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2,68

sur 85 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un bon roman noir doublé d'une belle réflexion sur le processus de création littéraire.
Après avoir été enthousiasmée par la lecture de Todo está perdonado qui évoquait avec élégance et humour la transition démocratique (que La tristesse du samouraï abordait avec la légèreté d'un char d'assaut), je me réjouis de voir que Rafael Reig est de retour avec un roman de bonne facture.
Carlos, aspirant écrivain rongé par l'amertume et l'alcool, décide de passer la fin de semaine dans la sierra de Guadarrama avec son fils adolescent Jorge. Cette randonnée dans la montagne lui offre enfin l'opportunité de renouer avec lui des liens qui n'avaient pas résisté à un divorce houleux. Avant de partir, il laisse à son ex-femme Carmen le manuscrit de son roman intitulé Sur la femme morte. "Le problème, avec les polars, était déjà bien pire que leur manque d'originalité: il s'en vendait de moins en moins." Et Carmen s'y connaît. Elle est sous-directrice commerciale pour un groupe éditorial.
Pendant que Jorge et son père crapahutent dans la sierra en tentant tant bien que mal de communiquer, Carmen se plonge dans la lecture du roman dont nous prenons connaissance en même temps qu'elle.
Là où le lecteur ne voit dans la prose de Carlos qu'une bien pâle copie de Pas d'orchidées pour Miss Blandish de James Hadley Chase, l'ex-femme appréhende ce récit alambiqué de kidnapping comme un roman à clé. Elle y voit des références particulièrement dures à ses amours défuntes: "Le lecteur? Quel lecteur? Ce roman s'adressait à une unique lectrice, elle." Carmen projette peu à peu ses angoisses sur la relation entre le père et le fils, angoisses amplifiées par l'impossibilité de joindre par téléphone les deux intéressés. Et si Jorge était en danger?
Cette réflexion passionnante sur la création et le rôle du lecteur qui serait tout le temps tenté de lire "Ce qui n'est pas écrit" est brillamment servie par une habile structure narrative ainsi que par son atmosphère oppressante. le nombre restreint de personnages donne une illusion de huis-clos d'autant plus déroutante que les protagonistes se trouvent dans des lieux éloignés. L'intrusion de la fiction dans le réel est subtile, Reig utilisant les grilles de mots croisés d'un des personnages du polar de Carlos comme premier mot du chapitre suivant. Les quatorze mots à insérer dans la grille ne laissent d'ailleurs aucune place à l'optimisme. La désillusion sur le couple est totale. On songe à No llames a casa, de Carlos Zanon. Madrid est moche, sa banlieue est sordide et même le beau parc naturel de Guadarrama qui enthousiasma en son temps Gautier et Dumas devient sinistre. La lecture de Ce qui n'est pas écrit fut quant à elle un véritable plaisir.

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Huit clos madrilène.

Carlos et Carmen sont séparés, difficilement remis d'un mariage raté fait de disputes, de tromperies, d'alcool et de souffrance psychologique, entre domination et rancoeur.
Malgré leurs différents, ils restent en contact pour leur fils Jorge, adolescent fragile, chouchouté par sa mère, terrorisé par son père, en constante demande d'amour et de reconnaissance.

Carlos organise une randonnée camping avec Jorge, et laisse à Carmen les épreuves d'un roman en sollicitant son avis d'éditrice.
Le livre sous forme de thriller plutôt glauque, peuplé de personnages improbables et de situations scabreuses interroge Carmen sur les motivations de son ex-mari. Que doit elle comprendre entre les lignes de ce torchon d'écrivaillon raté? Sa lecture entre peu à peu en résonance avec le vécu de leur couple, créant une peur, une introspection angoissante.
D'autant qu' il faut bien constater que la balade bucolique avec sacs à dos et duvet ne s'annonce pas comme une promenade de santé.

Un livre déroutant, sinistre, avec sa petite dose de perversion pas vraiment romantique.
Il faut reconnaitre une maitrise dans la construction mêlant trois histoires. L'angoisse monte incontestablement mais la narration semble patiner, préférant nous entrainer vers des réflexions sur l'estime de soi, la frustration, la culpabilité, la manipulation des individus.
Les chapitres alternent la mère lisant, le livre se dévoilant, les hommes se confrontant. Et puis, les mondes parallèles semblent se croiser, se rattraper, mêlant insidieusement les faits et personnages.

Se glissent au fil des pages, une réflexion sur la création littéraire, sur le trio [auteur-livre-lecteur], et le concept que chaque fiction est appropriée de multiples façons, par ceux qui la reçoivent.

Merci aux éditions Métailié pour une découverte "noire" insolite.
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Carlos emmène son fils, Jorge, en weekend à la montagne. C'est l'occasion pour lui de se rapprocher de cet enfant qu'il ne voit que rarement depuis sa séparation avec Carmen. Seulement, il n'est pas très simple de créer du lien avec un adolescent de 14 ans… Ce weekend, c'est aussi l'occasion de reprendre sa place de père, et de faire un homme de ce fils un peu bébé, un peu trop gros.
Carmen, elle, se réjouit et s'inquiète à la fois de ce weekend. Carlos a laissé, avant de partir, un manuscrit sur sa table. Une note indique qu'il souhaite juste qu'elle le lise. Dès les premières pages, Carmen est troublée par les éléments sordides qu'il contient, d'autant que cette fiction évoque une réalité, celle de sa rencontre avec ce jeune poète talentueux sans le sou et sans relation. Au fur et à mesure de cette lecture noire et scabreuse, le doute s'insinue en elle : pour quelle raison Carlos lui a-t-il confié ce manuscrit ? S'agit-il d'une revanche sur le passé, d'un avertissement, ou d'une intention ? "Mais pour elle, il n'était pas si facile de continuer à lire : elle en savait trop. Elle en lisait trop, plus que ce qu'il y avait dans la page : elle lisait ce qui n'était pas écrit. Peut-être que c'était ça, l'obstacle : elle cherchait quelque chose entre les lignes et ça l'empêchait de voir ce qu'elle avait sous les yeux."

J'avoue avoir eu vraiment beaucoup de mal avec la première moitié de ce roman, qui mélange pour l'essentiel trois points de vue : celui de Carlos, celui de Carmen, et des passages de "La femme morte", le manuscrit cause de bien des interrogations. L'univers décrit est sordide, avec un intérêt particulier pour tout ce qu'il y a en-dessous de la ceinture, et pas qu'à des fonctions reproductives. Les personnages m'ont paru stéréotypés, engoncés dans un contexte (le loser qui veut faire ses preuves, l'adolescent malhabile, la femme partagée entre assumer ses actes et culpabiliser) qu'ils n'ont visiblement et masochistement pas envie de quitter. L'auteur semble n'avoir aucune compassion ni aucune affection pour ces héros malmenés qui hésitent entre brutalité envers eux-mêmes et les autres, élucubrations répétitives sur des évènements du passé, culpabilisation à outrance, etc… Enfin, des réflexions plus ou moins philosophiques, ésotériques et, grosso-modo, démagogiques, sur les liens entre un auteur et un lecteur viennent ponctuer un texte qui évoque une histoire au point mort. "L'auteur est dans le livre, pas dehors. C'est le livre qui, pour être lu, nous oblige à imaginer qu'il a un auteur. Nous inventons l'auteur comme nous inventons des dieux." Mais si j'interprète bien les intentions de l'auteur (ce dont je ne mettrai pas ma main à couper!), cette première moitié de l'ouvrage sert à planter un décor, un contexte, à donner au lecteur une représentation de l'histoire et des personnages, de façon à pouvoir le surprendre dans la seconde partie du livre.

Puisqu'on en parle, j'ai trouvé cette seconde moitié du livre plus intéressante. le point de vue de Carlos est moins présent ; à la place, on suit un peu les pensées de Jorge. Comme Carmen, je me suis surprise à essayer de lire, entre les lignes, ce qui n'était pas écrit, pour deviner ce qui le serait. le roman sordide tourne au roman noir, pour nous amener à un final fataliste.
Rafael Reig tisse, avec plus ou moins de bonheur, différents thèmes dans cet écrit étrange : la place du père, les illusions sur les autres, les liens auteur-lecteur, l'échec, la fiction et la réalité (qu'un peu de réalité se retrouve dans une fiction, passe, mais l'inverse ?) etc… Au final, on s'apitoie sur ces personnages qui portent malgré eux le masque que d'autres leur ont donné : ils n'arrivent pas à trouver leur place, coincés par ce qu'on attend d'eux, ce qu'ils pensent que les autres attendent d'eux, par ce qu'ils attendent d'eux-mêmes. Dans ce piège des illusions, les fantasmes deviennent un écran de fumée réel qui peine à masquer une réalité pitoyable.
Un roman sombre que j'ai, au final, plutôt apprécié. Je remercie Babelio et les éditions Métailié pour cette lecture.
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Rafael Reig est un petit manipulateur. Ce qui n'est pas écrit se devine ? S'imagine ? S'oublie ?
Si c'était un contrat, ce qui n'est pas écrit ne serait juste pas écrit.
Mais dans la littérature, cela ouvre le champ des possibles.
L'avantage d'un titre à la fois aussi évocateur et aussi flou est qu'il permet de lire plusieurs histoires en 1.
Ça tombe bien - oh mais quelle coïncidence - ce roman à 3 voix propose 2 histoires qui se font face, se répondent, s'entremêlent, se confondent par moments. le procédé littéraire des 3 voix qui se renvoient les unes aux autres séduit beaucoup au début puis lasse un peu. le gimmick étant trop appuyé et la finesse relative. Cela n'empêche pas que le lecteur va se triturer pour tenter de lire entre les lignes et y chercher une symbolique qui donnera des indices sur la fin. Fin qui sera, en fait, difficile à anticiper.

Un roman court certes mais intense, chargé de lourdes émotions. Totalement nihiliste. Entre renoncements, espoirs brisés et futur incertain. Un roman qui happe dès les premières pages pour laisser exsangue au bout de 100 pages. Puis viennent flottements et répétitions comme évoqué ci-dessus.

Des personnages abimés, gris, qui alignent les mauvais choix et ne s'en attribuent jamais le malheur et la maladresse. On se voit toujours mieux que ce qu'on est et les autres n ous voient souvent moins bien que ce que l'on pense être. Ou l'inverse. Ça crée forcément un équilibre. le mieux étant de ne se soucier d'aucuns avis. Ça fait gagner du temps.

Doublé d'une réflexion sur l'écrivain et son lecteur. Pertinente et très juste donnant les clés de lecture du présent ouvrage. Qui manipule qui ? L'écrivain qui promène le lecteur selon son bon vouloir ou le lecteur qui s'approprie l'histoire selon sa sensibilité en y ajoutant son passif ? Ça dépend bitch ! L'auteur doué te manipulera, l'autre ne posera même pas sa plume dans les tréfonds de ton coeur. 3/5

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Métailié Noir pour m'avoir fait découvrir un auteur étonnant et passionnant.
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Jorge vit, depuis le divorce de ses parents, avec sa mère Carmen. C'est un gamin mal dans sa peau, timoré, encore trop dans les jupes de sa mère. Son père, Carlos, vient le chercher pour passer un week-end entre hommes en montagne. En partant, Carlos laisse à Carmen le manuscrit d'un roman qu'il vient de terminer, un polar assez sordide. Celle-ci en commence la lecture, et découvre rapidement de nombreuses similitudes avec la réalité, ce qui la trouble et l'inquiète…

A la lecture du résumé, je craignais de me retrouver dans une sorte de clone de « Sukkwan Island », ce dernier étant un roman marquant, mais particulièrement éprouvant pour le lecteur, une histoire dont j'avais eu beaucoup de mal à me remettre. Mais, malgré quelques points communs, « ce qui n'est pas écrit» n'est pas vraiment comparable au roman de David Vann.

Je dois toutefois avouer un sentiment partagé à l'issue de la lecture de ce thriller psychologique vraiment noir.

D'un côté, il faut bien reconnaître qu'il est difficile de lâcher cette histoire prenante, bien construite, dont on souhaite vivement connaître le dénouement (tout en le redoutant). Il faut également avouer que, comme Carmen, je suis tombé dans ce piège tendu par l'auteur, cherchant moi-même à lire au-delà des lignes, à échafauder des scénarios sur « ce qui n'est pas écrit », en imaginant forcément le pire.

Cependant, un sentiment de malaise ne m'a pas quitté tout au long de la lecture. Il y a tout d'abord tous ces personnages pour lesquels il est difficile de ressentir la moindre sympathie, en particulier les trois membres de cette cellule familiale éclatée, lesquels ne semblent décidément avoir que peu d'estime pour eux-mêmes. Les sentiments ambivalents du père vis-à-vis de son fils, ce mélange d'amour et de haine, sont notamment assez dérangeants. J'ai aussi été gêné par ce «roman dans le roman », cette histoire totalement glauque, qui fatalement ne pouvait bien s'achever. Je n'ai en outre pas apprécié ces scènes de sexe vulgaires, dégradantes. Et l'auteur semble en outre entamer une réflexion sur la relation entre l'auteur et le lecteur (qui a le pouvoir en littérature : celui qui écrit ou celui qui lit ?), mais la laisse à mon sens en suspens, inachevée.

Je remercie en tout cas Babelio et Métailié de m'avoir envoyé un exemplaire de ce roman, grâce auquel j'ai pu découvrir Rafael Reig.
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Dans ce roman, Rafael Reig souhaite montrer les rôles de l'auteur et du lecteur.
" Celui qui écrit a le pouvoir, celui qui lit se soumet."
J'avoue que l'auteur m'a bien fait sentir qu'il menait le jeu, détenait le dénouement et moi, pauvre lectrice, j'étais soumise à tourner les pages pour comprendre enfin où il voulait nous emmener. En plus, ce petit malin ajoute des définitions de mots croisés en fin de chapitre avec la solution en début de chapitre suivant. Les cruciverbistes sont enchaînés.
Jorge, quatorze ans part en randonnée avec son père Carlos. C'est la première fois que les deux hommes se retrouvent seuls depuis le divorce un peu houleux des parents sept ans plus tôt.
Carmen, la mère qui travaille dans l'édition se retrouve donc seule pour le week-end avec tout de même un manuscrit à lire. Mais par n'importe lequel, c'est celui que son ex-mari lui a laissé en évidence avant d'emmener Jorge.
Le troisième plan est le sujet du manuscrit, une histoire d'enlèvement d'une jeune femme par un groupe d'hommes violents et lubriques.
L'auteur alterne ces trois récits. Celui assez sordide de l'enlèvement dans le roman de Carlos et ceux d'une part des difficultés de communication entre Jorge, peu dégourdi et un père viril qui peut être violent sous l'emprise de l'alcool, et d'autre part de l'angoisse de Carmen qui trouve beaucoup de ressemblances entre son ex-mari et un des ravisseurs de son roman.
" Peut-être qu'elle n'était pas en train de lire ce roman, ce qui était écrit, mais qu'elle en rajoutait."
L'auteur pousse son idée jusqu'au final avec une incursion du roman dans la réalité et une fin ouverte qui laisse peut-être enfin un choix au lecteur.
Si la construction et l'idée du roman dans le roman sont assez géniales, j'ai eu plus de mal à me réjouir du style. Bien évidemment, Carlos est un piètre écrivain et son roman sombre souvent dans les bassesses du roman noir vulgaire avec des effets de style grossiers ( " comme d'un mur mal ravalé, il s'était détaché d'elle le crépi de l'arrogance, le plâtre de l'orgueil, la chaux vive de la confiance en soi…"). Peut-être sont-ce des effets de traduction, mais j'ai souvent grimacé sur certaines comparaisons ou certains registres lexicaux.
Ce roman est donc intéressant pour sa mise en abîme, pour identifier les rôles de l'auteur et du lecteur. La montée progressive de l'angoisse et la construction m'ont facilement pris en otage mais le style me semble empathique et l'expression des sentiments assez sommaire. Toutefois, les adeptes de l'angoisse psychologique seront ravis.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Excellente idée de départ : un père et son fils partent en excursion, la mère ou ex-femme reste angoissée en ville, un manuscrit étrange entre les mains. L'auteur a la bonne idée d'alterner les chapitres : ceux consacrés aux garçons, ceux qui parlent de la mère et ceux concernant le manuscrit. Dans ceux-ci, le héros, Riquelme est amateur de mots croisés, et chaque chapitre se finit par une définition (avec emplacement du mot dans la grille) ; le mot qui entre dans les cases est celui qui débute le chapitre suivant, celui qui concerne l'excursion en montagne. Tout commence bien pour le lecteur, moins pour Jorge qui ne sait quoi dire à son père. Et puis assez vite, l'histoire tourne en rond, chaque personnage se posant des questions sur le même événement sans vraiment faire avancer le roman ; on a aussi la version d'un même fait vu par les yeux de Carlos, puis par ceux de Jorge, répétition d'autant plus inutile que l'on sentait aisément dans les yeux de Carlos la réaction de Jorge.
De même Rafael Reig brosse à gros traits malhabiles l'effritement de l'amour, les rapports père-fils, les haines et rancoeurs des uns et des autres, ça manque de finesse et de minutie. Un roman plus ramassé, plus court aurait gagné en densité et en intérêt. Si au départ, on pouvait penser à Sukkwan Island de David Vann avec une tension dès le départ parce que père et fils ne s'entendent pas, on est à l'arrivée avec un roman qui s'il n'est pas inintéressant ne parvient pas à l'égaler.
Une déception (toute relative) que ce polar espagnol.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Carlos emmène son fils Jorge en montagne pour un week-end entre hommes, c'est sa mère qui l'élève et il le voit très peu. Carmen restée en ville tombe sur un manuscrit laissé chez elle par Carlos, un polar scabreux, énigmatique et terriblement efficace. Pour Carmen la fiction va alors se fondre dans la réalité et pour nous également. Thriller psychologique très habilement construit, nous ne pouvons le lâcher. Nos peurs se projettent dans le roman alors que rien n'y est écrit.
Un livre foisonnant, passionnant traitant de nombreux sujets sans donner de morale juste pour les faits. Cela va de l'alcoolisme, du pouvoir de la mère quand les parents divorcent et que l'enfant est un enjeu et un otage, de la brutalité masculine et de son inverse de la sensibilité d'un homme. Il parle également de ce que les gens exigent de nous ou de ce que nous avons l'impression qu'ils exigent, de la perception faussée qu'à un adolescent sur son père, de l'art et de l'écrivain, de la fragile corde entre la réalité et la fiction qui peuvent se rejoindre parfois et enfin il parle de l'imagination , de la relation entre l'écrivain et celui qui le lit. C'est un très bon roman, le suspens est maintenu jusqu'à la dernière page. Autant dans la réalité que dans la fiction, l'on s'attend au pire. Et la fin est à la hauteur du roman, formidable. Ce n'était pas si facile de retomber sur ses pieds après tant de digressions dans le réel et l'imaginaire mais l'auteur l'a terriblement bien réussi.
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Ce qui n'est pas écrit est un roman psychologique réussi grâce à une trame originale qui fait monter la tension et qui accroche bien le lecteur, mais qui possède quelques défauts dans le style, et qui (entre autres) n'a pas réussi à éveiller la moindre empathie pour l'un des personnages et qui me laissent du coup sur une impression partagée..................................
Lien : http://stephanieplaisirdelir..
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Rafael Reig, écrivain espagnol, est un habile romancier.
Ce qui n'est pas écrit propose deux histoires en une. Assez ingénieux !
Celle que vivent réellement les personnages du roman et celle écrite par l'un d'entre eux.

Carlos et Carmen sont séparés depuis plusieurs années et c'est celle-ci qui élève principalement leur fils de 14 ans, Jorge.
Le père et l'enfant doivent passer un weekend entre hommes, à crapahuter dans la montagne. Un temps pour se retrouver espère Carlos, pour essayer d'établir une communication entre lui et cet enfant qu'il voit très peu, qu'il trouve renfermé et maladroit. Cet enfant trop couvé par sa mère, qui a peur de lui et qui n'est guère enchanté de se retrouver seul avec son père.
Carmen reste à Madrid et découvre chez elle un manuscrit laissé par Carlos avant de partir.
Intriguée, elle entame la lecture de ce polar et perçoit dans ses lignes de nombreuses ressemblances avec la réalité. Elle ne peut s'empêcher de psychoter, d'identifier à tour de rôle son fils et elle-même aux différents personnages, comme si Carlos avait voulu lui faire passer un message menaçant à travers son écrit.
À tort ou à raison ?

Le récit alterne donc 3 sortes de chapitres différents. le texte du manuscrit de Carlos, que le lecteur découvre en même temps que Carmen. Une histoire d'enlèvement sordide, pas super folichonne et pas très passionnante à lire. Nettement plus intéressants sont les chapitres consacrés au point de vue de Carmen, d'un côté, presque recluse dans le cocon de son appartement et hypnotisée par sa lecture, et de l'autre, les chapitres racontant la confrontation entre le père et le fils au sein d'une nature un peu inquiétante, remplie de craintes et d'incompréhension.

La mère tente de joindre son fils au téléphone mais en vain. Son père le lui a confisqué.
Il n'en faut pas plus à Carmen pour donner encore plus de crédit aux menaces qu'elle voit cachées de partout dans le polar de Carlos. Et nous-mêmes, dans notre position de lecteurs réels, nous faisons prendre au jeu et nous demandons également, tout comme elle, si la clé de ses angoisses (et donc le fin mot de ce thriller) ne se trouve pas bel et bien à la fin du polar écrit par son ex-mari.

Plus que le suspense, qui est loin d'être à couper au couteau, j'ai aimé la construction originale de ce roman (deux pour le prix d'un !) et cette réflexion sur l'interaction possible entre un lecteur et un auteur à travers un livre.
Qui manipule qui ?

Mais au final, ce thriller psychologique se résume surtout au triste constat d'échec d'une relation familiale pourrie par des erreurs de part et d'autre, des rancoeurs, des ambitions frustrées et un manque de communication.
Et l'on se rend compte, contrairement à ce qu'on pourrait penser au début, qu'il n'y a pas le bon parent d'un côté et le mauvais de l'autre
Pas très gai tout ça... bienvenue dans un roman noir et froid.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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