Un livre que je pensais connaître, et qui m'avait, pensais-je, fait sourire.
Je l'ai lu il y a quelque temps, et finalement je me dis que, sans nul doute, je ne l'avais pas lu, tant il me fait écho.
Car, mon Dieu, que ce récit, largement autobiographique, et dans lequel je retrouve le goût "à mère" d'une partie de mes souvenirs, est cruel, sous l'apparence de l'ironie et de la fausse naïveté.
C'est le récit, à hauteur d'enfant, sous forme de petites saynètes, de
Poil de Carotte (alias
Jules Renard enfant), souffre-douleur de sa mère, qui lui préfère son frère aîné et sa soeur, qui eux même le tourmentent. le père est lâche, comme souvent; ça pourrait être pire, il pourrait être méchant, lui aussi.
Poil de Carotte "transfère" le mauvais traitement qu'il subit par une cruauté envers de petits animaux.
Cet enfant ne se révolte pas. il opte pour la ruse, l'ironie, la fausse naïveté, et semble jouer l'indifférence à l'égard des brimades qu'il subit. Il se forge un petit monde, mais on sent qu'il essaie aussi malgré tout de se faire aimer.
Un livre considéré pour la jeunesse, je ne trouve pas tant que ça.
Car un vrai chef-d'oeuvre de cruauté d'observation.