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4,11

sur 1113 notes
«Enfant 44» est un thriller original et haletant ayant pour toile de fond le régime soviétique des années 50.
Plus que l'enquête sur les meurtres d'enfant d'un serial killer, c'est la description très bien documentée de cette URSS et la paranoïa d'un régime terrorisant sa population qui m'a tenue en haleine. Les rouages de ce système sont parfaitement décryptés et l'on assiste,à un défilé de dénonciations, de poursuites, d'arrestations, de tortures et d'exécutions sommaires. Tom Rob Smith ne tombe cependant pas dans le piège d'un récit trop manichéen: les personnages sont contrastés et nuancés (l'évolution progressive de Léo, officier zélé chez qui le doute va peu à peu s'installer, est parfaitement décrite) et la plupart n'ont souvent que «le choix» entre leur survie et la délation.
Bien sûr, on a quand même de «vrais méchants» (outre le serial killer, le personnage de Vassili, collègue de Léo, est particulièrement terrifiant) mais le message délivré sur la nature humaine, une fois le livre achevé, est plutôt positif.
Le récit est bien rythmé, le suspense monte progressivement et l'on a du mal à interrompre sa lecture.

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Il y a longtemps que je n'avais pas lu un thriller aussi captivant !
Nous sommes en 1953, dans une Russie d'après-guerre, complément enfermée dans le régime communisme de Staline ! Des enfants sont retrouvés morts, éventrés, avec la bouche pleine de terre. Des innocents seront condamnés parce qu'un meurtrier en série ne peut pas exister dans ce système si fonctionnel. Mais Léo, le personnage principal, n'en démord pas : il y a trop de ressemblances entre les meurtres pour que chacun soit un événement isolé. Il décide donc d'enquêter, au péril de sa vie, et deviendra un paria de ce modèle gouvernemental si bien orchestré. Je n'en dis pas plus, je ne voudrais pas gâcher votre plaisir.
J'ai trouvé ce livre captivant, du début à la fin… bien que certains passages soient horribles. Mais ils sont nécessaires pour bien comprendre l'emprise que cette Russie fermée sur elle-même a sur ses citoyens. C'est le culte de la terreur, des dénonciations, des conditions de vie exécrables, de la torture de prisonniers, des goulags… Une nation qui a combattu le nazisme, mais qui traite à son tour les gens avec autant de mépris et de violence. Alors, au-delà de l'intrigue qui est très bien menée, ce bouquin est comme un mémoire des conditions de vie de cette Russie communiste. Vraiment un très bon bouquin et je n'hésite pas une seconde à mettre dans ma PAL les deux autres tomes des aventures de Léo !
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Soyons franc, je n'aurais certainement pas lu ce roman s'il ne m'avait été « imposé » par mon club de lecture. L'URSS communiste des années 50, la violence faite aux enfants… ce n'est pas ce qui m'attire en premier. Il m'a d'ailleurs fallu près de 80 pages pour entrer dans le récit, tant je le trouvais noir et oppressant.
Mais l'auteur sait y faire pour rendre ses personnages… intéressants (attachants n'est vraiment pas le terme). On est emporté par l'histoire, celle de Léo aux prises avec la machine bien rôdée du Parti, celles de ces victimes atrocement mutilées, découvertes à chaque fois près d'une voie de chemin de fer, celle des « coupables » désignés d'office car un tueur en série, ça n'existe pas dans l'URSS des années 50. C'est une invention de l'Occident. Celle enfin de ce pays, de cette dictature et de son peuple, vivant dans la terreur permanente et prêt à tout pour survivre, même à dénoncer les siens.
Pour ce que je connais de la Russie Stalinienne, j'ai trouvé l'atmosphère particulièrement bien rendue : pauvreté, grisaille, laideur ; oppression des citoyens, surveillance, suspicion ; délations, arrestations arbitraires, tortures…Aucun détail n'est laissé au hasard, aucune abjection ne nous est épargnée. Cet univers de souffrances, de privations et de peur sonne juste du début à la fin. C'est lui qui a façonné Léo, lui qui est sa raison de vivre, la seule chose tangible qu'il ait jamais connue. Et pourtant, le doute va naître en lui. Il va lentement s'immiscer dans sa vie, faire voler en éclats ses certitudes et l'amener à tout remettre en question. Une véritable évolution morale et psychologique va s'opérer en lui. Et cette recherche personnelle est tout aussi intéressante, voire plus, que l'enquête qu'il va mener pour prouver l'existence de ce tueur d'enfants.
L'écriture froide et tranchante de l'auteur convient à merveille à son propos. Elle est pour beaucoup dans l'atmosphère glaçante du récit et en fait tout son intérêt comme le cadre historique choisi.
Une lecture prégnante dont on ne sort pas tout à fait le même.

Lien : http://argali.eklablog.fr
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première enquête de leo
demidov policier d,état
chargé du contre espionnage dans la Russie
de l,après deuxième guerre mondiale.tom rob
Smith nous plonge en pleine époque stalinienne,
qui n'a rien a envier au nazisme.la police fait avouer tout est n,importe quoi au gens,et le goulag
remplace les camps de concentrations.et si on pense pas comme le gouvernement vous êtes
considérer comme un ennemi du peuple.leo contre vents et marée va enquêter sur des meurtres
d,enfants classé comme accident.avec les risques de voir ses parents et sa famille condamné.un triller
palpitant,violent et savoureux
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Lecture insolite dans le cadre du défi God save the livre.

Moscou, au début des années 1950. Leo est l'un des officiers du redouté MGB, la puissance police politique soviétique. Rouage du système, il applique les consignes sans se poser beaucoup de questions sur son rôle réel et ses implications. Alors qu'il tente d'étouffer une affaire criminelle, en maquillant un crime en accident, Leo met le pied dans un engrenage dangereux. Commençant sa propre enquête, il tombe en disgrâce, et doit affronter l'exil et la suspicion de ses dangereux supérieurs. Un parcours initiatique qui le décille progressivement de son aveugle obéissance.

Le principal intérêt de ce polar de facture assez classique réside surtout dans la reconstitution de l'atmosphère de paranoïa délirante de l'URSS des dernières années staliniennes. Très documenté, Enfant 44 parvient à dresser, derrière l'intrigue policière à proprement parler (efficace sans être révolutionnaire) le portrait d'une société de la peur, où suspicion et méfiance sont les maîtres mots, jusqu'au sein des groupes d'amis, des familles ou des couples. Les personnages principaux, broyés par le système, sont attachants par leurs doutes, quoique pas toujours tout à fait assez approfondis.

Enfant 44 n'en demeure pas moins un polar correctement écrit, un thriller et une traque relativement efficaces. Pour le même genre de problème, mais dans une veine plus littéraire, on pourra utilement se tourner vers Une exécution ordinaire de Dugain.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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La lecture de la première moitié de ce livre a été pour moi assez éprouvante. Non tant à cause des crimes qui sont pourtant particulièrement sordides mais à cause de la vie dans l'URSS de Staline. J'en connaissais les grandes lignes, les famines, les goulags, les différentes polices, mais ça restait théorique.

Le livre s'ouvre apparemment sur le meurtre d'un petit garçon en 1933 , le second chapitre se déroule en 1953 avec un second meurtre d'enfant. Longtemps on se demande le lien entre les deux époques. Aux deux tiers des réponses commencent à apparaître.
Je ne sais si le personnage principal Leo Demidov était sensé être sympathique mais son honnêteté se double d'une naïveté qui entraîne de nombreuses arrestations et le rend déplaisant pendant une partie du récit.
Il y a deux autres titres avec ce personnages mais je pense attendre un peu pour les lire.

Cette histoire a été inspirée par un tueur en série réel Andreï Chikatilo.
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Course poursuite en ex-URSS : un membre du MGB fidèle au régime se retrouve brutalement exilé et contraint à regarder les choses en face et à sauver sa peau.
Au coeur du régime soviétique idéal, le crime n'existe pas, aussi Léo, agent du MGB, est-il sensé classer les meurtres d'enfant qui se produisent depuis quelques temps aux alentours de Moscou… Mais en URSS, la moindre hésitation, le moindre doute équivalent à une trahison et Léo et sa femme se retrouvent sur le banc des accusés, ce qui n'est pas une très bonne nouvelle chez le camarade Staline.
Thriller décapant et glaçant basé sur l'histoire authentique d'un tueur en série, AndreÏ Tchikatilo, Enfant 44 m'a surtout intéressée par sa documentation très complète sur la vie en URSS dans les années 50 : encore une occasion de se féliciter d'avoir eu la chance de vivre dans un pays démocratique !
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J'ai beaucoup aimé ce roman se basant sur une histoire vraie, celle du tueur en série Andreï Tchikatilo.

Mais plus que l'enquête en elle-même (même si elle m'a beaucoup plu), c'est le contexte historique, politique et social qui m'a happée. L'auteur a su avec brio retranscrire l'ambiance régnant à l'époque : la peur, les dénonciations, les déportations au goulag ou les exterminations un peu systématiques, les faux aveux ou les listes de noms arrachés sous la torture, mais aussi la promiscuité avec les appartements partagés entre plusieurs familles, les files d'attente devant les magasins etc. Les gens de l'époque vivaient dans une terreur sans nom où il était rare de pouvoir compter ou faire confiance aux autres.

L'auteur a également réussi à rendre palpable l'idéologie de l'époque, la peur omniprésente ressentie par le gouvernement qu'il y ait des eqpions à la solde de l'Occident sur son territoire, ainsi que des éléments antisoviétiques.

Tom Rob Smith a également mis en lumière cette incroyable determination du Parti concernant le fait qu'il ne puisse y avoir des tueurs en série dans le pays : pour eux ce genre de déviance est absolument impossinle et il le peut pas y avoir de tels crimes dans un pays socialiste. Cela peut mener à de graves problèmes puisque les enquêtes sont bâclées ou étouffées, des innocents sont condamnés à mort et les meurtres continuent...

Du côté des personnages, j'ai trouvé que leur psychologie était peaufinée, j'ai beaucoup aimé Léo ainsi que son évolution tout au long du roman. Nous y voyons un héros patriotique doutant peu à peu de la cause en laquelle il croyait et qu'il servait. Raïssa est un personnage complexe, que nous avons tout d'abord des difficultés à appréhender mais elle aussi fait beaucoup de chemin tout au long du roman. J'ai grandement apprécié la façon dont l'auteur a traité leur relation.
Vassili est lui aussi un personnage intriguant, torturé et très réussi.

L'histoire a un bon rythme avec moults rebondissement. Elle est passionnante tant dans la chasse à l'homme engagée que dans le contexte qu'elle nous apporte et qu'elle détaille.
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Ce roman me laisse un sentiment bizarre.
Cela me semble tellement invraisemblable, cette urss stalinienne des années 50. Et pourtant, ce régime de terreur a réellement existé. Cela fait réellement froid dans le dos.

Enfant 44 est un thriller. Un tueur en série massacre des gosses innocents. Déjà, en soi, ce thème n'est pas forcément à conseiller aux âmes sensibles. Mais que dire ici? le contexte historique du roman est terrible. A chaque page on ressent la détresse, la peur, l'injustice, la folie. Les protagonistes sont des hommes et des femmes malheureux, terrifiés, condamnés à une mort certaine à la moindre incartade.
Cette terreur est communicative au lecteur. On est bien sûr pris dans ce thriller, et on veut en connaître le dénouement une fois commencé, mais je n'ai pas ressenti cette lecture comme une lecture "plaisir". J'ai d'ailleurs mis longtemps à terminer ce livre, je ne l'ai pas lu tous les jours, il y avait des soirs où je n'avais pas envie de me plonger dans une telle noirceur.
Et pourtant je ne suis pas un enfant de choeur, et il en faut beaucoup pour m'émouvoir, surtout lorsqu'il s'agit d'une fiction.
Cela doit être la première fois que j'utilise cela pour un livre, mais, âmes sensibles, abstenez-vous! Ce livre est d'une noirceur profonde et renouvelée à chaque page.
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On pourrait dire que cette histoire a commencé avec un chien qui s'est blessé au coussinet et que son maître, diplomate étranger, a emmené chez un vétérinaire consciencieux.

Comme les antibiotiques manquent cruellement, le véto a dû revoir plusieurs fois le chien et ce fut pour lui le début de la fin : on l'a accusé d'espionnage après l'avoir mis sous surveillance.

Mais ce serait trop simple de mettre tout sur le coussinet du pauvre chien car le responsable de cette horreur, c'est le système et tous ceux qui le font tourner, consciemment ou inconsciemment. Parce qu'ils aiment ça ou parce qu'ils le craignent.

Un système où la présomption d'innocence n'existe pas, où les dossiers se montent très vite, où l'on accuse sans preuve, où l'on condamne sans preuves (ou si peu) et où la dénonciation est encouragée et si vous ne dénoncez pas, on vous dénoncera pour "non-dénonciation". Vous me suivez toujours ?

Bienvenue dans le paradis du communisme, ce système où les inégalités n'existent pas mais où tu feras la file des heures pour un pain tandis que les dirigeants, les membres de la MGB et leur famille, ont accès à des magasins réservés pour eux et fourni en mets fins (vrai chocolat, oranges, citrons,…).

Un paradis où les vols et les crimes n'existent pas puisqu'on a gommé les inégalités (oui, faut le dire vite)… Permettez que je tousse ? le système ment sur les chiffres, transforme des meurtres en accident et ne vous avisez pas de dire le contraire…

La Russie fait partie de mes pays préférés en littérature, ce roman ne pouvait que m'intéresser, malgré tout, il a traîné longtemps sur mes étagères. La lecture m'a fait mal aux tripes, au coeur, partout, non seulement à cause des injustices criantes, mais aussi des accusations et condamnations sans preuves.

Dans nos pays, des avocates sont obligées de faire des tribunes dans les journaux pour nous expliquer que la présomption d'innocence existe, que si X accuse Y d'un crime abject, il doit y avoir une enquête et que le public ne doit pas hurler "au bûcher" sans même vérifier les dires de l'accusateur/trice, sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi, notamment à ces systèmes de pays où l'Humain n'a aucune valeur.

Cette Russie communiste, cette Russie de Staline qui broie le peuple est décrite d'une manière qui s'intègre parfaitement bien dans le récit. L'auteur a étudié le pays, ses moeurs, son système, à tel point qu'on penserait le roman écrit par un Russe pure souche de l'époque.

Le personnage de Leo est abject et illustre bien les bénéfices du matraquage d'idées toutes faites et d'aphorismes qui ne servent que ceux qui les pondent. Dans sa tête, il sert la mère patrie, le communisme est sain et son pays magnifique. Il n'y a pas pire aveugle que celui qui souffre de cécité dans ses idées arrêtées et qui met les fautes sur le dos des autres. Pourtant, on peut changer et Leo va ouvrir les yeux…

Un roman sans temps mort, un roman qui vous emporte dans la Russie post-seconde guerre mondiale et qui ne vous laissera aucun répit, surtout du côté de vos tripes, de votre coeur, de votre âme.

J'ai beau connaître le côté obscur de l'Homme, avoir lu des livres sur les horreurs humaines, en avoir abandonnés certains tellement ils étaient effroyables (médecins de la mort dans des camps) et malgré tout, je suis toujours surprise par la perversion humaine, comme si j'étais le lapereau de l'année, la petite fille naïve qui croit toujours aux licornes et aux fées (ok, je connais une fée).

Là, une fois de plus, j'en ai pris plein ma gueule et elle me fait toujours mal.

Lire un roman qui se déroule en Russie est souvent source d'enchantement pour moi, mais j'en paie toujours le prix ensuite car je n'en ressors jamais indemne.

Bianca, qui faisait cette LC avec moi (et qui m'a fait sortir ce super roman qui croupissait dans ma PAL depuis plus de 6 ans) est en tout point d'accord avec moi, même si, tout comme moi, elle a trouvé le mobile un peu léger.

Mais ce n'était pas ça le plus important, c'était tout le reste : le communisme dans toute son inégalité, dans son horreur, le socialisme tel que je le déteste et qui n'avait rien à envier au capitalisme.
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