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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jusqu'au XIXè siècle, la femme n'a pas le droit de chanter dans les églises. L'alternative, l'homme. Certains utilisent leur voix de tête d'autres sont soumis à une méthode radicale.

Castrat: “Chanteur masculin dont la voix d'enfant a été conservée par castration.” Dictionnaire Larousse

Anne Rice écrit ce roman sur la voix d'ange de ces castrats. Nous sommes en Italie au XVIIIè siècle. L'Europe est subjuguée par ces monstres sacrés qui connaissent leur plus grandes heures de gloire sur les scènes d'opéra. Des musiciens tels que Vivaldi, Monteverdi, Haendel, Rossini composent des opéras spécifiquement pour eux.

Tous cherche la perle rare, cette voix unique ! Plusieurs familles modestes qui aspirent à la fortune, font émasculer de force leur jeune garçon avant la puberté. Les garçons sont alors envoyés dans des conservatoires de Naples, Rome ou Bologne, afin de parfaire leur éducation musicale. Malheureusement, suite à de nombreuses années d'enseignement certains ne chanteront qu'à l'église, d'autres dans des théâtres et seulement 1% d'entre eux auront une carrière internationale.

Ici l'auteure nous raconte l'histoire de Guido et Tonio. L'un issu d'un milieu modeste qui perd sa merveilleuse voix, et l'autre héritier d'une riche famille de Venise …. Il y a de l'aventure, du suspense, de l'amour … Un roman de près de 600 pages qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. Si vous aimez cette période de l'histoire et que vous voulez en savoir davantage sur les castrats, ce roman est pour vous !
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Un superbe récit sur l'histoire de l'opéra et par là même sur la terrible vie des castrats de l'époque. Tout et tous se mêlent ici : les nobles, les pauvres, les grands chanteurs et les jeunes amateurs sans futur.
« Sa vie durant, d'aucuns diraient de lui : « Comme il est laid ! », tandis que d'autres s'exclameraient : « Ah, qu'il est beau ! » »
L'écriture est poétique, romantique à souhait et reste légère malgré le sérieux du sujet. Déchirures intra et inter familiales, jalousies et envies de pouvoir suivre ses rêves sont les pierres fondatrices de ce récit.
Les paysages d'Italie sont superbement décrits : Venise, Naples, le Vésuve, ... Toutes ces images appellent au voyage et à l'émerveillement.
« Ce n'était que Naples ; ce n'était que le paradis ; la terre et le ciel et la mer, Dieu et les hommes, et rien, absolument rien de tout cela ne pouvait émouvoir Tonio. »
La souffrance des castrats et leur émerveillement pouvant être ressentis lorsqu'ils se rendent compte que même mutilés, certaines libertés existent toujours. L'amour a une part fort importante dans ce récit, tant désir et amour physique qu'amour de la musique et du chant.
« Cette voix n'avait aucune résonance cuivrée, elle évoquait les bois plutôt que les cuivres, la sonorité un peu assombrie du violon plutôt que celle, plus mate, de la trompette.
C'était un castrat, forcément ! »
A certains moments, l'amour physique prend, à mon goût, un peu trop le devant de la scène, même si c'est nécessaire pour montrer l'évolution physique et mentale du jeune héros.
« Tu es prêt à me prendre mon nom, prêt à me prendre mon sexe, tout cela au nom de la musique et de ce que l'on doit faire pour réussir, et à présent, au nom des mêmes contingences, tu m'expédies dans le lit du cardinal... »
L'auteur nous parle aussi de l'évolution des prestations, de l'opéra, de la musique, toujours en fonction des désirs du public et de la population.
« C'était donc cela la voix humaine, et cela correspondait bien à ce qu'il en avait toujours entendu dire : un instrument si puissant et si parfaitement réglé que tous les autres paraissaient débiles à côté de lui. »
En résumé, ce livre est une superbe histoire d'amour, qui se joue entre un compositeur et son interprète de choix, entre la population et les salles où la musique est jouée, et finalement entre le héros et sa voix, son don. Chaque histoire d'amour est aussi un combat, doux et puissant à la fois.
« Mais l'ornementation d'une mélodie est un mécanisme plus complexe. Il ne s'agissait pas seulement d'apprendre de nouveaux sons ou de nouvelles combinaisons de sons, il fallait encore se forger l'instinct qui permet au chanteur de les ajouter à la mélodie de son propre chef et au juste moment. »
Ce combat peut prendre des directions inattendues, ce qui fait de la chute du récit ce qu'elle est, juste magnifique.
La post-face lève un coin de voile sur le travail de titan qu'a réalisé l'auteur pour pouvoir nous donner autant de détails sur la vie et la voix des anges.
Pour le multi-défis 2017, je classe ce livre dans l'item 59. Un livre qui met à l'honneur la musique.
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Tonio et Guido… deux jeunes garçons, de condition sociale opposée, se retrouvent castrés et dévoués à la musique. Quand l'un d'entre eux perd sa voix et devient compositeur ; Tonio à qui on a volé sa vie, fulmine et fomente sa revanche.
Loin de ses vampires, Anne Rice nous plonge dans l'âge d'or des castrats, des fastes, des compositeurs, des fêtes somptueuses, des récitals, etc.
En pleine Italie du XVIIIe, cette histoire d'amour, de haine de vengeance et de passions multiples fascine dès le début… Anne Rice produit un roman flamboyant, baroque, passionné, érudit et intelligent…
Même dans les passages plus descriptifs, plus longs, il y a une sorte de fascination pour l'histoire de ces jeunes hommes meurtris malgré leurs talents de base…
On sent et ressent leurs parcours, leurs tourments, les sentiments entre désir et abattement…
Tonio est un personnage envoûtant que l'on ne peut pas oublier de si tôt…
La plume d'Anne Rice, tellement gothique et incisive, se fond magnifiquement dans cette période !
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Au-delà de l'aspect historique sur lequel je n'ai rien à dire, il y a l'histoire et l'intrigue dont je veux aussi vous toucher quelques mots. le livre est assez long, presque 900 pages, et il est donc nécessaire d'avoir une intrigue qui tient la route. Pourtant, avec un peu de recul, je me suis aperçue que l'intrigue en soit n'existait pas vraiment. Certes, il y a bien ce désir de vengeance qui sous-tend le roman mais au final, elle ne se trouve pas au coeur du récit. Au coeur du récit, c'est la vie de castrat que l'on retrouve et l'acceptation d'un corps nouveau et d'une identité sexuelle. Tonio est né dans une famille riche en tant que garçon, et même en tant que seul héritier mâle. Autant dire qu'après l'opération qu'il subit contre sa volonté, le garçon est perdu dans son identité. Finalement c'est cette recherche d'identité qui fait l'intrigue car la vengeance passe au second plan et le dénouement tient en une cinquantaine de pages....
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
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enfin une roman historique qui ne regorgent pas de bons sentiments... et qui ne finit par par un mariage heureux et des enfants... effectivement ça serait dur! Anne Rice nous plonge dans le monde réel, et on en redemande, les êtres différents qu'elle nous fait côtoyaient sont presque aussi fantastiques que ses personnages habituels
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Anne Rice nous compte les histoires mêlées de deux castras dans l'Italie du 18ème siècle. L'un aura une voix magique l'autre un talent de compositeur. Un vrai plaisir.
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