Dans une succession de lettres d'une mère à ses filles,
Anne-Marie Revol s'adresse à Paloma et Pénélope, ses deux amours qui ont péri dans l'incendie de la maison de leurs grands-parents.
Son récit,
Nos étoiles ont filé, est terriblement bouleversant.
En foudroyant en plein vol les deux petites soeurs, la mort reprend à cette femme et à son mari tout ce que la vie leur avait donné.
Les mots semblent ne pas savoir dire la douleur de perdre ses enfants, ne pas être en mesure d'évoquer un tel drame, la famille terrassée, l'inacceptable impression d'inachevé.
Ce ne sont pourtant pas moins de quatre cents pages qu'
Anne-Marie Revol nous livre et dans lesquelles elle décrit, affronte, chevauche la vie qui bascule, en laissant libre cours à la tristesse, à la culpabilité, à l'amour, à l'espoir, toujours en continuant d'avancer.
Même si le texte est difficilement soutenable à certains passages,
Anne-Marie Revol nous montre la solidité de l'être humain, sa capacité à puiser en lui les ressources nécessaires pour se relever, poursuivre le chemin, continuer malgré la douleur quotidienne et la culpabilité qui accueille les joies qui reviennent.
Un récit douloureux qui m'a chavirée, un livre que je referme sans possible oubli.