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Les meilleurs romans de 2018
Liste créée par Tu_vas_voir_ce_que_tu_vas_lire le 22/01/2019
15 livres. Thèmes et genres : les meilleurs , roman , contemporain , littérature française , littérature américaine

Des arbres de Richard Powers aux chevaux de Francis Tabouret, de la fable post-apocalyptique de Sophie Divry aux petits hommes verts de Luke Rhinehart, de la vie de Sylvia Plath par Connie Palmen à l'incontournable parcours de résilience de Philippe Lançon, les bibliothécaires de la Bibliothèque publique d'information ont sélectionné les meilleurs titres de 2018.



1. Le Lambeau
Philippe Lançon
4.06★ (5431)

C'est entendu : le lambeau de Philippe Lançon est le livre le plus important de l'année, celui dont nous avions besoin pour panser cette plaie encore ouverte de notre histoire contemporaine qu'est l'attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo. Mais au-delà de l'événement et de ses retombées, dont Lançon se coupe volontairement dès son arrivée à l'hôpital, le récit de sa lente reconstruction physique et émotionnelle, largement aidée par l'art sous toutes ses formes de Velázquez à Proust en passant par Bach, touche à l'universel et offre une fascinante plongée dans les mécanismes de la mémoire et de la résilience. Bien plus qu'une oeuvre de circonstance, le Lambeau devient ainsi une superbe méditation sur la disparition, le souvenir, le temps perdu et la puissance des relations humaines en temps de crise.
2. L'Arbre-Monde
Richard Powers
3.89★ (4076)

C’est LE roman que l’on attendait sur l’écologie, et il n’y avait sans doute que le génial Richard Powers pour lui donner toute sa puissance politique et narrative. Au départ, ils sont neuf, neuf personnages comme autant d’arbres d’une même forêt, de ramifications secrètes et entrelacées, de destins inextricablement reliés à la cause environnementale. Il y a Nick, garant de l’un des derniers châtaigniers d’Amérique ; Mimi, héritière d’un mystérieux talisman de jade ; Adam, chercheur sceptique sur l’activisme radical ; Ray et Dorothy, amoureux de la forêt mouvante dans Macbeth ; Douglas, vétéran de guerre miraculeusement sauvé par un banian ; Neelay, génie informatique qui excelle à coder le vivant ; Olivia, messagère revenue d’entre les morts ; Patricia, enfin, botaniste visionnaire et auteure d’une thèse révolutionnaire sur la communication des végétaux. Autour d’elle, les consciences s’éveillent, les luttes se forment. De l’activisme à l’éco-terrorisme, les champs d’action convergent au service d’une espèce bien plus intelligente, solidaire et organisée que la communauté humaine : les arbres - car ce sont eux les véritables héros de Richard Powers - un écosystème unique qui a su s’adapter et se régénérer depuis des millénaires. Sur le siècle foisonnant que déploie le roman, chaque vie semble alors bien peu de choses, jusqu’à son propre effacement. Les générations passent, les arbres observent, la nature transmet. A nous maintenant de savoir l’écouter. C’est tout le sens de ce roman dense et virtuose, une expérience de décentrement aussi riche qu’inédite, qui fait le pari d’une fraternité entre le monde humain et végétal, la seule qui puisse nous sauver.
3. Mais leurs yeux dardaient sur Dieu
Zora Neale Hurston
4.05★ (503)

Premier roman écrit par une femme afro-américaine en pleine ségrégation raciale, Et leurs yeux dardaient sur Dieu porte le rêve d’égalité et d’émancipation de toute une communauté. Ce rêve, c’est le sens qu’a choisi de donner à sa vie Janie Mae Crawford, magnifique héroïne en quête d’indépendance et de liberté. Elle nous raconte son cheminement au creux de l’oreille, avec son vernaculaire “black english”, dans une confidence intime et universelle. Il y a la douleur de l’enfance, l’adolescence trop précoce, puis le mariage, qui révèle autant les frustrations que la domination masculine. Il en faudra trois pour que Janie vive enfin une vie en accord avec ses désirs. Portrait d'une femme forte dans l’Amérique post-esclavagiste du XXe siècle, Et leurs yeux dardaient sur Dieu incarne la voix, vibrante et insoumise, d’un peuple qui a survécu. Zora Neale Hurston, féministe et pionnière, lui donne admirablement une mémoire et un corps.
4. Le bûcher
György Dragomán
3.69★ (113)

Depuis que sa grand-mère est venue la chercher aux portes de l?orphelinat, la vie d?Emma, treize ans, a basculé. Partie vivre dans son village rude et reculé, elle découvre peu à peu le quotidien de cette vieille dame aux airs de sorcière païenne, dépositaire de rites séculaires et victime des médisances de ses voisins, convaincus qu?elle et son mari entretenaient des liens troubles avec la dictature tout juste renversée? Évoluant dans un univers peuplé de fantômes et de golems, Emma devra comprendre par elle-même de quelles erreurs, de quelles blessures elle est bien malgré elle l?héritière. Décrivant magistralement un monde en proie à la suspicion généralisée et à l?angoisse de la transition, György Dragomán déploie un réalisme magique noir et enchanteur et exorcise à travers la bouleversante quête initiatique d?Emma le passé proche de la Roumanie. A la fois paranoïaque et féerique, Le Bûcher, deuxième roman de l?auteur traduit en français par Joëlle Dufeuilly, envoûtera celles et ceux qui aiment les expériences littéraires étranges et fortes !
5. Ton histoire Mon histoire
Connie Palmen
3.89★ (66)

De Sylvia Plath, on sait tout, ou presque - la jeune fille brillante, les premiers électrochocs à l’adolescence, la rencontre fusionnelle avec Ted Hughes, l’amour fou puis l’insupportable séparation, sublimés par l’expérience virtuose de l’écriture, lucide jusqu’à la tragédie : son suicide à tout juste trente ans. Cette histoire, Connie Palmen choisit habilement de la dessiller en adoptant le point de vue demeuré longtemps silencieux de Hughes, mari honni et coupable désigné du destin tragique de son épouse. En se fondant magnifiquement dans la psyché du poète, Connie Palmen réussit une confession inédite et saisissante, qui donne à voir une Sylvia étonnamment vivante - à la fois solaire, ambitieuse, tourmentée, à la recherche d’un Moi qu’elle n’aura de cesse d’essayer de rassembler, de combler, d’ordonner. Innervé d’images et de poésie, Ton histoire mon histoire retourne les apparences pour mieux les traverser, révélant l’humanité des êtres derrière le mythe.
6. Les Frères Lehman
Stefano Massini
4.13★ (806)

15 septembre 2008 : Lehman Brothers fait faillite, entraînant dans sa chute tout un système moribond. Un spectaculaire naufrage qui met fin à une histoire commencée en 1844 en Alabama, dans la petite boutique de tissus d’Henry Lehman et de ses frères Emanuel et Mayer, fraîchement arrivés d’Allemagne. Leur petite entreprise, qui se développe grâce au coton, au café ou encore au chemin de fer, traversera toute l’histoire de l’Amérique moderne et quelques crises, de la Guerre Civile au jeudi noir de 1929. De cette irrésistible ascension, Stefano Massini tire une épopée poétique de 800 pages à la dramaturgie impeccable, qui mêle une saga familiale foisonnante, peuplée d’âmes damnées et émaillée de rédemptions inespérées, à une chronique frénétique de l’essor de Wall Street. Articulé autour d’un point de bascule historique - le passage d’une économie de la marchandise à une économie de la valeur pure, de l’abstraction mathématique-, Les Frères Lehman dépeint ses trois héros en créateurs d’une machine incontrôlable qui dévore leurs enfants avant d’entraîner toute l’Amérique dans sa course folle. Condamnés d’avance par leur sens de la démesure, ces figures aux faiblesses terriblement humaines deviennent sous la plume pleine d’esprit de Massini une incarnation vibrante et émouvante du rêve américain et de son implacable échec.
7. Arcadie
Emmanuelle Bayamack-Tam
3.49★ (1817)

Peut-on vivre hors du monde ? C’est l’expérience que veulent tenter les parents de Farah en rejoignant la petite communauté pastorale de Liberty House et son leader Arcady, objet et moteur du désir de toutes ses ouailles... Mais Farah, dont le corps, ni masculin ni féminin, se rebelle, pourrait provoquer la chute de cette Abbaye de Thélème moderne. Le rapport à autrui et les métamorphoses du corps ont toujours été au centre des préoccupations d'Emmanuelle Bayamack-Tam, qui publie aux Editions POL depuis 1996. Poursuivant cette réflexion de longue haleine, Arcadie prend à bras le corps des sujets urgemment contemporains, des normes de genre à la crise migratoire, tout en les tirant vers une salutaire intemporalité qui, entre deux réminiscences d’Ovide et de Virgile, interroge nos conceptions de l’amour, de la liberté et de ce qui fonde toute société humaine.
8. Invasion
Luke Rhinehart
3.58★ (280)

Comment gâter un lecteur de SF qui a déjà lu tous les classiques ? Osez le pas de côté avec Invasion de Luke Rhinehart, l’histoire d’extra-terrestres la plus dingue depuis Mars Attacks ! Billy Morton et sa famille y rencontrent les “PP”, de drôles de créatures qui ressemblent à des ballons de basket poilus. Bien loin de vouloir nous exterminer, ces formes de vie supérieurement intelligentes débarquent sur Terre avec un seul but : s’amuser… Et leur jeu préféré consiste à semer la pagaille, par tous les moyens, dans les machines sinistres et bien huilées que sont les banques, les bourses et les services de renseignement. Bientôt considérés comme des terroristes et pourchassés par les gouvernements du monde entier, les PP nous embarquent avec eux dans une aventure aux rebondissements magistraux. Luke Rhinehart, auteur du roman-culte L’Homme-dé, s’y affiche en iconoclaste anar et hilare, et signe une farce intensément subversive qui affirme la capacité du rire à renverser tous les ordres établis.
9. Seiobo est descendue sur Terre
Laszlo Krasznahorkai
4.40★ (127)

Dans Seiobo est descendue sur terre, publié aux Éditions Cambourakis, László Krasznahorkai, écrivain hongrois essentiel, compose dix-sept histoires comme autant de variations sur l’art, la création, la quête de la beauté et celle du sacré. De Kyoto à Venise, de Paris à Athènes en passant par Grenade, il nous entraîne dans un surprenant voyage à travers l’espace et le temps. Déployant sa prose envoûtante, László Krasznahorkai impressionne dans cette œuvre qui interroge à la fois le rôle des artistes, des spectateurs et l’émotion que peut provoquer l’art sur les êtres humains. Un chef-d’œuvre visionnaire récompensé par le Man Booker Prize !
10. Trois fois la fin du monde
Sophie Divry
3.68★ (579)

Pour un détenu comme Joseph Kamal, la fin de la civilisation est, d’une certaine manière, une bénédiction. Profitant du chaos provoqué par un cataclysme d'un genre nouveau, Joseph fuit sa prison pour se réfugier dans un coin de campagne devenu un no man’s land. Avec patience, il y apprendra à vivre en suivant les saisons et à apprivoiser sa solitude, à peine troublée par la compagnie providentielle de quelques animaux. A la violence de l’univers carcéral qui marque le début de Trois fois la fin du monde succède une élégante robinsonnade post-apocalyptique, à rapprocher de Dans la forêt de Jean Hegland et du Mur invisible de Marlen Haushofer. Mêlant le brusque langage oral de Joseph à des évocations plus élégiaques de la nature et de la réconfortante chaleur des bêtes, Sophie Divry livre avec Trois fois la fin du monde son roman le plus émouvant, qui interroge profondément ce qui fonde la notion de liberté dans nos sociétés modernes.
11. Traversée
Francis Tabouret
4.28★ (54)

8 chevaux, 15 moutons, 8 taureaux : ce sont les compagnons de la traversée à laquelle nous convie Francis Tabouret dans son premier récit publié aux Editions POL. Convoyeur d'animaux sur un porte-conteneurs, il s'occupe de les soigner et de les nourrir de Rouen aux Antilles, partageant son temps entre ces gestes répétitifs et l'observation du quotidien de cette machine mouvante. Journal de l'expérience d'un détachement du monde, Traversée donne à sentir le pouls des bêtes, le balancement du navire et la solitude des hommes, dans un voyage physique et poétique au plus près de la houle.
12. Qui a tué mon père
Édouard Louis
3.72★ (2084)

C’est un livre qui s’adresse au père pour parler de ces vies que l’on ne voit pas, de ces voix que l’on entend pas. Ce père, invisible, misérable, détruit, c’est celui d’Édouard Louis, que le monde du travail a physiquement et psychologiquement broyé. Dépliant ses souvenirs d’enfance et les non-dits, l’écrivain nous raconte la vie d’un homme soumis à la douleur et à la violence sociale. Cette violence, nous dit-il, c’est celle de la politique sur les classes populaires, celle des dominants sur les corps dominés, qui annihile les êtres et leurs relations. A la fois récit intime et réquisitoire politique, Qui a tué mon père remue autant qu’il émeut par la puissance de son implacable limpidité.
13. Le Meurtre du Commandeur, tome 1 : Une idée apparaît
Haruki Murakami
4.10★ (2875)

Que vous soyez adepte ou nouveau venu dans l’œuvre d’Haruki Murakami, Le Meurtre du Commandeur est le roman parfait pour pénétrer l’univers singulier du grand écrivain japonais ! Après avoir été quitté par sa femme, le narrateur, portraitiste renommé en mal d’inspiration, trouve refuge à la montagne, dans la propriété isolée du célèbre peintre de nihonga Tomohiko Amada. Fasciné par le calme et la solitude du lieu, il y fait d’étranges découvertes : un mystérieux tableau, d’abord, sorte de retranscription cryptée du Don Giovanni de Mozart, puis le tintement répété d’une clochette, qui chaque nuit le tire de son sommeil. Parallèlement, il accepte de faire le portrait d’un riche homme d’affaires local, qui semble pourtant résister à toute tentative de représentation… Nourri d’art, de musique et de tradition - comme pont entre Orient et Occident -, Le Meurtre du Commandeur est une odyssée intime et envoûtante, qui oscille sans cesse entre réalité et fantasme. A la fois roman initiatique et livre-somme des obsessions de son auteur, on glisse dans ces deux tomes comme dans un rêve éveillé, prêts à basculer magnifiquement de l’autre côté du miroir.
14. La douce indifférence du monde
Peter Stamm
3.66★ (101)

Lorsque le narrateur aperçoit la silhouette de Lena, il reconnaît en elle son amour de jeunesse, Magdalena, quittée vingt ans plus tôt. Plus tard, leur rendez-vous au cimetière de Stockholm attise encore davantage l’étrange ressemblance entre les deux jeunes femmes, Léna étant en couple avec Chris, qui semble être à son tour le propre double du narrateur. Les identités sont-elles en train de vaciller ? Les réalités pourrait-elles se superposer ? En diffractant le monde et nos certitudes, Peter Stamm explore les histoires qui nous constituent, dont la mémoire a rendu la vérité insaisissable. Mélancolique, fantasmé, ciselé, La douce indifférence du monde - qui emprunte son titre aux mots d’Albert Camus - est une expérience intime qui se joue magnifiquement de nos instabilités, la plus belle sans doute écrite par Peter Stamm.
15. Frère d’âme
David Diop
3.68★ (3195)

Lorsqu’Alfa Ndiaye voit mourir dans ses bras son ami Mademba, comme lui enrôlé sous les drapeaux français, sa raison vacille. Plus que les mois dans les tranchées, plus que les ordres donnés par des soldats blancs qui voient dans les “chocolats” des sauvages propres à intimider l’ennemi, ce dernier drame le fait basculer. Tandis qu’il se met à collectionner les mains des allemands abattus, qu’il leur arrache à coups de machette, son esprit divague de plus en plus souvent vers son Sénégal natal, symbole d’un état du monde à jamais perdu. A la confluence des deux machines à broyer les hommes que sont le colonialisme et la guerre, David Diop explore avec une radicalité visionnaire la psyché fragmentée de son héros. Porté par une langue intensément poétique et luxuriante qui donne à ressentir la suffocation intérieure d’Alfa Ndiaye, Frère d’âme est à la fois un des romans les plus puissants de cette rentrée et une des plus effarantes descriptions de la guerre des tranchées dans la littérature récente.
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