La culture, c'est la mémoire de l'intelligence des autres.
Au moment où je m'apprêtais à quitter la plage dans cette lumière mourante de Venice, je n'y avais pas encore été témoin de l'étrange cérémonial des grunions, mais l'idée me frappa soudain - peut-être celle que j'avais repoussée plus tôt - que j'étais mort. Car mourir, c'est oublier. Et je ne me souvenais de rien, malgré certains amis qui s'obstinaient à me servir de mémoire en me racontant les hauts faits de naguère, inconnus, d'un étranger dont ils me juraient qu'il était moi.
A la mémoire du Gros,
sans qui les choses...
La culture, c'est la mémoire de l'intelligence des autres
Il s'excusa vivement, poussa la courtoisie jusqu'à m'en justifier les raisons et acheva sa phrase par un "Je ne suis pas responsif" qui me laissa en plein désarroi.
Rien dans le calme de son cabinet, ne laissait deviner les luttes qu'il menait à l'extérieur pour juguler l'assaut des nains auxquels son génie faisait trop d'ombre.
... le seul regret que je formule est de l'ordre du langage : à ceux que j'aimais, alors qu'à chaque instant la mort nous emporte, ne pas leur avoir assez dit que je les aimais.
A de rares concessions près faites ç 'amitié, au devoir, à la nécessité, il est assez exceptionnel que je ne sois pas bien là où je suis. Pour une raison très simple, si c'était le cas, je serais déjà ailleurs.
Je veux dire qu'au lieu d'assujettir mes désirs à mes moyens, décidé à en payer le prix, j'avais trouvé préférable de me créer les moyens de mes désirs - partir du désir pour multiplier sa vie plutôt qu'ajuster ses désirs en les limitant au donné de la vie. Fallait-il encore que j'eusse appris que le but du désir n'est pas de combler le manque, mais, au contraire, que le manque est cause du désir.
Le sachant, pourquoi ne pas essayer de le vivre ?
Je savais aussi, parce qu'il ne se perd ni ne se fane, qu'il n'y a de vrai pouvoir que le talent.