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Citations sur La chanson des gueux (42)

Du mouron pour les p’tits oiseaux.

Grand’mère, fillette et garçon
Chantent tour à tour la chanson.
Tous trois s’en vont levant la tête :
La vieille à la jaune binette,
Les enfants aux roses museaux.
Que la voix soit rude ou jolie,
L’air est plein de mélancolie :
Du mouron pour les p’tits oiseaux !

Le mouron vert est ramassé
Dans la haie et dans le fossé.
Au bout de sa tige qui bouge
La fleur bonne est blanche et non rouge.
Il sent la verdure et les eaux ;
Il sent les champs et l’azur libre
Où l’alouette vole et vibre.
Du mouron pour les p’tits oiseaux !

C’est ce matin avant le jour
Que la vieille a fait son grand tour.
Elle a marché deux ou trois lieues
Hors du faubourg, dans les banlieues,
Jusqu’à Clamart ou jusqu’à Sceaux.
Elle est bien lasse sous sa hotte !
Et l’on ne vend qu’un sou la botte
Du mouron pour les p’tits oiseaux !

Les petits trouvant le temps long
Traînent en allant leur talon.
La soeur fait la grimace au frère
Qui, sans la voir, pour se distraire,
Trempe ses pieds dans les ruisseaux,
Tandis qu’au cinquième peut-être
On demande par la fenêtre
Du mouron pour les p’tits oiseaux !

Mais la grand’mère a vu cela.
Un sou par-ci, deux sous par-là !
C’est elle encor, la pauvre vieille,
Qui le mieux des trois tend l’oreille,
Et dont les jambes en fuseaux,
Quand à monter quelqu’un l’invite,
Savent apporter le plus vite
Du mouron pour les p’tits oiseaux !

Un sou par-là, deux sous par-ci !
La bonne femme dit merci.
C’est avec les gros sous de cuivre
Que l’on achète de quoi vivre,
Et qu’elle, la peau sur les os,
Peut donner, à l’heure où l’on dîne,
A son bambin, à sa bambine,
Du mouron pour les p’tits oiseaux !
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A nos gloires.

Tu sens le pain, ô pâte exquise sans levain.
Salut Ponchon! Salut, trogne, crinière, ventre !
Ta bouche, dans le foin de ta barbe, est un antre
Où gloussent les chansons de la bière et du vin.

Aux roses de ton nez jamais l’hiver ne vint.
Tu bouffes comme un ogre et pintes comme un chantre.
Tous les péchés gourmands ont ton nombril pour centre.
Dans Paris, ce grand bois, tu vis tel qu’un sylvain,

Sachant tous les sentiers, mais fuyant les fontaines,
Flairant les carrefours, les ruelles lointaines,
Où les bons mastroquets versent le bleu pivois.

Et j’aime ton plastron d’habit bardé de taches,
Ton pif rond, tes petits yeux ronds, ta chaude voix,
Et l’odeur de boisson qui fume à tes moustaches.
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