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Citations sur Chroniques du ciel et de la vie (18)

Fermi formulait sa célèbre question < < Où sont-ils ? Je ne les vois pas autour de moi > > vers les années 1950, à une période où sévissait ce qu'on a appelé la "terreur nucléaire". Deux puissances ennemies, les USA et l'URSS, s'affrontaient dans une guerre froide, armée chacune de milliers de mégatonnes d'ogives nucléaires installées dans des silos souterrains ou sous-marins et prêtes, à tout instant, à détruire le camp adverse. Nous savons depuis la publication des archives du Kremlin qu'à plusieurs reprises des incidents ont failli déclencher l'assaut catastrophique qui aurait pu rayer l'humanité de la planète.
Fermi faisait alors la remarque suivante : une civilisation qui aurait atteint le niveau technologique requis pour visiter l'univers arriverait vraisemblablement, à peu près en même temps, à maîtriser l'énergie nucléaire et à fabriquer des bombes atomiques.
D'où la question angoissante : quel est l'intervalle de temps moyen, pour une civilisation donnée, entre le début des communications spatiales et le déclenchement d'un conflit qui éliminerait une espèce intelligente, ou, du moins, l'affaiblirait au point de décourager tout effort spatial ?
Telle était donc, formulée implicitement par cette interrogation, la raison du pessimisme de Fermi face à la possibilité de vie intelligente extraterrestre : elle existe peut-être, mais elle ne dure pas. Elle s'autodétruit.
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Certaines étoiles, nous le savons, sont beaucoup plus vieilles que le Soleil. Leurs planètes pourraient donc être habitées depuis plus longtemps que ne l'est la Terre. Les hypothétiques civilisations qui s'y seraient développées pourraient avoir atteint un niveau technologique bien supérieur au nôtre.
Or après seulement quelques décennies de développement des techniques astronautiques, nous pouvons déjà quitter notre Terre et explorer la surface d'autres planètes du système solaire... Nous ne sommes pas en mesure de rejoindre les étoiles voisines, mais, au rythme où la science et la technologie progressent, nous pourrions y accéder dans un avenir pas trop lointain. Rappelons qu'à la fin du XIXe siècle les vitesses maximales atteintes par les véhicules de fabrication humaine étaient inférieures à cent kilomètres à l'heure alors qu'à la fin du XXe elles dépassent les trente mille kilomètres à l'heure. Quelles seront-elles en 2100 ? en 3000 ?
A la lumière de ces remarques, l'objection de Fermi s'énonce de la façon suivante : si d'autres intelligences existent, et si elles se sont engagées dans l'industrie astronautique, il n'y a aucune raison de penser que certaines d'entre elles ne soient pas déjà capables d'explorer le domaine des étoiles de la Voie lactée et même celui des galaxies extérieures. Leurs cosmonautes pourraient vraisemblablement débarquer sur notre planète et se retrouver parmi nous. Fermi regarde autour de lui et n'en voit pas.
Quelles pourraient être les raisons pour lesquelles nous n'aurions pas encore été visités (ni même contactés...) par ces extraterrestres ?
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Contrairement à ce qu'on a cru longtemps, les planètes ne sont pas des corps totalement isolés. Par le jeu de ces incessantes collisions météoritiques, elles échangent de la caillasse (...)
Les implications de ces nouvelles découvertes sont fascinantes. Les planètes pourraient s'ensemencer mutuellement. La vie terrestre vient peut-être d'une autre planète du système solaire. Des martiens, sous forme bactérienne, sont peut-être déjà venus sur la Terre. Et peut-être sommes-nous tous, à l'origine, des "petits hommes verts".

(au sujet de la "panspermie")
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Des phénomènes liés au périple du Soleil autour du centre de la galaxie auraient également pu influencer notre biosphère : par exemple, la plongée du soleil dans une de ces nombreuses nébuleuses opaques que nous observons dans la Voie lactée, même à l’œil nu. Le soleil parcourt une révolution complète autour du centre galactique en environ deux cent millions d'années. Au cours de son existence, il a traversé plusieurs dizaines de fois les bras spiraux de notre galaxie, contenant chacun sa cargaison de nébuleuses opaques.
Quels pourraient être les effets sur la biosphère d'une plongée du système solaire dans ces nuages sombres ? Vraisemblablement, une diminution substantielle de l'insolation solaire pendant plusieurs millions d'années. Certains auteurs ont tenté de relier ces passages obscurs aux grandes extinctions de notre paléontologie terrestre...
Autre risque évité : un passage du Soleil suffisamment près d'une autre étoile, à moins d'une année-lumière par exemple. Résultat vraisemblable : une perturbation importante des orbites planétaires ; les planètes seraient éjectées soit vers le Soleil, soit dans l'espace interplanétaire, avec évidemment des répercussions catastrophiques sur la vie terrestre.
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Le phénomène qui, plus que tout autre, aurait pu jouer un rôle majeur sur l'évolution de la vie, serait l'explosions d'une étoile en supernova au voisinage du système solaire. Un tel évènement, qui ponctue la mort d'une étoile massive, peut s'observer jusqu'à plusieurs milliards d'années-lumière. Pendant plusieurs jours, l'astre brille comme plus d'un milliard de soleils.
Éclatant à quelques années-lumière de notre planète (la distance des plus proches étoiles), une supernova pourrait vraisemblablement éradiquer la vie sur les terres émergées. La vie aquatique serait mieux protégée parce que l'eau absorbe le rayonnement gamma (...)
La permanence de la vie continentale nous apprend qu'aucune supernova n'est venue déverser ses mortels rayons gamma à faible distance du Soleil pendant le dernier milliard d'années de la vie terrestre.
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La vie a pu apparaître puis disparaître plusieurs fois, éliminée par des collisions particulièrement dévastatrices. Ce n'est donc peut-être pas un hasard si les plus vieilles traces de vie terrestre ne dépassent pas quatre milliards d'années. C'est à partir de cette période que les bombardements ont beaucoup diminué.
(au sujet des chutes de météorites sur la Terre)
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La quatrième extinction, il y a environ deux cents millions d'années, met fin au règne des ammonites, mollusques à structure spiralée dont la forme rappelle celle des cornes de bouc.
Peu de temps après cet évènement apparaissent les premiers dinosaures et les premiers mammifères. Parmi ces derniers, nos ancêtres les plus lointains sont des petits rongeurs nocturnes qui évoluent peu. Au contraire, les dinosaures se multiplient, occupent bientôt tous les territoires disponibles, des régions polaires aux zones équatoriales, se diversifient, prennent toutes les dimensions, de quelques décimètres à quelques dizaines de mètres, et deviennent les maîtres du monde.
Une météorite nommée Chixculub ( du nom de son lieu d'impact au Mexique) va bouleverser tout cela, après avoir gravité autour du Soleil quelque part entre Mars et Jupiter, pendant des milliards d'années, se voit lentement dévié vers notre Terre par le champ de gravité des planètes voisines. En moins de trente secondes, il traverse l'atmosphère et s'écrase dans le golfe du Mexique, dégageant une énergie équivalant à des millions de bombes atomiques de grand format.
Des monceaux de pierres, liquéfiées sous le choc, s'élèvent dans l'espace et retombent un peu partout sur la Terre. L'atmosphère s'échauffe localement à plus de mille degrés, et les forêts s'enflamment. D'opaques nuages de fumée sombre obscurcissent le ciel pendant des mois. Les rayons du Soleil ne peuvent les traverser, ce qui entraîne une interruption de la photosynthèse et une longue période de froid intense.
Grâce aux recherches géologiques dans les couches rocheuse témoins de ces évènements, nous pouvons maintenant reconstituer les phases du retour de la vie après le choc, identifier les espèces colonisatrices et leurs successeurs.
Nous ne savons pas comment les mammifères ont réussi à survivre à cette catastrophe planétaire. Mais ils sont toujours là, alors que les grands dinosaures ont disparu. Et, à leur tour, ils se diversifient rapidement. Leurs restes fossilisés apparaissent dans les couches géologiques postérieures à celle de l'extinction. Les premiers primates (qui vont donner les grands singes) sont déjà là il y a cinquante-cinq millions d'années, dix millions d'années seulement après la collision. L'évolution se poursuit à vive allure jusqu'à l'apparition des hominiens, il y a environ cinq millions d'années. Aujourd'hui, les humains, tout comme auparavant les dinosaures, sont les maîtres incontestés de la Terre dont ils occupent pratiquement toute la surface.
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Les vivants existent de leur plein droit et n'ont pas à se justifier d'exister. Les mots "espèces nuisibles" et "mauvaises herbes" ne sont que le reflet d'un préjugé séculairement ancré selon lequel les plantes et les animaux sont là pour nous servir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire. Ces termes sont la traduction directe de notre égocentrisme (ou anthropocentrisme), de notre ignorance et de notre étroitesse d'esprit. Les animaux considérés comme nuisibles ne le sont que pour nous ; et il en est de même des herbes prétendument mauvaises.
En réalité, nous ne sommes qu'une espèce parmi tant d'autres. Ajoutons, en passant, que, face aux extinctions multipliées dont nous sommes aujourd'hui responsables, nous méritons, plus que toute autre, le qualificatif d'espèce nuisible.
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