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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sentiment bien mitigé sur cette Invasion de Luke Rhinehart - traduit par Francis Guévremont- , avec deux réflexions post-lecture qui s'opposent.

D'une part l'empathie pour cette grosse farce enlevée, drôle et parfois totalement barrée, qui nous décrit - une fois n'est pas coutume - l'envahisseur extra-terrestre comme bienveillant, humanisé et plaçant le jeu au top de ses valeurs. Une boule de poil capable de prendre forme quasi-humaine et de s'en jeter un, non pas derrière la cravate mais sur le sommet du crâne, ne peut pas être foncièrement mauvaise.

Ces Protéens qui ont envahi la terre et la vie familiale de Billy Morton sont donc des potaches à l'intelligence exacerbée, prenant l'arme de l'humour et de la blague à deux balles (mais deux balles qui font souvent sens) pour confronter l'Amérique à ses travers, à ses incohérences, à son impasse politique actuelle. C'est dynamique et raconté via des chroniques chorales dans une forme parfois déstructurée qui va bien à l'ensemble.

Mais parallèlement, une forme d'abus du second degré et du "dézoomage" pour faire passer des pseudos-messages profonds finit par devenir lassant. On comprend assez vite le parti-pris anti-système de Rhinehart (on le connaissait déjà avant) et sa parabole extra-terrestre pour le dénoncer une fois de plus. Sauf qu'à partir de la seconde moitié du livre, cela finit par tourner un peu en rond, avec un peu trop de redites à mon goût...

Reste une lecture agréable avec une jolie fin proche du chaos et de l'impasse, ouverte à toutes les réflexions. Pour moi, ce sera comme dans le Guépard : Faut-il donc que tout change pour que rien ne change ?
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Partant d'un thème plus que classique de la science-fiction (une invasion extraterrestre, que c'est original !), Luke Rhinehart développe une farce burlesque féroce, laissant libre cours à ses idées politiques.
Car ici l'invasion est bienveillante. Les visiteurs étant présentés comme n'ayant que pour seule ambition de s'amuser, ils se serviront rapidement de l'arme (efficace) de l'humour pour mettre à mal la société américaine, et en révéler les failles et les abus.

Le moins que l'on puisse déduire de cette lecture, c'est que l'auteur avait beaucoup de choses à nous dire. beaucoup de thèses à développer, beaucoup de messages à faire passer. Certains passages sont très percutants tant les ressentiments face à la société américaine d'une part et à l'humanité en général d'autre part sont forts.
Cependant, l'auteur a oublié dans tout ça de rendre son histoire intéressante du début à la fin, et le livre souffre de nombreuses longueurs. On comprend en effet rapidement les griefs de Rhinehart et les thèses qu'il défend. Malgré mon assentiment, j'ai trouvé qu'il finissait par tourner un peu en rond, d'autant plus que j'ai ressenti une grande part de désillusion, ne proposant au final aucune solution aux problèmes soulevés.
J'ai d'ailleurs l'impression qu'il a fait son personnage principal, Bill Morton, un peu à son image : un homme usé, conscient des problèmes qui l'entoure, la rébellion chevillée au corps mais également fatigué.

Pour conclure, si le livre est en effet assez drôle et certains paragraphes vraiment brillants d'incisivité, il me laisse au final un sentiment plutôt doux-amer, et un peu d'insatisfaction.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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Chronique : de la ludocratie en Amérique.

Citoyens trop sérieux s'abstenir ! Ce roman de Luke Rhinehart, le dernier écrit avant sa mort quelques années plus tard, est à nouveau guidé par l'anticonformisme. Cette fois par les chemins de la rigolade et du jeu, vus comme des remèdes aux injustice et à la violence de la démocratie américaine. Que la partie commence !

Billy Morton a été élevé dans une brave famille américaine qui sacralisait la télévision et la guerre au Viêtnam. Par amour, il deviendra un pseudo-hippie. Par fuite des humains, il prendra la mer et deviendra capitaine d'un chalutier, sur lequel il rencontrera Louie, une amusante créature extraterrestre. Très vite, la famille Morton se rendra compte que le passe-temps préféré de Louie est d'utiliser l'ordinateur familial pour pirater des réseaux informatiques, vider les comptes bancaires de grandes entreprises et perturber les relations internationales des Etats-Unis. L'objectif ? S'amuser et aboutir à une civilisation agréable à vivre qui respecte l'ensemble des êtres vivants...

Il s'agit de mon troisième roman de Luke Rhinehart, contenant l'ultime déclinaison des messages de détachement et de liberté qui guident son oeuvre. Après notamment l'homme-dé, dans lequel un psychiatre quittait la rationalité pour prendre toutes ses décisions en lançant des dés, et Vent Blanc, Noir Cavalier, dans lequel la poésie et l'humour servaient d'échappatoires à la violence d'une société sanglante de classes, Invasion décrédibilise le sérieux de la civilisation occidentale par la voie du jeu et de la rigolade.

Ce roman est ainsi le plus politique. L'auteur utilise le thème classique de la rencontre extraterrestre pour apporter une critique de l'autorité politique américaine dans ce qu'elle a de plus guerrière, conservatrice et économique. Dans sa lutte face à Louie et ses comparses, l'autorité apparait totalement absurde et farfelue à vouloir anéantir des « ballons de plage vivants », par son obsession à mener des enquêtes inefficaces, à édicter des infractions parfaitement improbables, jusqu'à envisager l'utilisation d'armes ultimes au détriment de toute réflexion. Un véritable régal.

Entre ces extraterrestres et les autorités, la famille Morton se trouve évidemment dans une situation bien délicate. Eux qui doivent gérer leur propre personnalité, leur vie conjugale, la relation des enfants avec Louie, ainsi que leur implication forcée dans cette « anarchie sympathique ». Il ressort de tout cela de bons et drôles moments de rebondissements et de complicité familiale.

Enfin, l'écriture est très américaine, très concrète. Les chapitres sont présentés sous la forme d'une alternance entre différents récits, ce qui apporte une variété de styles et plusieurs angles de vue personnels et officiels sur l'histoire, mais surtout un rythme qui permet de ne pas trop se lasser face à la longueur superflue du livre.

Il s'agit ainsi d'un roman un peu trop long mais qui apporte toutefois une bouffée d'oxygène par son histoire originale et sa critique sociétale. Cette invitation extraterrestre au jeu et à la rigolade ne peut qu'amener plus de plaisir dans cette vie quotidienne bien trop pesante ; amusez-vous donc bien, ne serait-ce qu'à travers cette lecture !
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Le fond : lors d'une sortie en mer, Billy Morton, un américain moyen, est abordé par un ballon de plage poilu qui est en fait un extraterrestre bienveillant dont le seul but est de s'amuser. Avec ses congénères répartis sur Terre, l'Alien nous démontre à quel point notre société consumériste est pourrie (avait-on besoin d'eux pour cela ?).
La forme : le style est sans fioriture et les dialogues sonnent juste.
Pour conclure, le sujet stratosphérique et le début prometteur du roman se retrouvent rapidement ramenés à une critique terre à terre de la société US.
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George Powers Cockcroft, né en 1932 à Albany dans l'Etat de New York, est un écrivain américain écrivant sous le pseudonyme de Luke Rhinehart. Eduqué dans une académie militaire, il débute comme professeur de littérature américaine à Long Island. Dans les années 1960, il part avec sa femme vivre au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique du sud puis à Majorque en Espagne. Auteur d'une dizaine de romans, dont le fameux l'homme-dé (1971), Invasion, son dernier ouvrage vient de paraître.
Billy Morton, marin pêcheur à Long Island est bien surpris quand il ramène dans ses filets une boule de poils qu'il prend tout d'abord pour un poisson poilu inconnu avant de devoir accepter la réalité, il s'agit d'un extraterrestre ! Passée la surprise, Billy, sa femme et leurs deux enfants, adopte cette gentille créature venue d'ailleurs et dont la seule ambition est de s'amuser. Mais s'amuser dans notre monde actuel, n'est-ce pas subversif ? En tout cas ce n'est pas du goût des autorités et les ennuis vont arriver en cascades pour le brave Billy et son nouveau pote, baptisé Louie…
Roman déjanté, histoire farfelue au possible, ce court résumé l'indique déjà clairement et si vous avez déjà lu Luke Rhinehart, ça ne vous étonnera pas. Je pourrais m'étendre sur l'intrigue mais ce serait peine perdue alors allons directement au coeur du bouquin. L'écrivain a opté pour l'humour et la rigolade pour s'attaquer sévèrement à ses compatriotes, à l'Amérique et ses institutions et plus largement au capitalisme. Ca dézingue à tout-va à travers moqueries et ironie (« Pendant son cours d'histoire des Etats-Unis, au moment où la maîtresse expliquait que les Amérindiens étaient tous morts brusquement de vieillesse… ») dont n'est pas avare Billy le narrateur.
Louie n'est pas seul de son espèce sur Terre, d'autres vont intervenir et rendre chèvre les agents des agence de renseignement américaines et le président. A contrario, ces extraterrestres revendiquant la rigolade comme unique but de leurs actions pacifiques mais néanmoins contraires aux lois (détournements de fonds et dérèglement de la machine économique) engendrent un mouvement populaire, les Pascequecérigolo (genre Anonymous ou Occupied Wall Street etc.), bref la petite boule de poils des débuts du roman s'avère graine d'une révolution.
Politique militaire et vente d'armes aux particuliers, économie américaine et profit comme religion, Etat Islamique, que sais-je encore, tout ce que vous lisez dans le journal est là, vu sous un angle très pamphlétaire par l'écrivain : contestation et subversion avec le sourire. Allant même jusqu'à prôner, démonstration à l'appui, non plus des élections par le vote mais par simple tirage au sort parmi tous ceux qui se présenteraient.
On sourit beaucoup, on rigole franchement parfois et j'étais parti pour vous vanter ce roman comme le plus amusant de la rentrée littéraire - ce qu'il est certainement d'ailleurs – (ceci-dit ce n'est pas, à priori, trop difficile non plus…) mais le sourire banane de la première page finit par se figer à la longue devant les ressorts humoristiques finissant par s'user avec ce bouquin bien trop long. Quel dommage ! Donc un bon roman mais qui aurait été excellent si Luke Rhinehart avait su le dégraisser.

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Ce roman est pour le moins... particulier. Dans un monde où les aliens sont des boules de poils intelligentes qui ne pensent qu'à s'amuser, rien ne peut être pris au sérieux, le monde devenant une farce géante. le récit est une grande critique de notre société et du ridicule de nos décisions politiques et militaires, plongeant les humains dans une anarchie sympathique et rigolote. Ce récit de science-fiction abracadabrant détonne des récits de SF "classiques", nous laissant quelque peu perplexe.
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Bref, s'il s'apparente plus à du grand n'importe quoi décomplexé qu'à un élégant roman pamphlétaire, Invasion est un livre qui a le mérite d'assumer pleinement ses opinions. Il est bourré de défauts mais on sent à sa lecture que l'auteur s'est fait plaisir. Et c'est finalement assez communicatif.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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