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sur 1629 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alice avocate et mère de famille a 20 ans de carrière derrière elle, 20 ans de plaidoiries, de prétoires, de défense et d'écoute d'histoires qui se répètent. Lasse et un peu usée, elle sort d'une énième audience aux assises, une affaire perdue cette fois, une de plus, une de trop, ne souhaitant que la quiétude de son cabinet avant de s'éclipser pour aller nager dans l'océan, seule activité capable de faire taire ses angoisses. Sa secrétaire lui annonce alors, gênée, l'arrivée d'un rendez-vous inattendu : Lisa, jeune femme de 20 ans, déterminée à devenir sa cliente.
Rien n'avait préparé Alice à ce qui l'attendait avec cette affaire de viol, jugée en appel 5 ans après les faits.

&#xNaNExtrait:
« Ils éprouvaient intimement la puissance de ce lieu où les mots résonnent comme nulle part ailleurs. On les écoute et en même temps, on les voit tomber. Sur les juges et sur ceux qui sont jugés, sur l'accusé et sur celui ou celle qui l'accuse. Sur ceux qui savent comme sur ceux qui ignorent. Et l'effet qu'ils produisent en dit autant, parfois plus, que ce qu'ils signifient. »

On sent dans cette phrase et dans ce récit la longue expérience que l'auteure (chroniqueuse judiciaire) a des salles d'audience, des drames qui se jouent et se dénouent entre ces murs où effectivement, pour l'avoir vécu récemment en tant que jurée, les mots résonnent comme nulle par ailleurs et tout particulièrement en celui qui les écoute et qui va devoir se forger une intime conviction et décider, juger.
Cette histoire traduit aussi le traumatisme de la justice après l'affaire Outreau, l'air du temps dans son approche des victimes présumées et les manquements et inhérentes faiblesses d'une justice qu'on voudrait impartiale.

&#xNaN extrait:
« Vous voyez, c'est ça qui est à la foi terrible et beau aux assises. Au début, on ne comprend pas comment un événement aussi dramatique a pu se produire. Et puis, plus on s'approche, et plus on se dit que peut-être, la même chose aurait pu arriver chez soi. »

C'est ça qui est terrible et beau en littérature aussi, on pense lire de la fiction mais on n'est jamais aussi près de la réalité.
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Parfois on se laisse cueillir par un roman.
C'est arrivé avec « La petite menteuse » dont la couverture rouge a attiré mon attention.

Le titre annonce tout de suite la couleur : Lisa est une petite menteuse, c'est du moins ce qu'elle annonce quatre ans après avoir accusé un homme de viol. Gérard a pris 12 ans pour son agression.

Le procès en appel se profile. Lisa cherche une nouvelle avocate, une femme cette fois, et décide de raconter la vérité. Commence alors le récit d'un mensonge, de la genèse à l'épilogue. Rien n'est simple. Chaque protagoniste a sa part de culpabilité. L'enfer est pavé de bonnes intentions…

AVIS

Livre lu et apprécié en l'espace d'un week-end. le sujet m'a tout de suite plu. En effet, j'aime me perdre dans les histoires qui semblent évidentes au départ puis qui embarquent le lecteur dans les méandres de la nature humaine.

Dans ce roman, tout sonne juste : les rouages de la justice, le travail sérieux de l'avocate, sa plaidoirie, l'horrible mensonge de la jeune Lisa qui montre qu'une erreur judiciaire est possible.

Tantôt les mots délivrent, tantôt ils condamnent. Tout est question de jugement.


Lien : https://www.aliceaufildespag..
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Alice, avocate, est contactée par Lisa pour la défendre pour son procès en appel pour viol. Lisa a 20 ans mais les événements ont eu lieu quand elle avait 15 ans. Considérée comme une fille facile, victime de rumeurs dans son collège, elle allait mal et elle a accusé de viol un ouvrier qui faisait des travaux chez ses parents. Lisa confie à son avocate qu'elle a menti et écrit une lettre à lire pour son procès en appel. Elle sait que tout le tribunal: juges, jurés, spectateurs... va se retourner contre elle.
Alice cherche à comprendre sa cliente et réfléchit à son histoire et à a personnalité. Comment avoir de la poitrine et s'apercevoir de son attrait auprès des garçons peut induire un comportement, comment les garçons peuvent en profiter sans se poser la question du consentement; comment Lisa peut se retrouver prisonnière et trouver cette solution pour devenir victime et être regardée autrement... j'ai beaucoup pensé à la chanson de Bénabar " je suis de celles" ou à celle de Goldmann sur les filles faciles, celles qui apportent affection et plaisir pour se retrouver cibles du mépris. Un livre bien écrit, dont l"intrigue progresse bien et qui laisse au lecteur une part de liberté pour construire sa propre opinion.
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J'ai aimé cette lecture, dont le titre provocateur est bien choisi. On suit l'histoire de cette adolescente qui n'est pas une menteuse, enfin pas seulement.
Une jeune fille victime de son propre corps et de la sexualisation qu'elle vit au college. D'une situation familiale complexe qui la rend solitaire. J'ai beaucoup apprécié ce personnage qui rend complexe cette situation autour du mensonge, qui permet de rendre plus complexe l'avocate et sa conscience.
C'est très bien écrit, facile à lire et très rapide. Parfois un peu trop, j'aurais aimé que certains points soient plus développés dans la reflexion autour de la question de la vérité ou encore que les questions autour de la sexualisation soit peut-être plus poussées.
Néanmoins, j'ai trouvé que ce livre posait des questions de société interessantes, actuelles. A lire !
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L'autrice est une chroniqueuse judiciaire réputée et cela se voit. Les prétoires, la réalité froide des dossiers d'instruction, elle connaît.
Le roman est très dépouillé, quasi à l'os, un epu à la Simenon, sans fioriture aucune.
L'histoire peut paraître banale mais nous interroge sur le statut de victime et aborde une foultitude d'autres thèmes comme la difficulté d'être une adolescente, la mysoginie ambiante, ...
Sont mises en évidence, brillamment, les non-dits et la norme de "bien-pensance".
A découvrir toute affaire cessante !!!

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Quatrième de couverture, je vois que Pascale Robert-Diard est chroniqueuse judiciaire au monde. Très bien, il y aura un double effet vérité, d'une part du fait du professionnalisme de l'auteur, d'autre part la petite menteuse est probablement inspirée d'une ou plusieurs histoires s'étant réellement passées. J'ai d'ailleurs en souvenir de quelques mois ce condamné pour viol sur mineure innocenté x années après par cette même mineure ayant grandi et avoué avoir menti.

J'insiste sur la notion de vérité car quand on touche à la psychologie humaine il est important d'être dans le vrai afin, par delà le particulier, de pouvoir extrapoler de façon générale et constructive. A contrario, soyons loin de ces thrillers bas de gamme où l'on fait faire n'importe quoi à des individus sous prétexte d'une double personnalité.

Gérard a donc pris douze ans pour viol d'une mineure de 15 ans. Il avait les habits du coupable idéal. 5 ans après, s'étant pourvu en appel, un autre procès doit avoir lieu.
Exit Gérard, passons la main à Lisa, la petite menteuse qui a maintenant 20 ans et sa nouvelle avocate, Alice, 50 ans, la narratrice du livre.
Au quart ou au tiers du livre, Lisa avoue avoir menti, la narration prend alors une autre tournure. Que faire, dire ou taire, réflexion et analyse du mensonge et de sa montée en puissance, réaction des leurrés, fin du procès et début supposé d'un autre.

Que dire de cette démarche qui va à l'encontre de ce qui veut que ce que femme dit doit être automatiquement entendu et crû. Se positionner dans un sens ou dans l'autre serait s'exposer d'office aux critiques du camp adverse. Combien de célébrités médiatiques ayant donné leur avis en ont elles fait les frais.
Faisons comme Pascale Robert-Diard, donnons la parole à Adèle, la radicale de service, l'amie de son fils, dans les 25 ans à qui elle a raconté Lisa. Pages 123 à 126, je vous laisse lire.

La petite menteuse pour qui le voudra bien est source de multiples questions.
Que faire en cas de doute. Faut il innocenter 8 coupables pour éviter la prison à 2 Gérard.
Paroles contre paroles. Qui et que croire ?
Vaut il mieux être jugé par une femme de 35 ans syndicaliste et militante ou par un juge de soixante encore pétri du système patriarcal.
La justice est elle si juste au vue des différents systèmes de valeurs que Pascale Robert-Diard attribue aux membres du jury.
Et que dire des lynchages internet familles comprises et des médias qui surfent sur le sordide et attisent les feux de tout bord.

La petite menteuse. Un livre bien construit qui tient en haleine le lecteur. Une écriture qui se déroule en toute simplicité, trop peut être, la pluie tombait toujours quand elle enfourcha son vélo pour rentrer chez elle. Les bars étaient pleins, des grappes d'étudiants se serraient sous les auvents des terrasses. Entre fourches et grappes, il y a mieux.
Bref, le livre vaut plus par le sujet abordé, courageux car à contre courant, les descriptions, professionnalisme aidant,sont riches d'enseignement, membres du jury, juges, soupe d'avocat et plus si nécessaire.
J'aurais aimé un peu plus de vécu de Gérard en prison, ce qu'il a souffert, ayant une vague notion que des violeurs d'enfants sont persona non grata en ces lieux et ailleurs, les délibérations des jurés mais il aurait fallu être parmi eux, les pour les contre et les différents argumentaires.

La dernière phrase. Je vais défendre la petite salope. La petite menteuse. Oui défendre.
Attendons donc la suite.

Ps. Je reviens sur donner son avis. Entre le courage de ses opinions et la lâcheté de sa tranquillité. Que faire ?
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Alice Keridreux est avocate. Elle est divorcée, a deux grands enfants, son propre cabinet et une maison sur une île bretonne dans laquelle elle se réfugie pour nager dans la mer et se libérer de toute la pression de son métier. Elle va en avoir particulièrement besoin suite à sa rencontre avec Lisa. Cette dernière a 20 ans et vient lui demander de prendre la place de son avocat pour le procès à venir contre son violeur qui l'a agressée 5 ans plus tôt et a été condamné une première fois à 10 ans de prison. Très vite les choses basculent. Alice pensait défendre une victime mais Lisa lui avoue qu'elle a menti. Toute la question est maintenant de comprendre pourquoi une jeune fille de 15 ans est allée inventer une telle histoire ? Que se passait-il dans sa vie de collégienne pour qu'elle n'envisage qu'une seule échappatoire : accuser un homme de viol ? Alice va devoir affronter les réactions de la juge et des jurés face à cette révélation. Les femmes sont les plus dures car ce type de mensonge nuit à la parole des femmes qui se libère enfin. L'autrice est chroniqueuse judiciaire au Monde depuis 20 ans. On sent que c'est une grande habituée des prétoires. Son histoire (qui est fictive) est prenante, très intéressante et aussi un peu à contre-courant de l'air du temps. Il est important de pouvoir aussi dire qu'une femme peut mentir (comme certains enfants ont pu le faire dans des affaires de pédophilie) et de chercher à comprendre pourquoi sans pour autant remettre en cause la parole de toutes les femmes.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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Lisa a menti, il y a cinq ans.
Elle a affirmé avoir été violée (fellations et tentative de sodomie) à quinze ans par un plâtrier ayant travaillé pour ses parents.
Il a été condamné à 10 ans de prison.
Or, c'est faux, elle vient se confier à l'avocate Alice Keridreux et veut que ce mensonge soit révélé lors du procès en appel.
Ado trop bien formée, trop tôt, mal dans sa peau, toujours comparée à sa si brillante soeur, des parents séparés, considérée comme la salope du collège car elle ne sait pas dire non, filmée à son insu.
Tout le cheminement est détaillé.
Ses notes baissent ? Elle se laisse aller ? Elle semble aller mal ?
Des personnes bien intentionnées (je ne suis pas ironique) soupçonnant bientôt une agression sexuelle, la questionnent. La spirale du mensonge s'enclenche et fait boule de neige. Ceux qui restent prudents, voire doutent un peu se voient accusés d'indifférence ou de "pas de vague".
Pour ne pas traumatiser encore plus Lisa, il n'y aura pas de confrontation avec l'accusé.
Alors on me rétorquera que dans ces affaires, les fausses accusations sont minoritaires.
Je veux bien le croire, mais c'est souvent parole contre parole.
Roman efficace, un peu à contre-courant dans un domaine où il est désormais risqué d'être nuancé.
Il m'a fait inévitablement penser au film danois "La chasse" dans lequel une toute petite fille accuse de pédophilie un auxiliaire de jardin d'enfants, sans être du tout consciente de ce que ce mot recouvre. Là aussi le fatal engrenage se met en place.
Tout dernièrement il a été question de la fausse dénonciation de Farid E. innocenté au bout de 20 ans...
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Lisa, quinze ans, a été violée par un homme venu faire des travaux chez ses parents. Lisa, quinze ans, a dénoncé cet homme. Lisa, quinze ans, a fait condamner cet homme à la prison. Lisa, vingt ans, vient voir maitre Alice Keridreux pour qu'elle la représente dans un procès en appel. Et Lisa, vingt ans, avoue l'impensable : Marco Lange ne l'a pas violée. Elle a menti.

Le titre du roman ne laisse pas de place au doute. On sait dès la couverture que le récit va nous raconter l'histoire d'une menteuse. Petite, certes, mais menteuse quand même. Ce que le titre ne dit pas, c'est pourquoi Lisa a menti. Et c'est ce qu'on va découvrir au fil d'un récit habilement mené.

Ce livre se lit quasiment d'une traite et le lecteur passera par de nombreux sentiments. D'abord indigné qu'une jeune fille ait pu mentir et convaincre la justice de la culpabilité d'un homme innocent. Puis de plus en plus partagé quand la parole de Lisa se libère, laissant la place à une jeune fille confrontée à la brutalité scolaire. Car à quinze ans, Lisa est une jeune fille qui attire les garçons. Et qui ne sait pas dire non à ces garçons qui vont profiter d'elle, la conduisant à éprouver un mal être grandissant qui va trouver son apogée dans la dénonciation de Marco Lange.

A travers cette accusation, on comprend que Lisa a voulu surtout lancer un appel au secours. Mais les choses l'ont très vite débordée. Ce n'est pas elle qui a prononcé le nom de son hypothétique agresseur mais elle s'est retrouvée entrainée dans l'engrenage qu'elle a enclenché et qu'ont alimenté deux de ses professeurs et sa mère. Alors après, comment revenir en arrière ? Comment assumer le mensonge alors qu'il vous donne un statut particulier, qu'on écoute votre parole, qu'on vous regarde et vous entoure, vous qui vous êtes toujours sentie à part, peut-être mal-aimée de vos parents et soumise à la violence de jeunes garçons stupides ?

Le roman décortique et analyse avec beaucoup de finesse comment Lisa est tombée dans ce rôle de victime qui lui confère un statut à part et lui permet de trouver le soutien et l'amour de ses parents mais aussi de se protéger de ses agresseurs réels. Et qui n'a sans doute pas mesuré toutes les conséquences de son mensonge. Il donne aussi un éclairage très intéressant sur la position de l'avocate choisie par Lisa qui de défenseuse d'une victime devient celle d'une accusée.

En cela, le parti pris est intéressant. Et surtout, il est traité avec beaucoup de finesse, démontrant comme il peut être facile de se laisser entrainer dans un mensonge, comment il est important de laisser la place aux victimes mais aussi de savoir les écouter attentivement pour démêler tous les fils de l'histoire. Passionnant.
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Tandis que son présumé violeur, condamné à 10 ans, vient de purger 3 années de prison, une jeune femme dément son accusation initiale lors du procès en appel. Comment une telle erreur est-elle possible ? Au delà du mensonge, c'est toute la chaine des certitudes qui est remise en question, et ce roman est écrit avec la justesse d'une observatrice familière des rouages de la justice et des tribunaux. le lecteur, par ailleurs citoyen potentiellement éligible à tout jury, est happé par ce récit. Outre la psychologie de l'accusatrice, avec ses zones d'ombre mais aussi sa part de vérité, ce sont toutes les responsabilités des parties prenantes à la justice qui sont disséquées avec beaucoup de réalisme.
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