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EAN : 9782742718498
294 pages
Actes Sud (04/06/1999)
2.48/5   20 notes
Résumé :

Bruno est à Las Vegas pour affaires. La chaleur est caniculaire, l'architecture exubérante, les femmes lascives et provocantes. Judith, la New-Yorkaise gracile, n'est pas son genre - mais si charmante...

Il se laisse happer par le désir et le rêve.

Cette rencontre va marquer une césure douloureuse et réorienter le cours de sa vie. Il pourra dire avant, et après, à vingt-six ans.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bruno vit avec Margot à Paris. Lors d'un voyage d'affaires à Las Vegas il tombe amoureux de Judith. Dès lors il est déchiré entre ses deux amours et devra faire un choix, un choix qui apparaît uniquement à la fin du livre dans une scène de ménage avec Margot qui offre l'un des rares bon passage du livre parce que concret, réaliste, crédible, bien écrit, dramatique.

J'ai trouvé excellente une autre scène, celle d'un entretien de recrutement avec un patron d'entreprise où l'humour et l'ironie de l'auteur excellent. Après la lecture du dernier roman d'Eric Reinhardt "Comédies française" je me confirme que l'auteur exprime le mieux son talent dans les portraits cyniques de personnages (Ambroise Roux dans "Comédies françaises") ou les descriptions ironiques de scènes de la vie quotidienne (ici la scène du recrutement, à lire en "citation", ou ailleurs encore la rencontre sur un salon professionnel d'une femme commerciale à la poitrine avantageuse ou d'un patron qui lui laisse sa carte de visite).

Pour le reste ma lecture de ce roman à a été pénible et je rejoins les deux avis précédents sur Babelio. Les personnages ne sont pas attachants, plutôt superficiels, saisis dans l'instant dans des scènes dont on ne gardera pas un souvenir impérissable.

Mais, je reviens sur cette scène final où Bruno affronte Margot et apparaît enfin, sérieusement analysé cette fois, le dilemme de Bruno qui aime deux femmes en même temps pour des raisons différentes. Margot est une femme assez froide, maîtresse de ses émotions, rationnelle et intelligente, Judith est sensuelle, spontanée, pleine de vie. Pour avoir vécu le même dilemme au cours de ma vie, je sais que cette scène tient la route et représente une torture de devoir se justifier devant l'autre, d'être placé devant l'obligation de choisir entre deux femmes qu'on aime pour des raisons différentes.
Pour autant, cette scène ne rachète pas le roman, et j'en déconseille la lecture, sauf si on veut parfaire sa connaissance de l'oeuvre de Reinhardt puisque "Demi-sommeil" est son premier roman.

Par exemple, entre le premier roman"Demi-sommeil" et le dernier roman "Comédies humaines", on retrouve cette même obsession de l'auteur pour les rencontres incroyables et fortuites de personnes qu'on a rencontrées ailleurs. Dans "Demi-sommeil", Bruno aborde à Paris une femme qu'il croit être Judith et cette fausse Judith prononce pourtant les mêmes phrases que Judith avaient prononcées. Dans "Comédies humaines", Dimitri, de la même façon, croit reconnaître à Paris une femme qui l'a subjugué en Espagne. L'auteur est fasciné par les hasards de la vie, la notion de destin, l'infini des possibles qui s'offrent dans une vie, ces moments où votre vie peut prendre telle ou telle orientation selon les choix que vous pouvez faire, il ressent le vertige de ces possibilités dans un espace-temps qui finit par vous enserrer quand même parce que votre vie inexorablement se déroule d'une façon unique et vous fige pour toujours dans ce que vous êtes. Seul l'avenir peut encore vous laisser espérer trouver le meilleur, faire la bonne rencontre, trouver l'âme-soeur, le grand amour, la relation idéalisée. Les personnages de Reinhardt sont de grands idéalistes désabusés par la vie.
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ayant entendu du bien de son auteur, je me suis procuré ce demi-sommeil.
Cet ouvrage relate les tribulations d'Hugo qui, lors d'un voyage à Las Vegas pour son travail d'étude sur les poissons, rencontre Judith.
Elle sera comme une grande expérience dans une vie relativement terne avec sa femme Margot notamment.
Le style n'est pas ébouriffant à mon sens. Des références comme Beckett ou autres mais bon, ça reste assez faible.
Les personnages ne nous sont pas très sympathiques et manquent de relief.
Il y a quelque chose mais gâté par la lâcheté, l'opportunisme des personnages. C'est à n'y rien comprendre.
Les scènes de sexe sont assez nombreuses et ratées à mon sens.
Comme un témoignage d'une déchéance de l'homme contemporain, perdu dans ses plaisirs, ses marottes, ses lâchetés.
Mieux exprimé par Houellebecq à mon sens. Les personnages féminins me semblent assez ratés également.
Bref une grosse déception.
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Après avoir lu "le système Victoria" que j'ai apprécié, j'ai souhaité lire son première roman et là, grosse déception. L'ensemble est assez brouillon et manque de relief même si, par endroit, l'écriture que j'ai retrouvée dans "le système Victoria" commence à poindre.
Bref, l'auteur a bien évolué par la suite et il est préférable de passer tout de suite à ses romans plus récents.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Allongé sur une méridienne, Bernard Brochard lisait un livre ancien habillé d'une reliure en cuir ; un labrador qui bondissait dans la pièce étreignit la standardiste, dressé sur ses pattes postérieures comme un animal de cirque. Brochard leva négligemment la tête, ferma son livre avec un claquement sec et s'approcha, la standardiste s'était éclipsée ; je suis Bruno Stepffer, balbutia-t-il en s'entendant à peine, nous avions rendez-vous à dix-huit heures ! Brochard lui désigna un coin salon, Bruno posa sa sacoche par terre et s'installa dans un fauteuil en cuir ; le labrador dansait sur la symphonie, courant d'un bout à l'autre de l'immense pièce, improvisait des chorégraphies furieuses en bondissant sur la moquette. Vêtu d'une veste gris perle à col Mao, d'une chemise blanche sur un puissant thorax, d'un pantalon cigarette à fines rayures, Bertrand Brochard était d'une élégance et d'une beauté stupéfiantes ; Bruno s'était attendu à trouver un home gris, terne, myope, adipeux, l'équivalent d'un robinet d'évier. Enchanté de faire votre connaissance !, commença Brochard en élevant la voix pour se faire entendre, votre courrier a retenu toute mon attention ! Je vous remercie !, répondit Bruno en tentant de percer les accords de la symphonie, c'est très aimable ! Brochard avait déposé son livre sur la table, Bruno inclina la tête et découvrit qu'il s'agissait des Pensées de Pascal ; aucun papier, aucun dossier, aucun parapheur ne traînait nulle part dans la pièce, la table du directeur n'accueillait en tout et pour tout qu'un téléphone design et un stylo Mont-Blanc. Pour quelles raisons avez-vous répondu à cette annonce ?!, reprit Brochard avec un sourire malicieux ; vous vous intéressez aux robinets ? Ca commençait bien, le manager désoeuvré l'entraînait d'emblée sur une pente savonneuse, il semblait pourtant parfaitement évident que personne ne s'intéressait a priori aux robinets ; il était impératif d'éviter cet écueil inaugural avec talent, sous peine d'être congédié avant la fin de la symphonie. Il n'est pas dans mes intentions d'essayer de vous faire croire que j'ai toujours rêvé de travailler dans la robinetterie !, répondit Bruno en renvoyant au directeur général son rictus malicieux, ni que mon expérience dans les publications aquariophiliques me conduisait tout naturellement vers ce secteur d'activité ! Du genre : des poissons aux robinets, il n'y a qu'un pas ! Non !, poursuivit-il en s'arrachant la gorge, je n'aurai pas l'outrecuidance d'aller jusque-là ! En revanche, l'expérience et les techniques que j'ai acquises peuvent être mises au service de n'importe quel secteur d'activité ! Robinets, sèche-cheveux, abrasifs industriels, peu importe, hurla-t-il, du moment qu'il est possible de mettre à profit mes compétences ! Brochard considéra Bruno longuement, sortit un gros cigare d'une poche de sa veste, considéra sa texture rêche de la même manière attentive qu'il avait considéré Bruno et ferma doucement les yeux ; le rythme de la symphonie s'était ralenti, cet adagio lascif devait être son passage préféré, les mots "abrasifs industriels" continuaient à résonner désagréablement comme des cymbales dans la tête de Bruno. Le directeur général rouvrit les yeux, promena une langue discrète le long du cigare et sourit. Je vous ai convoqué pour voir quelle tête vous aviez !, reprit-il, pour voir la tête du type dont l'expérience est résumée dans les deux pages que j'ai reçues ! Comment pouvez-vous m'expliquer, ou vous expliquer à vous-même, qu'on puisse passer des études que vous avez faites à cette expérience élitiste de vendeur de poésie, puis à ce poste de promoteur international de publications sur les poissons, puis à cette extravagante expérience de free-lance que vous décrivez dans votre curriculum vitae, puis à cette candidature qui vous fait courir le risque d'associer votre destin à celui d'une firme de robinets ! Je peux vous dire tout de suite, cher ami, et sans doute pour votre plus grand soulagement, que vous en correspondez pas du tout au profil du poste ! Le labrador cessa ses sprints circulaires puis s'approcha du coin la langue pendante, reniflant soudain l'entrejambe de Bruno ; il écarta poliment l'animal avec un vague sourire gêné, Brochard considérait la scène avec amusement. Pour quelles raisons ma candidature ne vous semble-t-elle pas adaptée au profil du poste ?!, déclara-t-il pour détourner l'attention du directeur général ; Ne considérez-vous pas la variété de mes expériences comme un atout ?! Si, sans aucun doute !, hurla Bertrand Brochard, il ne s'agit pas de ça ! De quoi s'agit-il alors!, enchaîna Bruno en écartant la truffe fouineuse du labrador, de quoi s'agit-il ! Le directeur général désigna la silhouette de Bruno d'une main descriptive : commençant son long périple accusateur par sa chevelure, elle l'acheva six secondes plus tard par ses chaussures ; cette démonstration silencieuse terminée, il alluma son cigare. Bruno avait croisé les jambes et, de la manière la plus naturelle et pacifique qui soit, un sourire artificiel sur les lèvres, tentait de maintenir le labrador à bonne distance ; il devait lutter simultanément, opération délicate en l'occurrence, contre l'animal, la symphonie, la fumée du cigare et la troublante beauté du directeur général, qui profitait des explorations fantaisistes de l'animal pour hasarder des coups d'oeil circonspects sur son entrejambe : il n'avait jamais connu d'entretien plus épuisant. Cette esthétique particulière porte un nom, cher ami, conclut Brochard : dandysme ! Et je ne pense pas qu'elle soit particulièrement appréciée des industriels rudimentaires avec lesquels nous travaillons ! Plus sérieusement, ajouta-t-il, j'ai l'intuition qu'un tempérament rêveur comme le vôtre, car il n'est pas contestable que vous êtes un jeune homme sensible et idéaliste, peut difficilement s'accommoder des préoccupations bassement matérialistes de nos clients ! Vous pouvez me contredire naturellement !
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