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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avoir dès 1912, décrit des enlèvements d'origine extraterrestre, en avoir supposé le mode opératoire et la finalité fut déjà remarquable. Mais le roman de Maurice Renard n'est surtout pas que cela.
Bien sûr, tous évoquèrent à son propos la fantaisie, la description mystérieuse et policière de ces disparitions, la satire de Conan Doyle… Mais le roman est remarquable aussi de par l'analyse des réactions de l'espèce humaine face à un mystère qui la dépasse.
Loin de la « naïveté » dont on l'accuse, le livre fait preuve d'une étonnante lucidité sur ce que serait notre attitude si nous devions constater la supériorité d'envahisseurs éventuels.
Aujourd'hui, un français Christel Seval, ex-analyste pour le ministère de la Défense n'a fait que reprendre en plusieurs livres touffus, l'étude fine du Péril Bleu.
Le livre de Maurice Renard étonne également par la justesse de ces appréciations sur nos prétentions en matière scientifique et dénonce la vanité de notre conception d'un univers dont la maîtrise supposée ne s'arrête qu'au visible.
Ce constat reste parfaitement exacte lui aussi. le monde des esprits, les présences extraterrestres, angéliques ou maléfiques restent moqués avec mépris par la grande majorité de nos contemporains qui feignent d'en ignorer les plus évidentes manifestations, incapables de les expliquer.

Renard prévient encore : sommes nous au moins sûrs d'être nos propres maîtres ? Ce parasitisme de l'invisible sur le visible ne commande-t-il pas nos volontés prétentieuses ?

Un téléfilm inspiré du roman et réalisé par le poétique Jean-Christophe Averty est séquestré par l'INA. Il n'est donc visible que par ceux qui en paieront la diffusion privée. Seules quelques rares chaînes du Maghreb le programme encore.
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Maurice Renard (1875-1939), n'est, je le crains, plus beaucoup lu. C'est bien dommage, car il fut l'un des pionniers du fantastique et de la science-fiction "à la française". Dans" le péril bleu" (1910), une série de disparitions mystérieuses, trouvera son explication de la plus étrange des manières; des extraterrestres invisibles, enlèvent des être humains pour les étudier et tenter des expériences sur eux. Non dénué d'humour (la parodie des méthodes de Sherlock Holmes) ce roman a certes un peu vieillit, mais cela participe de son charme rétro. PS: Une adaptation télévisée de Jean-Christophe Averty existe.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Archipoche pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération masse critique de la rentrée, sans qui je n'aurais sans doute jamais eu l'occasion de lire Maurice Renard puisque je n'avais pas entendu parler de cet auteur auparavant !

Publié en 1911, ce roman semble assez peu lu de nos jours et pourtant, les sujets qu'il aborde sont tout à fait actuels et n'ont depuis jamais cessé d'être traités en littérature, sous différentes formes.

L'histoire commence à la manière d'une simple enquête dans la campagne montagneuse, lorsque des pillages divers et variés surviennent dans plusieurs villages. En toute logique, chacun cherche à débusquer les coupables de ces vols absurdes afin de mettre fin à cette farce grotesque. Peu à peu, un climat étrange, de méfiance va s'installer chez les habitants alors que les choses dérobées sont toujours plus nombreuses et que l'affaire reste irrésolue. Irrésolu, cela ne peut rester ainsi pour nos personnages qui vont sans relâche chercher à comprendre ce qu'ils ne parviennent ni à voir ni à expliquer, d'autant plus quand les objets volés laissent place à des êtres vivants qui se font vraisemblablement enlever.

Tout ce petit monde bourgeois s'affaire, chacun y va de sa théorie de la plus terre-à-terre à la plus abracadabrante, du scientifique très investi au petit enquêteur improvisé. Maurice Renard traite ses personnages avec beaucoup d'ironie, non sans un certain humour qui m'a quelque peu rappelée la manière satirique donc Barjavel fait preuve vis-à-vis de l'humain dans ses oeuvres.
Les disparitions se poursuivent, s'accélèrent, la terreur se répand. de l'enquête, on glisse progressivement vers une autre dimension : Quel Homme est capable de ces actes ? Si on ne parle pas d'Homme, alors de qui ? de quoi ? Pourquoi ? Comment ? Faut-il y chercher une explication rationnelle, scientifique, spirituelle ?

Si la première moitié de l'intrigue a pour moi un peu trop trainé en longueur et m'a lassée sur la fin (j'avais hâte que l'histoire avance), la seconde moitié accélère significativement la résolution du mystère et nous offre des perspectives très intéressantes (dont je ne donnerai pas les détails pour ne pas en gâcher le plaisir !), jusqu'à un dénouement passionnant. Les réponses qui nous sont données sont assez fascinantes et n'ont selon moi pas pris une ride, car intemporelles et empreintes d'une certaine poésie. La touche d'humour est aussi présente jusqu'au bout et contribue à nous faire sourire.

Ce livre a plus de cent ans et pourtant, il me semble avant-gardiste tant la thématique de la peur de l'inconnu, de l'invisible, de la présence des « autres » nous parle toujours, avec ici un vrai charme désuet lié justement à sa date de parution. Certains concepts sont même vraiment surprenants et modernes pour l'époque, originaux et symboliques à la fois, j'ai totalement oublié au fil de ma lecture que ce livre n'était pas plus récent.

En resurgissant tant de temps après, Maurice Renard nous rappelle que la question de notre place dans l'univers nous fascine autant qu'elle nous effraie, et cela depuis toujours. L'auteur nous dit d'ailleurs: « Regardez. Puis réfléchissez. Puis rêvez. Cela n'est pas impossible ». Cette phrase résume à mon sens parfaitement bien ce roman !
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Bien qu'un siècle depuis sa rédaction s'est écoulé, la magie du Péril Bleu opère toujours. On aurait pu croire que le livre soit démodé, mais il n'en est rien.

Commençant sur un fait divers, l'histoire glisse peu à peu vers l'inconnu des hommes de l'époque. Maurice Renard alterne les genres au fil des chapitres : enquête, fantastique, science fiction, sans jamais perdre le lecteur.

Qu'est-ce que le Péril Bleu ? je vous invite à lire ce classique oublié de la science-fiction française.
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Entre comédie, quand il prend à contre pied les méthodes de Sherlock Holmes, et tragédie, avec les nombreuses disparitions humaines, ce roman reste un ouvrage dur dans le fond, qui donne une bonne claque à l'orgueil des humains.
Le ton est d'abord bon enfant, même après les premières disparitions. Il vire ensuite au sordide quand il se met à pleuvoir des morceaux de corps humains… Un ennemi invisible sème la terreur dans l'Ain en « pêchant » ses victimes sur terre, dans les airs, et leur fait subir des horreurs. En fait, des horreurs pas pires que celles que les humains font subir aux autres êtres vivants de la planète, au nom de la science !
Plus de cent ans après sa publication, ce roman est dépassé en ce qui concerne les détails techniques et scientifiques, mais impérissable en ce qui concerne la description des sentiments dominateurs de la race humaine. Il est bon de la remettre à sa vrai place de temps en temps. Avec ses araignées invisibles, Maurice Renard, en dénonçant notre égocentrisme et en nous poussant à plus d'humilité, est un précurseur dans le genre.
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L'auteur de ce roman de science-fiction est né en 1875. Après des études de droit, il se destinait au barreau. Mais il n'était pas très motivé et écrivait des nouvelles avec un certain succès. Il s'est alors mis plus sérieusement à l'écriture et a rédigé des romans dont certains ont été adaptés au cinéma.
« le péril bleu » est son troisième titre. A l'époque on le compare aux écrits de H.G. Wells, une très bonne référence. le récit tombe dans l'oubli, est réédité en 1955 (avec des passages tronqués) puis d'autres fois. Les éditions de l'Archipel viennent de le remettre au goût du jour dans leur collection Archipoche. Ce format convient bien à ce texte, facile à transporter avec soi, car comme il est addictif, on n'a pas envie de le lâcher.
Mais qu'en est-il d'une histoire datant de 1910 ? Comment a-t-elle vieilli ?
Nous sommes dans le Jura, plus précisément dans le Bugey. Depuis quelque temps, des événements bizarres surviennent et déstabilisent la population. Objets volés, plantes ou branches coupées, animaux disparus, jamais deux fois les mêmes, jamais deux fois aux mêmes endroits. Des farceurs ? Les « Sarvants » (sorte de trolls dans le folklore local) ? Des travailleurs qui ne sont pas du coin ? Chacun y va de sa supposition et les spéculations sont très nombreuses. Des tours de garde sont organisés mais impossible de coincer les malotrus, ils semblent se glisser chaque fois où on ne les attend pas. D'ailleurs de quels moyens disposent-ils ? Il est surprenant de ne pas les voir agir avec une grande échelle lorsqu'ils vont voler une girouette haut placée sur un toit….. Et puis, un jour, ce sont des êtres humains qu'on ne retrouve pas. Là, c'est la panique. Kidnapping, disparition volontaire, accident ? On accuse, on suppute, on enquête, on suppose et surtout on a peur. D'autant plus que les derniers disparus sont des gens de la bonne société, liés à un grand astronome, Monsieur le Tellier. Et si demain, c'était ma famille ?
Au début, on reste dans le Bugey, les superstitions ont bon dos, et tout le monde pense que l'affaire va se régler d'elle-même. Puis la situation évolue, l'angoisse va crescendo. Il faut en parler à Paris. Les gens de la capitale regardent ça de loin, ne sont pas décidés à se bouger. Les habitants du Bugey aimeraient qu'on les écoute, qu'on prenne en considération leurs demandes…
L'histoire se partage entre une enquête policière (ah, la petite moquerie de l'adepte de Sherlock Holmes, que c'est drôle), texte fantastique bien dosé et réflexions sur les liens de l'homme avec la science, son sentiment de supériorité sur le monde du vivant et sur les choix de vie de chaque personne (est-il possible de s'opposer aux volontés de sa famille ?).
Si les méthodes d'investigation sont désuètes, le texte en lui-même se lit bien sans le sentiment de se trouver face à un vocabulaire de « vieux » ou des remarques totalement dépassées. Au contraire, c'est intéressant d'observer les réactions des hommes et des femmes de cette époque face à des phénomènes qu'ils ne peuvent ni expliquer, ni maîtriser. Rien n'a vraiment changé…
Je n'avais jamais entendu parler de Maurice Renard et ce recueil a été une très belle découverte. C'est de la science-fiction comme je l'aime avec un univers réel d'hommes et de femmes ordinaires et quelques faits qui les dépassent, car totalement irrationnels. L'écriture fluide, les rebondissements réguliers maintiennent l'attention du lecteur qui aura des explications et des révélations dans la dernière partie de cet opus.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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J'ai lu ce roman à l'époque où la collection Marabout poche avait un remarquable catalogue SF et fantastique. de Maurice Renard, je connaissais Les mains d'Orlac (il me semble qu'un film a été tiré de cette oeuvre) et l'excellente nouvelle fantastique : "Le brouillard du 26 octobre". Mais "Le Péril bleu" est sans doute la réussite majeure de cet écrivain. Je goûte d'autant plus ce récit que j'habite près du Grand Colombier et que nous avons sans doute échappé, mes proches et moi-même, à un piège tendu par les Sarvants pour nous capturer. Cela doit remonter aux années 80. Passionné de cerf-volant, j'avais emmené ma femme et mes trois enfants au sommet du Grand Colombier pour essayer le dernier modèle que j'avais fabriqué. L'orage menaçait et un vent violent rabattit à chaque fois mon cerf volant vers le sol. Les premières gouttes commençaient à tomber. Nous redescendîmes jusqu' à ma voiture garée 100mètres plus bas. Stupeur: impossible d'entrer dans le véhicule. Les taquets de porte de ma vieille Kadett étaient abaissés et le trousseau de clefs oublié à l'intérieur. Pourtant j'étais sûr d'avoir laissé la voiture ouverte! Pas le moindre refuge, personne à l'horizon et le plus proche village à 15 km. Heureusement, je connaissais la série Mac Gyver. Je cassai mon antenne radio, formai un crochet au bout, et en forçant sur le caoutchouc de la portière, je réussis après plusieurs tentatives à soulever le taquet. Nous rentrâmes précipitamment dans la voiture. A la lueur d'un éclair, je crus apercevoir une forme bizarre se perdre dans les nuages.
Nous regagnâmes Culoz où des chocolats chauds nous permirent de nous remettre de nos émotions.
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Le commentaire de Cathy :

Deuxième roman que je lis de cet auteur et je vous l'avoue bien que cette histoire a été écrite il y a plus de cent ans elle n'a pas pris une ride.
Maurice Renard fait preuve d'une grande imagination, il nous fait découvrir un petit coin de campagne où la nuit des objets disparaissent, ce qui aurait pu passer pour une farce prend une tout autre tournure lorsque ce sont des personnes qui sont enlevées à leur tour.
Les habitants du coin pensent que " les ", créatures du folklore local, pourraient être les responsables.
La première fois que j'avais lu cet auteur, il m'avait fallu un petit temps pour m'habituer à sa plume, cette fois-ci, je n'ai pas rencontré le moindre souci.
Je me suis laissé prendre par l'intrigue, les retournements de situation se succèdent, le récit devient de plus en plus angoissant au fil des pages.
Difficile de croire que cette histoire a été écrite depuis si longtemps, elle me paraît au contraire tout à fait d'actualité.
La plume de l'auteur m'a bien plu, je viens de passer un bon moment de lecture.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre qui commence avec des évènements qu'on classerait facilement entre la farce de carabins et le vandalisme pur et simple, et qui vont se révéler bien différents. La construction est solide, les personnages savoureux, il y a de l'humour et des coups de griffe, une réflexion sur notre propension à "collectionner" le vivant fort bien amenée. le roman, écrit en 1912, est tombé dans le domaine public et se trouve facilement et gratuitement en numérique, ne vous en privez pas !
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Toujours intéressant de lire la science fiction du passé, livre écrit avant la première Guerre Mondiale dont l'action se situe dans l'Ain autour de Belley.
De mystérieuses disparitions, des objets, des branches, des animaux, l'inquiétude s'installe. Aucun indice, aucune trace. Puis des humains enlevés...
C'est le départ d'une enquête dans laquelle les héros, malgré eux, ne sont pas au bout de leurs surprises ni de leurs peurs.
J'ai apprécié le style simple et moderne de l'écriture, même si on peut sentir la naïveté de l'époque, il y a une belle réflexion sur la place de l'humain dans la création ainsi qu'une critique de ses actions en tant qu'espèce "dominante".
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