Je me suis posée beaucoup de questions, je n'étais pas sure de tout comprendre, et même si beaucoup de choses s'éclairent à la fin de la lecture, tout n'est pas clairement explicité, mais suffisamment à mon avis. J'ai aimé cette approche un peu déroutante de l'histoire d'Aapa, Cette femme que son retour dans le village de son enfance va profondément remuer, au point de la rendre parfois injuste, parfois méchante, mais toujours touchante. Elle ne sait pas ce qu'elle va découvrir,elle sait que ce voyage dans le passé comporte des risques. Est-il toujours souhaitable de savoir ?

Il y est question d'industrie pétrolière, il y est question de baleines, il y est question de réchauffement climatique. Ce livre nous parle de tout cela, mais il est surtout découverte de personnages et de lieux magnifiques, dune communauté que je ne connaissais pas La mer y tient une place importante, elle joue le premier rôle dans cette communauté kvène , jadis chasseurs de baleines.

J'ai aimé suivre le cheminement d'Aapa, cheminement vers la vérité, la vérité sur le décès de sa mère, mais aussi sa reconnaissance de l'existence du réchauffement climatique et des conséquences tragiques de celui-ci.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de cet ouvrage à la couverture magnifique.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil...

Il y a presque 20 ans, Aapa quittait son Finnmark natal pour s'installer aux États-Unis. Travaillant pour le compte d'une compagnie pétrolière, à Miami, elle se voit proposer de retourner sur ses terres afin de tourner un documentaire pétrolier, plus spécifiquement l'histoire du pétrole norvégien. Aussitôt, le nom d'Henrik Larsson est sorti, étant l'un des premiers foreurs du pays. Si Aapa le connaît, elle sait aussi qu'elle a une grande chance d'obtenir une promotion. Au même moment, alors qu'elle tente de joindre sa grand-mère, c'est Edda, une cousine éloignée de sa mère qui répond. Elle l'informe que celle-ci est à l'hôpital, à l'article de la mort. Ce voyage vers ses terres natales sera peut-être l'occasion de renouer avec les siens mais fera aussi remonter de nombreux souvenirs, notamment le drame qui a bouleversé la communauté kvène en 1959...

C'est dans la communauté kvène, une minorité issue de l'immigration, dans le comté du Finnmark, qu'Aapa remet les pieds après 20 ans d'exil. Si ce retour aux sources s'effectue dans le cadre de son travail et coïncide avec l'hospitalisation de sa grand-mère, la quarantenaire va toutefois, bien malgré elle, être confrontée à son passé. Glaciale, parfois indifférente ou piquante, Aapa est une femme qui ne se laisse pas approcher. Pourtant, au contact d'Edda, d'un jeune garçon et d'Henrik Larsson, elle n'aura d'autre choix que d'ouvrir les yeux, de se rendre compte du dérèglement climatique et de l'impact des explorations pétrolières mais aussi de se confronter au drame qui a causé la mort de sa mère. Autant de thèmes captivants, riches et fort bien menés par Petra Rautiainen, qui trouvent écho au coeur de cette nature sauvage, parfois inhospitalière. En parallèle du cheminement d'Aapa, l'auteure dévoile quelques pages d'un journal de bord, anonyme et non daté, tenu sur un brise-glace dans les eaux norvégiennes. Un roman intrigant, humaniste et fort dépaysant...


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Aapa travaille pour une compagnie pétrolière . Elle revient dans sa région natale , le Finnmark, région septentrionale de la Norvège. Au delà du film de propagande qu'elle doit encadrer, les souvenirs reviennent, notamment ceux liés au décès de sa mère.

Certes, je n'ai pas été trop sensible au style de l'auteure et l'alternance entre son récit et un journal de voyage ne m'a pas apporté grand chose mais toujours est il que cette histoire, et le combat écologique sous-jacent, m'a touché.
La majeure partie de l'histoire se déroule dans les années 80 et la sonnette d'alarme a déjà été tirée. le réchauffement climatique démontré même bien avant avait ses partisans, notamment les pétroliers qui voyaient dans la fonte de la calotte glacière une belle occasion de faire main basse sur les fonds marins de cette zone.
Placer l'héroïne à la croisée des chemins , entre son métier et la vie dans le Finnmark étaye bien entendu grandement le propos de l'auteure et le cheminement d' Aapa tout au long du roman sonne comme un cri d'alarme .
Ce roman fait aussi la part belle aux baleines, dont le sort peu enviable est très touchant.

Un roman donc à l'intérêt stylistique neutre pour moi, mais dont le contenu est très intéressant et bien sur alarmant.
La couverture est particulièrement réussie.
Un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour leur confiance .
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Savez-vous que la mer possède une mémoire ? Mémoire des fonds marins et du ressac, mémoire des espaces et des abysses, mémoire des vertiges... La mer se souvient là où les hommes ont oublié la part secrète de leur destinée. Parfois un peu de sable recouvre le chemin à l'endroit même où se terrent les mensonges.
Et derrière le grondement des vagues, il y a le chant des baleines...
Petra Rautiainen m'a entraîné dans un voyage inattendu en Laponie. Je me suis laissé happer dans la nasse d'une histoire étrange, singulière, mystérieuse... C'est là-bas que j'ai rencontré la narratrice, Aapa.
Nous sommes dans les années quatre-vingt, Appa habite désormais les États-Unis mais revient sur sa terre natale, la Laponie, à la faveur d'un documentaire qu'elle va réaliser pour le compte d'une compagnie pétrolière. C'est l'occasion pour elle de renouer avec les siens, des membres de la communauté kvène, une minorité en Norvège.
Mais sur cette terre du Finnmark, un événement traumatisant continue de hanter les esprits de ses habitants, c'est cet accident survenu en 1959 dont le rapport d'enquête a été mystérieusement censuré : un navire a coulé lors d'une collision avec une baleine, causant la mort de la mère d'Aapa, une biologiste de renom.
Ah ! Un petit détail qui a peut-être son importance : la biologiste avait observé que depuis quelques temps les baleines en mer baltique avait un comportement anormal...
Ce souvenir rejaillit lors de la venue de la jeune femme sur sa terre natale, c'est un peu comme ouvrir la boîte de Pandore vingt ans après. Alors forcément, Aapa a envie de savoir tout en ayant peur d'avancer, de découvrir la vérité...
Mais nous sommes dans la tête de la narratrice dont l'esprit confus oscille entre ce traumatisme qu'elle ressent encore intact en elle vingt ans après et son envie de franchir cette résistance, mettre de la lumière là où le silence a posé son voile de secrets et de mensonges...
Savoir... Ou ne pas vouloir savoir...
Ce qui est touchant, c'est la construction de ce très beau personnage féminin, totalement atypique, magnifiquement rendu par la manière qu'a Petra Rautiainen de nous emporter dans la nasse de son récit.
Nous percevons le dévoilement de cette vérité qui va peu à peu faire jour à travers le filtre de ses battements de coeur, de son regard, de son ressenti, de ses émotions. Nous sommes Aapa, tâtonnant dans les ténèbres, avançant, détournant les pièges... Elle nous révèle cela par bribes, cela se construit au fur et à mesure que nous avançons dans l'histoire.
J'ai beaucoup aimé ce récit aux allures de thriller écologique, avec pour toile de fond nos enjeux environnementaux, quelle planète allons-nous céder à nos générations futures ?
La mémoire des mers, ce livre s'aborde comme comme un beau retour aux sources, un territoire et une communauté qui se révèlent dans leurs sensibilités.
Le chant douloureux des baleines a touché mon coeur à jamais. On l'entend gémir presque à chaque page de ce beau roman, faisant de ce livre étonnant un chant profondément humaniste.
Cette autrice ne m'est pas inconnue. J'avais déjà apprécié pour son premier roman, Un Pays de neige et de cendres.
Je remercie Babelio et les Éditions du Seuil pour m'avoir permis de découvrir ce beau texte dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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Encore une fois, grâce à Babelio et aux éditions du Seuil, je viens d'entreprendre un voyage lointain proche du cercle polaire, en Laponie. L'auteure Petra Rautianen m'avait déjà interpellée lors de son précédent roman « Un pays de neige et de cendre » sur les us et coutumes de ces habitants, les Sami, très proches de la nature.
Alors, même si la construction du roman est copiée sur celle du précédent : un journal de voyage et une intrigue quelque peu en décalé, l'histoire nous invite cette fois-ci à découvrir la communauté Kvene, population du Nord de la Norvège.

L'auteure puise son inspiration dans l'histoire des peuples du Grand Nord. Ses personnages sont issus des minorités qui peuplent ces étendues glacées et dont les immenses richesses souterraines attirent les compagnies pétrolières.

Ici, c'est Aapa qui a quitté sa communauté et qui revient au pays après une absence de près de vingt ans. Elle travaille pour une compagnie pétrolière, dans le département films, documentaires et propagande du groupe. Elle est chargée d'écrire des scénarios à la gloire des compagnies pétrolières et de leur donner ainsi une certaine couverture médiatique positive. Mais son retour fera remonter un événement tragique toujours en mémoire auprès des habitants. Et son regard sur son propre travail pourrait bien prendre un autre chemin…

C'est un roman très agréable à lire, riche en réflexions écologiques (réchauffement climatique, comportement des baleines), en découvertes de populations minoritaires.
Le lecteur accepte volontiers le lyrisme lapon et son petit côté surnaturel, qui relie l'autochtone à la nature, ici plus particulièrement à la mer.
Le seul bémol que je formulerai concerne les personnages. Il m'a été très difficile de m'attacher à l'un d'entre eux. Je les ai tous trouvés distants, plutôt mutiques, ne partageant jamais directement leurs pensées. J'aime entrer en communion avec les personnages, je me sens ainsi plus proche de leurs histoires, leurs revendications ou autres soucis. Mais ici, je les ai regardés à distance, sans me sentir concernée. Et pourtant…
Oui, pourtant, cette histoire est bien celle de notre époque : les enjeux climatiques au coeur de l'océan arctique.
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Je suis allée en Finlande il y a quelques années aussi j'étais assez curieuse de lire ce livre, pensant y retrouver certains éléments que j'avais aimé à l'époque.
Bon, m'étant cantonnée au sud de ce pays alors que cette histoire se déroulant principalement dans le Nord de la Finlande, j'avoue avoir été un peu plus dépaysée que prévu… ici, pas de forêts à perte de vue avec des étangs à foison, mais un paysage sauvage avec la mer comme horizon.
Une jeune femme, Aapa, retourne en Laponie, parmi les membres de sa communauté ( une minorité que je ne connaissais pas, les kvenes ) pour deux raisons : son travail, et aussi parce que sa grand-mère est en fin de vie. Aapa travaille pour une compagnie pétrolière et elle n'est clairement pas à l'aise en retournant chez elle. de plus, elle semble refuser d'évoquer le souvenir de sa mère, décédée dans des circonstances particulières.
Le personnage principal n'est finalement pas Aapa, ( pas très attachante , il faut le dire ) mais la mer, omniprésente dans cette histoire.
L'auteure a un style sec, âpre, difficile à suivre par moments, mais malgré cela, j'ai relativement bien aimé cette histoire, même si je ne crierais pas au coup de coeur.
Je remercie Babelio pour son opération masse Critique ainsi que les éditions Seuil pour l'envoi de ce livre. Je saluerais aussi la couverture, que je trouve particulièrement jolie et réussie.


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Merci à Babelio et aux éditions Seuil pour me proposer de lire et de donner un avis sur ce roman finlandais.
L'objet en lui-même est agréable, le titre en relief de la tranche est du plus bel effet ainsi que la couverture qui fait penser à une composition d'algues.
J'avoue avoir eu un peu de mal au début de l'ouvrage avec la langue finnoise ou sa traduction qui donne un phrasé parfois déconcertant. Exemple : « Les gars de notre pays, ils ne doivent pas savoir que faire le plein la nuit n'a qu'une seule conséquence : la merde vole plus loin que le javelot ».
Mais, comme toujours avec la littérature, on s'y habitue, on rentre dans le rythme particulier de la langue, on trouve nous-même la ponctuation qui nous sied le mieux…
Alors l'histoire peut dérouler son intrigue.
Celle-ci est articulée autour de la mémoire d'un accident et des traces qu'il a laissées dans la communauté kvène dans laquelle retourne l'héroïne, Aapa, ou Auruura selon qui la nomme, car chaque personne, chaque chose a plusieurs noms… Tout comme il y a plusieurs vérités, plusieurs versions d'un même évènement, plusieurs manières de présenter une même parole… Soyons honnêtes : on ne connaitra pas LA vérité de l'accident de 1959, celui-ci restera dans la brume glaciale de l'océan arctique, l'auteur ne nous fera pas le plaisir de cette narration là…
Il reste donc l'ambiance, le décor, les questionnements. Si je résume mon ressenti, je dirais que c'est un roman impressionniste en noir et blanc. Par petites touches d'odeurs, d'images, de sons, elle essaie de faire ressentir l'ambiance tellement particulière de ces zones de latitude extrême, ou les nuits et les jours s'étirent et disparaissent.
Mais comme c'est à travers le filtre des émotions de l'héroïne, on ne comprend pas toujours très bien les situations, les rapports entre les habitants, et on n'imagine que très partiellement la vie des habitants et saisonniers vivant là-bas.
Bien sûr, le fond de l'histoire est également écologique et met en scène rétrospectivement des préoccupations environnementales qui existaient apparemment dans les années soixante-dix ou quatre-vingts au moment du début de l'exploitation des gisements de pétrole de la mer du Nord et qui résonnent aujourd'hui avec l'actualité de l'extraction des hydrocarbures. Car avec les températures qui s'élèvent dans ces latitudes, c'est l'exploitation du sous-sol de l'océan (de moins en moins) glacial arctique qui est concerné. le programme de recherche sur les ressources pétrolières de l'Arctique de l'USGS (United States Geological Survey), a estimé les réserves non découvertes à 90 milliards de barils pour le pétrole, 1,669 billion de barils pour le gaz naturel et 44 milliards de barils de gaz naturel liquide, pour l'essentiel en mer…Notre civilisation énergivore a encore de beaux jours devant elle, au grand dam des baleines qui sont finalement les tristes victimes de ce roman puisque l'auteure nous explique via son héroïne que l'exploitation sous-marine de pétrole semble provoquer de graves conséquences sur leur santé…
C'est finalement ces mammifères marins que l'on comprend le mieux dans ce roman d'ambiance qui s'inscrit dans la veine contemporaine des préoccupations écologiques dans une zone assez peu connue de notre petite planète.
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Le premier livre de l'auteur, « De neige et de cendres » fut une belle découverte, un thriller très édifiant sur les conditions de vie dans un camp finlandais lors de la dernière guerre mondiale. J'avais beaucoup aimé. Dans ce deuxième roman « La mémoire des mers » la mer et son environnement sont à l'honneur.
1959, le Comté de Finnmark, région à la frontière de la Norvège, la Finlande et de la Russie, un grave accident se produit et brise la vie d'Aapa. La petite fille perd sa mère et se retrouve défigurée.
A l'âge adulte Aapa quitte tout pour les États-Unis. 20 ans plus tard, sa grand-mère est au plus mal, et la jeune femme décide de revenir au pays lors d'un reportage que son entreprise pétrolière organise. S'en suit un retour aux sources, une redécouverte de son passé.
Ce roman est une ode à la mer, aux animaux qui la peuplent, ainsi qu'une dénonciation du réchauffement climatique qui s'annonce déjà lors des années 60.
Aapa est une écorchée vive, son passé la tourmente et son mal être est toujours là. le personnage n'est pas du tout sympathique et je dois dire que j'ai pas éprouvé beaucoup d'empathie pour elle. La fin explique cela...
La narration est froide, saccadée emplie de ce pays glacial et de l'océan Arctique. Les baleines, les orques, les ours y ont une place principale, la pollution des mers aussi qui contamine tout.
En somme un roman en demi-teinte qui m'a surtout touchée pour son côté écologique sur le réchauffement climatique ainsi que pour les différentes anecdotes sur la vie des habitants de cette région, chasseurs de baleines et témoins de l'impact précoce de la pollution humaine et pétrolière sur la nature arctique.
Un grand merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée et aux Éditions le Seuil pour cette découverte.
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Année 1980, Aapa revient en Laponie après plus de vingt ans d'absence. Elle vit désormais à l'étranger et travaille dans la communication. Son retour sur les terres de son enfance, dans son village natal, a pour but d'y réaliser un documentaire pour une compagnie pétrolière.

Mais ce travail la ramène aussi en 1959, lorsqu'un accident en mer a tué sa mère, Lilja. Elle faisait partie d'une équipe de biologistes partie à bord d'un navire afin d'y étudier l'Océan Glacial et les raisons de la mort de plusieurs mammifères marins.

Le rapport d'enquête n'a jamais été dévoilé, laissant ainsi la famille sans réponse.

Aapa n'a pas d'autre choix que de remuer le passé et de découvrir la vérité.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture.

La mémoire des mers” est le second roman de l'autrice que je lis. J'avais beaucoup aimé “Un pays de neige et de cendres" lu l'année dernière qui abordait tout un pan de l'histoire de la Finlande durant la Seconde Guerre mondiale.

Dans ce nouveau livre, elle nous conduit au sein du peuple kvène, minorité ethnique, vivant dans le Finnmark, région de l'Extrême Nord de la Norvège. Là-bas, on vit essentiellement de la pêche et du commerce du poisson et de la baleine.

L'héroïne retrouve ses racines, mais reste traumatisée par son histoire familiale et le drame qu'elle a vécu enfant. Son retour au pays lui rappelle cet événement dont elle n'a jamais pu faire le deuil.

C'est en retrouvant de vieilles amitiés que les secrets se dévoilent.

Son enquête l'amène alors sur les traces de la crise climatique et des forages pétroliers, au coeur de l'océan Arctique.

Par une alternance de textes entre ses découvertes et l'écriture d'un journal de voyage, nous découvrons un portrait de femme saisissant au coeur d'un pays touché par les enjeux écologiques.

Une très bonne lecture avec laquelle j'ai passé un bon moment.

Lien : https://labibliothequedemarj..
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