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3,74

sur 1627 notes
Parfois on se laisse cueillir par un roman.
C'est arrivé avec « La petite menteuse » dont la couverture rouge a attiré mon attention.

Le titre annonce tout de suite la couleur : Lisa est une petite menteuse, c'est du moins ce qu'elle annonce quatre ans après avoir accusé un homme de viol. Gérard a pris 12 ans pour son agression.

Le procès en appel se profile. Lisa cherche une nouvelle avocate, une femme cette fois, et décide de raconter la vérité. Commence alors le récit d'un mensonge, de la genèse à l'épilogue. Rien n'est simple. Chaque protagoniste a sa part de culpabilité. L'enfer est pavé de bonnes intentions…

AVIS

Livre lu et apprécié en l'espace d'un week-end. le sujet m'a tout de suite plu. En effet, j'aime me perdre dans les histoires qui semblent évidentes au départ puis qui embarquent le lecteur dans les méandres de la nature humaine.

Dans ce roman, tout sonne juste : les rouages de la justice, le travail sérieux de l'avocate, sa plaidoirie, l'horrible mensonge de la jeune Lisa qui montre qu'une erreur judiciaire est possible.

Tantôt les mots délivrent, tantôt ils condamnent. Tout est question de jugement.


Lien : https://www.aliceaufildespag..
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Le bandeau comportant des éloges dithyrambiques de ce court livre ainsi que les 3 prix littéraires qu'il a reçus m'ont décidée à l'acheter. Je ne savais pas qu'il avait eu autant de succès avant de le lire et d'en faire cette critique. Et, malgré quelques réserves, je n'ai pas été déçue.

D'abord, l'auteure sait nous embarquer dès la première page au point que j'ai lu ce roman d'une traite. Pas de fioriture de style, pas de description inutile, Pascale Robert -Diard va droit au but dans un style plat mais avec un rythme alerte, efficace.

La romancière commence par nous présenter son personnage clé, Alice, une avocate de 50 ans qui travaille sur des affaires pénales. Elle vient de rater une plaidoirie, son client a pris 12 ans de prison et elle s'en veut. Abattue dans son bureau, elle reçoit une jeune femme de 20 ans, Lisa, qui a beaucoup insisté pour la rencontrer rapidement. Celle-ci lui dit avoir subi un viol lorsqu'elle avait 15 ans. Son agresseur, un jeune peintre plâtrier d'une trentaine d'années, est emprisonné à ce titre depuis 3 ans mais il crie son innocence et a fait appel. Lisa demande à Alice de la représenter pour cette nouvelle audience parce qu'elle est une femme (son ancien avocat qu'elle a congédié était un homme). Lisa commence le récit de son histoire et Alice « masque son ennui en prenant des notes ». Une affaire banale se dit-elle.
Mais non ce n'est pas une affaire banale car, comme le titre l'indique, Lisa, de son vrai nom Laurine, est une « petite menteuse ». Et là, l'affaire devient intéressante, pas banale du tout.

Ce roman est bien ancré dans la réalité contemporaine : dureté de la vie au collège, malaise et sexualité des adolescents au temps des réseaux sociaux, famille recomposée et père absent, mouvement « mee too » selon lequel le témoignage des femmes doit être entendu et cru sur parole.

Le livre évoque aussi la profession d'avocat où la vérité compte moins que la défense du client pour s'attirer de nouveaux clients (le personnage de Théry), les rivalités dans les fratries (en l'espèce deux soeurs, l'une brillante louée par la mère, l'autre moins), la rigidité idéologique d'un certain néo-féminisme (le personnage d'Adèle, belle fille d'Alice), l'extrême difficulté d'établir la preuve des faits dans les affaires de viol ou agressions sexuelles (paroles contre paroles) et enfin la solitude (le personnage d'Alice divorcée depuis longtemps, vivant seule et dont les enfants sont de moins en moins présents).

Mais, à mon sens, le vrai thème de ce livre c'est le statut de victime, surtout dans la société actuelle où le discours victimaire prend une ampleur démesurée. On ne loue plus tellement les forts, ceux qui ont du courage et bravent l'adversité : bien souvent aujourd'hui, le courage, consiste, consisterait plutôt, à s'avouer victime, à assumer ce statut et c'est terrible à dire à en tirer avantage. Lisa répète plusieurs fois qu'elle voulait « être plainte » (sous-entendu être regardée, être aimée).

Dans le contexte actuel, tout se brouille, on a du mal à séparer les vraies victimes (car elles existent et leurs souffrances ne doivent pas être sous-évaluées) des moindres ou fausses victimes (dont la sur-évaluation nuit à la crédibilité et à la juste appréciation du traumatisme parfois effroyable et durable des premières). le statut de victime semble devoir être reconsidéré sauf à croire au fond que nous sommes tous des victimes : victimes de nos parents, de notre milieu social, de notre physique et de notre corps, de notre faiblesse de caractère, de notre malchance, de nos mauvaises rencontres…

Pour en revenir au livre, Lisa la « petite menteuse », par son mensonge, a créé des victimes autour d'elle : elle a fait condamner un homme à tort, elle a manipulé ses parents, amis et professeurs mais n'est-elle pas malgré tout une victime ? C'est tout l'enjeu de la plaidoirie finale d'Alice. Allons plus loin, celui qu'elle a accusé à tort, pourtant victime depuis sa naissance, n'est-il pas un peu coupable compte tenu de son comportement passé (son regard sur les femmes, ses propos) ? Tout l'intérêt de ce livre est de définir les contours de la responsabilité individuelle et du statut de victime, de mettre en avant aussi les fameuses « circonstances atténuantes » propres à chaque individu. Et l'auteur le fait avec une certaine finesse.

Certes J'aurais apprécié que les personnages principaux soient tous un peu plus fouillés et que les relations de Lisa avec sa mère mais aussi avec sa soeur ainée (très absente du récit) soient mieux explorées mais le roman aurait peut-être perdu en concision et efficacité et il aurait fallu pour cela adopter un style plus littéraire, moins journalistique. Les personnages secondaires sont en revanche très bien campés en quelques mots (les jurés par exemple).

En conclusion, je recommande ce livre qu'il est difficile de lâcher une fois qu'on l'a commencé et qui, sans jamais vraiment trancher ni juger, pose des questions d'actualité sur les relations parents-ados et filles-garçons mais aussi sur la justice, l'école, la sexualité adolescente et bien sûr le mouvement « mee too », vraie révolution avec ses excès et ses limites. Ce livre présente l'intérêt d'ouvrir le débat sur ces sujets d'importance sans manichéisme ni a priori .
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C'est un petit roman, rapide et facile à lire. L'auteure nous dévoile assez habilement l'accusation de Lisa (qui dit avoir été violée), puis son mensonge qui apparaît peu à peu, et enfin tout un contexte expliquant le comportement de Lisa...
Toutefois, j'aurais aimé que l'auteure aille plus loin dans l'analyse psychologique des principaux personnages (Lisa, son avocate, les garçons qui l'entouraient, ses parents...) et la fin, trop en "queue de poisson" à mon goût, m'a laissé sur ma faim...
Au total, un roman assez prenant mais qui reste pour moi superficiel et inabouti.
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Parmi l'ensemble des livres que nous lisons, il en est certains qui sortent du lot parce qu'ils nous embarquent pour des heures de lecture et que l'on ne peut les lâcher avant d'en avoir tourné la dernière page.
« La Petite Menteuse » de Pascale Robert-Diard est de ceux-là [étoile]

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« Pourquoi devrait-on douter davantage d'une jeune fille qui se rétracte que d'une jeune fille qui accuse, Monsieur l'avocat général ? »
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Chroniqueuse judiciaire au Monde depuis près de 20 ans, l'auteure semble s'être inspirée de son expérience des tribunaux pour nous raconter l'histoire de Lisa.
Tout juste entrée dans le monde adulte, Lisa - 20 ans - doit faire face au procès en appel de son violeur condamné en première instance, 5 ans plus tôt. Pour ce nouveau procès, Lisa souhaite qu'une femme la représente ; une femme qui comprendra mieux le regard insistant des garçons au collège / lycée lorsqu'une jeune fille entre dans la puberté ; une femme qui comprendra mieux tous ces actes, actions, faits intangibles et qui pourtant pèsent sur toutes adolescentes aux formes développées ; une femme qui comprendra son histoire et son mensonge quant au fait d'avoir été violée, « pour se sortir de toute la merde dans laquelle elle était ».

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« Plus je mentais, plus je souffrais, plus je souffrais, plus on me croyait. »
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Au-delà du sujet tabou que sont les erreurs judiciaires, ce roman est la chronique d'une époque #MeToo qu'elle questionne - en toute honnêteté intellectuelle - sans jamais remettre en cause la présomption d'innocence et la parole des victimes.
Quel rapport entretient la société avec la figure de victime ? Telle est la question fil rouge - et presque philosophique - de ce premier roman remarquable qui a fait partie de la sélection du Goncourt 2022 !
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Un roman vertigineux qui se lit d'une traite et qui interroge le rapport que notre société entretient avec le statut de victime. Un récit d'autant plus intéressant qu'il traite en sus du délicat problème des erreurs judiciaires ! Je ne peux que recommander la lecture de cet ouvrage !
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C'est l'histoire de Lisa une jeune femme de 20 ans. Il y a cinq ans, elle a accusé un homme de l'avoir violée. A l'approche du procès en appel, Lisa souhaite être défendue par Alice Keridreux, elle a des choses à dire et veux être défendue par une femme …

Un roman court mais intense. L'autrice, qui est aussi est chroniqueuse judiciaire, maîtrise son sujet. L'écriture est certe dense mais précise. Les personnages qui peuvent,au premier abord paraître peu sympathiques sont finalement captivants et il est très facile de s'identifier a lun d'entre eux.

C'est un livre a contre courant de notre aire post E Too, l'autrice aborde ici le sujet des violences faites aux femmes, en mettant le doigt sur les défaillances sociétales. Elle décortique le renversement actuel des relations entre hommes et femmes en n'étant jamais à charge.

Un roman qui prête à réflexion en mêlant une intrigue dérangeante mais parfaitement maîtrisée.

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Une chose qui ne m'arrive pas souvent, quand tu finis un livre, en ne sachant pas si tu l'aimes ou pas. Un livre qui me laisse dans le questionnement , est ce le but de l'auteure. Ce roman est hors norme, inclassable pour moi. La couverture est magnifique, ces yeux tristes, ces yeux de repentis. Pourquoi ce mensonge, le titre est vraiment le reflet de l'histoire. L'auteure se lance dans un sujet difficile, celui du viol. Une jeune fille témoigne, et son violeur est de suite incarcéré, condamné à une peine de 10ans,il a toujours revendiquer son innocence. le dossier est réouvert, nouvelle audience, la peur de Lisa de se retrouver face à lui. Elle décide de changer d'avocat et choisit Alice pour la défendre. Cette dernière veut comprendre, connaitre l'histoire de la jeune fille. Les masques tombent, et la réalité est dévoilée, et nous laisse, totalement béa. A partir de ce moment , j'ai ressenti de la haine de la colère, et de la pitié pour Lisa.

Une jeune fille qui n'a pas eu une enfance facile, le divorce de ses parents, la fille facile du collège, des formes physiques développées, une vidéo est diffusée,et tout part en vrille.

Jusqu'où est elle capable d'agir pour se décréditer, pour assouvir sa soif de vengeance? Une jeune fille qui se remet en question, elle a besoin d'évacuer tout ce qu'elle a coeur?

Nous ressentons que l'auteure use d'un langage puissant , une maitrise du sujet, nous sommes plus dans une réalité que dans une fiction. L'auteure met le côté lugubre et malsain de l'histoire.

La psychologie des personnages est travaillée en profondeur, nous permettant de mieux cerner les personnages, principalement celui de Lisa. le rythme va crescendo au fur et à mesure de la lecture.

L'auteure tient en haleine ses lecteurs, le final me laisse perplexe. L'écriture est fluide, et envoutante. la lecture est percutante ,addictive. Un livre court dévoilant une intrigue surprenante et un suspens haletant.

A vous de découvrir la vie de Lisa, entre mensonge, manipulation, regret, thèmes qui reflètent le contenu du livre.

"La petite menteuse". Un roman que je recommande
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Un procès pénal sans une seule mention d'un article de loi…, étonnant ! Ce roman joue sur le pathos et le mélodrame. Les personnages sont caricaturaux et bien pâlots. Une gamine de 15 ans qui accuse un homme de sodomie et de viol par mal-être et pour se sentir exister. Un pauvre type, l'accusé, qui a le physique du violeur et une mauvaise réputation. La rétractation de la jeune fille aurait dû suspendre la cause pour instruire les nouveaux faits. Une expertise judiciaire devait être faite. Quant à la fin du livre, on s'imagine que la petite menteuse va s'en sortir aussi facilement. Mais non, elle sera condamnée pour fausses accusations et induction de la justice en erreur. Une peine doit sanctionner ses fautes. Quand à celui qui a passé plusieurs années en prison, il aura droit à une réhabilitation et un montant financer non négligeable pour cette erreur judiciaire. L'auteur avait-elle besoin de se venger des avocats, juges, procureurs et membres du jury ? Ce roman n'est pas crédible. L'écriture n'est pas agréable. Roman pour midinettes…
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Une histoire et lecture qui ne laisse pas indifférents. Dont on ressort en se posant des questions. Dans mon métier, je suis éducatrice spécialisée en Milieu Ouvert, je dis très souvent tant aux parents qu'aux enfants que ce qu'ils me confie je ne le remet pas en doute. Même si les versions divergent , chacun à vécu la même histoire certes, mais la photographie et le récit qu'ils m'en font est celle qu'ils ont vécu, dont ils se souvienne et suivant leur âge aux moment des faits, du récit. C'est tout cela que j'ai retrouvé dans ce roman. Et fort bien raconté et écrit.
Où est le mensonge? est-ce qu'il y a mensonge? Dans une salle d'audience forcément c'est ce que les jurys recherchent, contrairement à moi dans mon accompagnement. Moi je cherche surtout à comprendre!
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Il est des causes indéfendables, sauf si les circonstances deviennent elle-même une nouvelle cause à défendre. Alice, avocate, doit défendre Lisa en deuxième instance. Celle-ci est victime de viol, du moins c'est ce que tout le monde croyait, a voulu croire. Mais la raison du cauchemar perpétuel de Lisa, ce n'est pas ce qu'elle a dit au procès, même si elle est victime de quelque chose de similaire qu'elle a voulu cacher. J'ai été touchée par le rapprochement progressif d'Alice vers Lisa. Peu à peu, elle construit son argumentaire en prenant conscience qu'elle a une autre cause à défendre, une cause liée à une humiliation subie par Lisa, qui la ramène à des rabaissements qu'elle-même doit connaître pour rester intègre.
Je n'ai pas été complètement convaincue par l'aboutissement de la plaidoirie d'Alice, mais j'ai aimé son parcours auprès de cette jeune femme dont elle perçoit la fragilité. Et finalement, cette plaidoirie s'ouvre sur un sujet bien plus large et d'actualité !

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