Citations sur S'adapter ou mourir (77)
Une autre affirmation sur laquelle les gens prenant de l'âge s'accordent est que le temps passe plus vite quand on vieillit. Comme toute personne sensée, je l'ai évidemment remarqué, cependant je ne pense pas que l'explication de ce phénomène soit d'ordre biologique : elle découle d'une certaine routine - amicale, amoureuse, professionnelle -, notre quotidien devient moins étonnant, moins synonyme d'aventure. Quand la vie nous surprend, quand elle génère de l'euphorie ou la peur de mourir, le rapport avec le temps se transforme. Je doute que les grands aventuriers, constamment en danger, ou les soldats sur le front, aient trouvé que les jours filaient trop rapidement.
J'ai toujours eu une haute idée de l'amitié, autant que du sentiment amoureux, voire au-delà. Et j'étais parfois nostalgique en constatant que les amitiés les plus durables, les plus profondes, se forment généralement durant l'enfance et surtout à l'adolescence. À l'âge adulte, on se fait des compagnons de route, des copains, mais les amitiés qui marquent et qui transforment se font essentiellement durant nos jeunes années.
"Les emmerdes, c'est comme les avions de chasse, ça vole en escadrille", disait Jacques Chirac.
Les temps qui changent ont quelque chose d'insupportable quand on vieillit. Toutes ces informations qui disparaissent. Toutes ces situations qui nous sont chères, qu'on ne revivra plus.
Tout semblait se refermer sur moi : mes métiers, mon mariage. Je perdais la dernière chose qui me préservait un peu de l’échec. Je pris conscience que je n'avais rien construit de solide, tout s'était effondré. Hormis mon fils… Mais n'importe quel con était capable de faire un fils.
Y a des règles, c'est tout, comme dans tous les boulots. Et [lui], faut qu'il arrête de croire qu'il va arriver et tout changer. De toute façon, les seniors, j'en ai côtoyé pas mal dans le milieu du travail, c'est les moins disciplinés, au final ; on dirait pas mais c'est les moins flexibles, les plus têtus.
(p. 127)
Un type charismatique ; s'il avait été là ce soir, vous n'auriez vu que lui, les filles comme les mecs. Mais ça ne le rendait pas hautain : il était comme ça, c'est tout. Et il avait suffisamment confiance en lui pour ne pas enfoncer les gens afin de briller.
(p. 236)
De notre point de vue, c'était le système qui était brutal. Le monde sauvage comme trop souvent le civilisé.
Si les gens savaient à quel point il est facile de pénétrer dans un smartphone et d'avoir accès à ce qui est dit près du micro ainsi qu'à ce qui s'affiche devant la caméra, beaucoup renonceraient à posséder ces appareils.
[Il] utilisait un virus préprogrammé par des hackers (...) qu'il intégrait à une photo - un nu de préférence -, envoyée par la suite depuis un numéro quelconque. Si le destinataire cliquait, c'était fini pour lui : nous avions accès à l'image, au son et à la géolocalisation sans qu'il puisse le deviner. Il est fou de penser que chaque être humain, aujourd'hui, porte constamment sur lui un micro ainsi qu'un traqueur connectés à Internet.
Chaque histoire connaît ses moments charnières. La grande, comme les infinités de petites. Un événement, une rencontre qui fait que les choses s'améliorent ou déraillent au contraire. Qu'elles prennent un tournant décisif, imprévu.