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Citations sur S'adapter ou mourir (77)

(...) j’ai peut-être un plan pour un boulot, du genre inespéré dans ta situation, à mon avis : pas besoin de conduire, même pas besoin de faire d’efforts ; il faut passer la journée derrière un ordi, à regarder tout un tas d’images. Du genre violentes apparemment, mais… c’est ton truc, les images violentes, non ? Payé un peu plus que le SMIC, dans le genre, tu trouveras pas mieux. C’est un contact à moi qui bosse dans la société qui gère ça. Je sais qu’ils cherchent du personnel et je peux l’appeler pour toi.
Intrigué, je me penchai en avant et demandai :
— Mais c’est quoi ce boulot ?
— Ils appellent ça de la modération de contenu, j’ai pas beaucoup plus de détails.
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En vérité, je me dois ici d’être plus honnête : j’ai longtemps fait semblant de ne pas savoir quelle était la raison du problème, alors que je pense la connaître. Il s’agit d’un non-dit dans ma famille, quelque chose que mes parents, malgré leur bienveillance et leur bonne humeur apparente, ne verbalisaient pas. Un secret, durant mon enfance. Un tabou, sur lequel je peine encore à mettre des mots, même par écrit, car on ne m’a pas montré l’exemple.
La sœur de mon frère est morte, avant ma naissance. Je dis sa sœur, alors qu’il s’agit également de la mienne, car lui l’a bien connue. Et aimée, je le sais. Et préférée à moi.
Bertrand n’en parlait jamais. Mes parents faisaient eux aussi tout pour éviter le sujet. Elle n’avait qu’un an et demi de moins que Bertrand et, lorsqu’elle succomba à un lymphome, mes parents, dans leur désespoir et pour ne pas sombrer, décidèrent de faire un nouvel enfant. Moi.
Ma mère et mon père étaient déjà âgés et m’ont chéri, protégé, démesurément. Mon frère, je crois, ne m’a jamais accepté.
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Un matelas, un seau. Elle parcourut une énième fois du regard l’endroit où elle se trouvait. Quel objet serait susceptible de l’aider à s’évader ? Pourrait-elle l’étrangler avec sa chaîne s’il essayait de s’en prendre de nouveau à elle ? Elle doutait d’y parvenir. Il était sec, mais fort. Que lui ferait-il si elle échouait ?
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Il lui avait dit de ne pas crier et de ne surtout pas tenter de s’évader. Il entendait tout, lui avait-il assuré. Par moments, elle présumerait qu’il était loin alors qu’il resterait tout près, sans se manifester, et elle n’aurait aucun moyen de le savoir.
En échange de sa promesse de se tenir tranquille, il avait consenti à ne pas lui remettre le bâillon ni les menottes.
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— Tu comprends pas à quel point je suis lasse ? À quel point j’en ai marre ? Tu vois pas que notre couple est en train de crever ? Et je suis épuisée de le tenir à bout de bras…
Elle grimaçait, sanglotait, m’assommait avec ce qu’elle n’avait jamais eu le courage de m’énoncer aussi clairement. Elle vida son sac, encore un moment, m’expliquant que nos modes de vie étaient devenus trop différents. Que j’étais invivable. Qu’elle ne voulait pas me faire souffrir ; mais à quoi je m’attendais en débarquant ici ? Je l’avais suivie. Je gâchais tout, comme d’habitude, et elle alla jusqu’à me dire, sans gêne – mais sans perfidie non plus, je le pense –, que ce rendez-vous dans cette chambre était l’unique moment qui la rendait heureuse depuis longtemps, hormis les instants avec son fils, et que ça aussi je venais de le bousiller.
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Je parcourus les différents messages et ne mis pas longtemps à découvrir les preuves de ce que je soupçonnais. Ma femme avait une liaison, depuis un peu plus de deux mois, avec un radiologue que je n’avais jamais rencontré et qui exerçait dans la même maison de santé qu’elle. Certains échanges étaient concis, d’autres beaucoup plus explicites. À caractère sexuel mais pas seulement, et c’était cela le plus troublant : il ne s’agissait pas uniquement d’une liaison charnelle, il y avait de l’amour entre eux, je le percevais à la teneur des messages d’Alexandra. Je fus pris d’une sensation de vertige ; je n’explosai pas de colère, ne sombrai ni dans la prostration ni dans la crise de larmes… Je fus comme sidéré de découvrir ce pan de la vie de ma femme, moi qui pensais la connaître si bien. Et beaucoup plus troublé par les sentiments qu’elle exprimait que par leurs parties de jambes en l’air.
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(…) enfin, après trois années d’efforts, mon deuxième film sortit en salles le… 7 janvier 2015.
Le jour des attentats de Charlie Hebdo.
La France en état de choc.
La peur…
Le four, encore.
28 000 entrées, moitié moins que le précédent. L’industrie du cinéma est un milieu où l’on peut vous pardonner une fois… pas deux.
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Je viens d’avoir quarante ans. Et j’ai l’impression que ma vie, si elle était un roman, pourrait se scinder en deux parties, très déséquilibrées. La première, longue, mêlerait mon enfance et mon adolescence, et se prolongerait jusqu’à il y a peu, avec mes premières années d’adulte, incluant ma vie de couple et ma paternité. La seconde commença en 2016, il y a deux ans, et vient sans doute de s’achever.
Tant de choses se sont passées en si peu de temps… Moi qui ai toujours aimé écrire, je ne me sentais pas la force de les raconter jusqu’ici. Je crois que le moment est venu.
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« Les emmerdes, c’est comme les avions de chasse, ça vole en escadrille », disait Jacques Chirac.
Je me souviens, lorsque j’étais enfant, avoir vu ma mère rire en entendant cette phrase et répéter combien elle était vraie… De mon côté, je ne la comprenais pas trop, et ce n’est que des décennies plus tard, alors que j’approche de l’âge que ma défunte mère avait à l’époque, que je perçois à mon tour toute la véracité de cet aphorisme.
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— Tu vas faire tout ce que je te demande… Avec générosité, avec la plus grande des soumissions… Je veux penser que tu m’aimes, je veux y croire, tu comprends ? Que tu m’es dévouée comme une amoureuse l’est à son homme, ou comme une esclave l’est à son maître.
» Tu seras avec moi comme t’es avec lui. Mieux qu’avec lui. Tu seras… inoubliable.
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