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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Palme d'or distribuée à ce roman pour son attente de lecture. Une libraire me l'avait conseillé. J'en ai parlé à une amie qui me l'a offert. Lu quelques pages et oublié. Il a suffit du confinement pour que je replonge dans ce petit pavé. La vie de quatre personnages hommes, dont l'auteur. Il semble que les autres soient des avatars. Grande richesse de texte. Pas facile de suivre le fil. Déroutant. Tour à tour captivant ou ennuyeux ou drôle selon les sujets : finance, obsession et vulgarité sexuelles, l'automne, cambrure des pieds, traders qui se foutent complètement des salariés alors qu'il est si facile de gagner des dolls (millions de dollars). de bons passages, mais au final trop c'est trop. Saturation jusqu'à l'écoeurement de l'argent et du sexe comme dans les trois romans que j'ai lu de lui. Il n'y aura pas de quatrième.
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Je précise tout de suite que je fais un commentaire bien que je n'aie pas fini le livre .

Un écrivain parisien parle .
On va tout savoir. Il s'appelle Eric Reinhardt, il a écrit : Demi-sommeil, le moral des ménages, et Existence, dont il a eu des critiques élogieuses dans le Monde, Elle , etc., que, quand elles sont élogieuses, il affiche sur ses murs. Il écoute aussi les émissions de radio qui en parlent, dont l'une (dont il nous retranscrit l'intégralité), pas élogieuse du tout, mais suffisamment habilement « écrite » pour qu 'on comprenne que tous ces animateurs de France Culture sont des gros connards. Il travaille dans une mansarde de 12 m2, mais le plus souvent au café Nemours où il commande des cafés serrés et drague vaguement des clientes. Il a deux enfants, Leonardo et Donatien, qui partagent le délicieux rituel du petit déjeuner familial. Il a une femme formidable qui s'appelle Margot qui, tel le prince pour Cendrillon, l'a sorti du bourbier pour en faire un homme qui, certes, reste un pauvre type désespéré, mais s'épanouit chaque automne, où il croit retrouver une certaine plénitude.
C'est narcissique à souhait, mais comme bien souvent ces hommes déchirés où côtoient l'infantile et le désespoir, sont plutôt touchant (quoique sans doute impossibles à vivre).

À côté de ce récit, deux histoires parallèles, des productions de l'écrivain suppose-t'on, des images transformées de lui-même (ou de ce à quoi il a échappé?) suppose-t'on aussi, deux hommes falots (comme lui?) incapables de s'affirmer, professionnellement en perpétuel échec, face à leurs femmes tendrement exaspérées. Leur incapacité au monde a marqué définitivement son empreinte sur leurs fils dont on va ensuite suivre les parcours dissemblables.

Donc c'est assez formidablement écrit, plein d'idées ingénieuses, de digressions surprenantes. J'ai souvent été assez admirative, amusée, voire emportée, mais aussi souvent lassée, voire exaspérée face a cette logorrhée créative qui frise parfois le pédant. On a l'impression qu' Éric Reinhardt a participé à un atelier d'écriture où le maître disait : donnez-vous à fond, allez-y au maximum et même plus, rajoutez-en, montrez votre génie, plus il y en a mieux c'est, et surtout ne coupez rien ! On a l'impression que Reinhardt nous dit : regardez comme j'en rajoute,comme je suis un écrivain inventif, qui ne recule devant rien, aucune hyperbole, comme je me roule dans la médiocrité des autres (entre autre) pour en faire mon écrit quotidien le plus brillant.

Reinhardt ne limite donc ni l'incontinence verbale, ni les redondances volontaires, ni tout un panel de figures de style répétitivement appliquées (phrases nominales enchaînées, allitérations, anaphores, accumulations), ni les pages, les pages, les pages qui courent imbues de leur propre qualité mais n'apportent rien l'une à l'autre.

Ah ! Il y met de l'ironie et un humour alternativement pince-sans rire ou carrément basique, mais avec un tel sérieux... C'est brillant, brillantissime, parfois, mais, même si je me dis que cela cache la faille, (ou la béance ?) j'en arrive vite à trouver que cela s'exhibe de façon hystérique. Tout cela est troublant ! oui, c'est vraiment troublant, ce mélange d'humilité et de suffisance, de désarroi et de légèreté, cette accumulation multiple, déchaînée qui, en tout cas, ne peut laisser indifférent.

J'en étais là dans ma lecture et mes réflexions, j'avançais avec l'intention d'aller jusqu'au bout, dans une certaine curiosité qui se partageait entre les personnages du livre et le personnage de l'auteur. Et puis, d'un coup, page 275, j'ai été submergée. Après 10 pages de description du Palais-Royal puis 10 pages d'un dialogue ininterrompu, merveilleusement rendu mais parfaitement inintéressant, j'en ai eu marre, j'ai saturé. Je me suis dit que si ça se trouve, les 300 pages qui me restaient à lire pouvaient n'être que la continuation de ce dialogue, pourquoi pas, encore une trouvaille provocatrice de Reinhardt ? D'un coup, le destin Laurent Dahl et d'Éric Reinardt m'indifférait complètement et je me suis dit que le génie, même torturé, est vain quand il m'ennuie

J'ai fermé le livre. J'ai repris la citation ci-dessous, que j'avais noté page 103, qui montre qu'Eric Reinhardt partage sans doute avec moi un questionnement sur lui-même : est-ce de l'arrogance ou de la sincérité ? Les deux sans doute , beaucoup de questions n'ayant pas de réponse dans la vie.


" - Regarde ! Lis ces phrases ! du brio ! de l'invention ! Une verve authentique ! Des trouvailles ! de l'humour ! Il parle d'une satire survitaminée ! Et drolatique ! Il écrit que ton livre est drolatique ! Et qu'il est brillant ! Il déplore à chaque ligne que tu brilles ! - Et le truc du marionnettiste trop malin ? - Tu vas pas te plaindre qu'il te trouve malin ! - Et formidablement satisfait ! C'est aimable comme observation ? Marionnettiste formidablement satisfait ? - Mais il souffre ! Tu le surprends en pleine souffrance de gourmet littéraire ! Je crois qu'elle est drôle son existence de gourmet littéraire ? Comment veux-tu qu'il accepte que tu prennes du plaisir ? Mais c'est immoral ! Elle est immorale, ta vie, pour la plupart des gens, c'est immoral ce qu'on vit ! Et en plus les provoques, tu les cherches, tu t'amuses en écrivant ! Tu claques les mots et les trouvailles comme d'autres claqueraient du fric et sortiraient leur carte Gold !"
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Quatre récit s'entrecroisent dans ce livre. Laurent Dahl, Patrick Neftels, Thierry Trockel. Un trader millionnaire qui s'enfuit abandonnant femme et enfant après des opérations financières à haut risque qui l'ont rattrapé, qui en profite pour revenir sur l'écoeurant licenciement de son père. Un enfant traumatisé d'avoir vu son père se suicider devant lui, alors qu'il l'y avait peut-être lui-même poussé. Une loque humaine enfermée en permanence dans sa chambre à vomir des insultes à la télévision. Et entre leurs histoires toutes plus glauques, plus dégradantes, plus burlesques et plus dramatiques, un certain Eric Reinhardt décide de louer une cave au Palais-Royal pour avoir un nouvel endroit inspirant où écrire, se voit proposer par sa voisine de soixante ans l'exceptionnelle opportunité d'une conférence à Gênes mais sans lui expliquer le sujet du rassemblement ni sur quoi il devra parler, ou encore est invité à écrire le journal de bord de la création du nouveau projet de danse d'un grand chorégraphe.

Cela fait longtemps que j'ai refermé ce livre et plus ma réflexion avance, plus j'en conclus qu'il n'a ni queue ni tête. le système des quatre histoires en parallèle ne m'a pas convaincue. J'attendais désespérément qu'elles finissent pas se rejoindre. Elles le font, mais d'une manière si artificielle et décevante, que je me suis demandée si ça valait vraiment le coup de les lire jusque là. de plus, les personnages ayant des parcours tout aussi glauques et lugubres les uns que les autres, ils sont facilement interchangeables et j'ai fini par tous les confondre, parce que je n'arrivais pas à replacer chacun dans son parcours. Pourtant leurs histoires, prises séparément, m'ont plutôt plues. J'ai tout simplement adoré l'histoire du dîner avec le patron (je crois qu'il s'agit du patron du père Patrick Neftels) qui tourne à la catastrophe à cause d'une sortie d'autoroute ratée et d'un mélange d'alcool et de médicament, et que le père en question essaye de rattraper en achetant un tableau à l'épouse de son patron lors d'une exposition dans une galerie. Burlesque et hilarant!
Quand à l'histoire de l'écrivain, je ne sais qu'en penser. Ses aventures d'écrivain, avec la recherche d'un endroit pour écrire qui paraît si loufoque à son entourage, ses explications sur la nécessité d'écrire et ses sentiments quand il le fait, tout cela m'a beaucoup plu. Même si toute les recherches, les découvertes concernant l'art ou encore l'économie m'ont paru très longues et bien trop complexe, j'admets que nous assistons réellement à un écrivain qui s'imprègne de la réalité pour donner ensuite corps à ses livres et j'ai trouvé cela intéressant. L'histoire de la mystérieuse conférence, elle aussi, m'a intriguée, jusqu'à ce que son mystère en soit complètement révélé et là encore, tombe complètement à plat.
Ce qui m'a rappelé qu'à plusieurs reprises, l'auteur raconte avoir été démoli par les spécialistes de critiques littéraires qui lui ont reproché de ne pas savoir écrire, d'être un écrivain de la classe moyenne, et il évoque aussi le mépris dont il fait l'objet de la part des grands pontes de la littérature, qui tourne presque au complot politique. Là, je grimace. Parce que bon, ce n'est pas un livre grand public, vu les acrobaties narratives auxquelles il se livre et surtout vu les références intellectuelles, culturelles et commerciales qu'il se donne. Tout le monde ne peut pas se payer le luxe de commenter une représentation de Médée à l'opéra ou d'être fasciné par les chaussures fabriquées par Christian Louboutin. Si Eric Reinhardt essaie de nous faire croire qu'il est un représentant de la classe moyenne qui tente d'infiltrer le monde aristo des auteurs, il va falloir m'expliquer pourquoi il a déjà vu des Louboutins en vrai et pourquoi il est qualifié de “doué comme c'est pas permis” et d'”époustoufflant” par sa propre quatrième de couverture qui cite les mots des journalistes du Nouvel Obs et de Télérama et se contente d'une laconique ligne qui ne présente rien de l'intrigue. de là à ce que je le trouve suffisant, voire méprisant, il n'y a qu'un petit pas…
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Plutôt que de dire que je n'ai pas aimé ce livre, je vais plutôt dire que je suis passée totalement à côté. Pour tout dire, j'ai hésité plusieurs fois à en abandonner la lecture (ce qui n'est pas très fréquent chez moi).
Difficile de résumer "cendrillon". Eric Reinhardt nous raconte plusieurs histoires, des tranches de vie. On peut suivre, entre autres, la vie d'un jeune trader qui jongle avec les millions de dollars et qui passe à côté de sa vie et celle d'un homme hanté par son passé, qui sombre dans le rejet de la société. Les personnages ont un profil assez similaire : ils sont tous issus de la classe moyenne et en ont gardé une sorte de complexe d'infériorité, ils ont tous un rapport conflictuel avec leur père dont ils ont une image négative. L'auteur nous livre aussi des choses plus personnelles (son amour pour l'automne, sa passion pour sa femme ...).
Si j'ai aimé le style d'écriture (il y a effectivement des passages magnifiques), j'ai eu du mal avec les nombreuses ruptures de rythme (on passe sans arrêt d'une histoire à une autre) et avec certaines scènes assez crues (dont je n'ai pas toujours compris en quoi elles servaient l'histoire). C'est un livre déroutant car foisonnant. L'auteur parle d'une multitude de sujets qui auraient pu faire l'objet de plusieurs livres.
Vous l'aurez compris, c'est un livre dont je ne conseille pas particulièrement la lecture.
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J'ai été très déçue par ce livre. Autobiographie mêlée de plusieurs histoires. Confus et parfois affligeant par des descriptions détaillées de non sujets... J'ai caqué sur une colique dont on ne finissait pas! Un brin suffisant aussi... Bon! je passe à autre chose et je ne ferai pas remonter la moyenne de ce livre sur Babelio.
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Entreprenant et un brin racoleur, Eric Reinhardt nous entraine dans une spirale où ses personnages, en quête de reconnaissance et de réussite, remettent en cause le schéma existentiel de leur héritage familial. L'écriture est tendue, mordante, et parfois maximaliste. L'auteur savoure l'instant magique. Il n'est jamais aussi convaincant que lorsqu'il décrit des scènes complètement délirantes comme un pilotage d'hélicoptère plutôt osé et dangereux au-dessus d'une école, des séances d'insultes orgiaques devant un poste de télévision ou des envois mail à teneur pornographique douteux. Mais au final, il ne reste que l'impression diffuse qu'un grand vide occupe la vie de ces êtres contemporains, inaptes à faire leur place dans un monde continuellement changeant mais en permanence identique.
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Six cents pages parfaitement inégales composent ce roman qu'on n'a pas toujours envie de poursuivre, qu'on n'a pas forcément envie d'apprécier. Composition originale avec plusieurs entrées, écriture heurtée ou fantasque par moments, mais souvent belle, maîtrisée, arguments sociologiques discutables, mais présents, tout cela fait qu'on n'abandonne pas en chemin, tout en rongeant son frein !

Drôle de roman, drôle d'auteur, irritants l'un et l'autre, le second étant le narrateur épisodique du premier. le canevas, volontairement complexe, tourne autour d'Éric Reinhardt lui-même, que ce soit lui qui raconte ou qu'un tiers relate les faits de ceux qu'il nomme ses avatars, Laurent Dahl, Patrick Neftel ou Thierry Trochel, dont les destins sont peut-être ceux que lui-même aurait pu avoir.
Le premier, issu d'une famille très ordinaire et dont le père, honni par son fils, n'a jamais réussi à s'imposer, parvient à être l'associé d'un très talentueux trader, et devient richissime à force de spéculations. Mais à prendre des risques de plus en plus périlleux, on ne voit pas toujours la conjoncture se retourner.
Le second est un raté cynique qui à force de déconsidérer son père, un homme faible et porté à se ridiculiser, l'amène à se suicider sous ses yeux. Mortifié par la culpabilité, il s'enfonce alors dans l'inexistence et le dénigrement général, s'enivre de tags sur les murs de sa ville (des poèmes de Mallarmé !), et s'apprête à devenir terroriste.
Le troisième est un obsédé sexuel, fou de sa femme ou plutôt de l'image qu'elle produit sur des photos et qui veut l'entraîner dans une affaire d'échangisme.

L'auteur-narrateur est-il aussi un détraqué, comme ses personnages ? Différemment dira-t-on, et pourtant comment interpréter ses obsessions dont il nous sature les méninges : que de pages sur l'automne, sa saison préférée, la seule où il se réalise ! que de pages sur le Palais-Royal ! que de pages sur les pieds de Margot ! que que de pages sur les mécanismes de la finance et de la spéculation !
Sa voisine du quatrième l'envoie faire une conférence à Gênes puis cherche à l'en dissuader car « C'est un piège » où cherchent à le faire tomber ceux qui considèrent qu'Éric Reinhardt n'appartient pas à la caste des « bourgeois intellectuels de gauche ». Il met alors le doigt sur sa position de victime d'un déterminisme social, lui le « mal-né », et voilà qui explique son rejet par une parie de la critique. Éric Reinhardt se définit ainsi par ses ennemis, les médias en premier lieu, rétifs à son style, à son écriture, à sa personne aussi peut-être.

« Cendrillon », titre qui repose sur un parallèle entre la pauvre souillon du conte, promise à une ascension sociale spectaculaire et le narrateur, est-il un mauvais roman ? On peut en effet lui faire bien des reproches, fatras verbal autorisant le déchainement, l'exaltation, l'excès, éloge ou plutôt complaisance vis-à-vis de la violence, agie ou verbale, de la vulgarité, de dialogues conflictuels et logorrhéiques, manque de retenue quand le narrateur s'exprime et fait part de ses obsessions climatiques, érotiques ou urbanistiques, place abusive accordée aux mécanismes techniques de l'enrichissement par la spéculation boursière, etc.
Je reste sur ces reproches pour juger le roman, même si je reconnais avoir trouvé au sein de cet amphigouri plus ou moins littéraire, quelques belles pages ou réflexions fortes qui justifient la poursuite de la lecture.
Lien : https://lireecrireediter.ove..
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Le style ne compense malheureusement pas la complaisance de l'écriture (Ah l'automne, les Louboutin). Déception en regard d'un texte comme Existence.
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