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3,74

sur 1628 notes
« Je veux être défendue par une femme ». C'est comme ça que la jeune Lisa aborde Alice, avocate expérimentée, pour lui demander de reprendre son affaire, car Lisa a fait condamner un ouvrier de ses parents en l'accusant de viol, 4 ans plus tôt, et que le procès en appel de celui-ci approche.

Alice se plonge alors dans le dossier, qui semble en béton armé, et découvre les différents témoignages apportés lors de l'affaire: ses parents, deux de ses professeurs, son amie Marion. Seulement… Lisa revient sur sa déclaration et avoue ne pas avoir été violée par cet homme.

À travers cette histoire, l'auteure aborde énormément de thématiques: l'adolescence et la construction de soi qui passe par le regard (et l'appréciation) des autres, le #metoo, les rouages judiciaires, la parentalité,…

C'est écrit sobrement, avec justesse, avec délicatesse, et le personnage d'Alice, bien que semblant inhumaine au départ, laissera entrevoir les failles de sa carapace au fur et à mesure du récit.

Je sors de cette lecture avec une boule dans la gorge en me remémorant à quel point les propos et actes de certains ont pu traumatiser l'adulte que j'essayais de devenir à l'époque.
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Comme l'indique clairement le titre, on sait dès le départ que l'on va lire une histoire racontant le mensonge d'une adolescente ayant accusé à tort un homme de l'avoir violée 5 ans plus tôt.

Pascale Robert-Diard a été bien courageuse de s'attaquer à un tel sujet. À l'époque de « Me Too » où heureusement la parole des femmes se libère, il fallait oser aborder le mensonge possible d'une fille et indirectement signifier l'importance de ne pas oublier la notion de présomption d'innocence d'un accusé, même s'il a vraiment le profil parfait du « salopard ».
Cette histoire est un peu une histoire des moeurs de cette décennie. On y ressent bien les affres de l'adolescence et les méandres psychologiques qui ont conduit la jeune Lisa à s'enfermer dans son mensonge en embarquant tout son entourage.
Et finalement, un suspense demeure. On a vraiment envie de comprendre pourquoi elle en est arrivée à accuser cet homme et pourquoi, à l'âge adulte, elle est revenue sur sa parole.

Ce livre est addictif et captivant. L'écriture est sobre mais efficace et le travail de l'avocate est tout à fait crédible. Il faut préciser que l'autrice connaît bien son sujet étant chroniqueuse judiciaire au journal »le monde ». le cheminement de la création de la plaidoirie est vraiment intéressant.
Je suis certaine en tout cas que ce livre ne peut pas laisser indifférent et qu'il promet de nombreuses discussions passionnantes à ses lecteurs.
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Lisa Charvet, tout juste majeure, débarque dans le bureau de l'avocate Alice Keridreux et lui demande de la représenter lors du procès en appel de son violeur. Lisa estime qu'une femme la comprendra mieux que cet avocat qui la défendue contre Marco Lange, l'homme qu'elle a accusé de viol alors qu'elle avait 15 ans.
Bien sûr de tels procès attisent les esprits, les masculinistes et autres incels dénoncent la sacralisation de la parole des femmes, et les féministes crient qu'elles ne supportent plus ceux qui font fi de leur parole ou la moquent.
Alice, la narratrice de cette histoire, relit l'ancien dossier et s'étonne de voir la condamnation de Lange ne reposer que sur la seule parole de Lisa et sur des témoignages du type « il regardait bizarrement », « c'était un marginal ». A ses yeux cela ne justifiait pas l'incarcération de Lange.

Comme le dit le titre, Lisa a menti et se dit prête lors de ce second procès à raconter ce qui l'a, trois ans plus tôt, incitée à se dire victime d'un viol, et cela au risque de se voir psychologiquement lapidée par le public, l'avocat de Lange et la juge outrée par ce mensonge responsable du long internement de l'innocent Lange.
Lisa va tenter, maladroitement mais sincèrement, d'expliquer que cette dénonciation a été une porte de secours, un appel à l'écoute de sa détresse, la sortie d'un engrenage de rumeurs, d'incitations, d'attentes ainsi qu'une forme d'explication à sa dépression.
Comment juger quand on se trouve face à deux victimes ? Certes elles ne sont pas sur un pied d'égalité, mais toutes deux sont en droit d'attendre un jugement équitable à l'aune du passé comme à celui de l'avenir.
On aurait aimé assister à la plaidoirie de l'avocate et au verdict final mais non, tant pis pour nous.
Un roman précieux en ce qu'il dénonce ces jugements hâtifs fondés sur les préjugés, les apparences, les intérêts d'une cause personnelle et la méconnaissance de la complexité humaine.

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Un jour que j'étais dans ma cuisine (à faire ce que l'on fait dans une cuisine...), j'ai entendu à la radio, une histoire de justice injuste ... Un homme allait bientôt être libéré, car la personne qui l'avait accusé de viol, mineure à l'époque des faits, s'était rétractée, il était innocent... Elle l'avait désigné lui, pour ne pas désigner le vrai coupable, son frère... et ainsi pulvériser sa famille. Ce roman étant sorti, sensiblement en même temps , et présentant des similitudes étonnantes, avec cette vraie affaire, j'ai laissé passer du temps, pour oublier la vraie histoire. Mais les raisons du roman n'ont rien à voir ... Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au Monde, a créé SON histoire, certainement avec des bouts de celles entendues dans les prétoires, les salles d'audience ; en effet, c'est tellement bien fait, tellement réaliste...

Dés le début , on apprend que la fille a menti, que l'homme est innocent. Et c'est toute l'histoire de ce mensonge, que va nous raconter l'autrice. Comment il naît d'un malaise, d'un mal-être, comment "il passe crème", comment la justice croit d'abord les enfants, avant les adultes. Comment la machine s'emballe, d'une petite confession au gros cirque d'un procés et d'une condamnation et d'un procés en appel.

C'est fascinant à lire.
Cela pourrait être vrai.
Cela s'est déjà produit... (On l'a vu avec l'affaire dont je vous parle plus haut, et aussi avec l'affaire d'Outreau...)
Les enfants peuvent mentir. Les filles aussi.
Et cela pose des tas de questions, retourne complétement notre cerveau. Si l'on ne peut plus croire les faibles, d'abord, avant les adultes, les jeunes filles avant les hommes si fort physiquement, qui croirons-nous ? Et cela fait du tort à un mouvement comme MeToo, si nécessaire, et qui a eu tant de mal , qui a mis si longtemps avant d'éclore...
Cela questionne sur la cellule familiale, sur les parents qui à force de vouloir être heureux, ( "parce qu'on a qu'une vie, hein."..), foutent en l'air celle de leur enfant lorsque tout explose, s'ils ne font pas gaffe ...
Et cela interroge sur le féminisme, sur ce que nos mères nous ont légué, sur ce qu'on en a fait, sur ce que nos filles pensent maintenant de cet héritage, ce qu'elles gardent, ce qu'elles jettent...
Cela questionne sur le métier d' enseignant, à qui on demande parfois de jouer les alerteurs, les confesseurs, les assistantes sociales, les psychologues... Sauf qu'ils n'ont pas LA formation. Sauf qu'ils sont si jeunes quand ils débutent (21/22ans ,si leur cursus étudiant se passe "normalemement")...
Que dire du réquisitoire de l'avocate ? : génial , implacable, magistral . Une pure démonstration de ce que l'on fait dire aux mots, du sens que l'on leur donne, de leur puissance. C'est un livre pour les littéraires.
C'est un roman qui montre et démontre que la justice ne passe pas de la même façon sur les puissants ou sur les misérables. Comme dans le cas évoqué plus haut, le coupable-innocent était pauvre, sans relation, seul... Un coupable idéal, donc...

Un roman très contemporain, très intelligent, très facile d'accés qui interroge sur le monde dans lequel nous vivons.
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La prof de français de mon fils en Seconde fait lire ce livre à leur classe. Curieuse, je le lis aussi. Difficile de me prononcer sur ce livre où une ado a menti, racontant un viol qui l'a fait passer du statut d'ado paumée et fille facile à celui de victime qu'il faut croire et choyer. Difficile de me prononcer car ce livre ne risque-t-il pas de semer le doute pour les futures victimes ? Ce livre interroge et j'aimerai être une petite souris écoutant les débats qu'il suscitera au lycée !
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Le départ est lent, pas particulièrement bien écrit, pas très convaincant. le parti pris de l'avocate narratrice qui s'introspecte ne m'a pas emballée. En revanche la plaidoirie finale est magnifique. Je propose donc 3 étoiles à ce livre qui décortique la mécanique du mensonge et de la conviction.
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Lisa a 15 ans quand elle confie à une amie qu'elle a été violée. Deux de ses professeurs, ses parents et la gendarmerie vont la croire. Un coupable va être arrêté et condamné. Celui-ci est innocent et va faire appel 4 ans plus tard.
À la veille du procès en appel, Lisa décide d'aller voir une avocate, une femme, Alice pour lui confier qu'elle a menti .
Alice va bien sûr accompagner Lisa dans la révélation de la vérité mais va faire en sorte de décortiquer l'engrenage (dont le rôle des garçons) qui a broyé cette adolescente.
Un roman qui se lit d'une traite (trop vite sans doute car j'aurai aimé en savoir plus sur la petite ville, les personnages, le contexte) et qui invite à réfléchir sur la mécanique d'une « vérité » qui peut s'installer dans une société quand elle correspond à ce qu'elle croit. « Le plus dérangeant dans toute cette affaire n'est pas tant de savoir pour quelle raison Lisa a menti mais pourquoi tant de gens ont eu envie de la croire. Au fond dans cette affaire, il n'y a pas de coupable, il n'y a que de bonnes intentions. »
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Alice avocate et mère de famille a 20 ans de carrière derrière elle, 20 ans de plaidoiries, de prétoires, de défense et d'écoute d'histoires qui se répètent. Lasse et un peu usée, elle sort d'une énième audience aux assises, une affaire perdue cette fois, une de plus, une de trop, ne souhaitant que la quiétude de son cabinet avant de s'éclipser pour aller nager dans l'océan, seule activité capable de faire taire ses angoisses. Sa secrétaire lui annonce alors, gênée, l'arrivée d'un rendez-vous inattendu : Lisa, jeune femme de 20 ans, déterminée à devenir sa cliente.
Rien n'avait préparé Alice à ce qui l'attendait avec cette affaire de viol, jugée en appel 5 ans après les faits.

&#xNaNExtrait:
« Ils éprouvaient intimement la puissance de ce lieu où les mots résonnent comme nulle part ailleurs. On les écoute et en même temps, on les voit tomber. Sur les juges et sur ceux qui sont jugés, sur l'accusé et sur celui ou celle qui l'accuse. Sur ceux qui savent comme sur ceux qui ignorent. Et l'effet qu'ils produisent en dit autant, parfois plus, que ce qu'ils signifient. »

On sent dans cette phrase et dans ce récit la longue expérience que l'auteure (chroniqueuse judiciaire) a des salles d'audience, des drames qui se jouent et se dénouent entre ces murs où effectivement, pour l'avoir vécu récemment en tant que jurée, les mots résonnent comme nulle par ailleurs et tout particulièrement en celui qui les écoute et qui va devoir se forger une intime conviction et décider, juger.
Cette histoire traduit aussi le traumatisme de la justice après l'affaire Outreau, l'air du temps dans son approche des victimes présumées et les manquements et inhérentes faiblesses d'une justice qu'on voudrait impartiale.

&#xNaN extrait:
« Vous voyez, c'est ça qui est à la foi terrible et beau aux assises. Au début, on ne comprend pas comment un événement aussi dramatique a pu se produire. Et puis, plus on s'approche, et plus on se dit que peut-être, la même chose aurait pu arriver chez soi. »

C'est ça qui est terrible et beau en littérature aussi, on pense lire de la fiction mais on n'est jamais aussi près de la réalité.
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Lisa, jeune femme de 20 ans, souhaite être défendue par une femme dans l'affaire qui la concerne.

Son choix se porte sur Alice Keridreux, brillante avocate.

Un face à face commence où la vérité finira par éclater pour le pire ou le meilleur.

Ce livre se lit facilement et nous entraîne dans une affaire judiciaire qui peut paraître choquante de prime abord surtout en cette période #metoo

Lisa est la petite menteuse en question. Pourquoi a-t-elle agit ainsi et pourquoi faire volte-face maintenant ? Est-ce la voie de la rédemption ?

Quelque part, je comprends le cheminement de l'autrice qui arrive à nous mettre en empathie avec Lisa. L'adolescence est une période difficile et la réputation d'une jeune-fille se fait si vite au collège entre le bouche à oreille et les réseaux sociaux. Cela peut mener à des situations effroyables.

Pourquoi Alice a accepté cette affaire ? Pour le défi qu'elle représente ? Pour tenter de comprendre cette jeune femme ? Peut-être aussi pour sortir de sa routine habituelle d'avocate ? Et surtout pour faire entrer de l'argent dans les caisses de son cabinet.

Dans tous les cas, même si aucune réponse n'est apportée à mes questions et suppositions, j'ai aimé connaître les rouages du système judiciaire et l'excellente plaidoirie que prépare Alice pour défendre sa cliente.

Un livre à lire qui sort des sentiers battus et qui prend le contre pied de l'ère metoo. Ce qui, en somme, est assez dérangeant.

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Voici un roman dont je ne sais quoi penser, Je suis partagé, déchiré même, comme le sont les protagonistes de cette histoire. J'aime et je n'aime pas. En même temps. C'est curieux, non ?
En fait, pas tant que ça. J'ai pris plaisir à lire ce livre, et contrairement à certains Babeliots et Babeliotes, je n'ai pas trouvé le style si mauvais que ça. C'est simple, ça coule, ça se lit vite et facilement, c'est déjà ça, parce qu'avec un roman qui se passe dans un cabinet d'avocate et un tribunal, ce n'était pas gagné, moi en général, ces histoires de procès, même en appel, ça m'ennuie, mais ici pas du tout.
Effectivement, j'ai trouvé la plupart des personnages assez caricaturaux, tous dans leur genre, bien enfermés dans leurs attitudes et leurs certitudes, et donc assez détestables. Cependant, je dois reconnaître que les gens caricaturaux existent aussi dans la vraie vie, j'en connais un paquet, je n'en dirai pas plus...
Cependant, dans ce roman, ça fait un peu beaucoup. Même un peu trop.
L'histoire peut sembler aller à contre courant de l'air du temps, les dernières affaires dont on parle, je pense en particulier au milieu du cinéma, défendent un tout autre point de vue. Il serait en effet assez malvenu de ne pas croire toutes ces filles qui avec courage, racontent, parfois après des dizaines d'années de silence, ce qu'elles ont vécu avec des prédateurs médiatiques, donc intouchables. Ici, c'est l'inverse. D'abord, l'accusé est un pauvre type qui a tout contre lui. le titre a déjà tout dit, il s'agit d'une menteuse, Lisa, la Petite Menteuse, qui a accusé à tort un innocent et qui vient de se payer des années de tôle parce qu'on a cru la menteuse. Que va-t-il se passer en appel ? Pas de suspens, en principe. La fille a décidé d'avouer son mensonge, la victime va devenir accusée, et l'accusé victime. Sauf que jusqu'au bout, on se demande s'il ne va pas y avoir un retournement de situation, si elle a menti une fois, n'est-elle pas capable de mentir à nouveau ?
Les circonstances dans lesquelles cette fille s'est enfermée dans le mensonge sont plausibles, on peut se permettre d'y croire, à quinze ans, on est tellement fragile...
Evidemment, lorsqu'on pense aux affaires en cours, on se dit que peut-être, parmi ces filles, il y en a une ou deux qui ont menti, comme la petite menteuse du roman, mais quand on voit le nombre d'accusatrices pour chacun de ces tristes sires, ce ne serait qu'un point de détail ! Tandis que dans le roman, il n'y a qu'une accusatrice, là est toute la différence.
Bref, Sur le fond, cette histoire n'est pas invraisemblable, les arguments s'entendent. Ce qui a poussé la gamine à mentir et s'enfermer dans son mensonge est recevable. Cependant, sur la forme, l'accumulation des personnages plus caricaturaux les uns que les autres est un peu plus difficile à avaler.

Si l'on n'est pas soi-même un lecteur caricatural, c'est à dire enfermé dans ses certitudes et qu'on est capable d'entendre les errements et les doutes du personnage principal, l'avocate, on peut lire ce livre. En deux jours, c'est fait. On aime ou on n'aime pas, ou alors, comme moi, on aime ET on n'aime pas!
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