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Critique de gabb
C'est fou ce qu'on peut faire, nous autres les génies, en trois minutes !
Moi par exemple, j'arrive à me faire cuire un oeuf à la coque.
Harry Nelson Pillsbury, lui, joue trente-six coups d'échecs sur trente-six parties à l'aveugle (sans voir les échiquiers ni les adversaires) et simultanés.
En trois minutes Kim Peek, l'homme qui a inspiré Rain Man, vient de lire dix-huit pages du bottin à la vitesse moyenne de dix secondes par page, et de les retenir intégralement (faut dire que Kim triche un peu : il est capable de dissocier son oeil gauche de son oeil droit et de lire deux pages à la fois !)
Quant à Shakuntala Devi, prodigieuse mathématicienne indienne, en trois minutes elle a déjà eu le temps de calculer de tête la racine 23éme d'un nombre de 201 chiffres (50 secondes) et de donner le produit de deux nombres à 13 chiffres choisis aléatoirement (28 secondes). Pas mal, hein ?
Et vous, que faites-vous de beau en trois minutes ?
Si le coeur vous en dit, vous pourriez mettre à profit ces 180 secondes pour apprendre des tas de choses passionnantes sur les plus grands esprits de l'Humanité, de Socrate à Steve Job, en passant par Descartes, Jean-Sébastien Bach, Napoléon, Salvador Dali ou Léonard de Vinci (qui lui aussi avait oublié d'être bête !)
C'est en tous cas la promesse faite ici par Charlotte Riedberger : en tant que docteure en philosophie et en sciences sociales spécialisée dans les profils neurocognitifs atypiques (HPI, TSA, TDAH, DYS), elle se penche sur 50 personnalités prodigieuses et se propose de lever le voile, de manière didactique et très synthétique, sur le caractère exceptionnel de leurs dons et la portée universelle de leurs héritages dans des domaines aussi divers que les sciences, la philosophie, l'art sous toutes ses formes, la stratégie militaire ou l'informatique.
Bizarrement, avec mon oeuf à la coque, je ne fais partie du panel de génies retenu par l'auteur mais je ne lui en tiens pas rigueur, tant je suis ravi d'avoir enfin découvert grâce à elle cette super collection des "3 minutes pour..." ! L'ouvrage est très bien construit, superbement illustré et doté d'un glossaire très instructif apportant par exemple des éclaircissements sur les notions de synesthésie, de mémoire eidétique, de syndrome d'Asperger, etc...
Il s'articule en sept sections distinctes (génie et créativité, génie et plasticité visionnaire, génie et information...) qui toutes s'ouvrent sur une introduction riche d'informations, et exposent ensuite les portraits de ces génies absolus que furent Archimède, Newton, Nietzsche, Tolkien ou Rimbaud.
• Trois minutes pour essayer de prendre la mesure de ces esprits hors du commun, eux qui ont su mieux que personne "stimuler leur flexibilité cérébrale" et franchir des limites jusqu'alors insoupçonnées ("Le talent atteint une cible que personne d'autre ne peut atteindre, le génie atteint une cible que personne d'autre ne peut voir" - Schopenhauer)
• Trois minutes pour réaliser à quel point leurs facultés d'intuition, leurs capacités de mémorisation, leur réceptivité aux formes artistiques et leurs prédispositions naturelles firent d'eux des êtres d'exception.
• Trois minutes enfin pour découvrir ce que les dernières avancées en sciences cognitives ont à nous apprendre sur ces mécanismes de pensées qui semblent surhumains (composer des menuets à 6 ans et un opéra à 11 comme Mozart, redécouvrir seul à 12 ans la 32ème proposition de la géométrie d'Euclide comme le fit Blaise Pascal, réciter de tête et sans erreurs, comme Daniel Tammet, les 22514 premières décimales de Pi), et qui pourtant trouvent des bribes d'explication dans les recoins les plus secrets de leurs cerveaux et dans la suractivité de leur cortex frontal combiné à celle de leur lobe pariétal.
Souvent hélas, les compétences de nos génies vont de pair avec un retard mental ou psychomoteur (le cas le plus flagrant étant peut-être celui de l'ami Kim Peek, qui savait lire à 16 mois et était doué de facultés phénoménales en calcul mental, mais qui n'a jamais su faire ses lacets ni boutonner sa chemise tout seul) comme si la privation de certaines compétences avaient favorisé chez eux le développement d'autres capacités.
Certaines conclusions avancées par Charlotte Riedberger viennent d'ailleurs remettre en cause ce que nous entendons habituellement par "intelligence", et la fiabilité des tests de QI qui prétendent l'évaluer.
Une chose est sûre : à l'heure que nous entrons (à nos risques et périls...) dans l'ère de l'intelligence artificielle, gardons-nous d'oublier trop vite ces 50 personnages illustres - autodidactes géniaux, poètes avant-gardistes et artistes virtuoses, astronomes et physiciens visionnaires, touche-à-tout surdoués, inventeurs ingénieux - dont les talents bien réels doivent encore aujourd'hui nous émerveiller.
Merci à Babelio, aux éditions "Le Courrier du Livre" et à Charlotte Riedberger pour m'avoir donné l'occasion d'entrevoir les possibilités inimaginables et vertigineuses de l'esprit humain.
Moi par exemple, j'arrive à me faire cuire un oeuf à la coque.
Harry Nelson Pillsbury, lui, joue trente-six coups d'échecs sur trente-six parties à l'aveugle (sans voir les échiquiers ni les adversaires) et simultanés.
En trois minutes Kim Peek, l'homme qui a inspiré Rain Man, vient de lire dix-huit pages du bottin à la vitesse moyenne de dix secondes par page, et de les retenir intégralement (faut dire que Kim triche un peu : il est capable de dissocier son oeil gauche de son oeil droit et de lire deux pages à la fois !)
Quant à Shakuntala Devi, prodigieuse mathématicienne indienne, en trois minutes elle a déjà eu le temps de calculer de tête la racine 23éme d'un nombre de 201 chiffres (50 secondes) et de donner le produit de deux nombres à 13 chiffres choisis aléatoirement (28 secondes). Pas mal, hein ?
Et vous, que faites-vous de beau en trois minutes ?
Si le coeur vous en dit, vous pourriez mettre à profit ces 180 secondes pour apprendre des tas de choses passionnantes sur les plus grands esprits de l'Humanité, de Socrate à Steve Job, en passant par Descartes, Jean-Sébastien Bach, Napoléon, Salvador Dali ou Léonard de Vinci (qui lui aussi avait oublié d'être bête !)
C'est en tous cas la promesse faite ici par Charlotte Riedberger : en tant que docteure en philosophie et en sciences sociales spécialisée dans les profils neurocognitifs atypiques (HPI, TSA, TDAH, DYS), elle se penche sur 50 personnalités prodigieuses et se propose de lever le voile, de manière didactique et très synthétique, sur le caractère exceptionnel de leurs dons et la portée universelle de leurs héritages dans des domaines aussi divers que les sciences, la philosophie, l'art sous toutes ses formes, la stratégie militaire ou l'informatique.
Bizarrement, avec mon oeuf à la coque, je ne fais partie du panel de génies retenu par l'auteur mais je ne lui en tiens pas rigueur, tant je suis ravi d'avoir enfin découvert grâce à elle cette super collection des "3 minutes pour..." ! L'ouvrage est très bien construit, superbement illustré et doté d'un glossaire très instructif apportant par exemple des éclaircissements sur les notions de synesthésie, de mémoire eidétique, de syndrome d'Asperger, etc...
Il s'articule en sept sections distinctes (génie et créativité, génie et plasticité visionnaire, génie et information...) qui toutes s'ouvrent sur une introduction riche d'informations, et exposent ensuite les portraits de ces génies absolus que furent Archimède, Newton, Nietzsche, Tolkien ou Rimbaud.
• Trois minutes pour essayer de prendre la mesure de ces esprits hors du commun, eux qui ont su mieux que personne "stimuler leur flexibilité cérébrale" et franchir des limites jusqu'alors insoupçonnées ("Le talent atteint une cible que personne d'autre ne peut atteindre, le génie atteint une cible que personne d'autre ne peut voir" - Schopenhauer)
• Trois minutes pour réaliser à quel point leurs facultés d'intuition, leurs capacités de mémorisation, leur réceptivité aux formes artistiques et leurs prédispositions naturelles firent d'eux des êtres d'exception.
• Trois minutes enfin pour découvrir ce que les dernières avancées en sciences cognitives ont à nous apprendre sur ces mécanismes de pensées qui semblent surhumains (composer des menuets à 6 ans et un opéra à 11 comme Mozart, redécouvrir seul à 12 ans la 32ème proposition de la géométrie d'Euclide comme le fit Blaise Pascal, réciter de tête et sans erreurs, comme Daniel Tammet, les 22514 premières décimales de Pi), et qui pourtant trouvent des bribes d'explication dans les recoins les plus secrets de leurs cerveaux et dans la suractivité de leur cortex frontal combiné à celle de leur lobe pariétal.
Souvent hélas, les compétences de nos génies vont de pair avec un retard mental ou psychomoteur (le cas le plus flagrant étant peut-être celui de l'ami Kim Peek, qui savait lire à 16 mois et était doué de facultés phénoménales en calcul mental, mais qui n'a jamais su faire ses lacets ni boutonner sa chemise tout seul) comme si la privation de certaines compétences avaient favorisé chez eux le développement d'autres capacités.
Certaines conclusions avancées par Charlotte Riedberger viennent d'ailleurs remettre en cause ce que nous entendons habituellement par "intelligence", et la fiabilité des tests de QI qui prétendent l'évaluer.
Une chose est sûre : à l'heure que nous entrons (à nos risques et périls...) dans l'ère de l'intelligence artificielle, gardons-nous d'oublier trop vite ces 50 personnages illustres - autodidactes géniaux, poètes avant-gardistes et artistes virtuoses, astronomes et physiciens visionnaires, touche-à-tout surdoués, inventeurs ingénieux - dont les talents bien réels doivent encore aujourd'hui nous émerveiller.
Merci à Babelio, aux éditions "Le Courrier du Livre" et à Charlotte Riedberger pour m'avoir donné l'occasion d'entrevoir les possibilités inimaginables et vertigineuses de l'esprit humain.
