Les liens se forment plus rapidement sur internet… Dans ces échanges virtuels prolongés se mêlent les sensations paradoxales d’une distance géographique qui sécurise et d’une très grande proximité dans la discussion. On est chez soi, protégé, sans le poids d’un regard posé sur soi. De plus, on idéalise l’autre, et l’on en vient très vite à raconter des choses que l’on n’aurait pas dites en tête à tête à un ami.
Et puis, parce que j’étais plus expérimenté – ou juste plus con -, il me semblait qu’il ne fallait pas tout donner tout de suite à l’autre.
Ce monde absurde, trop souvent infâme, je vais continuer à y vivre. A ma façon... Peut-être poursuivrai-je ce récit... Ou bien tout s'arrêtera. En attendant, je marche aux côtés de Romain et de Yuna, qui ne me quitte plus. D'un pas déterminé j'avance, plus près des morts que des vivants.
Moi, je vais plus au cinéma. Avec ma femme, on regarde des séries séries tous les soirs : dès que vous avez fini un episode, ils vous balancent le suivant ; une vraie drogue, tout le temps disponible. llimitée. J'ai lu une interview du boss de Netflix, vous savez ce qu'il disait ? Leur seul concurrent... vous savez ce que c'est ? C'est le sommeil des gens !
[ modération de contenu internet ]
- Vous raisonnez mal, Daniel... Le problème, c'est que vous analysez les choses avec votre affect, alors que ce qui compte, ce sont NOS règles. Et il se trouve que les roux ne font pas partie d'une catégorie protégée.
Daniel resta un instant coi.
- Je comprends pas, dit-il en se penchant en avant, si on écrit 'Je déteste les Noirs', ce sera effacé ?
- Evidemment, répondit Géraldine.
- Si on écrit 'Je hais les femmes', aussi ?
- ... Et c'est normal, acquiesça-t-elle.
- Bien sûr que c'est normal. Mais pourquoi pas les roux ?
- C'est comme ça. Les roux ne sont pas considérés comme une communauté victime de racisme ou d'oppression, ils n'entrent pas dans une catégorie protégée.
- Donc si un gamin se moque des rouquins et incite ses copains à les frapper, [on] s'en lave les mains ?
(p. 98-99)
D'un pas déterminé j'avance, plus près des morts que des vivants.
Les liens se forment plus rapidement sur Internet. Dans ces échanges virtuels prolongés se mêlent des sensations paradoxales d'une distance géographique qui sécurise et d'une très grande proximité dans la discussion. On est chez soi, protégé, sans le poids d'un regard posé sur soi. De plus on idéalise l'autre. Et l'on en vient très vite à raconter des choses que l'on n'aurait pas dites en tête à tête à un ami.
Un matelas, un sceau. Elle parcourut une énième fois du regard l’endroit où elle se trouvait. Quel objet serait susceptible de l’aider à s’évader ? Pourrait-elle l’étrangler avec sa chaine s’il essayait de s’en prendre à nouveau à elle ? Elle doutait d’y parvenir. Il était sec, mais fort. Que lui ferait-il si elle échouait ?
Chaque jour on piétine nos droits , et la majorité des gens ne disent rien, par ignorance ou par lassitude. Il n’y a qu’à pas le tolérer et ils arrêteront…
On est déjà des justiciers ! On agit en dehors des règles et je dis juste qu'il faut arrêter d'idéaliser les lois et les peines qui vont avec: elles sont subjectives, selon les pays et selon les époques.