A l'invitation de Roland, un ancien ami perdu de vue depuis 10 ans, une femme se rend dans une ancienne maison. Des choses familières semblent l'entourer, pourtant elle n'est pas très à l'aise. Heureuse de retrouver celui qui fut son mentor, son psychanalyste, la femme ressent également des angoisses inexplicables. Seule la voix rassurante de son ami la pousse à ne pas renoncer à une sorte de quête intérieure. Pendant 6 jours, elle redécouvre les contes de son enfance, dans une semi réalité, parfois dans une sorte de rêverie. Chaque jour la pousse sur un échiquier dont elle ignore les règles de déplacements. Pourtant, elle persiste et reste dans cette étrange maison, elle résiste à son angoisse de perdre Roland alors que tout le monde dans son entourage est mort : son frère, sa mère, sa nounou bien aimée.
Pourquoi Roland semble-t-il de moins en moins présent au terme des 6 jours ?
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Avant de le commencer, je suis allée fureter ici et là. J'ai trouvé beaucoup de billets mais peu, vraiment peu d'avis. Je veux parler d'avis intime.
Voici le mien. L'histoire est originale, certains lecteurs n'ont pas manqué de souligner de fortes affinités avec l'essai de
Bruno Bettelheim "
Psychanalyse des contes de fées" (The Uses of Enchantment), un livre datant de 1976, que j'ai lu il y a 30 ans. Bon, je l'avoue, à part une maigre relation aux contes d'enfants, ce
roman n'a rien à voir.
Peut-être l'histoire fleurte-t-elle avec la psychanalyse dans la mesure où Roland est du métier mais la ressemblance s'arrête là. le récit frôle à peine une éventuelle explication psychanalyste, vraiment.
Il est question de 6 contes : la Belle au bois dormant, Blanche Neige et les 7 nains, le petit Chaperon rouge, la petite marchande d'allumettes, le petit poucet, la petite Sirène (dans le désordre), mais la narratrice ne les évoque que pour son propre cas, sa propre histoire. Une mère aimant ce fameux Roland, impossible à aimer au "grand jour", une petite fille idolâtrant une sorte de père spirituel. La narratrice plonge dans un labyrinthe d'émotions refoulées, qui mettent des années avant d'être révélées.
Le
roman est une sorte de spirale, on part du bord pour progresser vers le centre, le coeur. Nous finissons par apprendre que la femme refuse une certaine réalité, celle de la mort, la disparition. Mais au-delà de la mort, Roland, son exceptionnel ami revient la tirer de sa mélancolie, on ne sait comment. Par le rêve ? le mystère de l'écriture ? Un vortex de la conscience ? C'est là le chemin que l'on voudra bien reconnaître.
Maintenant, mon avis sur le style : c'est mon premier livre de
Nathalie Rheims que je connais au moins par son look, et notamment ses cheveux. Hier soir, avant de lire le livre, j'ai visionné sur le net tout ce que j'ai pu trouver : elle a une forte personnalité, c'est le moins que l'on puisse dire. Je m'attendais donc à un style d'écriture en raccord avec sa présence, et j'ai été déçue. Point de symbiose, point d'emportement, point de jubilation. Je n'en dirai pas plus, sauf que je chercherai à lire au moins un autre de ses livres, pour tenter de me faire une autre opinion.
Car ce chemin des sortilèges ne m'a guère ensorcelée.