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Critique de fulmar


Depuis quelques jours, un froid "polaire" nous arrive du Nord. Ce brusque changement de température m'a incité à retourner visiter le monde de Jorn Riel. Ce scientifique danois a vécu de nombreuses années sur la banquise arctique et y a côtoyé Paul-Emile Victor. Il a ressorti de ses voyages ces magnifiques "Racontars arctiques", petites nouvelles pleines d'humour et de burlesque. Dans le livre qui nous concerne aujourd'hui, il associe la chaleur des sentiments à la froideur du climat. Situant son histoire au début du premier millénaire, à l'époque où les explorateurs marins pionniers allaient découvrir des terres nouvelles, c'est sous la forme d'un conte mêlé de récit initiatique qu'il a choisi de nous narrer les aventures de jeunes héros empreints d'innocence et de curiosité.
Il y a du Jules Verne dans ce périple polaire, constellé de données scientifiques, de rebondissements haletants et de descriptions de paysages et de combats qui nous tiennent en haleine. Les courts chapitres sont agrémentés de titres commençant par "Où...", technique du conte itinérant qui permet par une courte phrase d'entrer dans le vif du sujet. Cela m'a fait penser au "Voyage de Gaspard" d'Eric Pauwels et à celui de Mosca, de Frances Hardinge. Les ressorts du fantastique, des mythes et des légendes du monde associés à une documentation géographique et scientifique de premier plan. le tout pour toucher à la sagesse universelle par l'apprentissage de la tolérance et de l'amitié.
Un jeune Viking islandais part clandestinement vers le Groenland pour venger le meurtre de son père. Il y découvrira le monde des Inuits (qui veut dire "humain"), peuple sage et tolérant, à des mille marins de la fougue et de la sauvagerie des "barbares" sanguinaires. Lui, le garçon au teint clair et aux yeux bleus, sera accepté par "ces êtres humains" à la peau cuivrée et aux yeux bruns. le thème des "migrants" dans toute sa splendeur, mais à une époque où les terres vierges et inhabitées permettaient encore de trouver un territoire inexploré pour y bâtir une société harmonieuse. Euh..., à vrai dire, c'était déjà conflictuel au millénaire précédent. Rivage rimait avec esclavage, diplomate avec pirate. le choc des cultures ne laissait pas de "glace", même si le permafrost était encore intact.
Jorn Riel sait allier la violence des situations avec la douceur de son propos. Une véritable fresque à la recherche d'un humanisme où la sagesse s'acquiert par le "vivre ensemble". Tolérance ou tollé rance, la survie de l'humanité dépendra de notre capacité à surmonter nos peurs ancestrales. Au vu de la vitesse à laquelle se produit le changement climatique, rien n'est gagné, mais tout n'est pas encore perdu. "La foule sentimentale a besoin d'idéal", la lecture de ce conte y contribue admirablement. Fraîcheur et dépaysement, découvrez le vite !


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