Poème à une vierge inconnue
Sur les rives lointaines des amours oubliés
J’ai croisé le chemin d’une Déesse
Elle portait en son cœur le poids des années
J’ai lu en son regard une immense détresse
Sur un cheval ailé, devant moi elle est passée,
J’ai tendu la main, mais n’ai pu la toucher
Alors sur les berges crépusculaires d’un lac isolé
L’animal sacré respectueusement l’a déposée
Allait-elle dans le royaume des catacombes ?
Rejoindre un amant depuis longtemps disparu
Après quelques instants, je la perdis de vue
Je l’imaginais pleurant à genoux sur une tombe.
Pour un regard d’elle à jamais je me serais damné.
Las ! Ayant attendu longtemps je ne la revis plus
Ainsi vont pour toujours les amours inachevés
Alors selon le corbeau, je dis “jamais, jamais plus.
Dans quel rêve, dans quelle réalité l’avais-je entrevue ?
Était-elle Circé, magicienne en son île d’Océa ?
Ulysse voyageur égaré, en son amour espéra
Mais il se perdit après avoir contemplé la belle dévêtue
Je l’imaginais sirène au chant mélodieux et perfide,
Attirant le voyageur imprudent sur les récifs de sa beauté
Entre songe et fantasme, pour quelle réalité ?
Déesse des océans marins elle devenait mon guide.